Trump va remettre les ados au sport, mais sa méthode ravive déjà de mauvais souvenirs
« Le test présidentiel d'aptitude physique était le fléau de mon enfance. J'étais une élève brillante, mais je ne pouvais pas rester accrochée à la barre de traction plus de cinq secondes », raconte au Washington Post Aileen Bryan, 51 ans. « Il y avait six ou sept épreuves. Peut-être que je pouvais en réussir une ou deux. Humiliant. Je n'ai jamais su courir, et certainement pas vite. Je ne serai jamais une coureuse. Peut-être que j'aurais pu le devenir, mais la manière dont cela a été abordé a détruit tout mon intérêt », partage quant à elle Susan Savage, 67 ans.
Mais alors, qu'était ce « test présidentiel de condition physique », qui a bouleversé plusieurs générations d'Américains ? Sous sa dernière forme, il s'agissait d'une série de tests physiques à enchaîner : une course d'1,6 kilomètre, des exercices de sprint, des abdos, des étirements, et enfin le choix entre réaliser des pompes ou des tractions. Avec à la clé, pour les 15 % les plus performants, un prix national honorifique.
Ce test obligatoire a été créé dans la fin des années 1950 par l'ancien président américain Dwight D. Eisenhower, qui estimait que les jeunes Américains étaient moins sportifs que leurs camarades européens et soviétiques. Il a été supprimé en 2012 par Barack Obama, remplacé par le « Presidential Youth Fitness Program » (« Programme présidentiel pour la forme physique des jeunes »). Celui-ci se voulait davantage basé sur la progression personnelle et l'explication des bienfaits du sport plutôt que la compétition pure et dure.
Le test de retour à partir de la prochaine année scolaire
Car si le « Presidential Fitness Test » faisait la promotion du sport chez les jeunes Américains, il se révélait en réalité surtout être un concours distinguant les plus faibles des plus forts en se basant uniquement sur la performance brute.
Mais qu'importe pour Donald Trump. Le président américain a signé un décret le 31 juillet et les écoliers américains devront s'y soumettre à partir de septembre. « Nous construisons une nation de jeunes Américains forts, fiers et inarrêtables. Le test présidentiel d'aptitude physique ne concerne pas seulement la force physique. C'est à propos de caractère, de compétition et de confiance en soi », a-t-il déclaré.
Même pour ceux pour qui ne se sentiraient guère affectés par le mal-être d'enfants mis en concurrence sans distinction à une période charnière de leur construction, un autre problème crucial est soulevé par ce programme : il n'aiderait en rien à favoriser l'activité physique chez les plus jeunes.
Une méthode contreproductive...
« D'après ce que j'ai pu voir et entendre au fil des ans, le test présidentiel de remise en forme n'a que rarement, voire jamais, profité à la majorité. Bien sûr, un petit groupe d'enfants qui aime la compétition et qui a des aptitudes physiques naturelles a peut-être apprécié ce test. Mais pour la plupart, il était néfaste », explique auprès de la version américaine du HuffPost Bianca Russo, une coach sportive.
« Les enfants s'épanouissent lorsqu'ils grandissent en aimant le mouvement, dans des environnements qui les accueillent tels qu'ils sont : des espaces nourris de joie, de curiosité et de jeu. Mais ce type de test favorise la honte, la faible estime de soi et un évitement à vie de l'activité physique lorsqu'ils échouent », poursuit-elle.
Un constat partagé par Michelle Segar, une professeure étudiant le comportement en matière d'exercice physique à l'université du Michigan. « Il est assez clair que la façon dont les gens se sentent lorsqu'ils font du sport aura une influence profonde sur leur décision de continuer à être actifs », explique-t-elle auprès du Washington Post. En d'autres termes, marteler que faire du sport est bon pour la santé est profondément inefficace si les personnes – et notamment les enfants – ne prennent pas de plaisir pendant leur exercice, car ils finiront par abandonner.
... Pour un problème pourtant d'ampleur
Le problème est pourtant d'ampleur dans la jeunesse américaine, alors que seuls 24,2 % des garçons et 20,2 % des filles âgés de 6 à 17 ans atteignaient les niveaux d'activité physique recommandés, selon l'enquête nationale sur la santé des enfants, la NSCH, réalisée sur 2019-2020.
D'après le Center for Disease Control and Prevention, l'agence nationale de santé publique aux États-Unis, un Américain sur cinq entre 2 et 19 ans serait atteint d'obésité, soit 14,7 millions d'enfants. Des chiffres qui témoignent de l'échec des politiques de prévention et de santé publique jusqu'ici, largement dépassées par l'omniprésence des écrans et la sédentarisation accrue des plus jeunes.
