
La colère couve chez les jeunes MAGA
natalie allison
The Washington Post
Les participants au Sommet de l'action étudiante de Turning Point USA ont été ravis du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Ils ne le sont cependant pas tous de tout ce que M. Trump y fait.
Certains leaders MAGA présents au rassemblement de ce week-end s'inquiètent de ce que cette dynamique pourrait coûter au mouvement lors des élections de mi-mandat de l'année prochaine et des autres lui succédant, alors qu'ils tentent de tirer la sonnette d'alarme à Washington.
PHOTO ANNA WATTS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Charlie Kirk, en décembre dernier
L'excitation que j'ai constatée chez les jeunes électeurs pourrait se désamorcer. [C'est comme] l'air qui s'échappe d'un ballon ».
Charlie Kirk, fondateur de Turning Point, en entrevue avec le Washington Post
« Est-ce que je pense que c'est la fin de MAGA ? Non. Je n'ai jamais dit cela », poursuit M. Kirk. « Est-ce que je pense que les 10 à 15 % supplémentaires de jeunes hommes [moins enclins à voter] qui échangent des cryptomonnaies et se réveillent à 14 h tous les jours… est-ce que je pense qu'ils vont se dire : 'On s'en fout' ? Oui. C'est un risque énorme. »
Parmi les partisans les plus fervents de Donald Trump, certains sont mal à l'aise face à la décision de la Maison-Blanche de continuer à envoyer des armes américaines en Ukraine et sont déçus par la perspective que les raids sur l'immigration puissent épargner certains secteurs de l'économie.
Lors du rassemblement de Turning Point, dominé par ses plus jeunes électeurs, des participants ont été particulièrement gênés par l'annonce la semaine précédente par l'administration que, malgré les promesses du contraire, aucun dossier supplémentaire ne serait publié sur le pédophile Jeffrey Epstein, mort en détention.
Applaudissements et huées
Des foules de jeunes fervents conservateurs faisaient encore la queue pour faire des dons afin de recevoir des casquettes « 47 » et applaudissaient lorsque des reproductions de la photo d'identité judiciaire de M. Trump, de celle de son poing levé après qu'il eut survécu à une tentative d'assassinat ou encore de son signe de la main de la fenêtre d'un service au volant de McDonald's, défilaient à l'écran.
Ils ont dansé la danse de Donald Trump au son de YMCA et ont souvent ovationné les orateurs qui ont défendu certains aspects du programme du président, comme la sécurisation de la frontière et l'opposition à l'idéologie « woke ».
PHOTO LUIS SANTANA, ASSOCIATED PRESS
L'ambiance était généralement à la fête, lors d'un rassemblement de jeunes adeptes du président Trump, vendredi, en Floride
Mais d'autres moments ont montré que des problèmes « bouillonnaient sous la surface » de leur mouvement, comme l'a expliqué Laura Ingraham, animatrice de Fox News.
« Combien d'entre vous sont satisfaits des résultats de l'enquête sur l'affaire Epstein ? », a demandé l'animatrice, suscitant des huées retentissantes.
« Combien d'entre vous sont satisfaits que nous continuions à envoyer des armes à l'Ukraine ? » D'autres huées ont retenti.
« Combien d'entre vous sont favorables à des dérogations au concept d'expulsions massives pour l'agriculture ou l'hôtellerie ? », a demandé Mme Ingraham. « Êtes-vous pour ? »
Ils ne l'étaient pas.
Les responsables de la Maison-Blanche – et M. Trump lui-même – ont rejeté les plaintes concernant l'affaire Epstein, cherchant à faire valoir que seule une minorité bruyante mais réduite de ses partisans était mécontente de la décision de ne pas révéler de nouvelles informations, bien qu'il ait été difficile pour ses conseillers d'ignorer le tollé soulevé sur les réseaux sociaux et ailleurs.
Le grand risque de l'indifférence
Mais M. Kirk prévient que les jeunes partisans masculins de M. Trump sont particulièrement irrités par ce qu'ils considèrent comme un manque de transparence concernant l'affaire Epstein.
« Leur confiance dans le gouvernement est nulle, affirme M. Kirk. La seule raison pour laquelle ils ont pu céder à la tentation de s'engager, c'est à cause de Donald Trump. »
Il décrit sur le ton de la plaisanterie les jeunes hommes ayant voté pour M. Trump comme les « garçons perdus de MAGA », arguant qu'ils sont plus susceptibles de se désengager politiquement en raison du « cynisme de masse » que de virer à gauche et de « devenir des membres du mouvement Mamdani », en référence à Zohran Mamdani, le candidat à la mairie de New York tenant du socialisme démocratique.
