
Nos enfants manquent de héros – Les pistes de Rosette Poletti pour leur en trouver
Rosette Poletti Publié aujourd'hui à 14h34
YVAIN GENEVAY – MONTAGE TAMEDIA
En bref:
«Nous avons une fillette de 7 ans. Nous veillons à limiter ses moments passés devant les écrans et à choisir les amies avec qui elle va jouer, mais ce n'est pas toujours contrôlable. Chez une petite voisine de son âge, qui a une grande sœur, elle regarde TikTok et d'autres réseaux «sociaux» interdits chez nous. Quand on demande à ma fille ce qu'elle voudrait faire plus tard, elle veut être une «star», chanter devant des milliers de gens. Nous nous demandons quoi faire pour qu'elle voit d'autres images, qu'elle puisse avoir d'autres modèles. Il nous semble qu'il n'y a plus de héros ou d'histoires de héros racontées aux enfants pour qu'ils aient un choix de modèles à suivre. Que peut-on faire?» Chacun cherche ses héros, surtout les enfants
Tout d'abord, merci pour la préoccupation que partagent nos correspondants et qui est celle de nombreux parents: comment donner de bons exemples à nos enfants? Comment limiter leur accès aux écrans et aux réseaux dits sociaux, qui n'encouragent pas les comportements héroïques la plupart du temps? On a des règles claires, « pas d'écrans avant 3 ans ». On peut le faire facilement quand les enfants sont petits, il est assez simple de trouver d'autres occupations pour eux. Cela se complique lorsqu'il y a des frères et sœurs plus grands. Et ceux qui émettent ces règles pensent-ils à ceux qui n'ont pas forcément des emplois à plein temps? Aux salaires précaires, à la nécessité de jongler avec de multiples taches, à la mère de famille qui surnage avec difficulté et s'en veut de mettre un dessin animé pour que le petit reste quelques minutes tranquille pendant qu'elle prépare le repas? De même, on peut essayer de contrôler les fréquentations de son enfant, mais à moins de l'écarter de la société dans laquelle il vit, cela ne sera pas toujours possible!
L'important, c'est la communication dans la famille. Lui accorder du temps, lui donner la priorité. Il est terrible pour l'enfant qui rentre de l'école ou qui voudrait raconter sa sortie d'entendre: «Tu me raconteras plus tard, je n'ai pas le temps maintenant.» Ces petits échanges, au moment où l'enfant en a besoin, sont essentiels. C'est à ce moment-là qu'on peut donner son avis de parent, clarifier quelque chose, donner des pistes à l'enfant. L'auteur et expert américain Paul Sutherland souligne un risque de notre époque: nous vendons notre temps contre de l'argent, mais nous n'en avons plus conscience. Nous ne nous posons plus la question en ces termes, parce que nous ne savons plus ce qui est essentiel. Madame va se faire faire les ongles, combien d'heures de travail cela représente-t-il? Cela en vaut-il la peine? Si elle ajoute toutes les autres dépenses plus ou moins superflues, combien d'heures de travail cela représente-t-il? Dire qu'on n'a pas le temps, c'est vrai, car on l'a vendu à l'employeur. Or, que fait-on avec l'objet de l'échange, le salaire? On en dépense beaucoup pour du superflu et on n'a plus ce temps essentiel pour la communication avec ses enfants.
Bien entendu, il y a de nombreuses exceptions. Cependant, Paul Sutherland met en exergue une question que beaucoup se posent de moins en moins: «Qu'est-ce qui est essentiel?» Si on a des enfants, c'est qu'on a accepté la responsabilité de les accompagner, de les amener à être des adultes responsables avec des valeurs et la capacité de vivre en accord avec ces valeurs. C'est loin d'être de tout repos, cela demande de l'énergie, du temps et, bien sûr, de l'argent. Cela exige aussi cette réflexion constante à propos des exemples qu'on leur donne, des activités qu'on leur offre, de la dimension de transcendance qu'on leur propose. On est devenu tellement «timide» à ce propos. On veut les «laisser libres», alors qu'ils ont besoin d'un cadre intelligent et ouvert, comme les scouts, par exemple, ou les activités de jeunesse dans la religion des parents, ou des camps qui leur enseignent le respect et les beautés de la nature. Évoquer ses ancêtres à ses enfants
Actuellement, c'est surtout la famille qui peut parler d'héroïsme aux enfants, en choisissant des histoires qui mettent en valeur la vérité, la générosité, le partage. Être héroïque, ce n'est pas seulement sauver quelqu'un de la noyade ou mourir pour son pays en combattant. On peut expliquer à ses enfants que le plus important, ce sont les petits actes quotidiens: partager sa collation avec le copain qui a oublié la sienne, se mettre du côté du petit ami dont les autres se moquent, ramasser un déchet et le mettre dans la poubelle du préau, aider un camarade qui a laissé tomber ses affaires. Les parents peuvent féliciter l'enfant pour ses actes. L'essentiel est que les parents soient eux-mêmes des modèles! Qu'ils pratiquent ces petits actes au quotidien.
Dans une étude qui cherchait à identifier les sources de comportements héroïques chez des personnes qui avaient manifesté de l'héroïsme, celles-ci faisaient toutes référence non pas à des écrits ou des enseignements, mais à un père, une mère, un aïeul. Cela souligne la justesse du proverbe qui dit: «Ce que tu es crie si fort que je n'entends pas ce que tu dis.» L'exemple est le meilleur moyen de démontrer l'héroïsme, le courage moral. On peut raconter des histoires comme celle de Malala Yousafzai, de Martin Luther King, de Gandhi, de Simone Veil, acheter ou prendre à la bibliothèque des romans jeunesse qui mettent en avant des héros ordinaires. On peut questionner l'enfant ou l'adolescent: «Qu'aurais-tu fait à sa place? Pourquoi est-il si courageux?» Des modèles pour vos enfants
J'ai aussi expérimenté avec des enfants d'âges différents en leur parlant de leurs ancêtres, de comment ils ont survécu durant la guerre, de leur débrouillardise, de leur courage. Comment leur arrière-grand-père est venu, tout seul à 15 ans, en Suisse pour trouver du travail et comment il a pu construire sa vie dans ce pays! Il y a tant de belles histoires à raconter à propos des ancêtres et les enfants sont friands de ces récits, car ils sont rattachés à eux: «Alors, c'était le grand-père de Papy?» «Non, c'était le grand-père du papa de Papy.» Il est tellement important de savoir d'où l'on vient, et constater qu'il y a eu des petits actes héroïques dans chaque génération permet de se dire: «Je peux aussi me conduire comme eux.»
Selon Paul Sutherland, l'enfant, pour devenir un adulte aimant, compétent et responsable, a besoin de temps parental, de communication et d'amour, d'honnêteté et de patience. L'argent ne peut pas acheter cela. Ce n'est pas facile à offrir sur la longueur, mais si l'on peut aller dans cette direction autant qu'il est possible, il n'y a pas à craindre pour l'enfant, il saura choisir ses héros.
À vous, chers lecteurs et à vos enfants, je souhaite une belle semaine d'été.
À lire: «Les enfants et les écrans», Anne Cordier et Séverine Erhel (Retz); «Héros et héroïnes (pas si) ordinaires», Alain Bauer (First); «Parler pour que les enfants écoutent, Écouter pour que les enfants parlent», Adele Faber et Elaine Mazlish (Phare).
Les chroniques de Rosette Poletti sur les enfants
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