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DIRECT – Droits de douane: Les taxes américaines s'appliquent aussi à l'or suisse

DIRECT – Droits de douane: Les taxes américaines s'appliquent aussi à l'or suisse

24 Heures2 days ago
10h18
Nouveau coup dur pour la Suisse: les États-Unis imposent désormais des droits de douane sur les lingots d'or d'un kilo, selon le Financial Times. Les raffineries suisses prévoyaient pourtant des exemptions pour les grandes barres d'or.
IMAGO/Alexander Limbach
Dans une lettre datée du 31 juillet, les autorités douanières américaines ont informé les raffineries suisses que les lingots d'or de 1 kilo et de 100 onces devaient être classés et soumis à un droit de douane de 39%, écrit le quotidien américain. L'industrie suisse avait jusqu'alors supposé que ces lingots seraient exemptés de droits de douane.
Selon l'article, le lingot de 1 kilo est l'unité d'or la plus fréquemment négociée sur le New York Commodities Exchange (Comex), la plus grande bourse de métaux précieux dans le monde. Ce lingot représente également la majorité des exportations d'or suisses vers les Etats-Unis.
«Cette décision tarifaire porte un nouveau coup dur au commerce de l'or entre la Suisse et les États-Unis», a déclaré au Financial Times Christoph Wild, président de l'Association suisse des fabricants et commerçants de métaux précieux (ASFCMP). M. Wild a ajouté que les droits de douane sur l'or rendraient difficile la satisfaction de la demande en métal jaune. Plus de 60 milliards
La Suisse a exporté 61,5 milliards de dollars d'or vers les États-Unis entre juin 2024 et juin 2025. Ce même volume serait désormais soumis à des droits de douane supplémentaires de 24 milliards de dollars, en vertu du taux de 39% appliqué pour la Suisse, entré en vigueur jeudi.
«L'opinion dominante était que les métaux précieux refondus par les raffineries suisses et exportés vers les Etats-Unis pourraient être expédiés libres de droits de douane», a regretté le président de l'ASFCMP. Selon lui, cependant, la classification douanière des différents produits aurifères n'est pas toujours précise.
Plusieurs raffineries d'or suisses ont déclaré avoir passé des mois avec des avocats pour déterminer quels types de produits aurifères pourraient être exonérés ou non. Deux raffineries ont indiqué au Financial Times avoir temporairement réduit ou interrompu leurs expéditions vers les États-Unis en raison de cette incertitude.
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À Saint-Moritz et Gstaad, la course aux chalets les plus extravagants
À Saint-Moritz et Gstaad, la course aux chalets les plus extravagants

