
Boualem Sansal : le président algérien Abdelmadjid Tebboune ne gracie pas l'écrivain, qui reste en prison
Boualem Sansal
, emprisonné depuis mars 2025 pour « atteinte à l'unité nationale ».
En Algérie, la tradition veut qu'un certain nombre de détenus soient graciés chaque 5 juillet, jour de la fête de l'Indépendance. Emmanuel Macron et le gouvernement y voyaient une ouverture pour libérer l'écrivain franco-algérien de 80 ans, dont l'état de santé est préoccupant, et ainsi
apaiser les vives tensions diplomatiques entre les deux pays
.
Mais Abdelmadjid Tebboune en a décidé autrement. Les décrets publiés ce vendredi sont formels : les détenus condamnés pour « atteinte à l'unité nationale » ne seront pas graciés cette année. Boualem Sansal reste donc derrière les barreaux.
« Ce n'est malheureusement pas une surprise », concède fatalement Arnaud Benedetti, ami de l'écrivain et membre de son comité de soutien. « On avait des signaux assez mauvais et négatifs depuis quelques jours. Nous n'avons jamais partagé l'optimisme qui pouvait être émis des autorités parfois et avons toujours considéré que, malheureusement, le pire était à craindre. »
La presse algérienne s'était montrée offensive et sévère ces derniers jours envers Boualem Sansal. « La grande imposture française », pouvait-on lire jeudi sur son cas en Une du quotidien L'Expression, réputé comme étant proche de l'exécutif.
La condamnation de Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme a été confirmée ce mardi par la cour d'appel d'Alger. En choisissant de ne pas se pourvoir en cassation, l'écrivain a accepté que sa condamnation devienne définitive, une condition préalable à toute mesure de grâce en Algérie. Une manière aussi de dire qu'une issue politique et diplomatique est possible.
Si Abdelmadjid Tebboune n'a pas saisi cette opportunité, il peut toujours décider de libérer l'écrivain d'ici la fin de sa condamnation. Une grâce présidentielle pour raison médicale est possible.
Atteint d'un cancer de la prostate
, Boualem Sansal pourrait légitimement en bénéficier. Reste à savoir si le chef de l'État algérien veut lui faire ce plaisir.
Les proches de l'écrivain, eux, restent sceptiques. « Je pense que le régime algérien impose un rapport de force à la France, et que la France ne veut pas y répondre », regrette Arnaud Benedetti. « Plus la France est faible, plus le rapport de force est en notre défaveur. Depuis des mois on nous vante une hypothétique diplomatie qui serait efficace, mais elle n'a donné aucun résultat », poursuit-il.
La récente actualité
autour de Christophe Gleizes
ne rassure pas l'entourage de Boualem Sansal. Ce journaliste sportif français, qui collabore notamment avec le groupe SoPress, a été jugé dimanche pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national »
.
Il a été condamné à sept ans de prison ferme.
