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Retour de son concert au Paléo: Nemo, il y a encore du boulot

Retour de son concert au Paléo: Nemo, il y a encore du boulot

24 Heures5 days ago
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La star suisse de l'Eurovision 2024 était servie sur la scène Vega dimanche. Après 45 minutes de vocalises, on cherche encore le concept. Publié aujourd'hui à 21h53
Nemo sur la scène Vega, au Paléo dimanche soir. Une économie de moyens pour un concert également moyen.
Chantal Dervey
Bien sûr, la durée du concert de Nemo, sur la grille des programmes du Paléo, laissait planer un léger doute: 45 minutes. Court! Sur scène, les deux estrades recouvertes de draps blancs, un troisième ayant été tendu en fond de décor pour y projeter un NEMO violacé, faisaient également craindre un show aux ambitions moins proches d'une finale de l'Eurovision que d'un spectacle de fin d'année scolaire.
Ce qui est embêtant. Parce que personne, ce dimanche soir sur l'Asse, ne venait voir Nemo pour autre chose que sa démesure proto lyrique bardée de lumières et de danse, qui lui valut l'honneur de non seulement remporter l'édition 2024 du concours mais d'imposer une mode vocale faite d'arias époumonés qui bénéficia au vainqueur 2025. Mais sorti de «The Code» et de sa surenchère télévisuelle, que vaut un concert de Nemo?
Son nom est personne.
Chantal Dervey
Pour l'heure, pas grand-chose. Peu de morceaux, d'où la durée. Beaucoup de bandes enregistrées pour muscler quelques chansons visiblement déjà produites au registre de cet euroclubbing où atterrissent les tubes «eurovisés». Une voix solide, certes, mais si démonstrative qu'elle porte peu d'émotion. Quelques notes jouées au clavier, un peu de batterie frappée tout en chantant (très haut) pour montrer qu'il-elle est multitâches. Des mercis en anglais entre les chansons, devant un public épars de curieux attendant «The Code» entre les gouttes. Et quelques grappes de fans hardcore, aux premiers rangs, déguisés en caniches roses. Paléo gogo?
Les programmateurs du Paléo eux-mêmes savaient-ils de quoi Nemo serait le nom? Le coup médiatique de proposer le premier concert romand de la vedette télévisée était solide, le résultat moins. Le présentateur du festival annonce d'ailleurs «une comédie musicale»! On l'attend toujours. Ou alors fallait-il le prendre au pied de la lettre?
Après 30 minutes où jamais la prestation n'est devenue autre chose qu'une suite de chansons un peu confuses et fades, Nemo sort de scène sans que la foule ne réclame à cor et à cri son retour. L'artiste revient néanmoins pour jouer «The Code» tandis que la pluie redouble. Alors que tant d'artistes suisses, sur des scènes moins prestigieuses, ont proposé au Paléo des concerts d'une cohérence sans équivalent, on quitte celui de Nemo avec la crainte que son surnom ne le résume.
Plus de Paléo
François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos
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