
La 13e manche appartient à Oscar Piastri
« À grand-papa, oui, tu dois venir aux courses plus souvent. » C'est ce qu'a écrit Oscar Piastri sur sa bouteille de champagne, dimanche, après avoir remporté le Grand Prix de Belgique, 13e manche de la passionnante bataille McLaren.
Grâce à une brillante gestion de pneus, et malgré des conditions météorologiques difficiles en début de course, Piastri a devancé son coéquipier et principal rival Lando Norris. L'écart au championnat entre les deux pilotes McLaren est maintenant de 16 points à l'avantage de l'Australien. Derrière les voitures papaye, c'est Charles Leclerc qui est monté sur le podium cette fois.
PHOTO DIMITAR DILKOFF, AGENCE FRANCE-PRESSE
Lando Norris, Oscar Piastri et Charles Leclerc sur le podium
La course a commencé 90 minutes plus tard que prévu en raison de la forte pluie qui s'abattait sur le mythique circuit de Spa-Francorchamps. Les voitures se sont ensuite présentées en piste et ont suivi la voiture de sécurité pendant trois tours avant que n'ait lieu le départ lancé.
À l'avant du peloton, tout s'est joué dans les premières secondes. Lando Norris a fait une petite erreur de pilotage – ses roues ont bloqué à la sortie d'un virage – qui lui a coûté beaucoup. Oscar Piastri n'en demandait pas tant ; il a doublé son coéquipier, sans jamais regarder derrière par la suite.
« Eh bien, ça me fait sentir un peu moins mal à propos d'hier », a laissé entendre le champion en traversant la ligne d'arrivée, faisant référence à la course sprint de la veille, qu'il a fini en deuxième place après être parti premier.
À la base, Piastri était « déçu » du fait qu'il s'agirait d'un départ lancé plutôt qu'un départ arrêté. « Je me disais que ça allait réduire les opportunités », a-t-il raconté au micro de la F1 après la course.
On parlait plus tôt d'une brillante gestion de pneus. Quand la piste s'est asséchée, autour du 10e tour, tous sont entrés aux puits les uns à la suite des autres afin d'échanger les intermédiaires pour des pneus en gomme médium. Tous, sauf un : Lando Norris. Le Britannique a enfilé la gomme dure avec une idée en tête : tenter de rattraper son coéquipier.
PHOTO GEERT VANDEN WIJNGAERT, ASSOCIATED PRESS
Lando Norris conduit devant Oscar Piastri.
Au 22e tour de 44, Piastri a dit à son équipe que ses pneus se dégradaient déjà. « Ce sera difficile de tenir jusqu'à la fin », a-t-il ajouté. Il y est finalement arrivé, même si Norris a réduit l'écart entre eux de quelques secondes dans les derniers tours.
« Je ne peux pas me plaindre, il a fait un très bon travail au début, et c'était tout, a commenté Norris à sa sortie de la monoplace. Je n'ai rien pu faire après ça. J'aimerais être premier aussi, mais Oscar le mérite aujourd'hui. »
Les McLaren ont maintenant remporté 10 des 13 courses de la saison. Six de ces victoires appartiennent à Piastri, quatre à Norris.
Pilote du jour, avec raison
Derrière les McLaren, Charles Leclerc a eu Max Verstappen dans son rétroviseur du début à la fin. De toute évidence, le quadruple champion en titre n'allait pas la lui donner facile. Au 39e tour, quand son équipe lui a dit que la Red Bull était à 1,3 seconde de lui, Leclerc a été très clair : « Laissez-moi tranquille, s'il vous plaît », a-t-il lâché.
« Évidemment, la pression est élevée, surtout dans ces conditions, parce que dès que tu t'éloignes de la ligne de 10 ou 15 centimètres, c'est mouillé ou graisseux, puis tu peux perdre la ligne et faire une très grosse erreur, a expliqué le Monégasque après coup. […] Évidemment, Byran [son ingénieur de course] essayait de me donner le plus d'information possible. »
Parfois, j'ai besoin d'eux. Aujourd'hui, je n'en avais pas besoin, et je le leur ai fait savoir.
Charles Leclerc, au sujet des membres de son équipe
Derrière Leclerc et Verstappen, George Russell n'a pris que deux tours pour dépasser la Williams d'Alex Albon et s'octroyer la 5e place. La position des deux pilotes est ensuite restée la même jusqu'à la fin. Pour Albon, c'est un retour bienvenu dans le top 6 ; il avait dû abandonner dans trois des cinq dernières courses.
