
Jean Améry, ce rescapé d'Auschwitz qui dénonçait l'antisémitisme derrière l'étendard de l'antisionisme
RÉCIT - Cet écrivain juif autrichien, arrêté par la Gestapo pour des activités de résistance, a observé la montée des périls dès les années 1970, quand l'antisémitisme contenu dans l'antisionisme a soudain paru honorable.
« Ne participent à l'histoire que les déportés, écrivait le psychanalyste Jacques Lacan. Relisez l'histoire, c'est tout ce qui s'y dit de vrai. » On ne peut pas songer à l'existence écartelée de Jean Améry (1912-1978) sans entendre cet avertissement. L'écrivain autrichien avait 30 ans, le 23 juillet 1943, lorsqu'il a été arrêté à Bruxelles par la Gestapo pour ses activités de résistant. Identifié comme juif, il a passé un an à Auschwitz avant d'être transféré à Buchenwald et Bergen-Belsen, puis libéré par les Britanniques, en avril 1945. Dans la Pologne occupée, le jeune homme a vu l'enfer. « Au fin fond de l'abîme tous les détenus « aryens » se situaient encore à une hauteur uniquement mesurable en années-lumières au-dessus de nous, les juifs. Ils nous rouaient de coups quand ils en avaient envie — les Polonais en particulier se distinguèrent dans ce domaine de façon inoubliable. (…) Le juif était une bête à immoler ».
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Jean Améry avait un corps. C'est avec ce corps qu'il a participé…
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Le Parisien
33 minutes ago
- Le Parisien
« On est salis et humiliés » : le ras-le-bol des praticiens chez SOS Médecin qui se « font insulter quotidiennement »
L'attaque résonne chez beaucoup de collègues. À Lille, un praticien de SOS Médecins a été violemment agressé, frappé et insulté par les proches d'une patiente dans son cabinet, mercredi. Malheureusement, un événement beaucoup trop récurent dans cette profession. C'est le cas de Sébastien Chopin, vice-président de SOS Médecins France et président de la branche Melun, victime d'une agression en octobre 2022. Une jeune mère estimait que la prise en charge était trop tardive. Elle lui avait alors assené une dizaine de coups de poing. Pendant trois mois, « j'avais peur quand le bruit était fort dans la salle d'attente » décrit ce médecin généraliste. « On a l'impression d'être salis et humiliés » et cela ne concerne pas seulement les cabinets, « ça commence bien avant, au niveau des standards ». Les violences verbales augmentent de façon significative « depuis quatre à cinq ans » avec des centres d'appels « où les collaborateurs se font insulter quotidiennement », précise Philippe Paranque, président de SOS Médecins. Ces centres agissent comme « un filtre » pour accéder aux médecins et sont les premiers réceptacles du mécontentement des patients. Les professionnels de santé font face à des individus qui ont des « exigences », notamment avec un sujet qui crispe souvent les échanges : les arrêts de travail. Or, SOS Médecins s'oblige à ne pas donner plus de trois jours d'arrêt maladie. Il faut ensuite consulter un médecin pour le renouveler. Malgré une majorité de patients compréhensifs, certains ne l'acceptent pas, ce qui « peut mener à des situations comme à Lille », explique le Dr Paranque. Pour empêcher que ces violences deviennent encore plus récurrentes, SOS Médecins interdit l'accès aux « brebis galeuses qui pourrissent le système », souligne le Dr Paranque. S'il y a des actes d'incivilités, le patient peut être interdit d'appel à l'organisme. Comme l'indique l'article 47 du Code de santé publique, « hors cas d'urgence » un médecin « a le droit de refuser ses soins pour des raisons professionnelles ou personnelles ». Les médecins se protègent aussi matériellement face aux actes violents. « Après mon agression, on a installé des caméras à l'intérieur et à l'extérieur de l'établissement, ainsi qu'un double sas d'entrée et un bouton d'alerte sous mon bureau », raconte le Dr Chopin. « Les dispositifs de signalements sont encore à l'échelle d'expérimentations et doivent être généralisés », regrette de son côté le Dr Paranque. « Cela ne doit pas compliquer le contact entre patient et médecin, et éviter de « bunkériser » les structures », rappelle toutefois le président de SOS Médecins. Malgré ces dispositifs, 216 incidents ont été signalés par des médecins - entre le 1er janvier et le 23 juin 2025, selon l'Ordre. Dans 81 cas, il s'agissait d' injures ou de menaces . « Il n'y a que la justice qui peut agir », s'agace le président de la branche locale de Melun dont l'agresseuse avait déjà été condamnée trois fois. En dépit d'un Code pénal qui protège les soignants avec des peines plus lourdes, le président de SOS Médecins regrette que « des peines ne soient pas rendues » et que la justice « soit satisfaite d'une tape sur la main ».


