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Randonnée dans les îles Chausey, tout au bout de la Manche
RANDOS DU BOUT DU MONDE (1/5) - L'archipel est souvent cité comme le plus grand d'Europe. L'office de tourisme se vante un peu, les Lofoten ou les îles Féroë semblent un peu mieux placées sur le podium. Qu'importe, les îles Chausey avec leurs criques limpides et leurs rochers empanachés d'oiseaux de mer semblent elles aussi flotter au bout du monde. Si les îles Chausey sont les seules des îles normandes à avoir échappé aux griffes avides de la Perfide Albion, c'est qu'elles n'étaient même pas mentionnées sur la carte dont disposaient les Anglais lors du traité de Paris de 1763 ! Aujourd'hui les cartes marines sont un peu plus précises et dévoilent une ribambelle de noms de cailloux trouvés par des pêcheurs à l'imagination fertile ou à la vue défaillante : le Lézard, l'Éléphant, la Petite Mauvaise, la Massue, la Bonne Femme sans oublier le Grand Puceau et sa Turlutte... Les courants alambiqués, le marnage astronomique pouvant atteindre 14 mètres et les marées fulgurantes peuvent rapidement transformer ce chaos de roches saupoudré de vasières et de bancs de sable en cauchemar pour le plaisancier du dimanche. Chaque été voit son lot de voiliers échoués ou fracassés. Pour rejoindre la Grande Île, mieux vaut embarquer sur la vedette de Granville pour découvrir l'esprit léger, guidé par les dauphins, cette chorégraphie d'écueils coiffés de varechs encore humides, de chenaux au bleu profond et de croissants sablonneux d'une blondeur polynésienne. Publicité La randonnée en pratique Facile > 8 km > 3 h > +30 m/-30 m > Balisage jaune > Point GPS : 30U 586163.415 / 5414015.080 Carte IGN n° 1214ET - Granville Iles Chausey Départ depuis la Grande Cale L'Anse des Blainvillais. CHRISTOPHE MIGEON À peine accosté, le navire déverse à terre son flot de passagers qui bientôt débordent, inondent la cale et s'écoulent vers les plages alentour comme des poissons libérés d'un chalut. Par les sentiers côtiers qui sillonnent les tapis d'obione et d'aster maritime, ils partent rejoindre des criques sauvages dérangées seulement par le piaillement des huîtriers pie et le va-et-vient des crabes. Grande Île, à peine plus d'un kilomètre de long, n'a récolté son épithète que par faute de concurrence. Si au cœur de l'été, elle peut compter 500 habitants et presque un millier de bateaux, seule une dizaine de personnes acceptent d'y affronter l'hiver et ses terribles conditions. Et encore, la plupart disposent d'une maison sur le continent. Mais quittons le village pour gagner le grand sud... Vers la tour Lambert La tour Lambert, l'une des deux qui servait d'amers pour séparer les territoires de pêche normand et breton. Christophe Migeon Une curieuse petite structure pyramidale émerge bientôt des genévriers. Au XIXe siècle, la Tour Lambert était avec la Tour Baudry à une centaine de mètres de là, l'un des deux amers destinés à séparer clairement la baie du Mont-Saint-Michel en deux zones de pêche et mettre un terme aux algarades émaillées d'abordages sauvages et de coups de mousquet qui avaient régulièrement lieu entre Normands et Bretons. Les tours tiennent leur nom des deux premiers gardes jurés qui patrouillaient le secteur afin d'apaiser les tensions entre Granvillais et Cancalais. Publicité Aujourd'hui les choses se sont un peu calmées, mais les pêcheurs de Chausey sont toujours aussi mal embouchés. C'est tout juste si on parvient à soutirer deux-trois borborygmes de ces insulaires aux humeurs de congre. Ils sont encore une demi-douzaine à jeter leurs lignes de casiers au pied des cailloux à marée basse. Ici, tout le monde en pince pour le homard. Pour éviter les rotations inutiles, les crustacés sont remisés dans des viviers au milieu du Sound, le chenal qui longe l'est de Grande Île, pour être vendus gaillards et fringants à la criée de Granville. Cœur de granit Un phoque veau marin. CHRISTOPHE MIGEON Derrière la tour carrée de la maison-phare de 1847, le sentier longe la plage de Port-Marie où la plupart des touristes sont venus déposer leur serviette. Vers l'intérieur de l'île, des chemins creux bordés de charmes et de noisetiers font oublier la mer et ressuscitent des portions de bocage séparées par des murets de pierres sèches. De grands pans de roche mis à nu rappellent que Chausey n'est pas riche que de crustacés à gros bras. Pendant des siècles, son granit - ou plutôt sa graniodiorite - a essaimé dans toute la Normandie et bien au-delà : abbatiale du Mont Saint-Michel, manoirs du Cotentin, quais des ports de Dieppe et de Londres, trottoirs du Paris haussmannien... tous ont été bâtis avec cette roche grenue riche en mica et feldspath de 540 millions d'années. Les derniers carriers sont partis dans les années 1950 après la reconstruction du port de Saint Malo. Château et coquillages Le château de Louis Renault. Christophe Migeon Devant la plage de Port-Homard (ça ne s'invente pas!), on ne manquera pas de remarquer une grande bâtisse, aussi massive qu'austère. Cette ancienne forteresse du XVIe siècle a été restaurée par Louis Renault dans les années 1920. L'industriel a tenu à faire creuser juste devant une piscine d'eau de mer. Le château Renault ne se visite pas, car il appartient à une des familles de la Société civile immobilière (SCI) propriétaire de la majorité de la partie privée de l'île. Un peu plus haut, sur la plage de Grande Grève où les bateaux de pêche jadis venaient se faire rafistoler la coque, quelques pêcheurs à pied armés de râteaux et de griffes tentent de débusquer le bivalve sous l'œil indigné des sternes et des goélands. Retour au village L'embarcadère. Christophe Migeon Publicité Pour éviter de rater le dernier bateau de la journée, les touristes éviteront de se rendre à la «discothèque l'Igloo», supposée se trouver près du sémaphore à plus de deux kilomètres de l'embarcadère. Ce désopilant canular, exploité par des générations d'îliens facétieux, fait paraît-il encore quelques victimes chaque année. Loin des boules à facettes, le sentier revient sagement longer l'anse des Blainvillais. C'est là qu'au mitan du XVIIIe siècle, un nommé Pierre Régnier, originaire de Blainville et corsaire de son état, délogea les derniers Anglais qui avaient eu l'impudence de s'installer sur ce joyau de la Couronne de France et entama une brillante activité de « barilleur ». Ainsi nommait-on les brûleurs de varech. Un dernier coup d'œil juste derrière la Grande Cale sur la maison de la vedette locale, le peintre de marine et écrivain Marin-Marie, mort en 1987, et il est temps de larguer les amarres pour retrouver le continent.


Le Figaro
10-08-2025
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Surfer sous les aurores boréales : Unstad, ce village polaire devenu eldorado de la glisse
Avec une eau frôlant les 8 °C en plein été, ce village norvégien s'impose comme l'un des spots de surf les plus improbables et spectaculaires au monde. Situé à environ 200 kilomètres au nord du cercle polaire arctique, Unstad est un petit village côtier de la commune de Vestvågøy, dans l'archipel norvégien des îles Lofoten. Niché au fond d'une vallée glaciaire, le site bénéficie de conditions de surf étonnamment constantes. Ouverte sur l'Atlantique Nord, la baie capte une grande variété de houles tout au long de l'année. La température de l'eau, ne dépassant pas les 14°C, impose un équipement adapté : combinaison néoprène (spéciale eau froide), cagoule, gants et chaussons. En hiver, l'air peut être négatif, mais le surf y reste praticable, parfois même sous les aurores boréales. Publicité Une école de surf au nord du cercle polaire En 1963, la baie d'Unstad accueille ses premiers surfeurs norvégiens, Thor Frantzen et Hans Egil Krane. Après avoir découvert la discipline à Sydney, ils fabriquent leurs propres planches et deviennent les pionniers du surf en Norvège. Redécouverte dans les années 90 par Kristian Breivik, Unstad s'impose rapidement comme un spot d'exception, offrant des vagues puissantes, immortalisées par le magazine Surfing et le film culte E2K en 1999. Séjour de nos partenaires Service Contenus sponsorisés. Lorsque vous cliquez ou effectuez une réservation via nos liens partenaires, Le Figaro peut percevoir une commission. Séjour Norvège | 17 jours | La Norvège des fjords au Cap Nord 17 jours À partir de 3 700 € Voir l'offre En 2003, Thor Frantzen et sa femme fondent Unstad Arctic Surf, une petite structure destinée à accueillir les rares surfeurs curieux de tester les vagues arctiques. À cette époque, la pratique est encore marginale dans le pays et quasiment inconnue dans les Lofoten. Très vite, le bouche-à-oreille fonctionne. L'initiative attire l'attention des médias spécialisés et de quelques surfeurs professionnels en quête de destinations atypiques. Vingt ans plus tard, Unstad Arctic Surf est devenu le cœur économique du hameau. L'établissement, désormais géré par leur fille Marion Frantzen et son compagnon Tommy Olsen, ancien surfeur professionnel, peut accueillir jusqu'à 55 personnes. Sur place, les visiteurs profitent d'un restaurant local et bio, d'un sauna panoramique avec vue directe sur la baie, ainsi que d'une école de surf ouverte toute l'année. Depuis 2007, Unstad accueille également le Lofoten Masters, la compétition de surf la plus au nord du monde. Un projet pensé pour durer Conscients de la fragilité des écosystèmes arctiques, Unstad Arctic Resort s'engage activement pour leur préservation. Le complexe fait partie du réseau One Planet Network, qui regroupe des entreprises engagées dans le tourisme durable. Publicité De plus, la région des Lofoten, où se situe Unstad, est reconnue comme une destination durable certifiée, mettant en œuvre des initiatives visant à réduire les émissions de carbone, protéger la biodiversité et minimiser l'impact du tourisme sur l'environnement.