Ce que l'on retiendra surtout de cette épreuve belge, c'est sans doute la remontée de Lewis Hamilton à bord de sa Ferrari. Rappelons que le septuple champion du monde partait des puits ; son équipe avait choisi de changer de moteur après que le pilote ne se soit qualifié que 16e - la voiture ne doit pas être modifiée entre les qualifications et le course, sans quoi un pilote doit s'élancer des puits. Après avoir été éliminé en Q1 tant pour la course que pour le sprint, le Britannique avait dit samedi devoir « faire un bilan interne » et avait présenté ses excuses à son équipe, affirmant que « c'est tout simplement inacceptable d'être éliminé lors des deux Q1 ».
PHOTO STEPHANIE LECOCQ, REUTERS
Lewis Hamilton
Le moins qu'on puisse dire, toutefois, c'est qu'il s'est bien racheté dimanche.
Dès les premiers tours, Hamilton a dépassé Carlos Sainz, puis Nico Hulkenberg et Pierre Gasly. Il a été un des premiers à rentrer aux puits, au 12e tour. Une fois que tout le monde avait changé de pneumatiques, le pilote de la Scuderia était 7e. Sa remontée, déjà remarquable, s'est arrêtée là. Sans surprise, c'est lui qui a été nommé pilote du jour.
Derrière lui, les recrues Liam Lawson, chez Racing Bulls, et Gabriel Bortoleto, chez Kick Sauber, ont pris les 8e et 9e positions. C'est la deuxième fois de la campagne que Bortoleto finit dans les points ; on se souviendra aussi du podium historique de son coéquipier, Hulkenberg, il y a quelques semaines. Avec tout ça, Kick Sauber se retrouve 6e au classement des constructeurs, deux points devant Racing Bulls.
Chez Aston Martin, le rythme n'était pas au rendez-vous ce week-end. Le Québécois Lance Stroll est parti 16e et a gagné deux positions pour conclure au 14e rang, tandis que Fernando Alonso, qui a commencé la course dans les puits, a pris le 17e rang.
Consultez le classement final
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2 days ago
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Le vélo, c'est beau quand ça monte
Cette chronique a été publiée le mercredi 11 juillet 2001, en page S9. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Seraing, Belgique — Je peux changer d'idée ? Je ne suis plus aussi certain de la victoire de l'Américain Lance Armstrong dans ce Tour de France. Non, non, il n'a montré aucun signe de faiblesse hier. Mais je l'ai trouvé bien seul dans cette bataille des Ardennes menée tambour battant par le train rose des neuf Telekom. Je peux changer d'idée ? Jan Ullrich n'est pas le gros bébé geignard, plein de pâtisseries et de choucroute que je vous décrivais dans mon premier papier. Je l'ai trouvé drôlement affûté dans la côte des Forges, à 35 kilomètres de l'arrivée, quand Armstrong s'est soudain porté en tête, provoquant aussitôt une cassure. La première passe d'armes du Tour. Si Armstrong voulait savoir, il sait. Non seulement Ullrich n'a pas cédé un pouce, mais il a fait donner la garde aussitôt : un, deux, trois, cinq, neuf Telekom en tête du peloton. Armstrong n'avait même pas son ombre pour l'accompagner. Le fidèle Hamilton, diminué par une blessure. était en queue de peloton. Invisibles aussi Heras et Rubeira, engagés à prix d'or pour accompagner l'Américain quand ça monte. Et ça monte les Ardennes. Pas longtemps, mais assez sauvagement. Demandez à Marc Wauters, le maillot jaune qui s'est pris six minutes et demie dans les dents. Tout comme Casagrande. En même pas 30 kilomètres, des gros dégâts. Bien sûr, un coup lancés, les Telekom se sont dit, allez hop, on y va jusqu'au bout, pour Zabel. C'est comme ça qu'Erik Zabel a remporté sa seconde étape en trois jours. En restant bien assis sur le porte-bagages d'Ullrich et compagnie. Il a giclé à 200 mètres de l'arrivée. Un doigt dans le nez, l'autre en l'air pour dire qu'il avait gagné, comme si on l'avait pas vu. La semaine qui a précédé le Tour, la presse européenne a fait grand cas d'une bouderie de Zabel mécontent qu'on l'ait privé, pour ce Tour, des services de son poisson-pilote, l'Italien Fagnini. Un poisson-pilote, c'est un coureur qui, dans les trois derniers kilomètres, fraie un passage au sprinter vedette et lance le sprint. Fagnini est le meilleur au monde pour ce travail. « Sans Fagnini, je ne gagnerai pas une seule étape dans ce Tour », ronchonnait Zabel. Il en a déjà gagné deux sur trois. C'est juste pour vous dire qu'il n'y a pas que les journalistes qui disent n'importe quoi. Bref, une belle étape qui nous a appris plein de choses. Qu'Ullrich est affûté. Qu'Armstrong est peut-être mal entouré. Qu'il faudra compter avec Christophe Moreau, très à l'aise hier… Avec Beloki, et avec