logo
Boeing échappe encore une fois à un procès civil lié au crash de 2019

Boeing échappe encore une fois à un procès civil lié au crash de 2019

Le Figaro4 days ago
Le constructeur aéronautique américain Boeing a de nouveau échappé in extremis à un procès fédéral au civil lié au crash d'un 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines en mars 2019, en parvenant à un accord avant le début prévu lundi, a indiqué à l'AFP un cabinet d'avocats. «La plainte a été réglée par un accord, pour un montant confidentiel», a déclaré une porte-parole du cabinet Clifford Law, qui représentait le plaignant, Paul Njoroge. L'annonce a été faite au juge Jorge Alonso - qui siège dans un tribunal fédéral de Chicago (Illinois) et qui centralise toutes les plaintes civiles déposées à la suite de cet accident - lors d'une audience de préparation au procès qui s'est tenue vendredi après-midi.
Le 10 mars 2019, un Boeing 737 MAX 8 effectuant le vol ET302 d'Ethiopian Airlines entre Addis Abeba et Nairobi s'est écrasé au sud-est de la capitale éthiopienne six minutes après le décollage, tuant les 157 personnes à bord. Parmi elles, la famille de Paul Njoroge: son épouse Carolyne (33 ans), ses enfants Ryan (6 ans), Kellie (4 ans) et Rubi (9 mois) ainsi que sa belle-mère Ann Karanja, qui voyageaient de Toronto à Nairobi.
Publicité
Entente hors tribunal
Le procès devait durer cinq à sept jours devant huit jurés. Ces procès ont simplement vocation à déterminer le montant de l'indemnisation des proches. Des proches de 155 victimes ont déposé un recours contre Boeing entre avril 2019 et mars 2021 pour mort injustifiée et négligence, entre autres. Pour simplifier la procédure, le juge Alonso a constitué des groupes de cinq à six plaintes et a fixé, pour chaque groupe, une date de procès. Si toutes les plaintes d'un groupe aboutissent à un accord à l'amiable, le procès est annulé.
Mais, face au cas exceptionnel de Paul Njoroge, qui a perdu toute sa famille, seule sa plainte était inscrite au programme du procès prévu lundi. Boeing a donc réussi, jusqu'ici, à éviter tout procès en parvenant, parfois in extremis, à des ententes hors tribunal.
L'avionneur a accepté la responsabilité de cet accident car «la conception du (logiciel antidécrochage) MCAS a contribué à ces événements». Ce logiciel est aussi impliqué dans l'accident d'un 737 MAX 8 de la compagnie indonésienne Lion Air qui s'est écrasé en mer le 29 octobre 2018 une dizaine de minutes après son décollage depuis Jakarta, tuant 189 personnes.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Crash d'Air India : une inspection des interrupteurs d'alimentation en carburant des Boeing ordonnée par l'Inde
Crash d'Air India : une inspection des interrupteurs d'alimentation en carburant des Boeing ordonnée par l'Inde

Le Parisien

time5 hours ago

  • Le Parisien

Crash d'Air India : une inspection des interrupteurs d'alimentation en carburant des Boeing ordonnée par l'Inde

L'Inde a ordonné l'inspection des interrupteurs d'alimentation en carburant équipant les avions Boeing immatriculés sur son sol, après la mise en cause de ce dispositif par l'enquête sur l'accident du B-787 d'Air India le mois dernier. Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a indiqué que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'appareil avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad. Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts. Le document de l'AAIB n'a pour l'heure tiré aucune conclusion ni pointé aucune responsabilité. L'enregistreur des conversations du cockpit a révélé que l'un des pilotes avait demandé à l'autre « pourquoi il a coupé l'alimentation en carburant » et que ce dernier avait répondu « qu'il ne l'a pas fait », a toutefois précisé l'AAIB. Si son rapport n'a préconisé aucune mesure immédiate, sa maison mère, la Direction générale de l'aviation civile (DGCA), a ordonné lundi soir de vérifier ces dispositifs sur plusieurs types de Boeing, dont les 787 et 737. « La DGCA a noté que plusieurs opérateurs, aussi bien à l'étranger qu'en Inde, ont déjà ordonné des inspections sur leurs appareils », a-t-elle expliqué dans un communiqué. En 2018, l'Administration fédérale de l'aviation (FAA) américaine a publié une note d'information sur « le désengagement potentiel de la fonction de verrouillage de l'interrupteur de contrôle du carburant » sur certains Boeing, dont le 787. Air India a fait savoir à l'AAIB qu'elle n'avait alors pas procédé à une inspection car cette mesure n'était que « conseillée et non obligatoire ». Dans une lettre adressée à ses employés lundi, le PDG de la compagnie, Campbell Wilson, a mis en garde contre « toute conclusion prématurée » sur les causes de la catastrophe. Deux associations de pilotes de ligne indiens ont pour leur part vivement rejeté le rapport préliminaire des enquêteurs, estimant qu'il suggérait une erreur humaine.