Mais cette insuffisance de sport ne concerne évidemment pas que les Américains. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 80 % des adolescents dans le monde étaient « physiquement inactifs » en 2024.
En France aussi, la problématique se pose aussi bel et bien. Santé publique France alertait dans une note publiée en septembre 2024 que « les niveaux d'activité physique de la population française sont encore faibles, notamment chez les femmes et les enfants ». Ainsi, « seulement 33 % des filles et 51 % des garçons de 6 à 17 ans » atteignent les recommandations pour être en bonne santé, et
Hashtags
Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes
Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Nouveau « pic caniculaire », orages… Ce qui vous attend pour le week-end du 15 août
La vague de chaleur n'est pas terminée. Malgré une très légère baisse des températures ce jeudi, un nouveau « pic caniculaire » est attendu pour ce week-end prolongé du 15 août en France, notamment vendredi et samedi, selon les prévisions de Météo France. Les températures pourraient de nouveau atteindre les 40 °C dans le Sud-Ouest tandis que le nord de l'Hexagone devrait rester à l'abri des chaleurs les plus intenses, estime le prévisionniste. Si le temps s'annonce ensoleillé sur l'ensemble du territoire tout le week-end, des orages sont attendus dans l'est du pays. Vendredi Le niveau d'alerte orange pour canicule concernera vendredi 80 départements, contre 75 jeudi, a indiqué Météo France jeudi matin. La nuit de jeudi à vendredi s'annonce encore « chaude » sur les trois quarts sud-est du pays, « où les températures ne descendent pas sous les 20 °C », selon Météo France. À voir aussi Les prévisions de Météo France pour vendredi 15 août. Vendredi après-midi, les températures atteindront de nouveau « 38 à 40 °C entre le midi toulousain, les Landes et le sud des Charentes ». Sur le Sud-Ouest, la vague de chaleur s'annonce « comparable en intensité et en durée à celle d'août 2003 », prévient Météo France. Des orages sont par ailleurs dans les « reliefs de l'est du pays », ainsi que du côté de Strasbourg, Belfort et Chalon-sur-Saône. Ils devraient perdre en intensité par rapport aux jours précédents. Samedi Le soleil et la chaleur resteront dominants samedi. Le mercure devrait rester particulièrement élevé dans la moitié sud du pays, notamment dans le Sud-Ouest et dans la vallée de la Garonne où les températures avoisineront encore les 40 °C, selon La Chaîne Météo. Les prévisions de Météo France pour le samedi 16 août. Au nord du territoire en revanche, les températures devraient très légèrement baisser, comme à Lille où il fera 24 °C ou encore à Strasbourg, où Météo France annonce 28 °C. « On attend de 18 °C près de la frontière belge le matin à 26 °C près de la Méditerranée et entre 24 et 35 °C l'après-midi des bords de Manche à un bon tiers sud du pays, et 42 °C entre Bordeaux et Agen », détaille de son côté La Chaîne Météo. Dimanche L'épisode caniculaire devrait commencer à s'estomper lentement à partir de dimanche sur le quart nord-est de la France, avec des températures maximales entre 25 et 27 degrés. Les prévisions de Météo France pour dimanche 17 août. Dans le sud en revanche, il fera encore très chaud, avec des températures autour de 36 degrés en Occitanie et autour de 30 degrés sur le reste du pays. Des orages sont attendus dans les Alpes, à Nice ainsi qu'à Gap. Début de semaine prochaine : pluie et rafraîchissement La pluie devrait faire son retour dans le Pays basque et dans le sud-ouest du pays dès lundi matin. Dans la journée, le temps devrait rester ensoleillé sur le reste du territoire, même si le ciel sera un peu plus couvert. Côté températures, c'est le début du rafraîchissement et le retour des températures de saison. Il devrait faire 25 degrés à Lille, 29 à Paris, 36 à Toulouse ou encore 26 à Strasbourg.
Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Comment faire une greffe en incrustation ? Tous nos conseils pour réussir votre greffe
Le greffage est une technique de multiplication qui permet de reproduire une espèce à l'identique, sans pollinisation ni hybridation. Parmi les différentes méthodes de greffage, la greffe en incrustation est une des plus simples à mettre en place. À voir aussi En quoi consiste une greffe en incrustation ? La greffe en incrustation, ou greffe en V, est souvent considérée comme une variante de la greffe en fente, les deux techniques étant très proches. Elle consiste à insérer un rameau prélevé sur l'arbre que l'on souhaite multiplier (le greffon) au niveau d'une fente pratiquée dans l'écorce de l'arbre qui lui servira de support (le porte-greffe). Les rameaux doivent être prélevés en amont et être taillés en biseau afin de pouvoir être insérés dans la fente réalisée sur le porte-greffe, en mettant les deux cambiums en contact. Quels sont les avantages et inconvénients d'une greffe en incrustation ? La greffe en incrustation est moins mutilante que la greffe en fente, puisqu'elle implique de pratiquer une entaille moins profonde sur le porte-greffe. Elle peut être effectuée sur un porte-greffe d'âge moyen, avec un diamètre supérieur à 3 cm. Elle est facile à réaliser, mais nécessite un peu plus de précision qu'une greffe en fente, en raison d'une marge de manœuvre réduite au moment de l'insertion du greffon. C'est pourquoi son taux d'échec est un peu plus élevé que celui de la greffe en fente. Sur quels arbres réaliser une greffe en incrustation ? La greffe en incrustation peut être employée pour tous les arbres fruitiers, mais on la réserve plutôt aux arbres fruitiers à noyaux sur tige qui sont réputés pour être sensibles aux plaies et scarifications : l'abricotier, le cerisier, le prunier, l'amandier, le pêcher… Quand réaliser une greffe en incrustation ? La greffe en incrustation s'effectue généralement entre la fin de l'hiver et le début printemps, entre les mois de mars et avril. Le fait de procéder à la greffe juste avant la reprise de la végétation multiplie les chances de voir la greffe réussir : c'est pourquoi, même si la greffe en incrustation peut être pratiquée en fin d'été sur certains arbres, les jardiniers optent plutôt pour une greffe de printemps. À condition d'avoir pensé à prélever les greffons un ou deux mois avant ! À lire aussi Quelles sont les différentes techniques de greffage pour multiplier les arbres ? Comment procéder à une greffe en incrustation ? La greffe en incrustation est moins mutilante que la greffe en fente. Voici les étapes à respecter pour réaliser une greffe en incrustation :
Le HuffPost France
2 hours ago
- Le HuffPost France
Cette étude a des résultats préoccupants sur le niveau des médecins qui utilisent l'IA
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE - Quand l'outil dépasse le maître. Ce mardi 12 août, la revue scientifique The Lancet a publié une étude sur l'intelligence artificielle dans le domaine de la santé dont les résultats sont particulièrement inquiétants. En effet, selon ses auteurs, utiliser fréquemment des outils IA diminuerait la capacité des médecins à détecter des cancers sans l'aide de l'IA. Comme l'explique The Independent, les chercheurs se sont penchés sur le cas de professionnels réalisant des coloscopies. Lors de cet examen, un gastro-entérologue utilise une sonde pour tenter, entre autres, de détecter des polypes du côlon, c'est-à-dire des tumeurs bénignes pouvant se transformer en cancer. C'est là que l'IA entre en jeu, avec le développement d'outils ayant pour but d'aider les médecins à mieux détecter ces polypes. Comme le précise le gastro-entérologue Omer Ahmad dans The Lancet, l'efficacité de ces outils IA a été prouvée à plusieurs reprises, certains essais cliniques montrant qu'ils augmentaient le taux de détection de 8 %. En revanche, un autre paramètre n'avait jusque-là pas été étudié : la dépendance des médecins quant à ces outils. Une baisse de performance inquiétante L'étude publiée dans The Lancet a suivi plus de 1400 coloscopies réalisées sans l'aide de l'IA en Pologne entre septembre 2021 et mars 2022. Près de 800 d'entre elles ont eu lieu avant la mise en place d'outils IA dans les centres d'endoscopies concernés, et le reste ont eu lieu après. Résultat, après cette mise en place, le taux de détection de polypes des 19 médecins concernés a diminué de 6 % lors des coloscopies sans assistance IA. « À notre connaissance c'est la première étude qui suggère un impact négatif de l'utilisation régulière de l'IA sur la capacité des professionnels de santé à accomplir une tâche médicale en rapport avec des patients, a expliqué à The Independent le docteur Marcin Romanczyk, l'un des auteurs de l'étude. Nos résultats sont préoccupants étant donné que l'adoption de l'IA dans le secteur médical se propage rapidement. » Ces résultats sont d'autant plus préoccupants qu'il n'a fallu que quelques mois pour que l'IA change le comportement des médecins. Comme le précise Time Magazine, en seulement six mois les professionnels de santé étudiés sont devenus « moins motivés, moins concentrés, et moins responsables en prenant des décisions sans l'aide de l'IA ». Pour Omer Ahmad, interrogé par le Time, c'est un signe que la dépendance envers l'IA « pourrait atténuer la capacité des humains à reconnaître des tendances ». D'autres experts interviewés par le Time se sont cependant montrés plus nuancés. Ils ont notamment avancé d'autres causes ayant pu contribuer à cette baisse de performance, comme l'augmentation de la charge de travail des médecins lors de ces six mois, qui aurait pu mener à une fatigue plus élevée et donc un taux de détection plus bas.
