Dernières actualités avec #générationZ


La Presse
15-07-2025
- Entertainment
- La Presse
La vie, la vie compliquée d'une trentenaire chaotique
Dans la série culte Girls, qui connaît un regain de popularité auprès de la génération Z, la créatrice Lena Dunham dépeignait de façon crue et sans filtre le quotidien de quatre rivalamies dans la vingtaine, des hipsters qui vivaient à Brooklyn – où d'autre ? – et qui possédaient des personnalités clivantes, que l'on adorait détester. À la fois polarisantes et attachantes, les jeunes milléniales de Girls, une émission qui a été diffusée de 2012 à 2017, étaient paresseuses, égocentriques, privilégiées et cyniques. Et authentiques, aussi. Les filles de Girls n'hésitaient jamais à se montrer sous leur pire jour, ce qui a inspiré autant de pitié que de dérision. Avec Too Much (Un peu too much, en version française), la nouvelle minisérie autobiographique qu'elle a imaginée pour Netflix, Lena Dunham s'écarte du style grinçant de Girls pour embrasser les codes plus moelleux de la comédie romantique traditionnelle, mais enrobés d'un réalisme rugueux qui finit par frapper dans le ventre. Pour être 100 % honnête, les quatre premiers épisodes de Too Much sont moyens, longuets, décevants et répétitifs. Cette série de Netflix décolle véritablement à la cinquième heure avec un long retour dans le passé qui a été déclenché par une consommation excessive de kétamine (woups !) et qui expose les multiples couches de cette histoire d'amour en apparence si simple et jolie. C'est beaucoup plus laid quand on plonge en profondeur. Mais revenons à la base. Too Much, c'est le récit d'émancipation de la pétillante Jessica (Megan Stalter, hilarante dans Hacks), une assistante de production publicitaire dans la mi-trentaine, qui vit une mégapeine d'amour. Après sept ans de relation, son fiancé l'a cavalièrement larguée pour l'influenceuse Wendy Jones (Emily Ratajkowski), qui aime les lézards et le tricot. Jessica ne s'en remet pas. Elle épluche jour et nuit le compte Instagram de Wendy Jones et lui enregistre même des mémos vocaux acides, qu'elle n'envoie pas et qu'elle archive dans son iPhone. Vous devinez où tout ça se dirige, bien sûr. Donc, pour réparer son cœur amoché, Jessica accepte un contrat de trois mois à Londres, où elle bossera sur une grosse campagne de pub de Noël. Fan de Bridget Jones et aussi de Prime Suspect, Jessica espère vivre son moment Notting Hill, qui se produit quelques minutes après son atterrissage. Dans un pub du sud de Londres, Jessica croise le beau et gentil musicien d'indie rock Felix, joué par Will Sharpe, alias le chum d'Aubrey Plaza dans The White Lotus 2. Un vrai bon gars. Felix ne consomme plus depuis trois ans, il parle de ses sentiments, il s'investit dans les conversations, il raffole du corps plus atypique de Jessica et il ne cherche pas à coucher avec elle à tout prix. Bref, c'est quoi son @#%$ de problème, se demande Jessica, peu habituée à rencontrer ce type d'homme bon et bienveillant. En effet, le rockeur Felix, lui aussi dans la mi-trentaine, est tellement fin et attentionné et parfait qu'il devient lisse et unidimensionnel. Ce romantique fini et fauché grave même des CD (des quoi ?) mixés expressément pour Jessica, qu'il lui fait écouter dans un « Discman » (une relique ?) avec un vieux casque d'écoute filaire (retour en 1987). À l'opposé, le personnage de Jessica est beaucoup plus complexe et intéressant. Allumée, charmante, drôle et verbomotrice, Jessica peut également flirter avec le chaos, l'insécurité et le sabotage. Elle navigue entre la superficialité et la profondeur et porte des nuisettes victoriennes diaphanes, qui ont la fâcheuse tendance à pogner en feu au beau milieu de la nuit. La réalisatrice et scénariste Lena Dunham aime beaucoup montrer à la télé ce type de femme adulescente, qui porte de gros rubans de poupée dans les cheveux et dont l'étui à cellulaire ressemble à une manufacture de bonbons. Dans Too Much, Lena Dunham s'est écrit un petit rôle, celui de la grande sœur de l'héroïne, une maman presque quarantenaire qui habite avec sa mère et sa grand-mère et qui ne quitte jamais son pyjama froufrouté. PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX Andrew Scott apparaît dans Too Much. Too Much regorge d'apparitions d'acteurs chevronnés dont Naomi Watts, Kit Harington (c'est Jon Snow !), Adèle Exarchopoulos, Andrew Scott (le prêtre chaud dans Fleabag), Jessica Alba, Jennifer Saunders d'Absolutely Fabulous, Stephen Fry et la chanteuse Rita