24 Heures

time19 hours ago

  • 24 Heures

À Saint-Moritz et Gstaad, la course aux chalets les plus extravagants

Malgré la loi sur les résidences secondaires, Saint-Moritz et Gstaad voient fleurir des propriétés démesurées. Pendant ce temps, les locaux peinent à se loger. Publié aujourd'hui à 17h10 Dans cette villa de Saint-Moritz, la plus grande partie du bâtiment se trouve sous terre. Clara Neugebauer En bref: La Via Serlas est l'artère commerçante de Saint-Moritz. Les grandes enseignes telles que Giorgio Armani, Gucci, Bulgari, Valentino, Chopard ou encore Cartier y ont pignon sur rue. Dans les vitrines s'exposent meubles, bijoux, vins, haute couture et sacs. L'hôtel de luxe Badrutt's Palace y occupe également une place de choix. Un peu à l'écart de l'agitation commerçante se dresse une remarquable construction, avec façade en pierre, grandes baies vitrées et balcons en verre. La villa semble bientôt prête à être occupée. Du moins les trois étages visibles depuis la rue. Car elle a une particularité: la plus grande partie du bâtiment est enfouie sous terre. Au total, elle compte dix étages. Dans les sept sous-sols, on trouve notamment une piscine avec espace bien-être, une salle de sport, un home cinéma et un parking souterrain. La villa offre une vue imprenable sur Saint-Moritz et sur le lac. Clara Neugebauer Le maître d'ouvrage est entrepreneur dans le secteur hôtelier. Il est âgé de 70 ans et est originaire de l'Engadine. Au printemps 2018, il a demandé une autorisation à la Commune de Saint-Moritz pour construire une maison divisée en deux logements sur la Via Serlas. L'année suivante, la Commune constate que la structure en cours de construction ne correspond pas à l'autorisation délivrée et ordonne l'arrêt temporaire des travaux. L'homme dépose alors une nouvelle demande et indique vouloir construire une maison individuelle. La Commune lui accorde une nouvelle autorisation, mais pose une condition: la maison devra être utilisée comme résidence principale. Mais qui peut se permettre de vivre dans un chalet de luxe de dix étages? Loi sur les résidences secondaires Le Tribunal fédéral de Lausanne a dû se pencher sur cette question ces derniers mois. En effet, un voisin a fait opposition au projet de construction, soupçonnant un contournement de l'interdiction de construire des résidences secondaires. Il y a encore quelques années, il ne faisait aucun doute que des acheteurs potentiels existaient pour des biens de luxe comme ceux de la Via Serlas. Jusqu'en 2016, des chalets et villas de luxe ont été construits par dizaines dans des lieux comme Saint-Moritz, Gstaad ou Verbier . Des personnes fortunées, venues de Suisse ou de l'étranger, ont acheté les meilleurs terrains et y ont réalisé leur rêve d'habitat de montagne. Tout a changé en 2012 avec l'initiative sur les résidences secondaires. Malgré l'opposition du parlement et des cantons de montagne concernés, la population suisse a approuvé de justesse cette initiative populaire, avec 50,6% de voix favorables. La loi , entrée en vigueur en octobre 2016, stipule que, dans les communes où la part de résidences secondaires dépasse 20%, seules des résidences principales peuvent être construites. Pour des localités comme Saint-Moritz, où la part de résidences secondaires dépasse 50%, cette nouvelle législation a marqué un véritable tournant. Le commerce local, qui va des agents immobiliers aux artisans, a soudain vu son modèle économique menacé. Comme le montre l'exemple de la Via Serlas, le secteur s'est toutefois adapté à cette nouvelle réalité. Dans le cadre de la demande de permis de construire, la Commune de Saint-Moritz a mandaté une société immobilière zurichoise pour réaliser une expertise visant à démontrer l'existence d'un besoin en résidences principales de luxe. Selon les spécialistes zurichois, cette demande existe bel et bien. Elle proviendrait principalement d'étrangers vivant à Saint-Moritz sous le régime de l'imposition forfaitaire. «Les 90 personnes imposées au forfait à Saint-Moritz illustrent le potentiel de demande pour l'immobilier de luxe comme résidence principale», peut-on lire dans l'expertise. Qui sont ces super-riches? On sait relativement peu de choses sur les personnes imposées au forfait résidant en Suisse. Jusqu'en 2018, la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des finances (CDF) publiait régulièrement un rapport à leur sujet. Lors du dernier recensement, en 2018, on dénombrait 4557 personnes imposées selon ce système dans tout le pays, générant un total de 821 millions de francs de recettes fiscales. Depuis, plus rien. «La CDF a décidé de ne plus publier les chiffres sur l'imposition d'après la dépense», explique Simon Berset, secrétaire général adjoint. L'Administration fédérale des contributions affirme elle aussi ne pas disposer de telles informations. La Confédération ignore donc combien de personnes sont actuellement imposées au forfait en Suisse. L'immobilier destiné à cette clientèle fortunée prospère aussi