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Le HuffPost France
4 hours ago
- Le HuffPost France
Boualem Sansal toujours pas gracié par l'Algérie renonce à se pourvoir en cassation
ALGÉRIE - La balle est dans le camp d'Abdelmadjid Tebboune. Mais le président algérien ne semble pas pressé d'accorder sa grâce à l'écrivain Boualem Sansal condamné en appel à cinq ans de prison pour ses prises de position critiques à l'égard du pouvoir. Les proches de l'auteur ont longtemps espéré que son nom figure dans la très longue liste des personnes graciées ce samedi 5 juillet à l'occasion de la fête de l'indépendance. Dans un communiqué, la présidence algérienne a annoncé vendredi une grâce pour plusieurs milliers de condamnés, précisant que seraient exclus de cette mesure ceux « définitivement condamnés » pour toute une série d'infractions, dont l'atteinte à l'unité territoriale. Or c'est exactement de cela qu'il a été reconnu coupable. Les proches de Boualem Sansal s'en remettent désormais à l'idée d'une grâce individuelle que le président algérien peut accorder à tout moment. François Bayrou a récemment dit espérer « des mesures de grâce » présidentielle, en qualifiant sa situation d' « insupportable ». L'écrivain de 80 ans est, selon ses proches, atteint d'un cancer de la prostate qui met sa vie en danger dans les conditions de détention qu'il connaît depuis son arrestation fin 2024. En mars, il a été condamné une première fois pour avoir notamment déclaré en octobre au média français d'extrême droite Frontières que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc, particulièrement les villes d'Oran et Mascara (ouest algérien). La peine a été confirmée en appel ce lundi et la présidente du tribunal lui a signifié qu'il avait huit jours pour la contester en cassation. Son avocat Pierre Cornut-Gentille avait indiqué à l'AFP qu'il allait discuter avec son client de cette éventualité. Ce samedi, plusieurs proches ont indiqué qu'il renonçait à ce pourvoi. La condamnation est définitive « Ça veut dire que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie (...) il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a précisé sur France Inter l'ancienne ministre Noëlle Lenoir qui préside son comité de soutien. « Nous pensons qu'il sera libéré. C'est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle ajouté. Le sort de Boualem Sansal fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France ; à Paris, les partisans de la voie diplomatique (Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères notamment) s'affrontent avec ceux (Bruno Retailleau en tête) qui réclament une confrontation plus musclée avec Alger. Depuis quelques jours, un autre Français détenu en Algérie est au cœur de l'actualité : le journaliste de So Foot et Society Christophe Gleizes a été condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme ». RSF a lancé une pétition pour réclamer sa libération.


Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie
La sentence est définitive. L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal , condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne va pas se pourvoir en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes ce samedi. « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré la présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, Noëlle Lenoir, sur France Inter ce samedi matin. « Ça veut dire que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie (…) il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre. Des proches de Boualem Sansal ont ensuite indiqué à l'AFP que l'écrivain avait « renoncé à un recours ». Son avocat français, Me Pierre Cornu-Gentille, s'est refusé à tout commentaire. Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi dernier . Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation. Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne figurent notamment des déclarations en octobre 2024 au média français d'extrême droite Frontières, où l'écrivain estimait que, sous la colonisation française, l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Boualem Sansal , qui est atteint d'un cancer de la prostate, selon ses proches, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager d'une grâce imminente ce week-end. Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ». Un espoir également porté par Noëlle Lenoir. « Nous pensons qu'il sera libéré. C'est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé auprès de France Inter. L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger le 16 novembre.


Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
« La stratégie de la France est un échec » : l'étonnant silence de Paris sur Boualem Sansal
L'annonce est tombée vendredi soir 4 juillet, l'écrivain Boualem Sansal retenu en otage par Alger ne bénéficie pas (en tout cas à ce stade) de grâce présidentielle . Pourtant, si une partie de l'opposition a rapidement fait connaître sa désapprobation, la France n'a officiellement toujours pas réagi : Boualem Sansal, 80 ans et dont l'état de santé est préoccupant, reste donc condamné à une peine de cinq ans de prison ferme, pour « atteinte à l'unité nationale ». Le président de la République, le Premier ministre comme la diplomatie française sont restés étonnamment silencieux. Ni communiqué, ni déclaration, ni réaction sur les réseaux sociaux. Au point de surprendre jusqu'au sein du gouvernement… « C'est la sidération », explique un ministre médusé par la non-réaction de la France. Un silence qui ne doit rien au hasard. « On a eu des consignes de l'Élysée pour se taire », explique une source gouvernementale. Si le régime algérien a refusé de gracier l'écrivain franco-algérien à l'occasion de la fête de l'Indépendance, la France espère toujours obtenir la libération de Boualem Sansal ces prochains jours. Cette fois lors d'une grâce personnelle à la discrétion du président algérien Tebboune.