
Cette lettre de Macron à Bayrou sur l'Algérie ne va pas dans le sens de l'apaisement
Auprès du quotidien, le chef de l'État pointe « les autorités algériennes » qui « ont fait le choix délibéré de ne pas répondre à nos appels répétés au cours des derniers mois à travailler ensemble dans l'intérêt de nos deux nations ». D'après lui, « nous n'avons pas d'autre choix que d'adopter une approche de plus grande fermeté ».
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Au cœur de la brouille entre les deux pays, les sorts de l'écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes. Le premier a été condamné en appel à cinq ans de prison pour ses prises de position critiques à l'égard du pouvoir, et l' espoir d'une grâce du président Abdelmadjid Tebboune s'amenuise peu à peu. Le second a été condamné à sept ans de prison notamment pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national ».
L'accord de 2013 sur les visas diplomatiques suspendu
Parmi les mesures évoquées dans la lettre à François Bayrou, le chef de l'État appelle ainsi notamment à suspendre « formellement » l'accord de 2013 avec Alger « concernant les exemptions de visa sur les passeports officiels et diplomatiques ». La procédure était jusque-là gelée, faisant suite à des renvois de diplomates de part et d'autre de la Méditerranée. Emmanuel Macron veut aussi « refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques » et l'alignement de l'Union européenne sur la fermeté envers l'Algérie.
« Lorsque vous estimerez que les conditions sont réunies s'agissant de notre dispositif diplomatique, vous pourrez autoriser les trois consuls algériens déjà présents sur notre territoire à exercer leur mandat, en exigeant toutefois une reprise de la coopération migratoire ». « Seule cette reprise nous permettra d'admettre cinq autres consuls en attente d'autorisation », écrit encore le président français dans sa lettre.
Enfin, « j'attends du ministre de l'Intérieur (Bruno Retailleau) qu'il (...) trouve les moyens d'expulser de notre territoire les individus algériens en situation irrégulière », a confié le président au Figaro, justifiant sa décision en évoquant « la délinquance (de ces) individus ».
S'il affirme que l'objectif de Paris est de « retrouver des relations efficaces et ambitieuses avec l'Algérie », il souligne « avoir toujours agi avec une seule boussole : l'efficacité au service de la sécurité des Français ». Son souhait d'un retour aux « relations fraternelles » avec Alger ne devrait pas s'exaucer de sitôt.
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