dans d'autres régions que l'Engadine. Un cas similaire est survenu à Gstaad, véritable Mecque des riches dans l'Oberland bernois. Il montre que les personnes imposées au forfait constituent bel et bien la clientèle cible des nouvelles constructions de luxe. À l'extrémité sud du village, la Wispilenstrasse serpente en direction de la montagne. Plusieurs milliardaires habitent dans cette zone résidentielle au panorama idyllique. Tout en haut de la rue, un terrain doit accueillir deux maisons individuelles et un immeuble collectif, avec piscine couverte, salle de sport, espace bien-être et cinéma privé. Les deux maisons devraient offrir chacune 1300 m² de surface habitable. La Commune de Gessenay, dont fait partie Gstaad , a depuis longtemps épuisé son quota de résidences secondaires. Les deux villas doivent donc être vendues comme résidences principales. Sur la Promenade de Gstaad, les boutiques de luxe sont nombreuses. Franziska Rothenbühler/Tamedia Les propriétaires actuels ont explicitement désigné les personnes imposées au forfait comme cible de leur projet, selon les documents judiciaires. Plusieurs riverains ont déposé un recours contre le projet de construction et l'affaire a récemment été portée devant le Tribunal fédéral. Les juges lausannois se sont montrés sceptiques. La Commune de Gessenay et le Canton de Berne n'ont pas su démontrer de manière convaincante l'existence d'un besoin en résidences principales de luxe. Le tribunal a surtout reproché aux autorités de n'avoir fourni aucune information sur le nombre de personnes imposées au forfait vivant dans la Commune de Gesseney. L'affaire a été renvoyée au Tribunal administratif bernois pour être réexaminée. Et la population locale? Les deux projets de construction sont particulièrement sensibles, car la population locale est confrontée à un manque de logements abordables, aussi bien en Engadine que dans l'Oberland bernois. Cette pénurie s'est encore aggravée avec l'entrée en vigueur de la loi sur les résidences secondaires. C'est la conclusion d'un rapport commandé en 2023 par l'Office fédéral de l'aménagement du territoire. En effet, les logements construits avant 2016 peuvent toujours être convertis en résidences secondaires. Or, les habitants locaux ont peu de chances sur le marché libre face à une clientèle extrêmement fortunée. L'étude de la Confédération montre qu'entre 2016 et 2021, il y a eu davantage de réaffectations de résidences principales en résidences secondaires que de nouvelles constructions. Et les nouveaux logements, construits dans des destinations touristiques comme Saint-Moritz ou Gstaad, sont rarement destinés à la population locale. Que font les autorités communales face à cette situation? «En tant que commune, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour construire de nouveaux logements pour les habitants», déclare Christian Jott Jenny, maire de Saint-Moritz. Mais il ajoute: «Nous construisons ce que nous pouvons.» Sur les quelques parcelles constructibles appartenant à la commune, 200 à 350 logements abordables destinés à la population locale devraient voir le jour dans les quatre à six prochaines années. Certains projets sont toutefois ralentis par des oppositions qui retardent la construction. Christian Jott Jenny a été élu maire de la commune de Saint-Moritz. Mayk Wendt/Keystone De nouveaux logements sont certes en projet, mais dans le même temps, la commune perd chaque année des résidences principales qui peuvent encore être converties en résidences secondaires selon l'ancien droit. «La population locale porte aussi une part de responsabilité dans la vente des biens immobiliers», souligne le maire. «Les habitants ne vendent pas ces logements à des moniteurs de ski, ils préfèrent les céder comme résidences secondaires à des acheteurs fortunés.» Pas de contournement de la loi Et la résidence de la Via Serlas? Dans quelle mesure irrite-t-elle la population à la recherche d'un logement? «Ceux qui vivent à Saint-Moritz ont l'habitude de voir des villas en construction. Cela fait partie intégrante du paysage. C'est aussi ce qui nous fait vivre», indique Christian Jott Jenny. Après plusieurs arrêts temporaires des travaux, la villa peut désormais être achevée comme prévu. Le Tribunal fédéral a estimé qu'une utilisation comme résidence principale était réaliste. Pour l'instant, on ne sait pas qui occupera la maison. Le propriétaire n'a pas pu être contacté. Traduit de l'allemand par Laura Antonietti. Résidences secondaires de luxe en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Quentin Schlapbach est rédacteur à la rubrique Berne. Il a fait un apprentissage de commerce et a étudié à l'école suisse de journalisme MAZ à Lucerne. Plus d'infos @qscBZ Sabrina Bundi travaille depuis 2023 à la rubrique Zurich Politique & Economie. La journaliste grisonne a étudié la germanistique et le romanche aux universités de Berne et de Fribourg. Plus d'infos @sabrina_bundi Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

