
« Je suis passé à côté » : Léo Barré, une autocritique sans se ménager après le deuxième test des Bleus
Venir en zone mixte - cet endroit, souvent en plein courant d'air, proche des parkings du stade, où les journalistes peuvent poser quelques questions debout aux joueurs -, pour certains, c'est jamais. Pas envie, pas intéressé. Alors venir en zone mixte après avoir ramassé un 43-17 derrière les oreilles, vous imaginez. Mais venir en zone mixte après un 43-17 pour déclarer qu'on a soi-même conscience d'avoir raté son match, c'est encore un autre concept, qui ne manque pas d'estomac.
Telle fut la démarche ce samedi de Léo Barré dans l'entresol du Sky Stadium de Wellington. « On ne s'est pas mis en confiance dès le début en ayant pas mal de déchet, moi le premier. On n'a pas réussi à se mettre dans une bonne dynamique comme on avait su le faire lors du premier test à Dunedin où on avait su rivaliser tout de suite (en menant 10-0, 31-27 score final), assure-t-il. Là, c'est clairement eux qui ont pris l'ascendant sur le territoire, on a subi. Moi le premier, je fais quelques fautes d'imprécision qui remettent l'équipe en dedans, c'est dommage. »
Lui le premier, lui le premier... L'arrière du Stade Français, victime d'une béquille en début de préparation et donc absent à Twickenham puis à Dunedin, fait sûrement référence à son petit par-dessus contré dans ses 22 en tout début de match, à un ou deux duels aériens qu'il aurait pu mieux négocier, à une passe interceptée, à une couverture en fond de terrain hésitante. Et passe sous silence un rendement offensif plus à son avantage (7 défenseurs battus, 1 essai).
« Je suis très frustré. C'est normal, quand on porte ce maillot, on doit le "rendre fier". Je n'ai pas été à la hauteur »
Léo Barré
« Tactiquement, au niveau du jeu au pied, ils nous ont bien enfermés avec pas mal de rasants dans notre dos, dans les coins. Les hésitations défensives, ça part de derrière. Moi le premier, j'ai fait des erreurs individuelles qui ont coûté cher sur des ballons hauts, sur un petit par-dessus contré. C'est aussi ça qui a fait qu'on n'a pas pu mettre notre défense en place. Les Blacks récupéraient la balle et nous, on était tout le temps en retard, en train de subir. »
Titulaire face au Japon en novembre puis doublé par Romain Buros au moment d'affronter les All Blacks, le jeune arrière versaillais (22 ans, 8 sélections) n'avait pas loupé la seule fenêtre ouverte pour lui dans le Tournoi, à Rome. S'était-il mis une pression démesurée avant ce test à Wellington ? « Non, pas spécialement, assure-t-il. Je suis très frustré. C'est normal, quand on porte ce maillot, on doit le "rendre fier". Je n'ai pas été à la hauteur. Je suis passé à côté. C'est un résumé de ma saison, c'est compliqué mais c'est comme ça. À moi de rebondir la semaine prochaine si je suis reconduit. »
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