
Près de 100 000 tonnes d'aluminium québécois ont changé de destination
Stéphane Rolland
La Presse Canadienne
Depuis le mois de mars, Alcoa a redirigé près de 100 000 tonnes d'aluminium qui aurait été destiné au marché américain, a indiqué le président et chef de la direction de l'entreprise, William Oplinger, au cours d'une présentation aux investisseurs la semaine dernière.
« Nous avons la capacité de rediriger près de 30 % du volume canadien vers des destinations autres que les États-Unis, a dit le patron de la société américaine. Nous le ferons tant que ce sera plus sensé de l'envoyer ailleurs. »
Les activités canadiennes de la société américaine Alcoa sont concentrées au Québec, où elle a trois usines.
L'administration Trump a imposé, en mars, des droits de douane de 25 % sur les importations d'aluminium. Ils ont, par la suite, été haussés à 50 % au début du mois de juin.
M. Oplinger estime que Washington fait fausse route en espérant rapatrier les emplois de l'industrie de l'aluminium primaire. « Chaque travailleur de l'aluminium au Canada supporte environ 12 à 13 emplois en aval [transformation] aux États-Unis », a-t-il avancé.
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La Presse
13 hours ago
- La Presse
Droits de douane à 15 % Les États-Unis et l'UE concluent un accord
Le président américain Donald Trump serre la main de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de leur rencontre au parcours de golf Trump Turnberry, en Écosse, le 27 juillet 2025. (Turnberry) Les États-Unis et l'Union européenne sont parvenus à un accord commercial prévoyant des droits de douane de 15 % sur les exportations européennes, a annoncé dimanche le président Donald Trump à l'issue d'une rencontre avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Turnberry, en Écosse. Avec Aurélia END, et Emma CHARLTON à Bruxelles Agence France-Presse L'UE s'est engagée à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux États-Unis, selon le président américain, qui s'est entretenu avec la dirigeante européenne pendant une heure. Ursula von der Leyen s'est quant à elle réjouie d'un « bon accord qui apportera de la stabilité et de la prévisibilité » des deux côtés de l'Atlantique. Donald Trump avait affirmé dimanche que l'UE ne bénéficiera pas de droits de douane inférieurs à 15 % pour ses exportations vers les États-Unis. « Non », a répondu le président américain, interrogé sur cette éventualité par des journalistes lors d'un bref échange avec la presse en présence de la dirigeante européenne avant leur entretien. Il avait également affirmé que les produits pharmaceutiques « ne feront pas partie » de l'accord. Donald Trump a accueilli peu avant 17 h (12 h heure de l'Est) la dirigeante européenne, qu'il a qualifiée de femme « très respectée », dans le luxueux complexe de golf appartenant à sa famille sur la côte ouest de l'Écosse. Ursula von der Leyen a quant à elle vanté les talents de « redoutable négociateur » du milliardaire, et reconnu la nécessité de « rééquilibrer » la relation commerciale transatlantique. Tous deux avaient évalué les chances d'un accord à « 50-50 », en s'exprimant devant des journalistes avant leur entretien. Le dirigeant américain avait estimé qu'il restait « quelques problèmes » à régler. Il avait toutefois affirmé que l'UE ne bénéficierait pas de droits de douane inférieurs à 15 %, un niveau comparable avec l'accord trouvé plus tôt ce mois-ci avec le Japon. Peu avant les discussions, un diplomate européen avait indiqué qu'un « accord politique [était] sur la table ». « Mais il dépend de l'imprimatur de Trump qui tient à négocier l'accord jusqu'au dernier moment », avait-il souligné. Avant sa rencontre avec la dirigeante européenne, Donald Trump s'était de nouveau accordé du temps dimanche matin pour une partie de golf. PHOTO PHIL NOBLE, REUTERS Donald Trump profite de son passage à som complet de golf de Turnberry pour disputer quelques rondes. L'Union européenne est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l'acier et l'aluminium, ainsi qu'à des droits de douane généraux de 10 %. Si Ursula von der Leyen et Donald Trump ne parvenaient pas à s'entendre, Bruxelles assurait être prêt à riposter en taxant des produits et des services américains. Epstein Donald Trump affirme être en position de force. Mais certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa conduite des affaires en général. Dans une récente enquête d'opinion Gallup, sa cote de confiance est tombée à 37 %, 10 points de moins qu'en janvier. Le milliardaire new-yorkais, qui s'est toujours joué des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l'affaire Jeffrey Epstein. Il est accusé de manquer de transparence sur les relations qu'il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s'annonçait retentissant. Faire état d'un accord avec l'UE, en promettant des retombées pharaoniques sur l'économie américaine, et dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l'Indonésie, pourrait être une diversion bienvenue. Lundi, c'est avec la Chine que des négociateurs américains s'efforceront, au cours d'une rencontre à Stockholm, d'éviter une reprise de l'escalade commerciale.


