
Nvidia balaie les suspicions de la Chine sur la sécurité de ses puces
Mais elle se trouve aussi prise au cœur de la rivalité technologique entre Pékin et Washington, qui a limité l'exportation de certaines de ses puces avancées vers la Chine pour des raisons de sécurité nationale. Signe d'un réchauffement sur le sujet, Nvidia avait indiqué ce mois-ci la reprise prochaine de la vente en Chine de sa puce H20, dédiée à l'IA, après un engagement par Washington de lever certaines restrictions qui bloquaient sa vente. Mais le principal organe de régulation de l'internet chinois a créé la surprise jeudi en affirmant avoir convoqué Nvidia pour de «graves problèmes de sécurité» liées à ces puces.
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Des technologies de «géolocalisation» et de «désactivation à distance»
Le communiqué du régulateur chinois évoque notamment des inquiétudes concernant des technologies de «géolocalisation» et de «désactivation à distance» intégrées dans la puce H20, citant des experts américains. «La cybersécurité est extrêmement importante pour nous. Nvidia n'intègre pas de 'portes dérobées' dans ses puces qui offriraient à quiconque un moyen d'y accéder ou de les contrôler à distance», a répliqué l'entreprise dans un communiqué publié jeudi. La H20, spécialisée dans l'IA, a été spécialement conçue pour pouvoir être vendue sur le marché chinois et échapper aux restrictions américaines.
Malgré tout, en mai, des parlementaires américains avaient proposé que Nvidia et d'autres fabricants de puces d'IA intègrent des dispositifs de géolocalisation dans leurs produits. Ce nouvel épisode de tensions entre Nvidia et les autorités chinoises a lieu dans un contexte où Pékin cherche à réduire sa dépendance à la technologie étrangère en mettant en avant sa propre puce 910C, conçue par Huawei, comme une alternative à la H20, analyse Jost Wubbeke, du cabinet de conseil Sinolytics. Or, «la décision américaine d'autoriser à nouveau l'exportation de la H20 vers la Chine pourrait (...) inciter les géants chinois du cloud à revenir à la H20, compromettant potentiellement la dynamique» autour des alternatives domestiques, ajoute-t-il.
Les nouvelles difficultés de Nvidia en Chine interviennent au moment où la deuxième économie mondiale montre des signes de faiblesse, avec notamment une crise prolongée du secteur immobilier et des tensions commerciales avec Washington. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, lors d'une visite à Pékin ce mois-ci, avait réaffirmé l'engagement de son entreprise à servir les clients chinois, ajoutant qu'il avait reçu l'assurance de hauts responsables que le pays était «ouvert et stable».

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