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C'est le grand animateur de Wimbledon 2025 : Ben Shelton, déjà si fort en Grand Chelem

C'est le grand animateur de Wimbledon 2025 : Ben Shelton, déjà si fort en Grand Chelem

L'Équipe08-07-2025
Ben Shelton n'est jamais aussi fort que dans les tournois du Grand Chelem. Son Wimbledon animé, qui le verra affronter Jannik Sinner en quarts de finale mercredi, en est la preuve.
Ben Shelton est une bonne pâte - un dur à cuire, aussi - qui sait y faire pour « l'entertainment » (« le divertissement ») et sur les réseaux sociaux. Il peut être caustique ou chambreur, sans perdre cette bonhomie apte à en faire fondre certains. Il vient en conférence de presse pour y répondre avec une franchise désarmante, et documentée, sur des points techniques, sans hésiter à dire le fond de sa pensée. Un jeune de son temps, qui traverse ce Wimbledon avec des péripéties diverses qui meublent gentiment l'espace social. Tout a commencé par un 0/10 récolté lors d'un quiz de la BBC sur la vie à l'anglaise, avec des remarques sur le breakfast, du genre : « Qui a décidé un jour d'y ajouter des haricots rouges ? »
Il a poursuivi avec un appel à l'aide au micro, après sa victoire contre Alex Bolt au premier tour (6-4, 7-6 [1], 7-6 [4]). « Ma soeur travaille pour Morgan Stanley, donc si l'un d'entre vous a des contacts et peut lui obtenir quelques jours de congé supplémentaires pour que nous puissions continuer à rester ensemble à Londres, ce serait génial ! » Dans un clip qu'il a ensuite partagé avec son million de followers sur Instagram, Emma a révélé qu'elle avait obtenu une prolongation de son congé.
22 ans et déjà une troisième demi-finale de Majeur dans le viseur
Il y a ensuite eu une grosse colère, avec l'interruption de son match du deuxième tour face à Rinky Hijikata pour cause d'obscurité, alors qu'il s'apprêtait à servir pour le gain de la rencontre. Revenu le lendemain, l'Américain a plié l'affaire en 70 secondes chrono et sans le moindre échange. « Le superviseur m'avait dit qu'il ne restait plus que cinq minutes avant que la machine du hawk-eye ne puisse plus fonctionner, dira-t-il après coup, et j'avais répondu que je n'avais besoin que de soixante secondes ! »
On vous avait précisé qu'il dégageait une certaine confiance en lui ? Qu'il se permet d'afficher aussi - en souriant -, face à son papa-coach dans une nouvelle interaction familiale, alors qu'on l'interrogeait sur le court sur ceux qui l'avaient inspiré après sa victoire en huitièmes de finale contre Sonego. « Mon père Bryan, il a atteint les huitièmes ici il y a plus de trente ans (en 1994). Il faisait beaucoup services-volées. Et il voudrait que je monte plus. Mon argument, quand on en parle, c'est que je suis bien meilleur que lui du fond... »
Ben le fiston, tout récent top 10 au classement mondial, a raison de croire en lui. À 22 ans, il est déjà si fort dans les tournois du Grand Chelem. Face à Jannik Sinner, mercredi, il aura la possibilité de décrocher une troisième demi-finale en Majeur, après l'US Open 2023 et l'Open d'Australie 2025. Il est devenu le plus jeune Américain, depuis Andy Roddick en 2004, à atteindre les quarts de finale au All England.
« La question est de savoir comment je peux faire cela également dans les tournois qui ont un format plus court »
Ben Shelton, au sujet de sa régularité en Grand Chelem
Et si l'on vous demande quels sont, cette année, les quatre joueurs qui ont atteint la deuxième semaine des trois tournois du Grand Chelem, vous répondrez sûrement : Sinner, Carlos Alcaraz et Novak Djokovic, sans oublier... Ben Shelton. Qui a eu une réponse assez surprenante sur cette constance impressionnante, quand la plupart des jeunes s'arrachent pour tenter d'exister dans ces Majeurs. « Je ne néglige pas cet accomplissement, je trouve ça plutôt cool. Mais pour moi, la question est de savoir comment je peux faire cela également dans les tournois qui ont un format plus court. Comment puis-je reproduire ce que je fais ici ? »
Cador fier à bras chez les hommes forts, l'Américain a juste appris, pour cette séquence, à maîtriser quelques clefs sur gazon, au-delà de sa mâle assurance dans le show, camouflée derrière sa moue bonhomme. « Je pense que mon revers s'est beaucoup amélioré, en particulier ma capacité à gérer le rythme, à frapper des balles basses, et à tirer des passings, alors qu'avant je ne faisais que des lobs », expliquait-il cette semaine. Et l'évidente arme massive du service a été également ajustée.
« Je pense que c'est un art d'être capable de servir sur gazon, élaborait-il. Les gars d'en face ont dans l'esprit qu'ils vont faire un retour chipé, ou bloqué. Et si vous ne trouvez pas la bonne zone, la balle va vous revenir basse et j'avais du mal avec ça. J'ai dû m'ajuster pour être efficace, pour obtenir un second coup plus favorable, à la volée ou en coup droit... » Shelton ne frappe pas tant d'aces que ça dans ce tournoi (43 au total), il n'est pas non plus irrésistible en premières balles (64 %). Mais le voilà en quarts de finale. Clinique. Ébouriffant. Captivant.
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