Ora. Ils sont tous très drôles et excentriques à leur façon. Maintenant, si vous avez survécu aux quatre premiers épisodes moins bien réussis de Too Much, le cinquième servira de récompense, car il fournit des clés pour comprendre ce qui a dérapé, à New York, entre Jessica et son ancien copain. C'est très bien raconté et dur à regarder. Too Much excelle dans les moments d'intimité et de tendre complicité entre ses deux protagonistes. Les scènes de sexe, très nombreuses, sont moins explicites et mécaniques que dans Girls, qui se vautrait régulièrement dans le malaise sexuel. Pour embarquer dans Too Much, il faut aimer le côté échevelé, excessif, égoïste et irritant de Lena Dunham, qui s'est inspirée de son propre mariage avec un musicien britannique pour pondre Too Much. Pour les fans de Lena Dunham, Too Much n'en fera jamais assez. Mais pour ses détracteurs, c'est déjà trop avant même de commencer. Une conclusion philosophique digne d'une chanson des Spice Girls de 1997.


La Presse
13-07-2025
- Politics
- La Presse
La colère couve chez les jeunes MAGA
(Tampa, Floride) Le public de la génération Z qui se trouvait dans le centre des congrès du centre-ville, où les T-shirts et les shorts côtoyaient les vestons sport et les cravates, représentait les plus fervents des jeunes partisans du président. Ce groupe démographique a penché plus qu'à l'habitude en sa faveur en novembre, ce qui a contribué à le reconduire à son poste. natalie allison The Washington Post Les participants au Sommet de l'action étudiante de Turning Point USA ont été ravis du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Ils ne le sont cependant pas tous de tout ce que M. Trump y fait. Certains leaders MAGA présents au rassemblement de ce week-end s'inquiètent de ce que cette dynamique pourrait coûter au mouvement lors des élections de mi-mandat de l'année prochaine et des autres lui succédant, alors qu'ils tentent de tirer la sonnette d'alarme à Washington. PHOTO ANNA WATTS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES Charlie Kirk, en décembre dernier L'excitation que j'ai constatée chez les jeunes électeurs pourrait se désamorcer. [C'est comme] l'air qui s'échappe d'un ballon ». Charlie Kirk, fondateur de Turning Point, en entrevue avec le Washington Post « Est-ce que je pense que c'est la fin de MAGA ? Non. Je n'ai jamais dit cela », poursuit M. Kirk. « Est-ce que je pense que les 10 à 15 % supplémentaires de jeunes hommes [moins enclins à voter] qui échangent des cryptomonnaies et se réveillent à 14 h tous les jours… est-ce que je pense qu'ils vont se dire : 'On s'en fout' ? Oui. C'est un risque énorme. » Parmi les partisans les plus fervents de Donald Trump, certains sont mal à l'aise face à la décision de la Maison-Blanche de continuer à envoyer des armes américaines en Ukraine et sont déçus par la perspective que les raids sur l'immigration puissent épargner certains secteurs de l'économie. Lors du rassemblement de Turning Point, dominé par ses plus jeunes électeurs, des participants ont été particulièrement gênés par l'annonce la semaine précédente par l'administration que, malgré les promesses du contraire, aucun dossier supplémentaire ne serait publié sur le pédophile Jeffrey Epstein, mort en détention. Applaudissements et huées Des foules de jeunes fervents conservateurs faisaient encore la queue pour faire des dons afin de recevoir des casquettes « 47 » et applaudissaient lorsque des reproductions de la photo d'identité judiciaire de M. Trump, de celle de son poing levé après qu'il eut survécu à une tentative d'assassinat ou encore de son signe de la main de la fenêtre d'un service au volant de McDonald's, défilaient à l'écran. Ils ont dansé la danse de Donald Trump au son de YMCA et ont souvent ovationné les orateurs qui ont défendu certains aspects du programme du président, comme la sécurisation de la frontière et l'opposition à l'idéologie « woke ». PHOTO LUIS SANTANA, ASSOCIATED PRESS L'ambiance était généralement à la fête, lors d'un rassemblement de jeunes adeptes du président Trump, vendredi, en Floride Mais d'autres moments ont montré que des problèmes « bouillonnaient sous la surface » de leur mouvement, comme l'a expliqué Laura Ingraham, animatrice de Fox News. « Combien d'entre vous sont satisfaits des résultats de l'enquête sur l'affaire Epstein ? », a demandé l'animatrice, suscitant des huées retentissantes. « Combien d'entre vous sont satisfaits que nous continuions à envoyer des armes à l'Ukraine ? » D'autres huées