Le Figaro
21-07-2025
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Visiter les îles Lofoten en été en une semaine : conseils et itinéraire jour par jour
L'été dans les Lofoten, c'est l'expérience d'un archipel à part, un chapelet d'îles posé au-dessus du cercle polaire, où le soleil reste suspendu au ras de l'horizon sans jamais disparaître. Nos conseils d'itinéraire pour un road trip de 7 jours dans le Grand Nord, d'un fjord à l'autre. Dans les Lofoten, la mer file entre les îles, s'infiltre dans les chenaux, et finit sa course jusqu'aux quais des villages. Longtemps, on passait d'île en île en bateau ; aujourd'hui, les ponts ont remplacé les traversées en mer, reliant les ports où les casiers s'entassent sur les quais et les séchoirs de morue s'alignent face au vent. La désormais mythique route E10 s'est glissée dans le décor, suivant le littoral norvégien du nord au sud. L'été, on marche jusqu'aux crêtes jusque tard dans la nuit, on rejoint en bateau le Trollfjord et ses falaises de 500 mètres, en croisant au passage les cormorans et, avec un peu de chance, les marsouins qui fendent la surface noire du fjord. Sur la route, on remonte la côte de Reine et ses rorbu rouges (cabanes de pêcheurs), à Nusfjord et ses séchoirs de morue encore en activité, de Ramberg et son croissant de sable jusqu'aux galeries d'Henningsvær. À table aussi, on célèbre la mer : flétan fumé, soupe de poisson ou filets de skrei débarqués du matin. Un road trip d'île en île dans le nord du pays scandinave, sous la nuit blanche. Publicité Étape 1 : Reine - Å 2 jours – 75 km – 1h30 de route – Fjords - Villages de pêcheurs Une fois arrivés à Å, prenez le temps de visiter le musée de la pêche. EVENFH / evenfh - Séjour de nos partenaires Service Contenus sponsorisés. Lorsque vous cliquez ou effectuez une réservation via nos liens partenaires, Le Figaro peut percevoir une commission. Séjour Norvège | 17 jours | La Norvège des fjords au Cap Nord 17 jours À partir de 3 700 € Voir l'offre On atterrit à Leknes, on récupère la voiture et on met cap au sud de l'archipel. Les villages de Hamnøy, Reine et Å se succèdent entre les fjords et des montagnes aux flancs presque verticaux. On roule sur les ponts entre les îlots, on s'arrête devant les séchoirs à morue, on prend le temps d'observer les mythiques rorbu rouges qui se reflètent dans l'eau. Et surtout, on grimpe à Reinebringen pour admirer les fjords sous cette belle lumière boréale du soir. Dormir dans un rorbu traditionnel pour profiter du calme du port à l'aube Pousser jusqu'au petit musée de la pêche à Å Goûter au stockfish, séché à l'air libre pendant des mois, au caviar d'églefin ou les œufs de lompe locaux, servis sur du pain noir Faire halte à Hamnøpour y photographier les pontons en bois et les bateaux de pêche qui s'amarrent le long des rorbuer traditionnels. RÉSERVER UNE EXCURSION PHOTOS Étape 2 : Nusfjord, Flakstad, Ramberg 2 jours – 65 km – 1h20 de route – Patrimoine - Plages arctiques Le village historique de Nusfjord. Rolf - On quitte Reine pour remonter vers le centre de l'archipel. Premier arrêt au village historique de Nusfjord, l'un des plus anciens et mieux préservés des Lofoten. La route longe ensuite la côte jusqu'à Flakstad, puis Ramberg, où le sable clair contraste avec la mer bleu glacier. On poursuit vers Haukland et Uttakleiv pour une balade