un autre qu'on a un peu oublié, le leader de la Kelme, Santiago Botero, très en vue aussi, hier. Cette étape nous a appris aussi que les Italiens se foutent carrément du monde. Il n'y en aura pas un dans les trente premiers à Paris. On a appris que les gros baroudeurs comme Museeuw, Boogerd, Dekker, et le champion du monde Vainsteins, qui ont brillé ce printemps dans les classiques courues sur ces mêmes routes, dans ces mêmes côtes, sont en cure de désintoxication en queue de peloton. On a appris, mais on s'en doutait depuis la veille, que le public belge est complètement fou de vélo. Au sommet de la côte du Mont-Theux, la foule avait envahi la chaussée comme dans les grands cols alpins, ne laissant qu'un étroit passage aux coureurs. On a appris enfin, mais ça je le sais depuis toujours, que le vélo, c'est bien plus beau quand ça monte. Roue libre LE MONDE EST PETIT – À Anvers, j'ai fait quatre fois le tour de la ville avant de trouver une chambre à l'hôtel Campanile, près de l'aéroport. L'hôtel était plein de suiveurs du Tour, gens de la caravane, motards qui ouvrent la route, confrères journalistes et une équipe de coureurs : ceux de la Lampre. Me voilà dans l'ascenseur, tout encombré de mes bagages, il est dix heures du soir, je n'ai pas soupé et je dis au jeune homme qui est dans cet ascenseur avec moi – je devine que c'est un coureur même si je ne sais pas lequel – je dis : « Finalement, le Tour de France, c'est bien moins dur en vélo ». Il rit. Francéze ? il me demande. Non, Canadien. Ah Canadien. Z'ai oune ami au Canada. À Montréal. Il fabrique des vélos. Pas Marinoni ? Si ! Marinoni ! Aspetta… Vous connaissez Giuseppe Marinoni de Rovetta ? Et d'ajouter en italien : C'est quand même incroyable, dans un ascenseur ! Vous connaissez Marinoni ? Ben oui, c'est mon ami aussi. Je l'ai revu au petit déjeuner, hier matin. Il avait une poche de glace sur le genou. Il s'appelle Marco Serpellini, dossard 171. Son père courait avec Marinoni en Italie. Quand Marinoni est venu au Canada, il a essayé d'amener Serpellini avec lui. Ça n'a pas marché. Serpellini a eu trois fils. Ils ont été tous les trois champions d'Italie. Marco, celui qui est en ce moment dans le Tour de France, a aussi été champion du monde junior. Il en est à son quatrième Tour de France. Il a bien mal commencé celui-ci. Tombé dans la première étape. Tombé dans la seconde. Assez durement touché au genou et à la hanche. Il est déjà à 22 minutes. Il va essayer de gagner une étape. Ils disent tous ça… La Lampre n'a pas amené une grosse équipe. Ils viennent de gagner le Tour d'Italie avec Simoni, leur année est faite, sont surtout contents d'être passés miraculeusement à travers le scandale qui a marqué le fin du Giro. M'étonnerait qu'ils fassent des grosses vagues au Tour de France. Les coureurs ont dû être avertis de bien rincer leur bidon. Non non, je n'ai pas parlé de ça avec le petit Marco. Le fils d'un ami d'un ami, vous me prenez pour qui ? Je sais vivre quand même. À L'INSU DE LEUR PLEIN GRÉ – La question la plus populaire chez les suiveurs du Tour en ce moment n'est pas : qui gagnera le Tour ? La question est : où les flics vont-ils faire leur descente ? J'ai une idée. À Sarran. Sarran est une toute petite ville de Corrèze de 2500 habitants où le Tour fait étape cette année pour la seule et unique raison que Monsieur et Madame Chirac y tiennent château. Même que madame Chirac est la mairesse de Sarran. Le Tour est chiraquien dans son essence et dans ses accointances, son directeur, Jean-Marie Leblanc, étant un familier du couple présidentiel. Comme vous le savez, si le président des Français est à droite, le gouvernement de Lionel Jospin est socialiste. Même que la ministre des Sports, Marie-George Buffet, qui mène vigoureusement la lutte contre le dopage en France, est carrément communiste. Si j'étais à sa place… si elle avait pour deux sous de malice, elle enverrait les flics dans la cour du château. Comme vous le ne savez peut-être pas, il y aura des élections présidentielles au début de l'an prochain en France. M. Chirac brigue un second septennat. Il ouvre sa campagne en recevant le Tour au château… Je le trouve bien intrépide. AUJOURD'HUI – Huy-Verdun, 215 km, une première moitié raboteuse, mais les coureurs auront en tête l'exercice (haï de tous) du lendemain : le contre-la-montre par équipes. Bref, une étape au rabais, pour les équipes qui n'ont pas de leader à mener en carrosse le lendemain. La Lampre, pourquoi pas ? Allez Marco. Marinoni part justement pour l'Italie demain. Il va rencontrer ton père à Rovetta. Ça leur ferait de quoi parler.


