À Mûr-de-Bretagne, la promesse d'un troisième duel entre Van der Poel et Pogacar
Le raid entre costauds poinçonné par Mathieu Van der Poel, jeudi, dans le mini Liège-Bastogne-Liège normand n'est pas une invitation au duel parfait avec Tadej Pogacar, ce vendredi à Mûr-de-Bretagne. Dommage, car la double ascension du raidard breton (2 km à 6,9 %) était l'endroit rêvé pour une explication entre les deux meilleurs puncheurs du peloton.
Elle avait eu lieu jusque-là sur les Monuments et les classiques du printemps, mais ce Tour de France les réunit au sommet des bosses. À Boulogne-sur-Mer (Van der Poel 1er, Pogacar 2e), à Rouen (Pogacar 1er, Van der Poel 2e), mais pas jeudi à Vire puisque Van der Poel avait pris la poudre d'escampette, et de nouveau ce vendredi. Puncheurs, ils se ressemblent autant qu'ils se différencient.
Ce qui les réunit
Leur terrain de jeu déjà, du Tour des Flandres à Paris-Roubaix, en passant par les étapes à final en bosse sur le Tour de France, ou même Liège-Bastogne-Liège ou l'Amstel Gold Race. « Ce sont deux coureurs avec un très gros punch qui sont avant tout des coureurs qui aiment l'offensive, passer à l'attaque. On les retrouve très souvent ensemble. Sur les efforts de deux ou trois minutes, ils sont très similaires », note Philippe Gilbert, un ancien puncheur d'exception.
« Les deux ont de l'explosivité, de la puissance et de la résistance. Van der Poel est un puncheur qui sait sprinter, Pogacar un coureur complet qui sait être puncheur, c'est pour ça qu'ils sont à l'aise sur ce type d'arrivée », remarque Alexis Vuillermoz, qui avait gagné il y a dix ans à Mûr-de-Bretagne sur le Tour. Comme « MVDP » en 2021.
Les deux possèdent un démarrage impressionnant - dans un style différent - capable de faire de gros dégâts pour les adversaires juste derrière. « Ils ont un sprint en résistance impressionnant », ajoute Gilbert, cinq Monuments au compteur, quatre Amstel Gold Race, une Flèche Wallonne ou encore un titre de champion du monde en 2012. « Visuellement, ils sont différents, mais ils ont une même grosse capacité d'accélération, analyse Vuillermoz. Il faut de la force pure pour rivaliser et ils l'ont. »
Ce qui les éloigne
Leur gabarit n'est pas comparable. Le Néerlandais (1,84 m, 75 kg) est puissant, vorace sur l'asphalte, quand Pogacar (1,76 m, 66 kg) est forcément plus aérien et léger, même s'il dégage une puissance de vrai puncheur. « C'est sur leurs qualités intrinsèques qu'ils vont se départager, sur ce qu'on appelle la durabilité, la capacité à tenir sur un effort long, observe Sébastien Joly, directeur de la stratégie chez Decathlon-AG2R La Mondiale. Sur une étape comme à Rouen, les mecs sont au seuil pendant une heure et, pour Pogacar, c'est comme s'il faisait un col très long. Lui garde encore de la fraîcheur pour prendre l'ascendant. »
« Sa pointe de vitesse ne baisse pas, que ce soit après 180 kilomètres de course facile ou 6h30'de difficulté, pointe Gilbert à propos de Pogacar. « Mais une arrivée sèche, c'est avantage Van der Poel, car il pourra faire parler toute son explosivité sur un effort court », ajoute Joly.
« Sur un sprint lancé, sa vitesse de pointe sera toujours meilleure, appuie Vuillermoz. C'est pour ça que Pogacar a besoin de faire rouler ses coéquipiers avant, pour durcir, rendre le final usant. Van der Poel va devoir déployer beaucoup d'énergie avant, et il sera forcément moins dispo pour sprinter. »
Gilbert pointe une autre différence, à cause de l'expérience acquise ou non acquise sur les sprints : « Van der Poel, qui sprinte depuis très très longtemps, a toujours le braquet très juste pour un final de puncheur, alors que Pogacar, qui a l'habitude d'arriver seul pour la victoire, se fait parfois avoir sur les premières secondes du sprint, et souvent ça compte beaucoup. »
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