entre ces deux plages sauvages reliées par un sentier de bord de mer. Traverser le vieux port de Nusfjord, entre ateliers de pêche et hangars de bois patiné Goûter à la soupe de poisson dans le petit café de Nusfjord, et finir par un kanelboller, délicieux roulé à la cannelle Observer les surfeurs qui bravent les eaux froides à Flakstad Faire halte à la charmante église en bois rouge de Flakstad, posé dans un beau petit vallon S'arrêter tout près du pont de Fredvang pour regarder la route filer au ras de l'eau. EXPLORER NUSFJORD EN UNE JOURNÉE Étape 3 : Henningsvær 1 jour – 95 km – 1h45 de route – Nature – Art Henningsvær est surnommée la petite Venise des Lofoten. Petr - Publicité Depuis Ramberg, direction le nord-est jusqu'à Vikten, où l'on pousse la porte d'un atelier pour regarder les souffleurs de verre enrouler la matière en fusion. On poursuit notre chemin jusqu'à Henningsvær, surnommé la petite Venise des Lofoten, posé sur des îlots reliés entre eux par une enfilade de ponts. Réputé autrefois pour ses pêcheries de morue qui faisaient vivre tout l'archipel, il a gardé son âme d'antan, entre ses quais et ses terrasses face au port. Et si l'on cherche un beau panorama sur le village et les îles environnantes, il suffit de grimper jusqu'au sommet du Festvågtinden. Traverser les ponts étroits pour passer d'un îlot à l'autre à Henningsvær Photographier le fameux stade de football de la ville, posé en bout d'île Assister à une démonstration de soufflage de verre à Vikten Pousser la porte des galeries, souvent installées dans d'anciens hangars à bateaux Observer les nuances de la lumière boréale sur les façades des maisons et les ponts Randonner jusqu'au Festvågtinden pour un point de vue imprenable sur l'archipel (2h aller-retour) Faire une sortie en mer depuis Henningsvær pour voir les îles depuis la mer. SORTIE DE PÊCHE DEPUIS HENNINGSVÆ Étape 4 : Svolvær et le Trollfjord 2 jours – 90 km – 1h30 de route – Fjords Le Trollfjord est un couloir de mer de deux kilomètres où tournoient les aigles de mer. Dirk - Dernière étape de l'archipel : Svolvær, petite capitale animée des Lofoten. C'est le point de départ idéal pour une excursion en mer vers le spectaculaire Trollfjord, un couloir de mer de deux kilomètres, où tournoient les aigles de mer. De retour à terre, il reste de jolies balades dans les ruelles et les terrasses où l'on déguste un poisson fumé, face aux va-et-vient des bateaux de pêche. Goûter au flétan fumé ou à la soupe de poisson dans un bistrot du port ; Embarquer pour un safari en mer à la rencontre des aigles de mer, des cormorans et des guillemots aux abords du fjord Partir en sortie photo au coucher du soleil pour capter la lumière sur les falaises du Trollfjord Se balader à Kabelvåg, charmant port de pêche et berceau historique des Lofoten Randonner jusqu'au sommet du Fløya, au-dessus de Svolvær, avec un coup d'œil à l'arche de Djevelporten, pour une vue panoramique sur l'archipel (3h aller-retour). OBSERVER LES AIGLES DE MER Retour ensuite vers l'aéroport. Si le temps le permet, il est possible de prolonger le voyage d'un ou deux jours et de mettre le cap sur les Vesterålen, archipel voisin des Lofoten et l'un des hauts lieux de la faune marine arctique, où cachalots, dauphins et, parfois même, baleines à bosse viennent chasser dans des eaux riches en harengs et en calamars.