Crash d'Ethiopian Airlines: Boeing échappe à un procès au civil
Crash d'Ethiopian Airlines: Boeing échappe à un procès au civil

Le Figaro

time2 days ago

  • Le Figaro

Crash d'Ethiopian Airlines: Boeing échappe à un procès au civil

Le géant américain de l'aéronautique a trouvé un accord avec un plaignant ayant perdu toute sa famille, lors du crash meurtrier d'un 737 Max, le 10 mars 2019. L'accord a été trouvé in extremis entre Boeing et le canadien Paul Njorobe, qui a perdu sa famille (femme, enfants et belle-mère), lors du crash meurtrier d'un Boeing 737 Max d'Ethiopian Airlines, le 10 mars 2019. Conséquence : le constructeur aéronautique échappe, de nouveau, à un procès fédéral au civil, qui devait s'ouvrir ce lundi 14 juillet. « Le montant de l'accord est confidentiel », a indiqué le cabinet Clifford Law, spécialisé dans l'aviation, qui représente Paul Njorobe. Boeing a reconnu sa responsabilité dans le crash du 737 Max d'Ethiopian Airlines mais aussi dans celui d'un même appareil de la compagnie indonésienne Lion Air fin octobre 2018 (189 morts) car « la conception du MCAS (le logiciel antidécrochage du 737 Max, NDLR) a contribué à ces événements ». À lire aussi Boeing mis en cause dans l'enquête sur l'incident d'Alaska Airlines, dont l'avion avait perdu une porte en vol Publicité «Plusieurs milliards de dollars» d'indemnisations versées Le juge Jorge Alonso - qui siège dans un tribunal fédéral de Chicago (Illinois) et qui centralise toutes les plaintes civiles - a constitué des groupes de cinq à six plaignants, afin de simplifier la procédure, et a fixé une date de procès pour chacun de ces derniers. En cas d'accord à l'amiable entre les parties, le procès est annulé. De source judiciaire, un procès est programmé le 3 novembre 2025, pour le dernier groupe de plaignants liés au crash d'Ethiopian Airlines. Boeing précise que plus de 90 % des plaintes civiles liées aux deux crashs ont abouti à des accords à l'amiable, hors tribunal. Le constructeur a déjà versé « plusieurs milliards de dollars », en plus des sommes allouées lors d'une procédure, pénale cette fois, devant un tribunal fédéral de Fort Worth (Texas). Dans ce volet, un accord entre Boeing et le ministère de la Justice, a mis fin définitivement, le 23 mai dernier, aux poursuites concernant les deux accidents. Mais, saisi par plusieurs familles, le juge texan Reed O'Connor doit encore valider ou non cet accord.

Crash d'Air India : « aviateur exceptionnel », « très calme et appliqué »… Ce que l'on sait des deux pilotes du Boeing 787
Crash d'Air India : « aviateur exceptionnel », « très calme et appliqué »… Ce que l'on sait des deux pilotes du Boeing 787

Le Parisien

time2 days ago

  • Le Parisien

Crash d'Air India : « aviateur exceptionnel », « très calme et appliqué »… Ce que l'on sait des deux pilotes du Boeing 787