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2 days ago
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« Je n'ai même pas pleuré »
Cette chronique a été publiée le mardi 5 octobre 1999, en page S2. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. C'était hier vers midi, dans Trévise ensoleillée. Une foule avertie se pressait aux barrières. Geneviève Jeanson s'est arrachée de l'auvent de départ. Une moto lui ouvrait le chemin dans le dédale des ruelles médiévales… « Je redoutais beaucoup la première courbe à droite mais après, tout s'est passé comme dans un rêve. Je ne comprenais rien de ce que disait André (André Aubut, son entraîneur) dans mon petit récepteur qui grichait trop, mais vers la fin j'ai presque rattrapé une des favorites, la Hollandaise qui était partie une minute avant moi, et j'ai compris que j'avais roulé très vite. Les spectateurs, plusieurs avec un chrono à la main, me faisaient signe de pousser plus fort encore, j'étais à bloc, j'avais des super jambes, quand j'ai franchi la ligne d'arrivée j'ai regardé le cadran, yé ! » En un peu moins d'un quart d'heure, à plus de 45 kilomètres heure, Geneviève Jeanson, une gamine de 17 ans de Lachine, est devenue hier championne du monde junior du contre-la-montre, première médaille d'or canadienne de l'histoire du cyclisme sur route. Même Steve Bauer n'a jamais été champion du monde. – « Contente ? – Je n'ai même pas pleuré ! J'ai rêvé souvent ces derniers temps que je serais championne du monde, je me voyais sur le podium en train de pleurer, mais je n'ai même pas pleuré. Mon entraîneur pleurait. Ma mère aussi. Mon père sautait partout… Dites-moi, M. Foglia pensez-vous qu'on parlera de ma victoire dans le journal de demain ? » Elle était de retour à son hôtel de Vicenza quand on s'est parlé. La voix enjouée d'une gamine de 17 ans qui avait déjà passé à autre chose : « Si vous faites un article, pouvez-vous, s'il vous plaît, saluer mon amie Geneviève Goulet ? – Promis. Mais parle-moi de toi un peu. Qu'est-ce tu vas faire aujourd'hui ? – Là là tout de suite ? Je m'en vais rouler. – Tu viens de gagner le championnat du monde et tu t'en vas rouler ? T'es comme les Russes au hockey des années 70, ils venaient de planter les Canadiens et ils allaient jogger. Tu fêtes pas ? – Si, si, je fête ce soir. Un souper avec mes parents, mon entraîneur et sa femme. Peut-être un peu de champagne. Comment avez-vous su que j'avais gagné ? Internet ? – Non. Par Simone Marinoni à la première heure ce matin. Avant tout le monde. Ton entraîneur a téléphoné à M. Bedwani qui dirige ton club à Laval (les Espoirs de Laval), ce bon monsieur Bed comme vous l'appelez a téléphoné chez Marinoni, mais il était tellement ému qu'il ne pouvait pas parler, il est parti à pleurer et Simone Marinoni lui disait : faut pas pleurer comme ça M. Bedwani, qui c'est qu'est mort donc ? Tu vois, tu fais brailler tout le monde. T'as eu des fleurs ? – Superbes. J'ai eu aussi une magnifique montre Tissot en argent. Et bien sûr le maillot arc-en-ciel de championne du monde. C'est mon plus beau cadeau, ce maillot, et en même temps la seule petite ombre à mon bonheur parce que je ne peux pas le mettre pour aller