24 Heures
19-07-2025
- Science
- 24 Heures
Voyage: partez vous rafraîchir dans les îles Lofoten en Norvège
Récit de voyages – Envie de vacances rafraîchissantes? Direction les îles Lofoten en Norvège Les îles du nord de la Norvège sont idéales pour ceux qui cherchent à échapper à la chaleur estivale. Chris Winteler La plage de Ramberg promet un sable blanc, une mer turquoise et une température de l'eau à 14 °C. Photo: Moritz Hager Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk Quand la chaleur pèse lourdement sur l'Europe centrale et la Suisse, en route pour la fraîcheur du nord de la Norvège! Après trois heures et demie de vol, nous descendons de l'avion à Evenes – et enfilons immédiatement notre pull. Un ciel légèrement nuageux et une température de 16 °C nous attendent. Nous partons explorer les merveilles des Lofoten et des Vesterålen, à la découverte des paysages sauvages et impressionnants de cette région. Quarante marches séparent l'avion du hall des arrivées, «Ankomst» est inscrit à l'entrée de l'aéroport gérable: un carrousel à bagages, quelques mètres jusqu'au comptoir de location de voiture, récupérez les clés, et c'est parti pour votre voyage à travers l'archipel des Vesterålen et les îles Lofoten, bien au-dessus du cercle polaire arctique. Les appartements isolés de Vesterålen: même depuis le sauna, on a vue sur la mer. Photo: Moritz Hager Le voyage jusqu'à l'île de Langøya dure trois heures, ferry compris. Il nous reste encore quelques courses à faire; nous passerons les deux prochains jours dans un appartement de vacances, complètement isolé. Il faut donc planifier ses courses; les îles sont peu peuplées et les supermarchés ne se trouvent que dans les grandes villes, mais ils sont ouverts jusqu'à 23 h. «Désolé», dit le jeune homme à la caisse en prenant la canette de bière sur le tapis roulant, «la vente de bière est fermée». Il pointe l'horloge: 20 h 05. Après 20 h, plus aucun alcool n'est vendu au supermarché; attention, il n'y a pas de discussion à ce sujet. Jour 1: Chalet au bord du fjord, soleil, 20 °C Six cottages rouges se dressent au bord du fjord, et même le sauna offre une vue sur la mer. Idéale pour les longs séjours, la cuisine ouverte est bien équipée. Comme prévu, le panier du petit-déjeuner arrive à la porte à 8 h: pain, fromage, jambon cuit (kokt Skinke), œufs, jus de pomme (eplemost) – tous produits localement. Nous prenons notre petit-déjeuner dehors, à 18 °C, sous un ciel sans nuages. L'eau scintille grâce au soleil matinal et les feuilles tremblent au vent. Le beurre salé ne coule pas et aucune guêpe ne s'attaque à la confiture maison. Malgré l'eau omniprésente, les moustiques ont causé des problèmes pendant environ deux semaines, au début de l'été, mais pas plus, nous assure notre hôte, Henrik. Notre hôte Henrik Hvashøj: «La météo est un sujet de conversation constant parmi les habitants.» Photo: Moritz Hager On pourrait se jeter à l'eau… seule la température de l'eau s'y oppose: 14 °C. La météo est un sujet de conversation constant parmi les habitants, explique Henrik, qui gère ce petit village de vacances pour la première fois. «C'est en constante évolution, on ne s'ennuie jamais.» Même en plein été, les températures dépassent rarement les 25 °C, mais il fait jour toute la journée. Lors de notre visite à la mi-août, la nuit ne tombait qu'à 23 h. Ceux qui passent leurs vacances ici veulent vivre une expérience unique: randonnée, kayak, pêche nocturne, safaris d'observation d'élans ou d'aigles. Ian, le capitaine, accessoirement guide de plein air et photographe naturaliste, veut nous montrer les aigles de mer. «Interdiction de publier des photos de leurs nids en ligne», précise Ian d'emblée, «sous peine de vol des œufs, car un jeune aigle vaut une fortune». Dans le fjord lors d'un safari d'observation des aigles avec le capitaine Ian Robins: «Aigle à droite !» Photo: Moritz Hager Ce passionné connaît tout de ces oiseaux impressionnants. Ce qui reste particulier pour nous: mâles et femelles passent toute leur vie ensemble, mais les jeunes doivent quitter leur territoire. L'aigle de mer griffe les chats, les chiens et les moutons. Il peut repérer un poisson dans l'eau à deux kilomètres de distance. Avec une envergure pouvant atteindre 2,5 mètres, l'aigle à queue blanche est le plus grand oiseau de proie d'Europe. Photo: Moritz Hager Ian dirige le bateau à travers