
Les premiers soldats déployés dans les rues de Washington
Les premiers soldats de la Garde nationale ont été déployés mardi 12 août en fin de journée dans les rues de Washington. Cinq blindés Humvee beiges sont apparus sur le National Mall au crépuscule et se sont garés non loin de l'obélisque géant du monument à George Washington. La dizaine de réservistes, sans armes, se sont tenus près de leurs véhicules sous le regard des touristes, sans engager la conversation. Ces soldats étaient les premiers visibles depuis la mobilisation de la Garde nationale par Donald Trump dans le District de Columbia.
À la nuit tombée, les soldats avaient disparu, laissant la Police des Parcs patrouiller sur le Mall, l'une des parties de Washington déjà sous juridiction fédérale. Mais le Pentagone a annoncé que le nombre de militaires mobilisés irait croissant dans les prochains jours. En tout, 800 réservistes pourraient être déployés. Mais le déploiement de soldats a surtout valeur de symbole. Elle est l'expression directe du pouvoir présidentiel, puisque le District de Columbia, ne possédant pas le statut d'État, dépend du président pour activer cette force de réserve. Elle sert aussi à Trump d'exemple pour les autres grandes villes américaines, souvent gouvernées par des démocrates.
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Moins visible mais plus conséquente est la fédéralisation pour 30 jours de la Metropolitan Police, la force de police du District, qui a été placée sous les ordres du directeur de la DEA, la Direction de lutte contre la drogue, Terry Cole. Ancien agent de la DEA, Cole avait été Secrétaire à la Sécurité publique dans l'État voisin de Virginie avant d'être nommé par Trump à la tête de son agence d'origine. «Nous avons l'intention de collaborer avec la police de Washington», a déclaré mardi Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison-Blanche, «mais en fin de compte, la chaîne de commandement est la suivante : le président des États-Unis, le procureur général, et le directeur de la DEA, Terry Cole», chargé de «travailler avec le chef de la police pour veiller à ce que les forces de l'ordre puissent faire leur travail dans cette ville.» Dans les rues de Washington, on croisait hier des agents portant des badges de diverses agences fédérales : Bureau de l'Alcool du Tabac, Armes à Feu et Explosifs, FBI, Police des Parcs et Secret Service.
«Nous ne vivons pas dans une ville dégoûtante»
La maire, Muriel Bowser, qui avait tenté de convaincre Trump qu'il n'était pas nécessaire de recourir à une telle mesure, a rencontré le procureur général Pam Bondi mardi. «Je me concentre sur le renfort fédéral et sur la manière de tirer le meilleur parti des effectifs supplémentaires dont nous disposons», a dit Bowser après sa réunion. «Peu importe comment nous en sommes arrivés là ou ce que nous pensons de la situation actuelle, nous avons davantage de policiers et nous voulons nous assurer qu'ils sont utilisés à bon escient.» «J'ai beaucoup de travail en ce moment, et une partie consiste simplement à gérer la crise», a aussi dit Bowser. «Mais je suis également très irritée par l'atteinte à l'autonomie du district et la façon dont on dénigre le travail remarquable que nous accomplissons dans cette ville... Nous ne vivons pas dans une ville dégoûtante», a-t-elle ajouté en référence aux descriptions apocalyptiques de Trump. «Nous ne sommes pas 700.000 voyous et punks. Nous n'avons pas de quartiers qui devraient être rasés.»
Dans une réunion, mardi soir, elle a critiqué de façon plus directe la décision de déployer la Garde nationale à Washington, qualifiant cette mesure d'«autoritaire». Elle a appelé les habitants de Washington à «protéger notre ville, protéger notre autonomie administrative, à endurer cet homme en attendant d'élire une Chambre démocrate afin d'avoir un rempart contre ces menées autoritaires.»
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