PHOTO ANGELA WEISS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Zohran Mamdani, candidat démocrate à la mairie de New York et figure montante de la gauche américaine
Abigail Jackson, porte-parole de la Maison-Blanche, a déclaré que M. Trump « tient quotidiennement les promesses faites à sa base MAGA » et que le GOP sous M. Trump « est plus uni que jamais ».
Mme Jackson a souligné l'adoption du One Big Beautiful Bill de M. Trump, qui met en œuvre un certain nombre de ses promesses de campagne, et a déclaré que M. Trump « ne cessera jamais d'écouter les voix de ses alliés les plus proches et de tenir ses promesses au peuple américain ».
Mais la perspective que la Maison-Blanche puisse s'aliéner des segments clés du mouvement qui a porté Donald Trump à Washington a été un thème constant dans les discours de certains des plus grands commentateurs de la politique MAGA.
L'un après l'autre, les orateurs ont fait des allusions voilées – ou des avertissements explicites – quant à leurs préoccupations. Ils l'ont souvent fait en critiquant les personnes qui travaillent autour du président Trump et qui l'influencent, plutôt que le président lui-même.
« Cela pourrait coûter cher à M. Trump lors des élections de mi-mandat », a affirmé Megyn Kelly, ancienne animatrice de Fox News, qui a passé plus d'une demi-heure à s'en prendre à la procureure générale Pam Bondi pour sa gestion des dossiers Epstein. « Nous devons faire un choix intelligent dès maintenant. Nous ne pouvons pas perdre une partie de la base MAGA. »
Affaire Epstein
L'ancien conseiller principal de la Maison-Blanche Stephen K. Bannon, qui enregistrait son balado quotidien en direct d'une petite scène du centre des congrès vendredi matin, s'est montré encore plus alarmiste.
« C'est plus profond qu'Epstein ! », s'est écrié Bannon alors qu'une foule s'était rassemblée autour de lui.
Le refus de l'administration d'en dire plus sur l'enquête et les liens potentiels d'Epstein avec le pouvoir, comme elle avait promis de le faire, « ne concerne pas seulement un réseau de pédophiles et tout le reste », a-t-il déclaré. « Il s'agit de savoir qui nous gouverne, et c'est la raison pour laquelle cela ne va pas disparaître. »
« Pour que cela disparaisse, a poursuivi M. Bannon, très remonté, en expliquant à ses producteurs qu'ils allaient devoir interrompre la pause publicitaire prévue, vous allez perdre 10 % du mouvement MAGA.
PHOTO MATT MCCLAIN, ARCHIVES THE WASHINGTON POST
Stephen K. Bannon
Si nous perdons 10 % du mouvement MAGA maintenant, nous perdrons 40 sièges en 2026, nous perdrons la présidence. Ils [les démocrates] n'ont même pas besoin de la voler.
Stephen K. Bannon, ancien conseiller principal de la Maison-Blanche
Un ou une responsable de la Maison-Blanche, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour évoquer la situation délicate, a déclaré que Mme Bondi « n'ira nulle part » et que M. Trump a « une confiance extrême » en elle. Le responsable a rejeté l'importance des plaintes des influenceurs conservateurs.
Tucker Carlson, autre ancien animateur de Fox News et l'une des principales voix de MAGA, a toutefois déclaré que la réponse officielle aux critiques concernant M. Epstein lui rappelait l'administration de M. Biden.
« Le fait que le gouvernement américain, celui pour lequel j'ai voté, ait refusé de prendre ma question au sérieux et ait plutôt dit : 'Affaire classée. La ferme, théoricien du complot', c'en était trop pour moi, et je ne pense pas que nous autres devions nous en satisfaire », a déclaré M. Carlson.
Globalement positif
Tout n'était pas noir sur la scène. L'administration de M. Trump était bien représentée au rassemblement, et son fils, Donald Trump Jr., ami de longue date de M. Kirk, figurait parmi les orateurs qui ont fait l'éloge du travail de Turning Point USA.
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, également ancien animateur de Fox News, a proposé aux jeunes spectateurs une carrière dans l'armée, vantant les chiffres d'enrôlement de l'administration, en hausse depuis janvier.