La Presse
37 minutes ago
- La Presse
Services essentiels maintenus
Les conséquences de cette grève se feront peu ressentir au sein de la population en raison des services essentiels maintenus. (Québec) Quelque 3300 ambulanciers paramédicaux membres de syndicats CSN sont en grève depuis minuit et une minute dimanche. Ils sont sans convention collective depuis avril 2023 et espèrent ainsi « faire pression sur le Conseil du trésor […] afin de conclure un règlement des conventions collectives », précise un communiqué diffusé dimanche matin. La Presse Canadienne Les conséquences de cette grève se feront peu ressentir au sein de la population en raison des services essentiels maintenus. Le Tribunal administratif du travail s'est prononcé vendredi sur les services essentiels que doivent dispenser les paramédicaux de la CSN. Il a statué que les appels de priorités 0 à 7 devront être effectués de façon habituelle. Les appels de priorité 8 seront traités de la façon habituelle, sauf pour les retours à domicile qui ne seront effectués qu'entre 12 h et 17 h durant la grève. Trente-cinq avis de grève à durée indéterminée ont été transmis dans plusieurs villes du Québec par des syndicats de la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN. La grève prendra donc la forme de moyens de pression essentiellement administratifs, touchant par exemple des formulaires remis à l'employeur. Les ambulanciers paramédicaux exerceront aussi une grève de temps, en rotation, remplacés à leur poste par le personnel-cadre. « Le gouvernement de la CAQ nous dit qu'il trouve qu'il y a trop de grèves au Québec, mais en négociation il se traîne les pieds », a déploré le premier vice-président de la CSN, François Enault. « Il refuse de mettre des propositions sérieuses sur la table tant qu'il ne sent pas dans son cou le souffle de la mobilisation. Nous entendons déployer tous les moyens qu'il faudra afin que les paramédics du Québec obtiennent des conditions de travail qui reflètent la pleine valeur de leur contribution à notre société », a déclaré M. Enault par voie de communiqué. L'aspect salarial figure parmi les principaux enjeux en litige, mais aussi « le respect des horaires de travail, afin de lutter contre l'explosion des heures supplémentaires, et la bonification du régime de retraite ». « Le gouvernement sait bien que les paramédics ne pourront jamais accepter une baisse de leur rémunération », a pour sa part affirmé la vice-présidente de la FSSS-CSN, Lucie Longchamp. « Comment se fait-il que, deux ans après l'échéance des conventions, il ne soit même pas encore capable de déposer à la table de négociation les mêmes augmentations de salaire qu'il a négociées avec tous ses autres groupes de salariés ? », questionne-t-elle ouvertement. Les moyens de pression des ambulanciers paramédicaux touchent particulièrement les régions de l'Abitibi-Témiscamingue, du Montréal métropolitain, des Laurentides, de Lanaudière, de la Montérégie, de l'Estrie, de la Mauricie, de la grande région de Québec (incluant Charlevoix), du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord et du Bas-Saint-Laurent. À noter que neuf journées de négociation avec l'employeur sont prévues en juillet.

LeMonde
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Six domaines viticoles du Languedoc qui valent le détour
Avec ses dix-neuf vignobles, l'Occitanie est la deuxième destination œnotouristique de France, après la Nouvelle-Aquitaine et son Bordelais. Elle a reçu 2,3 millions de visiteurs en 2023 (12 millions pour l'ensemble du vignoble français). Parmi tant d'autres, quelques idées pour explorer cette région qui s'étend de Nîmes à Perpignan. Côté Mas, à Montagnac (Hérault) Sur la commune de Montagnac, près de Pézenas, Jean-Claude Mas propose au visiteur, autour de ses vignes en bio, de découvrir sa région à travers plusieurs propositions réunies sous le label Côté Mas : des chambres de luxe (la maison Nicole) dans une demeure typique de pierres, un restaurant gastronomique, une boutique, un haras proposant des balades à cheval, des visites de chais et des vignes en buggy, pique-niques, piscine, dégustations… Château de l'Engarran, à Lavérune (Hérault) Folie montpelliéraine du XVIII e siècle, le Château de l'Engarran appartient à la même famille de vignerons depuis cinq générations. Ce patrimoine classé fait découvrir son histoire grâce à un petit musée privé, mais aussi en proposant des dégustations de vins, des ateliers d'assemblage comme des cours de yoga ou des soirées grillades et des dîners plus chics. Château L'Hospitalet, à Narbonne (Aude) Pour découvrir l'univers des vins remarquables de Gérard Bertrand, le Château L'Hospitalet propose un empire du bien-être labellisé Small Luxury Hotels of the World : excursions, dégustation, gastronomie, expositions, yoga… mais aussi son excellent festival de jazz (du 15 au 19 juillet) avec, entre autres, Ibrahim Maalouf le 16 juillet, Michel Polnareff le 18 juillet ou Christophe Maé le 19 juillet. Château de Pennautier (Aude) A 3 kilomètres de Carcassonne, le Château de Pennautier impose depuis 1620 son style versaillais inattendu dans le paysage audois. Lauréat du concours des Trophées de l'œnotourisme, ce monument historique se visite, comme son parc classé Jardin remarquable. Il est au cœur des domaines viticoles Lorgeril, qui proposent un panel d'activités : visites de vignes et de chais, restaurant La Table du château, boutique ou parcours ampélographique, ainsi que des hébergements dans les dépendances. Au cœur des Corbières, le romantique Château de Lastours propose de visiter ses chais ou de déguster ses vins mais aussi de dîner dans son ancienne bergerie. Et comme « qui dort, dîne », plusieurs villas parsemées sur le domaine sont aussi des lieux d'hébergement. Pour se réveiller en beauté dans la garrigue. Domaine Puech, à Saint-Clément-de-Rivière (Hérault) Aux portes de Montpellier, le chaleureux domaine familial des Puech organise depuis plusieurs années, pendant l'été, des Jeudis du rosé, avec plusieurs food trucks proposant des accompagnements à grignoter avec le rosé de l'année. Une soirée à l'ombre des oliviers et animée par des groupes comme Le Marquis de sable ou Julie Gonnet.