le fjord miroitant, passant devant une ferme salmonicole, et ses yeux voient tout: «Aigle à droite!» crie-t-il au bout de quelques minutes. On ne voit rien. Ian jette un poisson congelé à l'eau. Son aigle apparaît dans le ciel et attrape le poisson avec ses serres. Au-dessus du cercle polaire arctique: plus on va vers le nord, plus le paysage des Vesterålen devient aride. Photo: Moritz Hager Le soir, nous nous installons devant notre chalet, emmitouflés dans de douces couvertures de laine. Notre hôte, Henrik, passe et dépose un gros morceau de cabillaud sur notre grill. Du poisson fraîchement pêché, promet-il, nous assurera un sommeil réparateur. Jour 2: Au Royaume des Baleines, légèrement nuageux, 20 °C Le trajet jusqu'à Andenes, à l'extrémité nord de l'île d'Andøya, à 300 kilomètres au-dessus du cercle polaire arctique, dure une heure et demie. Plus on monte vers le nord, plus le paysage devient désolé et aride. Derrière les fenêtres des rares maisons, de petites lumières brillent même en plein jour. Andenes n'est pas une ville portuaire pittoresque, mais un village de pêcheurs au caractère sauvage, marqué par un climat rigoureux. Un phare rouge guide les navires. Une statue de bronze se dresse au port: une femme avec un petit enfant, regardant la mer, attendant son mari. Village de pêcheurs sauvage: une femme avec un petit enfant attend au port d'Andenes le retour de son mari. Photo: Moritz Hager L'archipel des Vesterålen est également connu comme le royaume des baleines. Dix des 92 espèces de baleines nagent au large d'Andøya, comme nous l'apprenons au musée de la baleine, dont le cachalot qui mesure jusqu'à 18 mètres. Un film émouvant sur la mort silencieuse du mammifère le plus bruyant du monde est projeté – les Norvégiens continuent eux aussi à chasser les colosses. Ce type d'expérience, au cœur de la nature brute des îles Vesterålen, fait partie des aventures inoubliables pour une coolcation dans cette région exceptionnelle. Dans la boutique d'à côté, on peut acheter des saucisses de baleine – qui en a envie après le film? Quel est le goût de la viande de baleine, demandons-nous à la vendeuse. «Spéciale», nous répond-elle, «un peu comme la viande d'une vache qui est restée longtemps dans la mer». Le whale watching est le grand business ici. En haute saison, de mai à mi-septembre, plusieurs bateaux partent en mer toutes les heures. L'observation d'une baleine est pratiquement garantie – sinon, on peut y retourner gratuitement. Cette activité, typique des îles Vesterålen, en fait une destination idéale pour une coolcation riche en aventures maritimes uniques. L'observation d'une baleine est pratiquement garantie: deux orques au large d'Andenes. Photo: Moritz Hager Des touristes du monde entier, vêtus d'épaisses combinaisons jaunes et de gilets de sauvetage, sont assis dans un canot pneumatique, téléphone portable à la main. «Orcas on the left!», crie le capitaine cinq minutes plus tard – d'autres bateaux sont déjà arrivés avant nous. L'observation des baleines est une attraction touristique discutable, car le bruit des bateaux peut perturber les mammifères marins sensibles dans leurs phases de repos et rendre leur communication difficile. Le capitaine Erik explique que l'on essaie de suivre les animaux le plus respectueusement possible, lentement et à distance. Mais lui aussi est heureux que les baleines aient la paix, au moins en hiver, dans les Lofoten et les Vesterålen, endroits parfaits pour un safari en Norvège lors d'un voyage de coolcation. Nous passons la nuit à l'Andenes Suite Hotel, situé en Norvège, dans la région des Vesterålen. Cet hôtel était autrefois une école. Sur le terrain de jeu, des enfants grimpent sur d'énormes bouées rouges. Des photos d'aurores boréales et d'ailerons de baleine ornent les murs. Les chambres sont modernes et fonctionnelles, avec une kitchenette – le week-end, de nombreux restaurants sont fermés. Même le prince héritier Haakon de Norvège y a séjourné en 2023, lors d'un safari. Jour 3: Dans le plus beau village de pêcheurs des Lofoten, venteux, 15 °C Nous portons des coupe-vent, le thermomètre affiche 15 °C; il ne fait jamais plus de 20 °C ici, au cœur de l'Atlantique. Devant nous, cinq heures et demie de route séparent l'archipel des Vesterålen des îles Lofoten. Tentes et camping-cars bordent les plages de sable clair. Le parking devant le minuscule