ont retenti. « Combien d'entre vous sont favorables à des dérogations au concept d'expulsions massives pour l'agriculture ou l'hôtellerie ? », a demandé Mme Ingraham. « Êtes-vous pour ? » Ils ne l'étaient pas. Les responsables de la Maison-Blanche – et M. Trump lui-même – ont rejeté les plaintes concernant l'affaire Epstein, cherchant à faire valoir que seule une minorité bruyante mais réduite de ses partisans était mécontente de la décision de ne pas révéler de nouvelles informations, bien qu'il ait été difficile pour ses conseillers d'ignorer le tollé soulevé sur les réseaux sociaux et ailleurs. Le grand risque de l'indifférence Mais M. Kirk prévient que les jeunes partisans masculins de M. Trump sont particulièrement irrités par ce qu'ils considèrent comme un manque de transparence concernant l'affaire Epstein. « Leur confiance dans le gouvernement est nulle, affirme M. Kirk. La seule raison pour laquelle ils ont pu céder à la tentation de s'engager, c'est à cause de Donald Trump. » Il décrit sur le ton de la plaisanterie les jeunes hommes ayant voté pour M. Trump comme les « garçons perdus de MAGA », arguant qu'ils sont plus susceptibles de se désengager politiquement en raison du « cynisme de masse » que de virer à gauche et de « devenir des membres du mouvement Mamdani », en référence à Zohran Mamdani, le candidat à la mairie de New York tenant du socialisme démocratique. PHOTO ANGELA WEISS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Zohran Mamdani, candidat démocrate à la mairie de New York et figure montante de la gauche américaine Abigail Jackson, porte-parole de la Maison-Blanche, a déclaré que M. Trump « tient quotidiennement les promesses faites à sa base MAGA » et que le GOP sous M. Trump « est plus uni que jamais ». Mme Jackson a souligné l'adoption du One Big Beautiful Bill de M. Trump, qui met en œuvre un certain nombre de ses promesses de campagne, et a déclaré que M. Trump « ne cessera jamais d'écouter les voix de ses alliés les plus proches et de tenir ses promesses au peuple américain ». Mais la perspective que la Maison-Blanche puisse s'aliéner des segments clés du mouvement qui a porté Donald Trump à Washington a été un thème constant dans les discours de certains des plus grands commentateurs de la politique MAGA. L'un après l'autre, les orateurs ont fait des allusions voilées – ou des avertissements explicites – quant à leurs préoccupations. Ils l'ont souvent fait en critiquant les personnes qui travaillent autour du président Trump et qui l'influencent, plutôt que le président lui-même. « Cela pourrait coûter cher à M. Trump lors des élections de mi-mandat », a affirmé Megyn Kelly, ancienne animatrice de Fox News, qui a passé plus d'une demi-heure à s'en prendre à la procureure générale Pam Bondi pour sa gestion des dossiers Epstein. « Nous devons faire un choix intelligent dès maintenant. Nous ne pouvons pas perdre une partie de la base MAGA. » Affaire Epstein L'ancien conseiller principal de la Maison-Blanche Stephen K. Bannon, qui enregistrait son balado quotidien en direct d'une petite scène du centre des congrès vendredi matin, s'est montré encore plus alarmiste. « C'est plus profond qu'Epstein ! », s'est écrié Bannon alors qu'une foule s'était rassemblée autour de lui. Le refus de l'administration d'en dire plus sur l'enquête et les liens potentiels d'Epstein avec le pouvoir, comme elle avait promis de le faire, « ne concerne pas seulement un réseau de pédophiles et tout le reste », a-t-il déclaré. « Il s'agit de savoir qui nous gouverne, et c'est la raison pour laquelle cela ne va pas disparaître. » « Pour que cela disparaisse, a poursuivi M. Bannon, très remonté, en expliquant à ses producteurs qu'ils allaient devoir interrompre la pause publicitaire prévue, vous allez perdre 10 % du mouvement MAGA. PHOTO MATT MCCLAIN, ARCHIVES THE WASHINGTON POST Stephen K. Bannon Si nous perdons 10 % du mouvement MAGA maintenant, nous perdrons 40 sièges en 2026, nous perdrons la présidence. Ils [les démocrates] n'ont même pas besoin de la voler. Stephen K. Bannon, ancien conseiller principal de la Maison-Blanche Un ou une responsable de la Maison-Blanche, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour évoquer la situation délicate, a déclaré que Mme Bondi « n'ira nulle part » et que M. Trump a « une confiance extrême » en elle. Le responsable a rejeté l'importance des plaintes des influenceurs conservateurs. Tucker Carlson, autre ancien animateur de Fox News et l'une des principales voix