PHOTO LUIS SANTANA, ASSOCIATED PRESS
Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, a pris la parole lors du rassemblement de Turning Point USA, vendredi, à Tampa, en Floride
Le « tsar » des frontières, Tom Homan, devait prendre la parole samedi soir, tout comme la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi L. Noem. Le président a répondu il y a quelques jours aux inquiétudes selon lesquelles certains travailleurs agricoles et hôteliers sans papiers pourraient ne pas être expulsés, affirmant qu'il n'y aurait « pas d'amnistie », mais plutôt un « programme de travail ».
La plupart des jeunes partisans présents dans la foule ont déclaré qu'ils étaient globalement satisfaits de M. Trump. Se mêlant aux tables vendant du café sur le thème du MAGA (« Stay awake ! Not woke ! »), ils ont déclaré qu'ils n'avaient pas l'intention de quitter le mouvement.
« Je pense que les deux dernières semaines ont été marquées à la fois par un grand élan avec le Big Beautiful Bill et par une sorte de déclin avec toutes les autres mesures », estime Alex Peña, jeune homme de 24 ans originaire de Tampa qui travaille dans le secteur de l'éducation, coiffé d'un chapeau de cowboy à l'effigie du drapeau américain.
Enfant de Cubains ayant immigré légalement, M. Peña s'est lui aussi opposé à ce que M. Trump offre à certains travailleurs migrants une protection contre les expulsions. L'annonce touchant l'affaire Epstein le laisse perplexe et il décrit la poursuite de l'aide militaire à l'Ukraine par M. Trump comme « la même chose dont nous nous plaignions sous M. Biden ».
« Si les élections de mi-mandat avaient lieu aujourd'hui, je pense que la situation serait assez difficile », dit M. Peña. « Mais vous savez, beaucoup de choses peuvent changer en un an, et beaucoup de choses peuvent changer en trois ans et demi, quand 2028 arrivera. »
Vince Smith, un jeune homme de 18 ans originaire de Redwood City, en Californie, qui se prépare à commencer à étudier la gestion de la construction à Virginia Tech à l'automne, dit avoir été impressionné par la stratégie de la campagne de Donald Trump sur les réseaux sociaux l'année dernière et par la façon dont elle s'intégrait « organiquement » à ce que les adolescents voyaient déjà en ligne.
« Je dirais qu'une grande partie de la jeunesse s'inquiète d'une politique plus axée sur 'l'Amérique d'abord', et il est donc très important de s'assurer qu'ils restent sur la bonne voie et que cela se passe parallèlement à tout ce qui pourrait être plus controversé », a déclaré M. Smith.
Des logements pour contrer la gauche
La base de M. Trump s'est révélée résistante, lui permettant d'obtenir l'investiture à la présidentielle de 2024 après une période d'incertitude politique consécutive à sa défaite en 2020 et à l'émeute du 6–Janvier, même si de grands ténors du Parti républicain ont tenté de lui barrer la voie.
Mais maintenant que M. Trump est de retour à la Maison-Blanche avec une coalition plus large – des travailleurs de la tech de la Silicon Valley, un nombre accru d'électeurs latinos et d'hommes noirs, des libéraux de longue date désenchantés par la façon dont les démocrates ont géré la crise pandémique et les exigences en matière de vaccination, et des jeunes hommes qui ne s'étaient pas encore engagés dans la politique républicaine –, il reste à voir si tous resteront dans le giron de MAGA pour de bon.
Lors du congrès, Charlie Kirk et Tucker Carlson ont insisté sur l'importance de réduire le coût du logement afin de faciliter la fondation d'une famille. De fait, en entrevue, de nombreux participants ont estimé qu'il s'agissait d'un enjeu important.
« Si nous n'améliorons pas les conditions matérielles des jeunes électeurs, et si nous ne le faisons pas rapidement, l'effet Mamdani se propagera », a déclaré Charlie Kirk au Washington Post, appelant le GOP de M. Trump à faire une grande déclaration en instituant un « [programme de construction de] 10 millions de maisons, un plan Marshall » pour résoudre le problème de l'accessibilité financière.
De la scène, M. Kirk a célébré les progrès réalisés par son organisation et d'autres organisations pour convaincre les jeunes de soutenir M. Trump. La génération Z « désoriente tous les libéraux » en s'éloignant du Parti démocrate, a-t-il déclaré, y voyant « le plus grand réalignement générationnel depuis Woodstock ».
« Nous avons transformé cette casquette MAGA rouge, qui était un symbole que tout le monde avait peur de porter en 2016, affirme M. Kirk, et maintenant, en 2024, nous en avons fait un symbole d'espoir, un symbole d'optimisme, de patriotisme et de reprise en main de notre pays. »
Cet article a été publié dans le Washington Post.
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