cimetière est probablement le seul endroit où le camping est interdit. Cimetière avec chapelle sur l'île d'Andøya: le camping est interdit uniquement sur le parking du cimetière. Photo: Moritz Hager Les vaches broutent au bord de la mer; elles raffolent des algues salées. Attention, il y a des moutons au milieu de la route! Désormais, nous emprunterons exclusivement la E10, la route panoramique reliant les îles. Elle traverse des ponts, des tunnels sombres et étroits, et même le fjord. Des camions et de nombreux camping-cars circulent sur la route. Un camping-car néerlandais nous ralentit; il a quitté la route et a dû être arrêté. Nous sommes aux îles Lofoten, les «Alpes de la mer du Nord»! 80 îles séparées par de minces détroits. D'étranges formations montagneuses s'élèvent abruptement, des ruisseaux coulent sur des pentes rocheuses jusqu'à de petits lacs. Des montagnes enveloppées de brume: les voitures des locaux sont équipées de phares supplémentaires. Des sommets enneigés en plein été. Quiconque souhaite visiter l'ancien village de pêcheurs de Nusfjord doit payer un droit d'entrée de huit francs. Photo: Moritz Hager «Bienvenue dans le plus beau village de pêcheurs de Norvège», nous accueille le réceptionniste de l'Arctic Resort Nusfjord. «Village de pêcheurs» ne correspond plus vraiment à la réalité. Seulement 19 personnes vivent en permanence à Nusfjord, explique un vieil homme en ciré travaillant sur son bateau de pêche. Ça veut dire 18, se corrige-t-il, car quelqu'un est mort la semaine dernière. Aujourd'hui, Nusfjord est une station balnéaire rénovée avec un port, un restaurant, une galerie et une épicerie vendant des articles de pêche. L'endroit le plus fréquenté est la boulangerie, avec son enseigne «depuis 1877». De mai à septembre, les boulangères Hanna et Astrid produisent de délicieux kanelbullar, des roulés à la cannelle et à la crème vanille, au mètre. La boulangère Astrid Løvdal: «Les rouleaux à la cannelle avec de la crème à la vanille sont les plus populaires.» Photo: Moritz Hager Le surtourisme est un problème majeur dans les îles Lofoten. Le village de pêcheurs historique demande aux visiteurs un droit d'entrée de 8 francs pour la journée, incluant la visite du musée. À la fin du XIXe siècle, Nusfjord était considéré comme le plus grand village de pêcheurs de l'archipel, avec environ 1 000 habitants vivant alors dans la baie. Un film captivant nous plonge dans la vie incroyablement dure des pêcheurs qui pêchaient la morue en barques et en simples cotres (petit navire à voile à un seul mât) en hiver, dans un froid glacial et des vagues déchaînées. La porcelaine rappelle l'époque où Nusfjord était un village de pêcheurs animé. Photo: Moritz Hager Les cabanes de pêcheurs rouges et jaunes, appelées «rorbuer», sont aujourd'hui habitées par des vacanciers du monde entier. En 1884, le capitaine Ole Olsen et un équipage de dix personnes vivaient dans notre rorbu pendant la saison de la morue, de janvier à avril. Onze hommes vivaient et travaillaient dans un espace aussi minuscule – l'odeur devait être inimaginable. Les clients de l'Arctic Resort Nusfjord séjournent dans des rorbuer, d'anciennes cabanes de pêcheurs. Photo: Moritz Hager Aujourd'hui, notre petite maison sent bon l'ambre. Nous disposons de deux salles de bains avec douches italiennes et essences parfumées. La cabane est confortablement chauffée, meublée avec goût et très chaleureuse. Touche maritime : les chambres sont confortables et meublées avec goût. Photo: Moritz Hager Jour 4: 2000 marches vers le paradis, de la bruine, 14 °C Le restaurant, installé dans l'ancien entrepôt, est décoré de bouées de sauvetage, de filets de pêche et de bottes de marin. Le buffet propose également des spécialités nordiques comme le hareng aigre, le saumon local, le fromage brun, les cornichons et le pain croustillant. Les serveuses et serveurs viennent tous de l'étranger, il semble particulièrement difficile de trouver du personnel dans un endroit aussi isolé. Depuis la fenêtre, on a vue sur la mer Noire et les mouettes bruyantes qui nichent dans les rochers sombres. Les clients du complexe, dont de nombreux Français et Italiens, portent des vêtements d'extérieur de haute qualité et imperméables. Spot de surf célèbre sur la plage d'Unstad : grosses vagues en automne et en hiver, vagues plus douces en été. Photo: Moritz Hager Notre destination du