La Presse
14 hours ago
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Trump et von der Leyen se rencontrent pour tenter de conclure un accord commercial
Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Trump et von der Leyen se rencontrent pour tenter de conclure un accord commercial (Turnberry) Le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se sont retrouvés dimanche à Turnberry en Écosse pour tenter d'arracher un accord sur les droits de douane entre les États-Unis et l'Union européenne. Aurélia END avec Emma CHARLTON à Bruxelles Agence France-Presse L'heure tourne : le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, se donne jusqu'au 1er août avant d'assommer les produits européens entrant aux États-Unis de droits de douane de 30 %. Il n'y aura « pas d'extension, pas de délai supplémentaire », a averti le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, juste avant les discussions entre les deux dirigeants à Turnberry. PHOTO BRENDAN SMIALOWSKI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick C'est dans cette tranquille localité de la côte ouest de l'Écosse, où la famille Trump possède un luxueux complexe de golf, que la rencontre au sommet a lieu – à 16 h 30 (11 h 30, heure de l'Est), selon la Maison-Blanche. « Nous avons une chance sur deux » de trouver un accord, avait lancé Donald Trump vendredi à son arrivée en Écosse, d'où il repartira mardi après un séjour mi-privé mi-diplomatique. Toute entente devra être validée par les États membres de l'UE. Leurs ambassadeurs, en déplacement au Groenland, ont été informés dimanche matin des dernières tractations, et devront à nouveau se concerter en cas de fumée blanche. « Un accord politique est sur la table, mais il dépend de l'imprimatur de Trump qui tient à négocier l'accord jusqu'au dernier moment », a indiqué un diplomate européen à l'AFP. Plusieurs points clés restent encore à régler. « Très respectée » Avant sa rencontre avec la dirigeante européenne, Donald Trump s'est de nouveau accordé du temps dimanche matin pour une partie de golf. PHOTO PHIL NOBLE, REUTERS Donald Trump profite de son passage à som complet de golf de Turnberry pour disputer quelques rondes. Le président américain a assuré être « impatient » de s'entretenir avec Ursula von der Leyen, une « femme très respectée ». Ce ton aimable tranche avec les invectives dont le républicain accable l'Union européenne, selon lui créée dans le but d'« arnaquer » les États-Unis. D'après plusieurs sources européennes, le texte en discussion prévoit des surtaxes douanières de 15 % sur les exportations européennes à destination des États-Unis, avec un traitement plus favorable pour des secteurs comme l'aéronautique et les spiritueux – mais pas pour le vin. Un tel résultat confirmerait que les échanges transatlantiques sont entrés dans une nouvelle ère, celle d'un protectionnisme américain décomplexé. Jusqu'au retour au pouvoir de Donald Trump, ils étaient marqués par un niveau de droits de douane américains bien moins élevés, de 4,8 % en moyenne. Dans les faits, le taux effectif appliqué par les États-Unis aux marchandises européennes se monte donc actuellement à près de 15 %, si l'on additionne la surtaxe de 10 % d'ores et déjà appliquée par le gouvernement américain et le taux de 4,8 % préexistant. Mais un accord aurait le mérite, selon les analystes, de lever l'incertitude, ce redoutable poison en matière commerciale. « Bazooka » L'UE en échange s'engagerait à accroître ses achats de gaz naturel américain et à une série d'investissements. L'Union européenne est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l'acier et l'aluminium, ainsi qu'à des droits de douane généraux de 10 %. PHOTO FLORENCE LO, REUTERS La cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen Si Ursula von der Leyen et Donald Trump ne parvenaient pas à s'entendre, Bruxelles assure être prêt à riposter en taxant des produits et des services américains. L'exécutif européen, sous l'impulsion de certains pays comme la France, pourrait aussi geler l'accès aux marchés publics européens ou bloquer certains investissements. Dégainer ce « bazooka » – appelé instrument « anticoercition » dans le jargon bruxellois – entraînerait l'Europe et l'Amérique dans une escalade diplomatico-économique inouïe. Epstein Donald Trump, un ancien promoteur immobilier qui a écrit un livre à succès sur « l'art du deal », affirme être en position de force. Mais certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa conduite des affaires en général. Dans une récente enquête d'opinion Gallup, sa cote de confiance est tombée à 37 %, 10 points de moins qu'en janvier. Le milliardaire new-yorkais, qui s'est toujours joué des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l'affaire Jeffrey Epstein. Il est accusé de manquer de transparence sur les relations qu'il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s'annonçait retentissant. Faire état d'un accord avec l'UE, en promettant des retombées pharaoniques sur l'économie américaine, et dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l'Indonésie, pourrait être une diversion bienvenue. Lundi, c'est avec la Chine que des négociateurs américains s'efforceront, au cours d'une rencontre à Stockholm, d'éviter une reprise de l'escalade commerciale.