À Genève, les négociations s'enlisent autour du pétrole
À Genève, les négociations s'enlisent autour du pétrole

24 Heures

time2 days ago

  • 24 Heures

À Genève, les négociations s'enlisent autour du pétrole

Alors que les pays pétroliers s'opposent à toute contrainte sur la production de plastique vierge, les ONG dénoncent une «prise d'otage» par les lobbies. Publié aujourd'hui à 14h24 «La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants» pour la santé humaine, a déclaré jeudi le patron de l'OMS Adhanom Ghebreyesus. KEYSTONE À Genève , les négociations en vue d'établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l'AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats. «On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir» ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s'opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité. Ce projet de texte «juridiquement contraignant» est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l'environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu'aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d'ici 2060. Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l'échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud. Une «prise d'otages», pas de négociations «Les positions se cristallisent», confirme à l'AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. «Ce n'est pas une négociation, c'est une prise d'otages», ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l'anonymat, qui se désole que rien ne bouge. Les documents soumis par les délégations montrent que l'Arabie saoudite, les pays arabes, la Russie et l'Iran, qui disent «partager les mêmes idées» dans un groupe baptisé «like minded», refusent toute mesure contraignante sur la production. Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l'origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l'aval lorsqu'il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout «le cycle de vie» du plastique. Si le texte ne doit être qu'une aide aux pays en développement pour qu'ils gèrent mieux leurs déchets, «on n'a pas besoin d'un traité international pour le faire», juge la source diplomatique selon laquelle «on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu'il n'y ait pas de traité» du tout. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé «inacceptable» que «les industries qui profitent de la pollution plastique» soient «au premier rang des négociations lorsqu'il s'agit d'essayer de trouver des solutions». Aucun consensus non plus n'émerge sur un autre point dur, l'article 3 du futur traité: l'établissement d'une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits «éternels» (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition. La pollution plastique, un risque pour la santé «Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international», relève la même source. Jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. «La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants» pour la santé humaine, a déclaré le patron de l'organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse. «Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d'extraction ou de gestion des déchets», a-t-il dit. «Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux», a ajouté Rudiger Krech, chargé de l'environnement à l'OMS. «On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies». Le traité sur le plastique à Genève Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. 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La Suisse prête à payer très cher pour rester dans les petits papiers de Washington
La Suisse prête à payer très cher pour rester dans les petits papiers de Washington

24 Heures

time2 days ago

  • 24 Heures

La Suisse prête à payer très cher pour rester dans les petits papiers de Washington