de MAGA, a toutefois déclaré que la réponse officielle aux critiques concernant M. Epstein lui rappelait l'administration de M. Biden. « Le fait que le gouvernement américain, celui pour lequel j'ai voté, ait refusé de prendre ma question au sérieux et ait plutôt dit : 'Affaire classée. La ferme, théoricien du complot', c'en était trop pour moi, et je ne pense pas que nous autres devions nous en satisfaire », a déclaré M. Carlson. Globalement positif Tout n'était pas noir sur la scène. L'administration de M. Trump était bien représentée au rassemblement, et son fils, Donald Trump Jr., ami de longue date de M. Kirk, figurait parmi les orateurs qui ont fait l'éloge du travail de Turning Point USA. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, également ancien animateur de Fox News, a proposé aux jeunes spectateurs une carrière dans l'armée, vantant les chiffres d'enrôlement de l'administration, en hausse depuis janvier. PHOTO LUIS SANTANA, ASSOCIATED PRESS Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, a pris la parole lors du rassemblement de Turning Point USA, vendredi, à Tampa, en Floride Le « tsar » des frontières, Tom Homan, devait prendre la parole samedi soir, tout comme la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi L. Noem. Le président a répondu il y a quelques jours aux inquiétudes selon lesquelles certains travailleurs agricoles et hôteliers sans papiers pourraient ne pas être expulsés, affirmant qu'il n'y aurait « pas d'amnistie », mais plutôt un « programme de travail ». La plupart des jeunes partisans présents dans la foule ont déclaré qu'ils étaient globalement satisfaits de M. Trump. Se mêlant aux tables vendant du café sur le thème du MAGA (« Stay awake ! Not woke ! »), ils ont déclaré qu'ils n'avaient pas l'intention de quitter le mouvement. « Je pense que les deux dernières semaines ont été marquées à la fois par un grand élan avec le Big Beautiful Bill et par une sorte de déclin avec toutes les autres mesures », estime Alex Peña, jeune homme de 24 ans originaire de Tampa qui travaille dans le secteur de l'éducation, coiffé d'un chapeau de cowboy à l'effigie du drapeau américain. Enfant de Cubains ayant immigré légalement, M. Peña s'est lui aussi opposé à ce que M. Trump offre à certains travailleurs migrants une protection contre les expulsions. L'annonce touchant l'affaire Epstein le laisse perplexe et il décrit la poursuite de l'aide militaire à l'Ukraine par M. Trump comme « la même chose dont nous nous plaignions sous M. Biden ». « Si les élections de mi-mandat avaient lieu aujourd'hui, je pense que la situation serait assez difficile », dit M. Peña. « Mais vous savez, beaucoup de choses peuvent changer en un an, et beaucoup de choses peuvent changer en trois ans et demi, quand 2028 arrivera. » Vince Smith, un jeune homme de 18 ans originaire de Redwood City, en Californie, qui se prépare à commencer à étudier la gestion de la construction à Virginia Tech à l'automne, dit avoir été impressionné par la stratégie de la campagne de Donald Trump sur les réseaux sociaux l'année dernière et par la façon dont elle s'intégrait « organiquement » à ce que les adolescents voyaient déjà en ligne. « Je dirais qu'une grande partie de la jeunesse s'inquiète d'une politique plus axée sur 'l'Amérique d'abord', et il est donc très important de s'assurer qu'ils restent sur la bonne voie et que cela se passe parallèlement à tout ce qui pourrait être plus controversé », a déclaré M. Smith. Des logements pour contrer la gauche La base de M. Trump s'est révélée résistante, lui permettant d'obtenir l'investiture à la présidentielle de 2024 après une période d'incertitude politique consécutive à sa défaite en 2020 et à l'émeute du 6–Janvier, même si de grands ténors du Parti républicain ont tenté de lui barrer la voie. Mais maintenant que M. Trump est de retour à la Maison-Blanche avec une coalition plus large – des travailleurs de la tech de la Silicon Valley, un nombre accru d'électeurs latinos et d'hommes noirs, des libéraux de longue date désenchantés par la façon dont les démocrates ont géré la crise pandémique et les exigences en matière de vaccination, et des jeunes hommes qui ne s'étaient pas encore engagés dans la politique républicaine –, il reste à voir si tous resteront dans le giron de MAGA pour de bon. Lors du congrès, Charlie Kirk et Tucker Carlson ont insisté sur l'importance de réduire le coût du logement afin de faciliter la fondation d'une famille. De fait, en entrevue, de nombreux