
J'ai testé la course Sierre-Zinal – L'effort jusqu'au bout
Jérémy Le Menn Publié aujourd'hui à 18h36
Un sourire trompeur pour notre courageux chroniqueur qui a beaucoup souffert sous la chaleur intense.
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Pour la seconde année d'affilée, je me retrouve au départ de la très populaire course Sierre-Zinal (6000 inscrits cette année). Il est 11 h à Sierre. Grand soleil, chaleur écrasante: 37 °C annoncés. Musique, sourires, ambiance de fête. Échauffement rapide, puis départ.
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D'emblée, le «mur»: une longue ascension très pentue mais à l'ombre, au frais, dans la forêt. Cette fois, je suis mieux préparé: plusieurs semaines d'entraînement et des barres énergétiques. Je gère parfaitement mon cardio; ma playlist me porte. Je suis concentré, dans ma bulle.
Sur le chemin, un coureur amputé sous le genou droit avance avec une lame de course en guise de prothèse et des bâtons. Plus loin, les cloches résonnent dans la vallée, les Valaisans encouragent, chaleureux et bienveillants.
17e km: premières crampes aux mollets et à la cuisse. J'avais prévu le coup: une bouteille d'eau au magnésium. Les muscles se calment. Quand l'endurance ne suffit pas
Après 4 heures de course, j'atteins l'Hôtel Weisshorn. Une bénévole se précipite: elle retourne mon dossard, m'arrache la puce GPS, trace une croix rouge. C'est violent. Je n'ai même pas le temps de comprendre. À côté, une coureuse avec qui j'avais tenu le rythme me glisse qu'on a raté le temps de passage obligatoire. Son visage est déçu. Le mien aussi. À Sierre-Zinal, si vous ne passez pas ce point avant l'heure limite, c'est la mise hors course. J'avais oublié ce détail qui pèse lourd. Le moral prend un coup, mais je continue. Pour moi.
Un parmi les 6000, Jérémy est prêt, avec sa playlist dans les oreilles.
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Sous le soleil, la suite est piégeuse: terrain rocheux, «miné», chaque pierre peut tordre une cheville. Les paysages sont incroyables. Je m'accorde quelques secondes pour les admirer.
Sur les hauts, vers le 22e km, je dépasse un jeune homme allongé, vidé. Je lui propose d'appeler les secours. Il me dit que ça ira. Un peu plus loin, un autre est déjà pris en charge, emmitouflé dans une couverture de survie, le visage crispé de douleur. Rappel net: cette épreuve est belle mais impitoyable. Je redouble de prudence. Descente interminable et fin de course infernale
Dernier tiers: une longue pente douce qui n'en finit pas. Chaque pas réveille une douleur au bas du dos qui me coupe le souffle. J'alterne course et marche sur les sections les plus dures. Les deux derniers kilomètres sont les pires: une pente extrêmement raide, un enfer pour les genoux. Je descends prudemment pour éviter la blessure.
Enfin, j'entends l'ambiance de Zinal : cloches, voix, musique. Les derniers mètres sont une délivrance. J'arrive en 5 h 57, hors classement, treize minutes de plus que l'an dernier. Pas de chrono officiel. Mais j'ai été au bout de ce que j'avais commencé.
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Verdict: Sierre-Zinal, 31 km de sentier, 2200 m de montée et 1100 m de descente. Un monument splendide, exigeant, sans concession. J'étais mieux préparé, j'ai mieux géré… et pourtant, la montagne m'a rappelé qu'elle ne se conquiert pas: elle est loi, et nous ne sommes que des invités de passage. Aujourd'hui, c'était une leçon d'humilité. Et de lucidité.
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Les autorités appellent à la plus grande prudence pour tout feu en forêt. Tout départ de feu ou situation suspecte doit être annoncé immédiatement. Publié aujourd'hui à 16h43 Mis à jour il y a 6 minutes crédit : SFFN Le danger d'incendie de forêt dans le canton de Neuchâtel est actuellement évalué au niveau 3 sur une échelle de 5, soit un danger «marqué», comme l'annonce l'État de Neuchâtel dans un communiqué paru le 14 août 2025. Les autorités appellent la population à faire preuve de la plus grande prudence pour allumer des feux en forêt et à proximité. Cette situation s'explique par les températures élevées et l'ensoleillement important qui se poursuivront ces prochains jours, entraînant un assèchement des sols forestiers. Face à ce risque accru, les autorités cantonales émettent plusieurs recommandations strictes pour prévenir tout départ de feu. Mesures de précaution essentielles Il est notamment recommandé de renoncer complètement à faire du feu en plein air en cas de vent et de rafales. Pour les grillades, l'utilisation exclusive de barbecues aménagés sans contact direct avec le sol est préconisée, en veillant à maintenir une distance importante avec les arbres et la végétation sèche. Les fumeurs doivent redoubler de vigilance et ne jamais jeter de mégots ou d'allumettes dans la nature. Les autorités insistent également sur l'importance de ne jamais laisser un feu sans surveillance et d'éteindre immédiatement toute flammèche. Avant de quitter les lieux, il est impératif de bien éteindre le feu et ses alentours. La population doit par ailleurs se conformer aux éventuelles instructions et interdictions locales. Vigilance accrue dans certaines zones Le danger peut varier localement, particulièrement dans les versants exposés sud à ouest où la végétation sèche est plus présente. Tout départ de feu ou situation suspecte doit être signalé immédiatement à la centrale d'alarme au numéro 118. Les citoyens peuvent s'informer sur l'évolution de la situation via plusieurs canaux officiels, notamment le site du Service de la faune, des forêts et de la nature , l'Office fédéral de l'environnement , le portail fédéral sur les dangers naturels ou l'application mobile de MétéoSuisse. Vigilance incendie Newsletter «La semaine neuchâteloise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Neuchâtel, chaque vendredi. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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