rouler. – Trop petit ? – Non, il est à manches longues. Il fait bien trop chaud ici pour rouler en manches longues. – Comment te sens-tu pour la course sur route de vendredi ? – Confiante aussi, mais ce n'est pas pareil. C'est une loterie, la route. Contre la montre, il n'y a pas de hasard. » Onze secondes, c'est le mince écart qui sépare Geneviève de la deuxième, la Française Juliette Vandekerkove, déjà championne du monde de poursuite sur piste qui se vantait la semaine dernière qu'elle allait tout rafler à Trévise. Onze secondes, une par kilomètre. Rien à voir avec la chance. Méticuleusement entraînée par André Aubut, ex-athlète et entraîneur de canoë-kayak, très porté sur la musculation et l'entraînement fractionné (intervalles), Geneviève Jeanson était venue reconnaître le parcours dès l'an dernier, connaissait les onze tournants par cœur, s'entraîne depuis deux semaines en Italie. Bref, ces onze secondes ne doivent absolument rien au hasard. 17 ans, étudiante au cégep André-Laurendeau, têtue, super organisée, bien entourée, bien entraînée (en marge du milieu du cyclisme et c'est peut-être mieux comme ça), Geneviève est désignée aujourd'hui même, sur le site de Velonews, par un des meilleurs journalistes de vélo (John Wilcokson), comme la nouvelle Jeannie Longo. Eh bien ! j'espère bien que non, mon vieux. Jeannie Longo a sans doute été une grande championne, mais elle a été aussi une des plus formidables têtes de vache de l'histoire du sport, et si la petite Jeanson devait devenir une autre Longo, fini le vélo pour moi, je me convertis à la nage synchronisée. Aujourd'hui La course – Contre-la-montre filles élite. Une boucle de 25,85 km. Parcours plat et très technique. Les Canadiennes – Lyne Bessette, 24 ans, de Knowlton. Coureuse professionnelle pour l'équipe américaine Saturn. De loin la meilleure cycliste canadienne. Fructueuse et longue saison. Spectaculaires progrès dans le contre-la-montre cette année. Sur un parcours plus sélectif que celui d'aujourd'hui, sans doute une des cinq meilleures au monde. Clara Hughes, 27 ans, de Winnipeg, deux médailles de bronze à Atlanta, dont celle du contre-la-montre ; médaille d'argent aux Mondiaux en 95 en Colombie ; en assez bonne forme pour une fille qui revient à la compétition après deux ans d'interruption (blessée à un talon) ; le parcours, très plat, l'avantage contrairement à Bessette. La menace – La Lithuanienne Diana Ziliute, actuellement la meilleure cycliste au monde sur tous les terrains. Les spécialistes du contre-la-montre l'Allemande Kupfernagel, la Russe Zabirova. La Hollandaise Van Moorsel, et toujours, et encore l'indestructible Jeannie Longo qui vient de fêter ses 83 ans. Pronostics – Lyne Bessette dans les cinq premières. Clara Hughes dans les dix premières. Hier – Inscrit de dernière minute pour le contre-la-montre des Espoirs (coureurs de moins de 23 ans), Charles Dionne, de Saint-Rédempteur, a terminé 45e à un peu plus de trois minutes du vainqueur, l'Espagnol José Gutierrez. Demain – Contre-la-montre élite hommes. Le titre est promis d'avance ou presque à Jan Ullrich, récent vainqueur du Tour d'Espagne. Un seul Canadien dans cette épreuve, le vieux (35 ans) Eric Wohlberg.