participants ont estimé qu'il s'agissait d'un enjeu important. « Si nous n'améliorons pas les conditions matérielles des jeunes électeurs, et si nous ne le faisons pas rapidement, l'effet Mamdani se propagera », a déclaré Charlie Kirk au Washington Post, appelant le GOP de M. Trump à faire une grande déclaration en instituant un « [programme de construction de] 10 millions de maisons, un plan Marshall » pour résoudre le problème de l'accessibilité financière. De la scène, M. Kirk a célébré les progrès réalisés par son organisation et d'autres organisations pour convaincre les jeunes de soutenir M. Trump. La génération Z « désoriente tous les libéraux » en s'éloignant du Parti démocrate, a-t-il déclaré, y voyant « le plus grand réalignement générationnel depuis Woodstock ». « Nous avons transformé cette casquette MAGA rouge, qui était un symbole que tout le monde avait peur de porter en 2016, affirme M. Kirk, et maintenant, en 2024, nous en avons fait un symbole d'espoir, un symbole d'optimisme, de patriotisme et de reprise en main de notre pays. » Cet article a été publié dans le Washington Post. Lisez cet article dans sa version originale (en anglais ; abonnement requis)


24 Heures
09-07-2025
- Business
- 24 Heures
Voici pourquoi tant de jeunes femmes abandonnent leur apprentissage
Le taux de résiliations du contrat de travail atteint un niveau record chez les apprenties. Problèmes psychiques, quête de sens et effets des crises mondiales expliquent cette tendance. Publié aujourd'hui à 11h28 En 2023, 22,4% des jeunes femmes ont abandonné leur formation en cours de route (photo d'illustration). Getty Images Record chez les apprenties: un nombre sans précédent de jeunes femmes ont résilié leur contrat d'apprentissage avant terme. Les dernières statistiques de l'Office fédéral de la statistique (OFS) le confirment. En 2023, 22,4% des jeunes femmes ont abandonné leur formation en cours de route, soit plus de 5100 apprenties. Ce taux était d'environ 18% en 2018. Chez les jeunes hommes, ce taux est encore plus élevé, avec 25,8% (représentant plus de 7700 apprentis), bien qu'il soit légèrement en baisse par rapport à 2022 . Ces statistiques incluent tous les apprentis ayant débuté leur formation professionnelle en 2019. Il s'agit donc principalement des individus de la génération Z. La génération Z en souffrance Il est souvent complexe d'identifier les causes de ces résiliations. Elles varient en effet selon les secteurs et les métiers. Une récente étude représentative du Centre de compétence en psychiatrie du travail (Workmed) révèle que 60% des apprentis souffrent de problèmes psychiques. Cette même étude souligne que ce sont particulièrement les jeunes femmes qui abandonnent leur formation pour cette raison. Selon Pro Juventute Suisse , les aspirations de la génération Z ont également évolué. Les jeunes cherchent désormais un métier porteur de sens plutôt que d'être considérés comme une simple «main-d'œuvre bon marché». Des facteurs externes comme le changement climatique, la pandémie ou la guerre en Ukraine pourraient aussi influencer cette tendance. Dans ce contexte, les experts évoquent une multicrise affectant la jeunesse. Seuls 5,2% quittent totalement leur parcours formatif Toutefois, résilier un contrat d'apprentissage n'équivaut pas forcément à abandonner définitivement sa formation. Une simple modification du contrat – comme prolonger l'apprentissage de deux à trois ans ou changer d'entreprise – est aussi considérée comme une résiliation. La majorité des apprentis continuent en effet leur formation après une résiliation. En fait, seuls 5,2% des apprentis quittent définitivement leur parcours formatif. Néanmoins, selon les chiffres de l'OFS, ce pourcentage a lui aussi augmenté ces dernières années. Tout dépend des domaines Les taux de résiliations du contrat d'apprentissage varient considérablement selon les secteurs professionnels. Certains métiers, comme organisateur d'événements ou géomaticien, affichent des taux très faibles. À l'opposé, dans des formations telles que plâtrier constructeur à sec ou esthéticien, près d'un apprenti sur deux met fin à son contrat. De façon générale, on observe que les métiers de l'artisanat tendent à enregistrer des taux de résiliations plus importants. Les jeunes presque toujours à l'origine de la résiliation Les contrats d'apprentissage sont presque toujours résiliés par les apprentis eux-mêmes, dans 87,9% des cas. Ces résiliations s'expliquent notamment par un mauvais choix de