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Thaïlande - Cambodge : ce que l'on sait des vifs affrontements entre les deux pays

Thaïlande - Cambodge : ce que l'on sait des vifs affrontements entre les deux pays

ASIE - Un conflit armé de plus ? Des affrontements frontaliers d'une intensité rare opposent ce jeudi 24 juillet la Thaïlande et le Cambodge. Des avions de combat thaïlandais ont frappé des cibles militaires cambodgiennes, et des tirs d'artillerie attribués au Cambodge ont fait au moins 9 morts selon Bangkok, dont un enfant.
Des tensions accumulées depuis plusieurs semaines qui culminent ce jeudi matin, après un nouvel échange de coups de feu près de vieux temples disputés, au niveau de la province thaïlandaise de Surin (nord-est) et celle cambodgienne d'Oddar Meanchey (nord-ouest). Le HuffPost fait le point sur la situation.
Que se passe-t-il aujourd'hui ?
Alors que le conflit semble s'embraser, les deux armées s'accusent mutuellement d'avoir fait feu en premier. L'armée thaïlandaise affirme que ses adversaires ont tiré vers 8 h 20 à environ 200 mètres de la base thaïlandaise, après qu'un drone a survolé la zone contestée et que six soldats cambodgiens armés s'étaient approchés d'une clôture barbelée.
De son côté, la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, accuse l'armée thaïlandaise d'avoir « violé l'intégrité territoriale du Cambodge en lançant une attaque armée sur les forces cambodgiennes. » « Les forces armées cambodgiennes ont exercé leur droit de légitime défense [...] pour repousser l'incursion thaïlandaise », a-t-elle assuré.
Selon l'armée thaïlandaise, des tirs d'artillerie cambodgiens dans le nord-est de la Thaïlande ont fait au moins neuf morts, dont un enfant de huit ans, et 14 blessés. La Thaïlande a quant à elle déployé six avions de combat F-16 pour frapper « deux cibles militaires cambodgiennes au sol », a déclaré le porte-parole adjoint des forces armées, Ritcha Suksuwanon. Le Cambodge n'a pas communiqué de bilan à la suite de ces frappes.
D'où viennent ces tensions ?
Les deux royaumes d'Asie du Sud-Est se déchirent de longue date sur le tracé de leur frontière commune, définie durant l'Indochine française, notamment autour d'une zone contestée surnommée le « Triangle d'émeraude ». Mais le bras de fer entre Bangkok et Phnom Penh s'est intensifié depuis la mort d'un soldat khmer fin mai, menant finalement à ces affrontements ce jeudi.
Mercredi déjà, Bangkok avait rappelé son ambassadeur en place à Phnom Penh et expulsé de son territoire l'ambassadeur cambodgien, après qu'un soldat thaïlandais a perdu une jambe en marchant sur une mine à la frontière.
Une enquête de l'armée thaïlandaise a permis de déterminer que le Cambodge avait posé de nouvelles mines terrestres à la frontière, ont indiqué les autorités thaïlandaises. Le Cambodge a rejeté ces accusations, et indiqué que des zones frontalières restent infestées de mines actives datant de « guerres du passé ». Les tensions ont conduit le Cambodge à suspendre l'importation de certains produits thaïlandais, et la Thaïlande à restreindre les déplacements aux points de passage à la frontière.
L'inquiètude de la communauté internationale
L'ambassade thaïlandaise au Cambodge a appelé ses concitoyens à quitter le pays « le plus tôt possible ». Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a estimé que « la situation exigeait une gestion prudente » et « d'agir conformément au droit international ». « Nous ferons de notre mieux pour protéger notre souveraineté. »
Le ministère cambodgien des Affaires étrangères a de son côté condamné l' « agression militaire » thaïlandaise et Phnom Penh a annoncé avoir rétrogradé au « plus bas niveau » les relations diplomatiques avec son voisin. Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a partagé sur Facebook une lettre qu'il a adressée au président du Conseil de sécurité de l'ONU dans laquelle il dénonce les attaques « non-provoquées, préméditées et délibérées » de la Thaïlande, réclamant une réunion « d'urgence » du Conseil de sécurité.
Dès lors, l'inquiétude dépasse les frontières de ces deux pays. La Chine, qui entretient traditionnellement de bonnes relations avec les deux parties, les a exhortés à résoudre leur différend frontalier par le dialogue, se disant « profondément préoccupée », selon un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun.
La France déconseille fortement quant à elle d'effectuer des « déplacements dans les zones situées entre Phanom Dong Rak et Chong Bok, limitrophes du Cambodge. »
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