
Les autorités de Pékin admettent des « failles » dans leurs plans d'urgence
Les autorités de Pékin admettent des « failles » dans leurs plans d'urgence
(Pékin) Les autorités de Pékin ont admis jeudi qu'elles étaient insuffisamment préparées à affronter les pluies diluviennes ayant frappé la ville, et qui ont fait 44 morts et neuf disparus selon un dernier bilan.
Isabel KUA
Agence France-Presse
Une partie du nord de la Chine, tout particulièrement la capitale, a été touchée ces derniers jours par des inondations meurtrières qui ont contraint des dizaines de milliers d'habitants à fuir leur domicile.
Selon le dernier bilan établi jeudi, « 44 personnes sont mortes et neuf portées disparues », a indiqué lors d'une conférence de presse Xia Linmao, un haut responsable de la municipalité.
« Entre le 23 et le 29 juillet, Pékin a subi des précipitations extrêmes », a-t-il ajouté, précisant qu'elles avaient causé « d'importantes pertes humaines ».
PHOTO ZHANG CHENLIN, ASSOCIATED PRESS
Des secouristes évacuent un villageois bloqué, traversant une zone endommagée par les inondations, dans le district de Huairou.
Trente-et-un décès ont notamment été enregistrés dans un établissement pour personnes âgées dans la municipalité de Taishitun, dans le nord de Pékin, a précisé M. Xia.
« Douloureuse leçon »
Un précédent bilan faisait état de 30 morts dans la capitale chinoise, les zones touchées étant principalement situées en zone semi-rurale, à environ une centaine de kilomètres du centre-ville.
« Au nom du comité municipal du Parti [communiste] et du gouvernement de la ville, je tiens à exprimer ma profonde tristesse pour ceux qui ont malheureusement perdu la vie, ainsi que mes sincères condoléances à leurs proches », a déclaré Xia Linmao.
Il a promis que des « leçons profondes » seront tirées de cette catastrophe.
Notre capacité à prévoir et à alerter en cas de conditions météorologiques extrêmes est insuffisante, et les plans de prévention et d'atténuation des catastrophes n'ont pas été pleinement développés.
Xia Linmao, haut responsable de la municipalité de Pékin
Un constat partagé par un autre dirigeant pékinois présent lors de cette conférence de presse.
« Nos plans d'urgence comportaient des failles. Notre compréhension des phénomènes météorologiques extrêmes est insuffisante », a déclaré Yu Weiguo, responsable du Parti communiste chinois dans le district durement touché de Miyun.
PHOTO PEDRO PARDO, AGENCE FRANCE-PRESSE
Les zones touchées sont principalement situées en zone semi-rurale, à environ une centaine de kilomètres du centre-ville.
« Cette douloureuse leçon nous a réveillés : placer le peuple au premier plan, la vie humaine avant tout, n'est pas qu'un simple slogan », a-t-il poursuivi.
« Il faut concrètement traduire cela en mesures effectives », a-t-il conclu.
« Jamais vu »
Des dizaines de routes ont été fermées et plusieurs villages ont été privés d'électricité après de fortes précipitations qui ont touché Pékin et ses provinces voisines.
Des habitants des zones les plus touchées ont décrit à l'AFP avoir été surpris par la montée des eaux, qui a rapidement submergé leurs habitations.
« Je n'ai jamais vu cela auparavant en 40 ans de vie. Et ceux qui ont 80 ou 90 ans non plus », a déclaré Hu Yuefang, une villageoise du district de Huairou, dans le nord de Pékin.
PHOTO PEDRO PARDO, AGENCE FRANCE-PRESSE
Hu Yuefang, une villageoise du district de Huairou, pointe la fenêtre par laquelle sa famille a dû sortir pour s'échapper des inondations.
Les catastrophes naturelles sont courantes en Chine, surtout durant l'été, quand certaines régions sont submergées par des pluies diluviennes pendant que d'autres sont en proie à la sécheresse.
La Chine est le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre qui, selon les scientifiques, accélèrent le changement climatique et rendent plus fréquents et intenses les évènements météorologiques extrêmes.
Le géant asiatique se présente aussi comme un leader mondial des énergies renouvelables et vise la neutralité carbone d'ici 2060.
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