
Hôpital ophtalmique: rapport corsé sur le «management tyrannique»
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Un rapport corsé atteste la souffrance des soignants de l'Hôpital ophtalmique de Lausanne
L'Inspection du travail Lausanne confirme le climat toxique que de nombreux employés avaient dénoncé dans «24 heures». La direction assure qu'elle va réagir.
Romaric Haddou
À l'Hôpital ophtalmique Jules Gonin, la crise couve depuis des mois. Un rapport confirme la gravité de la situation.
Yvain Genevay
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En bref : L'Inspection du travail Lausanne confirme des risques psychosociaux pour les employés de l'Hôpital ophtalmique Jules Gonin.
Un avertissement est prononcé et des mesures doivent être prises pour améliorer la situation.
La Fédération syndicale SUD demande au Canton d'intervenir.
La direction de l'hôpital indique qu'elle travaille déjà à des améliorations.
Fin mars, une quinzaine d'employés de l'Hôpital ophtalmique Jules Gonin exprimait leur souffrance dans «24 heures». Ils dénonçaient des «méthodes de management tyranniques et un quotidien devenu insupportable» au sein de l'institution lausannoise. Alertée par la Fédération syndicale SUD, l'Inspection du travail Lausanne (ITL) s'est saisie du dossier. Après avoir auditionné près de cinquante personnes, elle vient de rendre son rapport. Celui-ci confirme un climat délétère et débouche sur un avertissement à la direction.
«Il ressort du contrôle que votre personnel est exposé à des facteurs de risques psychosociaux au travail. Les mesures de prévention actuellement en place semblent ne pas être efficaces», écrit l'ITL. Le dispositif de gestion des conflits est pointé du doigt et des problèmes concernant la durée légale de travail sont évoqués. L'hôpital est sommé de prendre des mesures pour corriger la situation.
Ce lundi, devant la presse, la Fédération syndicale SUD a accusé la direction de vouloir ignorer ce rapport «dont les recommandations sont pourtant obligatoires» et a réclamé une réaction forte du Département de la santé et de l'action sociale (DSAS), qui subventionne l'institution. En parallèle, SUD a annoncé aussi une dizaine d'actions aux Prud'hommes.
À ce stade, le Canton répète que «l'Hôpital Jules-Gonin est un établissement de droit privé, indépendant du DSAS». Il précise toutefois avoir «rencontré la direction de l'hôpital en juin et lui avoir demandé d'intervenir et de collaborer avec les syndicats».
Rapport accueilli «avec sérieux»
La direction assure qu'elle «accueille avec sérieux les résultats et les mesures demandées dans le rapport, car la santé, la sécurité et la qualité de vie au travail sont des éléments essentiels de la collaboration au sein de l'institution».
Elle explique que plusieurs mesures sont en cours d'élaboration: «travail sur l'information et la consultation des collaborateurs-trices, possibilité de mettre sur pied une commission du personnel par les collaborateurs-trices, révision et rappel de la bonne application de divers règlements internes, notamment sur le temps de travail ou la gestion des conflits et des signalements».
Des experts externes vont être mandatés «afin d'identifier les dangers et les mesures concrètes en matière de protection de la maternité (ndlr: un élément pointé par l'ITL) et de gestion des risques psychosociaux».
En attendant, plusieurs soignants de l'hôpital ophtalmique estiment que cette crise a des conséquences sur la prise en charge des patients: «La direction ment quand elle affirme que la qualité des soins est assurée. Il y a des dysfonctionnements sur toute la chaîne de soins.»
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Romaric Haddou est journaliste à la rubrique Vaud et régions depuis 2016. Il couvre en particulier le domaine de la santé. Plus d'infos
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