Quelques secondes après le décollage, les deux interrupteurs de commande de carburant du Boeing 787 Dreamliner se sont brusquement mis en position « coupure ». Conséquence : des moteurs privés de carburant et une perte totale de puissance. Le rapport préliminaire d'enquête ne précise pas comment ils ont pu basculer en position « arrêt » pendant le vol. Mais il illustre l'état de confusion des pilotes quelques instants avant le crash mortel. « Dans l'enregistrement des conversations dans le cockpit, l'un des pilotes demande à l'autre pourquoi il a coupé l'alimentation en carburant. Le second pilote répond qu'il ne l'a pas fait », décrit le rapport. Moins d'une minute plus tard, l'un d'eux a transmis le signal de détresse « Mayday, Mayday, Mayday ». Le crash du malheureux vol Air India 171, qui n'aura duré que 30 secondes, a fait 260 morts . Parmi eux, les deux pilotes de ce Boeing 787 Dreamliner. Le commandant de bord, Sumeet Sabharwal, était un pilote chevronné. Au bout d'une trentaine d'années d'expérience, le capitaine de 56 ans avait cumulé 15 638 heures de vol dont 8 596 heures sur un Boeing 787. Il possédait une licence de pilote de ligne valide jusqu'au 14 mai 2026. Sumeet Sabharwal avait obtenu l'autorisation de voler en tant que pilote commandant de bord sur plusieurs avions, dont les Boeing 787 et 777 et l'Airbus A310. « Je ne peux pas vous dire à quel point c'était un gentleman, a déclaré auprès de Times of India Usha Talawdekar, une retraitée d'Air India. J'ai volé avec lui. Chacune de ses demandes s'accompagnait de : quand tu auras le temps . Aucun ego. Il n'exigeait jamais le respect. Nous l'adorions tous, tout simplement. Et c'était un pilote hors pair. » Un autre collègue pilote parle de lui comme d'un homme « très calme et appliqué », ajoutant : « Il a piloté des Airbus A310, des Boeing 777 et des Dreamliner. Il gardait toujours la tête froide et travaillait avec assiduité. » Dans un communiqué publié après le drame , la compagnie aérienne a rendu hommage à « un aviateur exceptionnel, un professionnel dévoué et un membre bien-aimé de la famille Air India. L'engagement indéfectible du capitaine Sabharwal envers les cieux et sa force tranquille au sol lui ont valu un profond respect au sein de la communauté aéronautique. » « Sabby », comme le surnommaient ses amis, vivait à Powai, un quartier résidentiel chic de Mumbai. Selon un article du Times of India , Sumeet Sabharwal avait appelé sa famille depuis l'aéroport, avant le décollage. Il leur avait promis qu'il rappellerait à son arrivée à Londres. Le commandant de bord avait aussi récemment annoncé à son père, veuf et ancien fonctionnaire de la DGCA (direction générale de l'aviation civile), qu'il prendrait bientôt sa retraite pour s'occuper de lui. « Encore un ou deux vols… Et je serai avec papa », aurait-il répondu à une voisine, Savitri Budhania, qui lui faisait remarquer que son père était trop vieux pour rester seul. Le jour des obsèques, l'octogénaire, qui se déplace à l'aide d'une canne, avait du mal à tenir debout, tremblant d'émotion, au-dessus du cercueil de son fils. Il était entouré de sa fille et de ses petits-enfants. Ses voisins se souviennent de Sumeet Sabharwal comme d'un homme aimable, souriant et bienveillant, qui leur demandait de veiller sur son père lorsqu'il partait travailler. Ses proches louent son humilité. Son copilote, Clive Kunder, avait 32 ans et un grade de premier officier. Sa licence de pilote, délivrée en 2020 pour une durée de cinq ans, allait expirer le 26 septembre 2025. Il avait obtenu l'autorisation de piloter des avions Cessna 172 et Piper PA-34 Seneca en tant que commandant de bord et copilote sur des Airbus A320 et des Boeing 787. Le premier officier totalisait 3 403 heures de vol, dont 1 128 heures comme copilote sur des Boeing 787. Passionné d'aviation depuis ses années d'école, Clive Kunder a commencé à travailler comme pilote en 2012, selon les médias indiens citant ses proches. Il a rejoint Air India en 2017. Clive Hunder était « un homme au cœur tendre », résume un ami proche de la famille, cité par le média Deccan Herald . Une voisine a vu en lui un homme « à l'air joyeux et heureux ». Avec le soutien de son père et de sa mère, elle-même hôtesse de l'air chez Air India depuis 33 ans, il s'était inscrit à l'École d'aviation du Bombay Flying Club. Il a également suivi une formation de pilote de ligne à Paris. Les parents de Clive, qui vivent avec leur fille à l'étranger, sont retournés en Inde pour célébrer les obsèques de leur fils unique, décrit par son père comme un homme « terre-à-terre » et une « personne formidable ». L'enquête devra désormais se concentrer sur l'origine du mouvement des deux interrupteurs, qui sont repassés en position « ouvert » juste avant la chute de l'avion, et déterminer s'il s'agit d'une erreur de manipulation ou d'un problème technique .

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store