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Au Brésil, le parquet réclame la condamnation de Bolsonaro pour « coup d'État », il clame son innocence.

Au Brésil, le parquet réclame la condamnation de Bolsonaro pour « coup d'État », il clame son innocence.

Le HuffPost France17 hours ago
BRESIL - Il se dit « innocent », le parquet brésilien n'est pas de cet avis. Ce dernier a demandé mardi 15 juillet à la Cour suprême de condamner pour « coup d'État » l'ancien président Jair Bolsonaro, dont le procès a provoqué une crise diplomatique entre le Brésil et les États-Unis.
Après plusieurs journées d'audience, le parquet s'en est tenu à la thèse selon laquelle l'ex-chef de l'État d'extrême droite et sept de ses collaborateurs de l'époque ont essayé d'assurer leur « maintien autoritaire au pouvoir par des tentatives de perturber violemment l'ordre démocratique », peut-on lire dans son communiqué, cité par l'AFP.
Jugé pour tentative de coup d'État, Jair Bolsonaro, qui a exercé la fonction suprême de 2019 à 2022, encourt jusqu'à 40 ans de prison. Il est accusé d'être le « leader d'une organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l'élection présidentielle d'octobre 2022, remportée par l'actuel président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
« Ils veulent m'éliminer »
Mardi, Jair Bolsonaro a aussitôt nié les faits qui lui sont reprochés et dénoncé une « persécution politique ». « Il n'y a pas d'intérêt à m'emprisonner, ils veulent m'éliminer », a-t-il déclaré au site Poder360.
Il assure que tout ceci est destiné à l'empêcher de se représenter à la présidentielle de l'an prochain, bien qu'il soit inéligible jusqu'en 2030 pour avoir diffusé des fausses informations sur le système électoral. Devant la Cour, l'ancien président a simplement reconnu avoir envisagé « un dispositif constitutionnel » pour empêcher l'investiture de Lula.
Jair Bolsonaro a « instrumentalisé l'appareil d'État et délibérément mis en œuvre un plan visant à attaquer les institutions publiques et le processus de succession » à l'élection présidentielle, a en revanche conclu le parquet. Ce plan a échoué faute de soutien de la part des commandants des forces armées.
Mais « après avoir vérifié l'implication des individus dans les faits », le procureur général a conclu qu'il était « nécessaire qu'ils soient condamnés (...) pour organisation criminelle armée », « tentative d'abolition de l'État démocratique », « coup d'État » ainsi que pour d'autres délits en lien avec des dommages causés aux biens publics, a précisé le parquet.
Le sort de Bolsonaro et de ses anciens associés est entre les mains du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, menacé de sanctions par Washington pour ses décisions contre des plateformes américaines de réseaux sociaux.
Trump s'en mêle
Le procès intenté à l'ex-chef de l'État a en outre provoqué la colère de Donald Trump - allié de Bolsonaro - qui accuse le Brésil de « chasse aux sorcières ». Le président américain a annoncé la semaine dernière des droits de douane de 50 % à partir du 1er août sur les produits brésiliens importés et, mardi, les États-Unis ont dit avoir lancé une enquête contre Brasilia pour « pratiques commerciales déloyales » - ce qui pourrait conduire à des mesures de représailles américaines comme des surtaxes douanières punitives.
Lula a quant à lui affirmé qu'il chercherait à négocier avec Washington pour éviter les droits de douane, tout en condamnant « l'ingérence » de Trump dans le système judiciaire brésilien.
Il a également annoncé que le Brésil pouvait décider d'opter pour la « réciprocité » face à « toute mesure de hausse des droits de douane de manière unilatérale ».
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gé de 58 ans, Robert Roberson avait échappé de justesse à une injection létale prévue en octobre 2024, après l'intervention inédite d'une commission parlementaire texane. Convoqué pour une audition destinée à sauver sa vie, il avait bénéficié d'un sursis octroyé par la Cour suprême du Texas . Mais en novembre, cette même juridiction a estimé qu'une commission parlementaire ne pouvait s'opposer à une décision de justice. Un juge a donc fixé mercredi une nouvelle date d'exécution au 16 octobre 2025, relançant l'émotion autour du dossier. L'affaire remonte à 2002. À l'époque, Robert Roberson avait amené sa fille Nikki, 2 ans, aux urgences dans un état critique. Il avait été accusé et condamné à mort pour l'avoir violemment secouée, un cas présumé de syndrome du « bébé secoué » qui aurait entraîné la mort de sa fille. Mais ses avocates, s'appuyant sur des analyses médicales récentes, estiment que ce diagnostic était erroné. « Quiconque s'est donné la peine d'examiner les preuves de l'innocence de Robert Roberson est parvenu à la même conclusion: la mort de Nikki était une terrible tragédie. Robert ne l'a pas tuée. Il n'y a pas eu de crime », a déclaré son avocate Gretchen Sween dans un communiqué, en précisant qu'elle demanderait un nouveau sursis. Selon la défense, la fillette souffrait d'une grave pneumonie non détectée, dont les effets auraient été aggravés par la prescription de médicaments inadaptés. 34 médecins ont cosigné une lettre en ce sens, pointant une erreur d'analyse médicale à l'époque des faits. À cela s'ajoute le diagnostic tardif de l'autisme de Robert Roberson, confirmé en 2018. Son attitude jugée distante face à la mort de sa fille aurait pu être mal interprétée lors du procès. « Les Texans devraient être indignés que le tribunal ait fixé une date d'exécution pour un homme dont l'innocence peut être démontrée », insiste son avocate. La situation met en lumière la sous-application d'une loi adoptée en 2013 au Texas , censée permettre la révision des condamnations reposant sur des éléments scientifiques invalidés depuis. Les élus de la commission de la justice pénale de la Chambre des représentants du Texas , qui l'avaient convoqué, déplorent que cette disposition reste si peu appliquée par les tribunaux.

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