La Confédération a présenté une batterie de mesures pour calmer les ardeurs protectionnistes américaines. Un plan qui pourrait coûter des dizaines de milliards à l'économie suisse. Publié aujourd'hui à 12h11 La présidente de la Confédération ne s'est pas rendue les mains vides à Washington pour sa rencontre avec le nouveau secrétaire d'État américain Marco Rubio. KEYSTONE En bref: La Confédération tente une nouvelle stratégie pour réduire le déficit commercial, qui a atteint 39,5 milliards de dollars en 2024. Trump y voit une manière pour la Suisse de détourner des milliards provenant de la richesse nationale américaine. Lors de leur entretien téléphonique du 31 juillet, la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter a tenté de l'en dissuader, mais sans succès. Cette stratégie a été abandonnée au profit d'efforts pour réduire rapidement l'important déficit de la balance commerciale. L'initiative comprend des propositions pour résoudre le problème de la fonte de l'or , qui a creusé le déficit commercial de 20 milliards cette année. La pharma doit construire une sorte de «hub de production» aux États-Unis. Roche , par exemple, dispose déjà de vastes installations industrielles qui demandent un important développement. L'entreprise pharmaceutique prévoit de produire principalement aux États-Unis son nouveau médicament contre l'obésité CT-996. Il s'agit également de délocaliser une partie de la recherche aux États-Unis. La Confédération souhaite par ailleurs acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) américain. Une démarche similaire est prévue pour le pétrole américain, avec une marge de manœuvre encore plus importante. Acquisition de nouveaux Boeing par Swiss Les achats militaires américains doivent par ailleurs être renforcés. La Suisse investit des milliards dans ce secteur, notamment pour l'acquisition des avions de combat F-35 et d'autres équipements militaires. Lors de la conférence de presse de jeudi, Karin Keller-Sutter a précisé que le Conseil fédéral faisait référence à des projets d'armement en cours. La Suisse maintient ses acquisitions de F-35 et Patriot, a déclaré la ministre des Finances. «Et ceux-ci auront aussi besoin de munitions à l'avenir.» Au total, il s'agit d'achats de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Swiss devrait également contribuer en achetant des avions Boeing aux États-Unis. S'y ajouteraient les investissements prévus par Stadler Rail et Peter Spuhler, le plus gros actionnaire et président du conseil d'administration du fabricant de matériel roulant. Tout cela n'est pas gravé dans le marbre. Les plans peuvent évoluer: certains éléments pourraient être supprimés et d'autres mesures ajoutées. Il fallait agir rapidement avec cette initiative stratégique, car le Conseil fédéral s'est trouvé pris au dépourvu par l'offensive de Trump. Le contenu et la portée du paquet expliquent aussi pourquoi le groupe de représentants économiques suisses qui a rencontré hier Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin était composé de cette manière: Severin Schwan, président du conseil d'administration de Roche, Marcel Erni et Fredy Gantner, cofondateurs de Partners Group, Jens Fehlinger, CEO de Swiss, ainsi que Daniel Jäggi, président du négociant en matières premières Mercuria. Cas controversé de l'agriculture La question de la contribution de l'agriculture reste débattue. Il s'agirait notamment de faciliter l'importation de bœuf américain. Il semblerait que le secteur économique souhaite compenser les pertes agricoles par des paiements directs. Par le passé, toutes les négociations et discussions portant sur un accord de libre-échange avec les États-Unis ont échoué. Le paquet inclut également des mesures moins contraignantes, notamment un soutien à la création d'un système d'apprentissage aux États-Unis et une initiative dans le domaine de l'intelligence artificielle et de la robotique. Le paquet aurait été bien accueilli par le secrétaire d'État américain Marco Rubio. Par ailleurs, des contacts ont aussi été pris avec l'émissaire de Trump, Steve Witkoff. Chez lui aussi, l'initiative aurait trouvé une oreille attentive. Karin Keller-Sutter a souligné jeudi devant les médias que le Conseil fédéral respectait le mandat de négociation approuvé par les commissions de politique extérieure du parlement. Mais elle a également précisé qu'un tel mandat n'était pas juridiquement contraignant. Empire Trump et conflit d'intérêts Reste à savoir qui profitera de toutes ces promesses d'investissements. Eric Trump et Donald Trump Jr., les fils de Trump, ont lancé en début de semaine un nouveau véhicule d'investissement boursier, une «special purpose acquisition company», ou SPAC. Ils l'ont appelé «New America». Ce fonds entend investir dans des entreprises qui «jouent un rôle essentiel dans la relance de la production nationale, le développement d'écosystèmes d'innovation et le renforcement de chaînes d'approvisionnement critiques». Cette entreprise pourrait bien elle aussi tirer parti des efforts de la Suisse. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan Les droits de douane, punition pour la Suisse? Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Arthur Rutishauser est rédacteur en chef de la «SonntagsZeitung». Docteur en économie, il était à l'origine journaliste économique. Plus d'infos @rutishau Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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