
« J'ai tenté de bloquer le passage, mais... » : l'impuissance d'une entreprise de l'Oise face aux gens du voyage
Thourotte
, un camp de personnes issues de la communauté des
gens du voyage
a finalement quitté les lieux après six jours d'occupation illégale, ce mardi soir. Un soulagement pour les deux gérants, Greg et Mira Jelonek, qui déploraient une absence quasi-totale de solutions pour les faire expulser.
Tout commence le mercredi 2 juillet. Ce jour-là, une première caravane fait irruption sur le parking de son entreprise pour s'installer à quelques mètres de là, sur la grande étendue d'herbe qui jouxte ses locaux. « J'ai tenté de bloquer le passage, mais le conducteur a commencé à forcer, alors je n'ai pas insisté. Si c'est pour finir comme la pauvre dame
écrasée par un poids lourd à Venette
il y a un mois, ça ne sert à rien », raconte-t-elle.
En l'espace de quelques jours, une quinzaine de caravanes – et autant de voitures – investissent les lieux et se raccordent à l'eau et à l'électricité. Certaines s'installent directement sous les fenêtres de l'entreprise.
« Il y avait au moins une cinquantaine de personnes, dont des enfants en bas âge », observe Mira. Les propriétaires appellent rapidement la mairie, la gendarmerie – qui est venue constater l'occupation illégale et prendre leur plainte – et même le sous-préfet. Mais personne ne peut agir : sur un terrain privé, seule une décision de justice peut leur permettre d'intervenir.
Greg et Mira font appel à un huissier afin d'entamer une procédure en justice, mais les difficultés s'accumulent. En ce début de mois de juillet, c'est le début des vacances judiciaires. Ce qui aurait pu prendre quelques jours risque de prendre plusieurs semaines, et de leur coûter cher. « Entre les frais de justice, les clients qui ne viennent plus, et la prochaine facture d'électricité, ça risque de faire beaucoup », soupirent les gérants, qui soupçonnent les occupants de s'être raccordé à leur compteur électrique.
S'il n'y a pas d'espace réservé à Thourotte pour les gens du voyage, le Compiégnois bénéficie pourtant d'une aire d'accueil prévue à cet effet. Mais la communauté tsigane dénonce régulièrement des installations insuffisantes et continue d'occuper des parcelles privées, comme publiques.
Hasard du calendrier, le
ministère de l'Intérieur
a invité lundi les préfets à « faire preuve de fermeté » contre « les occupations illicites », dans une
circulaire
. Action, réaction, ce mercredi, le préfet de l'Oise
a communiqué sur deux opérations de contrôles
de campements à À Villers-Saint-Paul et Nogent-sur-Oise. Les forces de l'ordre y ont saisi six véhicules volés, dont deux caravanes, et quatre cartons de cartouches de cigarettes de contrebande. Cinq animaux ont également été placés en refuge pour maltraitance et défauts d'identification.
Pour Mira et Greg, la situation s'est finalement décantée ce mardi soir. « Nous sommes allés sur site pour faire savoir aux occupants que nous ferions tout ce qu'il est possible de faire pour les faire partir et que la machine judiciaire était en marche. Ils ont finalement décidé de quitter les lieux », a communiqué ce mercredi matin la gendarmerie.
Dans le même temps, des équipes municipales sont venues nettoyer la parcelle et sécuriser l'accès, pour empêcher de nouvelles occupations. Le soulagement est immense pour les propriétaires : « Finalement tout s'arrange. Hier, nous n'avions pas de solutions et aujourd'hui, tout le monde nous aide. »
Après avoir quitté Thourotte, « une partie des occupants s'est dirigée vers la ville de Lagny, pour s'installer sur le terrain de football », a-t-on appris de la gendarmerie. Une nouvelle fois, des démarches d'expulsion ont été immédiatement engagées, selon cette même source, qui indique que la présence de gens du voyage sur un terrain public devrait simplifier les choses.
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