profession ou d'entreprise formatrice, des problèmes de santé ou des manquements, comme des absences non justifiées ou de mauvais résultats scolaires. Les résiliations de contrat dues à des «conflits entre les parties contractantes» – comme des tensions interpersonnelles – sont nettement moins fréquentes. Il est rare que la résiliation du contrat soit imputable à l'entreprise formatrice, mais lorsque c'est le cas, c'est en raison, par exemple, de difficultés économiques ou de manquement aux obligations de formation. Lorsqu'un contrat d'apprentissage est résilié, la cause principale doit être documentée puis intégrée aux statistiques nationales. Conflits fréquents chez les agriculteurs et les assistants dentaires On peut aussi analyser les causes de résiliation selon les métiers, ce qui est particulièrement révélateur pour les résiliations dues aux «conflits entre les parties contractantes». Par exemple, dans la formation agricole, 23% des contrats d'apprentissage sont rompus pour cette raison. Des taux similairement élevés sont observés chez les assistants dentaires et les esthéticiens. Même les représentants des organisations sectorielles ne peuvent que spéculer sur les raisons de cette situation. À l' Union suisse des paysans, on affirme ne pas recevoir de «feed-back systématique» et donc ne pas pouvoir évaluer directement ce taux élevé. L'organisation précise néanmoins: «De manière générale, la formation dans l'agriculture est très personnelle, car elle se déroule généralement dans de petites exploitations. Dans certains cas, cela peut conduire à des conflits lorsque les attentes ne concordent pas.» Quand l'entreprise formatrice est en cause Il est aussi intéressant de voir dans quelles professions c'est l'entreprise formatrice qui résilie le plus souvent le contrat. Près d'un contrat d'apprentissage sur cinq est rompu par l'entreprise formatrice chez les apprentis médiamaticiens et spécialistes TIC. Des taux élevés sont également observés dans les formations de spécialiste en hôtellerie ou de fleuriste. Si l'entreprise formatrice est à l'origine de la résiliation, celle-ci est généralement due à des problèmes économiques ou structurels. Mais il est également possible que la formation des apprentis ait été négligée. Toutefois, il y a aussi d'autres explications, comme le souligne Matthias Bauhofer de l'association Formation professionnelle TIC. Les statistiques fédérales méritent une «certaine prudence» dans leur interprétation, souligne-t-il. Selon lui, le taux élevé chez les médiamaticiens s'explique principalement par les changements d'entreprises formatrices, notamment dans le cadre des années d'apprentissage de base. Concrètement, un premier contrat est établi pour la première ou la deuxième année, puis un nouveau contrat est signé avec une entreprise pour la suite de la formation. Dans les registres fédéraux, ce transfert normal est comptabilisé comme une résiliation liée à l'entreprise formatrice. Matthias Bauhofer précise que cela ne reflète aucunement des difficultés économiques ou autres problèmes des entreprises formatrices. Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat. Formation professionnelle de la génération Z en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


La Presse
06-07-2025
- Business
- La Presse
Des jeunes qui osent boursicoter
Entre deux lignes de code, l'étudiant en génie logiciel à l'Université McGill David Vo a également appris à déchiffrer les graphiques boursiers. À seulement 20 ans, il gère déjà un portefeuille de plusieurs dizaines de milliers de dollars. « J'aime voir que mes efforts commencent à payer avec le temps », affirme David avec un sourire. Il a commencé à investir en Bourse à 17 ans, pendant la pandémie, en testant des applications de simulation de marché. Aujourd'hui, il consacre quelques heures par semaine à suivre les tendances et à ajuster son portefeuille. Ce n'est pas une source de revenus, mais plutôt une façon de faire fructifier les économies qu'il met de côté grâce à son emploi étudiant. PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE David Vo, 20 ans Ce qui me pousse vraiment, c'est [le désir] d'atteindre l'indépendance financière, surtout à un jeune âge. C'est important de commencer tôt. David Vo, 20 ans Comme David, de plus en plus de jeunes de la génération Z se lancent sur le marché boursier, souvent sans aucune formation scolaire en finance. Ils investissent en parallèle de leurs études, souvent de manière autodidacte. Depuis la pandémie, cet engouement ne cesse de croître, explique Laurence Amann, vice-présidente et directrice générale de Desjardins Courtage en ligne. « Il y a eu un accroissement notable de l'intérêt de l'ensemble de la population pour l'investissement à la Bourse, mais notamment chez les jeunes. » Selon elle, environ le tiers de la nouvelle clientèle accueillie depuis 2020 a entre 18 et 30 ans. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la majorité ne vient pas du domaine financier. « Ce sont des étudiants, de jeunes travailleurs ou des professionnels, précise-t-elle. Ce sont des jeunes qui s'intéressent à l'investissement qui veulent gérer eux-mêmes leur portefeuille. » Investir n'est toutefois pas sans risque. Le danger est l'ombre du casino caché derrière les graphiques colorés. « Le problème est qu'avec cette démocratisation, il y a la possibilité d'investir dans des niaiseries et d'essayer de faire un coup d'argent rapide, explique Martin Boyer, professeur de finance de HEC Montréal. Ce n'est pas un casino, la Bourse. C'est un endroit qui permet, avec beaucoup de patience, de faire beaucoup d'argent. » À 21 ans, Ziad Jahouri étudie en biochimie et médecine moléculaire à l'Université de Montréal. Bien qu'il ait souvent les yeux rivés à un microscope, il prend aussi le temps de suivre les fluctuations du marché. Il partage un compte d'épargne avec son frère, dans lequel ils ont accumulé maintenant environ 45 000 $ au fil des trois dernières années. « Pour moi, c'est plus un passe-temps qu'autre chose. C'est drôle à dire, mais c'est une sorte de jeu », explique-t-il. Un jeu sérieux qu'il aborde de façon réfléchie et patiente. Un jeu auquel il peut se permettre de jouer. lui qui « n'a pas énormément de dépenses » et dispose donc de « l'argent qu'il est prêt à perdre ». Je pense que la plupart des jeunes ne sont pas assez patients. Tu ne deviens pas millionnaire du jour au lendemain. Quand tu leur parles de Bourse, ils l'associent à une façon de faire de l'argent rapide. Ziad Jahouri, 21 ans De son côté, étudiant en techniques de services financiers et d'assurances au cégep de Saint-Hyacinthe, Jacob Chrétien baigne dans les chiffres. Pour lui, c'est la cryptomonnaie qui a servi de porte d'entrée à cet intérêt financier, tant pour ses études que sur le plan personnel. Au début, lorsqu'il a plongé dans le milieu, il pouvait consacrer jusqu'à 15 heures par semaine à s'informer sur ses placements de quelques milliers de dollars. « Je faisais des recherches et j'investissais, raconte-t-il. Et là, j'ai commencé à faire de l'argent. Donc, j'ai eu la piqûre et j'ai investi encore plus d'argent. » La finance à portée de doigt Ce type de discours ne surprend pas M. Boyer. Selon lui, la génération Z est plus exposée à l'idée d'investir dès un jeune âge. Naviguer avec prudence et ambition, voilà le défi pour de nombreux jeunes, peu exposés à une éducation financière. Selon M. Boyer, la grande majorité de la population, surtout les jeunes, ne possède pas les connaissances de base en finance comme l'impact de l'inflation ou des intérêts composés. Comprendre le risque dans un manuel, c'est une chose. Le ressentir avec son propre argent en est une autre. La courbe d'apprentissage est plus abrupte lorsque ça touche directement le compte bancaire. « L'une des erreurs les plus fréquentes, c'est de surestimer sa tolérance au risque », observe Benjamin Croitoru, professeur associé en finance de l'Université McGill. Trop souvent, insiste-t-il, des jeunes plongent dans des placements risqués, convaincus de comprendre ce qu'ils font. Ils perdent une somme importante, se retirent du marché, deviennent trop prudents et, au final, ça leur coûte de l'argent. Benjamin Croitoru, professeur associé en finance de l'Université McGill Pour lui, la clé n'est pas d'avoir les bons instincts, mais plutôt les bons réflexes. Diversifier, comprendre son niveau de risque, ne pas courir après les hausses et surtout ne pas tout apprendre sur YouTube. « Il y a trop [de contenu] qui est disponible. C'est trop facile de se perdre dans les détails qui ne sont pas importants. » Investir jeune, ce peut être un tremplin bénéfique, mais aussi un piège selon la manière dont on s'y prend. Des jeunes comme David l'ont bien compris. « Pour finir, il y a un risque. Par contre, ce n'est pas comme au casino, où c'est 51-49 en faveur de la maison. »


Le Figaro
06-07-2025
- Science
- Le Figaro
«Ce n'est pas confirmé par les données» : la Gen Z est-elle vraiment la génération de la modération ?