jour, Reine, est très instagrammable. C'est un village de pêcheurs courus par les amateurs de photographie. Le mont Reinebringen, qui a son propre «escalier vers le paradis» est l'une des attractions les plus populaires de Norvège. Le parking est immense et le paiement se fait uniquement via une application; impossible de s'y rendre sans téléphone portable. Près de 2000 marches de pierre, construites par des Sherpas du Népal, mènent au Reinebringen, culminant à 484 mètres. Chaque jour, 1000 touristes tentent l'ascension vers le paradis. Par beau temps, les files d'attente sont longues; d'innombrables photos sur les réseaux sociaux témoignent de la vue spectaculaire. Aujourd'hui, avec 14 °C et une bruine, l'affluence est limitée. 2000 marches en pierre mènent à Reinebringen: «Très instagrammable», mais aussi dangereux.» Photo: Moritz Hager Une jeune femme met en garde les touristes contre les dangers. Des accidents mortels se produisent chaque année à Reinebringen. L'hélicoptère est souvent utilisé, dit-elle. Mais comme les touristes n'aiment pas qu'on leur dise quoi faire, les familles avec de jeunes enfants et les Asiatiques partent encore aujourd'hui, chaussés de chaussures inadaptées et munis de parapluies. Cependant, beaucoup s'essoufflent rapidement. La route panoramique E10 traverse des ponts, des tunnels et parfois même sous le fjord. Photo: Moritz Hager Pour la première fois, nous commençons à transpirer. Plus nous grimpons, plus les marches deviennent exposées sans équipement de sécurité – il faut avoir le pied sûr et ne pas craindre le vertige. Au niveau 1700, nous ne nous sentons plus à l'aise, alors nous nous arrêtons. Le paradis peut attendre. Jour 5: Il se passe quelque chose dans la capitale de l'île, pluie, 13 °C Nous aimerions passer cette journée orageuse dans notre confortable cabane de pêcheur: il y a du vent et il pleut des cordes, il fait 13 °C et les prévisions météo annoncent 100% de chances de pluie toute la journée. Nous reprenons la E10 en direction de Svolvær, la capitale des îles Lofoten. Les camping-cars sont particulièrement nombreux sur ce tronçon; 20 camping-cars nous dépassent les uns après les autres, un record actuel. Pour la première fois, nous regrettons les températures clémentes de chez nous: devant nous s'étend la plage de rêve de Ramberg, son sable blanc et ses eaux turquoise, dignes des mers du Sud. «Les Alpes de la mer du Nord»: d'étranges formations montagneuses surgissent de l'eau. Photo: Moritz Hager Svolvær ne compte que 5000 habitants, mais la ville portuaire est animée. Les restaurants sont pleins et les haut-parleurs de la place principale encouragent les coureurs du triathlon des Lofoten; le mauvais temps est supporté. À Svolvaer, nous passons également la nuit dans un rorbu, mais cette fois dans une simple cabane de pêcheur avec chambre et salon, avec coin cuisine. Ici aussi, les personnes de grande taille devront baisser la tête pour entrer. Et dans ce rorbu aussi, le lit est aussi accueillant qu'un nid douillet, la couverture extralongue: en Norvège, au moins, on n'a pas froid la nuit. Svolvaer, la capitale des îles Lofoten: c'est ici que les insulaires achètent leurs provisions et leurs vêtements. Photo: Moritz Hager Le restaurant associé, Børsen Spiseri, est l'un des meilleurs de l'archipel; il est indispensable de réserver. La morue salée est la spécialité de la maison. Mon mari raffole du Torrfisk Royal, servi avec un ragoût de carottes, du beurre d'œufs et du bacon. Pour les végétariens, la carte est encore une fois très limitée. Jour 6: Mode outdoor en solde, ciel très couvert, 12 °C Les 24000 habitants de Svolvær approvisionnent leurs réserves dans les grandes épiceries. Ils achètent des vêtements au centre commercial. Ne vous attendez pas à trouver les dernières tendances mode ici. Vous y trouverez plutôt des pulls norvégiens chauds et, surtout, des vêtements d'extérieur: Helly Hansen, Stromberg, Bergans, Norrøna, toutes des marques norvégiennes. C'est actuellement les soldes d'été. «C'est la baisse», dit le vendeur du magasin de sport, la saison des shorts est définitivement terminée. La mi-août marque le début de la saison des polaires douillettes. Chris Winteler est journaliste pour le SonntagsZeitung. Elle aime voyager, en Suisse et à l'étranger et couvrir des événements d'actualité. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.