
Un molosse retiré à un Vaudois au passé violent
L'homme détenait un american bully standard depuis 2022, un chien issu du croisement de deux races expressément désignées par la loi comme potentiellement dangereuses. Copyright: xZoonar.com/SofiiaxPotaninax 21207409
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En bref:
Il devra se séparer de son chien dangereux . La Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal (CDAP) a décidé qu'un Vaudois ne pouvait plus détenir son animal de compagnie. Robert* devra le donner ou le confier à la Société vaudoise de protection des animaux ( SVPA ). La raison: ses antécédents pour crime ou délit grave. Il faut dire que ses sept condamnations sur une période de quelque huit ans et demi, pour un total de 340 jours de privation de liberté, n'ont pas vraiment joué en sa faveur.
L'homme détenait un american bully standard depuis 2022, un animal issu de deux races expressément désignées par la loi comme potentiellement dangereuses. Mais à la suite des inquiétudes d'une voisine, selon laquelle ce maître entraînait sa chienne au mordant ainsi qu'à l'attaque, une inspectrice a procédé à un contrôle à son domicile. Elle n'a constaté aucune agressivité de la part de la chienne, mais elle a enjoint à Robert de remplir un formulaire d'annonce CPD, pour chien potentiellement dangereux. Une longue liste de délits
Le maître a aussi dû renseigner les autorités sur ses antécédents judiciaires, la loi sur la police des chiens ( LPolC ) demandant notamment que le détenteur d'un tel animal n'ait pas été condamné pénalement pour un crime ou un délit grave.
Sauf que la liste des délits de Robert lui a été défavorable. Il a, entre autres, été condamné pour des délits impliquant des violences physiques contre autrui ou mettant en danger la sécurité publique. Citons des dommages à la propriété, des violences ou menaces contre les autorités ou les fonctionnaires, une tentative d'escroquerie ou encore un délit contre la loi sur les armes. Difficultés à respecter l'ordre juridique
En janvier 2025, le vétérinaire cantonal a donc décidé que Robert n'était plus autorisé à détenir sa chienne, ou tout autre chien considéré comme potentiellement dangereux. Libre à lui de la replacer auprès d'un tiers satisfaisant aux exigences légales requises pour une telle détention, ou de la céder à la SVPA. Il a recouru contre cette décision auprès de la CDAP.
Pour les juges qui ont examiné son parcours, l'homme a fait preuve d'un comportement pouvant être qualifié de dangereux. «Cela dénote une tendance marquée à la récidive et des difficultés certaines à respecter l'ordre juridique.» Pour eux, le vétérinaire cantonal n'avait pas à tenir compte de l'état de santé et de l'absence d'agressivité de l'animal, ni des capacités de Robert à s'en occuper correctement, ni encore de la relation affective entre ceux-ci, «éléments qui n'entrent pas en ligne de compte pour évaluer la gravité de ses antécédents judiciaires». Le recours est donc rejeté.
Des chiens dangereux devant la justice Newsletter
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Laurent Antonoff est journaliste à la rubrique Vaud depuis 1990. Après avoir couvert les régions du Nord vaudois et de la Riviera, il rejoint la rédaction lausannoise au tournant du millénaire. Romancier à ses heures, il est lauréat du Prix du journalisme local de la Berner Zeitung en 1998. Plus d'infos
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