Les personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010 incarnent dans l'inconscient collectif la «génération de la modération». Pourtant, une étude révèle qu'elle ne boit désormais pas moins que ses aînés. Depuis quelques années, la génération Z est régulièrement présentée comme celle qui aurait «cassé le cycle» des soirées trop arrosées. Pourtant, sur un panel de 15 marchés étudiés par l'institut IWSR, la proportion des jeunes adultes de la génération Z en âge légal de boire ayant consommé de l'alcool au cours des six derniers mois est passée de 66 % en mars 2023 à 73 % en mars 2025. Des hausses en Australie (de 61 % à 83 %) et aux États-Unis (de 46 % à 70 %), mais aussi en France où l'on passe de 63 % à 70 %. «La modération est une tendance générale, mais l'idée selon laquelle la génération Z serait fondamentalement différente n'est pas confirmée par les données», précise Richard Halstead, de l'IWSR, leader mondial des données sur les boissons alcoolisées. En réalité, la génération Z semble surtout adopter une approche plus «flexible» de la modération : près de 60 % des jeunes adultes dans le monde préfèrent s'imposer des périodes d'abstinence (le dry january, par exemple), plutôt que de réduire systématiquement ses consommations à chaque occasion. En France, un peu moins d'un tiers des buveurs ont déclaré avoir pratiqué une abstinence temporaire. Parmi les buveurs de la génération Z, ce chiffre, en constante augmentation, est de plus de 50%. Le succès des cocktails légers ou des «ready-to-drink», souvent moins forts en alcool, illustre bien cette envie de boire autrement. Et contrairement aux clichés qui persistent, les jeunes ne repoussent pas vraiment l'alcool. La proportion de jeunes Français de la génération Z ayant consommé des spiritueux au cours des six derniers mois a même légèrement progressé depuis 2023, et reste un peu supérieure à celle de l'ensemble des adultes. Publicité Une génération qui aime sortir Autre point marquant : la génération Z aime sortir. En France, 50% des jeunes adultes déclarent que leur dernier verre a été pris «hors de chez eux », c'est-à-dire dans un bar, un restaurant ou une boîte de nuit. Il s'agit de la proportion la plus élevée parmi les quatre générations analysées. Pour comparaison, chez les «millennials» français (nés entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990), ce chiffre est d'environ un quart. «Les données suggèrent que le besoin de socialiser parmi la génération Z reste fort, et que le plus grand défi pour eux est économique, car une grande partie de leur socialisation a lieu à l'extérieur de la maison», souligne Richard Halstead. D'autant plus que beaucoup vivent encore chez leurs parents ou dans des petits appartements peu adaptés pour recevoir du monde. À lire aussi Le vin devient la boisson alcoolisée préférée des 18-25 ans Malgré l'inflation et la hausse des prix dans les établissements, cette génération ne se tourne pas pour autant vers des alcools moins chers. «Cela ne semble pas se produire», confirme Richard Halstead . En revanche, «ils boivent moins de verres par sortie.» Une façon de préserver leur budget tout en continuant à sortir. Selon lui, «la hausse des prix dans les bars et les restaurants a surtout réduit la fréquence des sorties ou le volume consommé lors de ces occasions, pas leur envie d'y aller».