La Presse
a day ago
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Craintes face aux droits de douane rétroactifs des États-Unis sur le bois canadien
En Colombie-Britannique, les fabricants indépendants de produits du bois affirment que des centaines de petites et moyennes entreprises pourraient être contraintes de fermer leurs portes à la suite de la récente décision des États-Unis d'augmenter les droits antidumping sur le bois d'œuvre canadien. (Vancouver) En Colombie-Britannique, les fabricants indépendants de produits du bois affirment que des centaines de petites et moyennes entreprises pourraient être contraintes de fermer leurs portes à la suite de la récente décision des États-Unis d'augmenter les droits antidumping sur le bois d'œuvre canadien. Chuck Chiang La Presse Canadienne L'Association des transformateurs de bois indépendants de la province souligne dans un communiqué que la décision du département du Commerce des États-Unis d'augmenter les droits de douane comprend également l'obligation pour les entreprises canadiennes de verser rétroactivement les droits sur les produits expédiés aux États-Unis depuis le 1er janvier 2023. Le président de l'association, Andy Rielly, a affirmé dans un communiqué que l'obligation de payer les droits de douane sur les produits expédiés au cours des 31 derniers mois pourrait non seulement forcer les petits producteurs britanno-colombiens à fermer leurs portes, mais aussi menacer leurs biens personnels, car ils pourraient être contraints d'utiliser leur maison comme garantie pour obtenir des cautions de paiement. M. Rielly exhorte le gouvernement canadien à créer des programmes de soutien pour garantir que les transformateurs de bois indépendants de la Colombie-Britannique puissent conserver leurs employés et maintenir leurs entreprises en activité. Le département du Commerce des États-Unis a annoncé plus tôt cette semaine qu'il augmenterait les droits antidumping sur le bois d'œuvre canadien à 20,56 %, suscitant la colère de plusieurs groupes industriels de la Colombie-Britannique, comme le Conseil des industries forestières de la Colombie-Britannique et le Conseil du commerce du bois d'œuvre de la Colombie-Britannique. L'Association des transformateurs de bois indépendants indique que le taux applicable à tous ses membres passera de 14,4 % à 27,3 %, avec la possibilité d'une nouvelle augmentation dans les semaines à venir, ce qui pourrait porter les droits de douane sur leurs produits à 35 %. « En attendant que le gouvernement canadien parvienne à un règlement négocié de ce conflit qui dure depuis longtemps, nous avons besoin d'un programme de soutien gouvernemental pour maintenir nos travailleurs en emploi », affirme M. Rielly, ajoutant qu'un droit total de 35 % obligerait ses membres à payer des droits rétroactifs de 27 % sur les produits déjà expédiés. Brian Menzies, directeur général de l'Association, décrit les producteurs indépendants de produits du bois comme des victimes collatérales de la guerre commerciale et affirme que leur seul espoir d'éviter le choc réside soit dans un appel favorable de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, soit dans la recherche d'une entente bilatérale. « Nous ne devrions pas être confrontés à des taxes ou des quotas à l'exportation, affirme M. Menzies. Nos matières premières ne sont pas subventionnées et nous sommes trop petits pour vendre nos produits à bas prix sur le marché américain. » « Nous achetons des rondins et du bois d'œuvre de manière indépendante auprès de divers fournisseurs sur le libre marché, comme l'affirment les membres de la U. S. Lumber Coalition, et pourtant, nos entreprises canadiennes, tout comme les consommateurs américains, doivent payer ces droits injustes et coûteux. » Au Québec, la décision américaine a fait sourciller bien des gens. La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a déclaré samedi sur X que cette décision américaine d'imposer à nouveau des droits injustifiés sur le bois d'œuvre était inacceptable pour le Québec. Elle a ajouté que la nouvelle tarification du Bureau de la mise en marché des bois et le projet de loi 97 étaient « des outils concrets pour protéger notre modèle forestier, soutenir nos travailleurs et assurer une mise en marché plus équitable de notre ressource ». Le premier ministre Mark Carney avait précédemment déclaré qu'un futur accord commercial entre les États-Unis et le Canada pourrait inclure des quotas de bois d'œuvre résineux.