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3 days ago
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Des questions sur l'identité des futurs pilotes chez Red Bull, Mercedes et Cadillac
C'est l'heure d'une pause bien méritée pour les pilotes téméraires de la Formule 1, leurs ingénieurs au bout du rouleau ainsi que les directeurs d'équipe sous pression. Du moins, en théorie. James Ellingworth Associated Press Puisque la prochaine course se déroulera dans quatre semaines, incluant un arrêt complet des activités pour deux semaines à compter de la semaine prochaine, la série reine du sport automobile est présentement au « neutre ». C'est ce qu'on appelle la « pause estivale », une période où les négociations contractuelles — et les rumeurs — sont continuelles. Il semble cependant que la pause estivale ait commencé un peu plus tôt que prévu, avec les rumeurs persistantes de transfert du quadruple champion du monde en titre de F1, Max Verstappen, de Red Bull vers Mercedes. Le Néerlandais a cependant confirmé la semaine dernière qu'il demeurera chez Red Bull, ce qui pourrait provoquer un effet domino au sein du plateau — notamment chez Mercedes. Les autres volants chez Red Bull La décision de Verstappen a soulagé plusieurs personnes chez Red Bull, bien qu'il reste encore trois volants à pourvoir au sein de son organisation — un chez Red Bull, et deux chez Racing Bulls. On ignore toutefois qui aura le dernier mot, et à quel moment, puisque le directeur de longue date, Christian Horner, a été congédié. PHOTO DENES ERDOS, ASSOCIATED PRESS Max Verstappen Si la logique derrière la décision de remercier Sergio Perez l'an dernier afin d'améliorer le niveau de performance en piste est respectée, alors c'est un échec. Liam Lawson n'a duré que deux courses en tant que coéquipier de Verstappen, et Yuki Tsunoda n'a inscrit des points que dans trois des 12 courses depuis qu'il a été promu. Le motoriste de Red Bull, Honda, quittera à la fin de la campagne, ce qui pourrait avoir un impact sur l'avenir de Tsunoda, un Japonais, avec l'équipe. La recrue chez Racing Bulls, Isack Hadjar, a marqué plus de points que Tsunoda et Lawson cette saison, et pourrait être le principal candidat pour obtenir le deuxième volant chez Red Bull. Cependant, l'organisation qui chapeaute la F1, la FIA, a octroyé une super-licence de manière exceptionnelle au pilote de F2 Arvid Lindblad, qui est soutenu par Red Bull, en juin, tout juste avant son 18e anniversaire. Russell chez Mercedes La plupart des écuries ont accordé des prolongations de contrat à long terme à leurs pilotes l'an dernier, ou même en 2023, en prévision des nouveaux règlements qui entreront en vigueur la saison prochaine. L'idée consistait à s'assurer les services de pilotes expérimentés qui pourraient contribuer au développement en 2025, afin que les bolides de 2026 ne soient pas aussi imprévisibles qu'anticipé. Mercedes fait toutefois les choses un peu différemment. En plus d'être aux aguets pour l'éventuel départ de Verstappen, le directeur de l'équipe Mercedes, Toto Wolff, a décidé de repousser les pourparlers pour renouveler les ententes des pilotes George Russell et Kimi Antonelli, qui n'ont toujours pas de contrat en vue de 2026. PHOTO ANDREJ ISAKOVIC, AGENCE FRANCE-PRESSE Kimi Antonelli et George Russell Les deux hommes ont cheminé au sein du programme de développement de Mercedes, dans les séries inférieures, et l'équipe allemande semble avoir plus de contrôle sur leur avenir en piste. « Mercedes gère également ma carrière, donc je n'ai aucun contrôle sur le déroulement des négociations », a expliqué Russell le mois dernier, en ajoutant qu'il n'entretenait aucune discussion avec la direction. Antonelli a connu un bon début de saison en F1, mais les performances du pilote âgé de seulement 18 ans ont piqué du nez ces derniers mois. Cadillac entrera par la grande porte « C'est un bon volant… Je ne dirais pas non », a écrit Valterri Bottas dans une courte publication sur les réseaux sociaux en juin, après qu'un véhicule de promenade Cadillac soit devenu viral et qu'il se soit établi en tant que favori dans la tête des amateurs pour devenir un pilote titulaire de l'équipe soutenue par General Motors dès 2026. PHOTO LEONHARD FOEGER, ARCHIVES REUTERS Valtteri Bottas Bottas et Perez ont déjà triomphé en F1 et sont populaires auprès des amateurs, mais ils ont connu des saisons décevantes en 2024 et ont été chassés de la grille en 2025. Leur expérience pourrait accélérer le développement de la nouvelle équipe, bien que d'autres options sont aussi envisageables. Il y a notamment le pilote de réserve chez Ferrari, Zhou Guanyu, un ex-pilote chez Sauber qui pourrait amener avec lui d'importants commanditaires chinois, et l'ex-pilote Haas, Mick Schumacher, qui est le fils du septuple champion du monde de F1, Michael Schumacher.