
Une vie au fil de l'eau (5/6): Avec Laura Fayet, la relève des pêcheurs est passionnée et connectée
Laura Fayet est la septième génération de pêcheurs de sa famille.
YVAIN GENEVAY
En bref:
Elle s'affaire dans la cabane de pêche , pieds nus, béret marin sur la tête et lunettes aux montures couleur fonds marins sur le nez. Il est 7 h 30 ce matin-là à Gland, et Laura Fayet extrait les estomacs de trois féras. «C'est pour un projet scientifique qui surveille les conséquences de la prolifération de la moule quagga sur la chaîne alimentaire.» Bonne nouvelle: les organes regorgent de zooplancton, les féras semblent manger à leur faim.
De quoi rassurer l'étudiante en biologie, mais surtout la travailleuse du lac: Laura Fayet est l'une des rares pêcheuses professionnelles du Léman. Avec un père fier qu'elle perpétue la tradition, elle tient la pêcherie de la Dullive , à Gland. À 23 ans, elle est la septième génération à embrasser ce métier. Stage de pêche et bachelor de front
La Glandoise naît pratiquement dans le lac. Elle grandit sur les rives, les pontons et le pont du bateau familial. «J'ai tout de suite aimé accompagner mon père et mon grand-papa. J'ai toujours pensé que je serais pêcheuse professionnelle, c'était une évidence.»
À la fin du Cycle d'orientation, l'adolescente enchaîne avec le Collège en attendant les 18 ans, qui lui ouvriront les portes de la pêche professionnelle. C'est là qu'elle prend goût à la biologie. Maturité en poche et tatouages sur les bras - des hirondelles pour rappeler les étés de l'enfance et une boussole entourée d'eau - elle commence enfin son stage de pêche.
Six mois sont requis au minimum, non rémunérés, avant l'examen; la passionnée en fera 24, pour vivre toutes les saisons sur le lac, tout en commençant un bachelor en biologie, à mi-temps. «Mon grand-père a toujours conseillé à mon père d'avoir un autre métier à côté, au cas où, car on travaille avec la nature. Je fais pareil.»
Le grand-père de Laura Fayet a nommé son bateau «Capitaine Laura» en son honneur. La jeune pêcheuse, elle, a baptisé le sien «Lau l'eau».
YVAIN GENEVAY
Le rythme est intense, les deux jours sans cours et le samedi sont consacrés à la pêche. «Je me levais à 3 h 30, j'étais sur le lac à 4 h pour relever les filets. Puis retour sur la terre ferme pour travailler le poisson, reprendre le bateau pour les autres filets, retourner au large en fin de journée pour les reposer. Réviser les cours entre-temps...» C'est trop. L'étudiante redouble. En revanche, elle obtient haut la main son examen de pêcheuse professionnelle, en finissant première.
Les candidates n'avaient d'ailleurs jamais été si nombreuses à l'examen. Elles étaient… deux. Dans ce milieu encore très masculin, «où on croise des mecs supercools comme des vieux ronchons qui disent qu'une femme n'a rien à faire là», Laura Fayet dit s'être fait sa place assez naturellement. «Je me sens légitime car je pratique le métier avec mon père depuis longtemps.»
Dans sa famille, les modèles féminins ne manquent pas. L'arrière-grand-mère possédait un permis de pêche, et Daisy, la grand-mère, a arrêté son métier de courtepointière pour travailler avec le grand-père. «Mais elle n'allait jamais sur le bateau, elle avait peur. Ma maman, c'est pareil et le comble, elle n'aime pas le poisson!» Pas des «videurs du lac»!
Des stéréotypes, il y en a encore d'autres. «On nous prend parfois pour des videurs du lac. Mais ces gens ne savent pas que la pêche est très réglementée! Le nombre de nasses et de filets est limité, la taille des mailles est calculée pour ne prendre que les individus matures qui se sont déjà reproduits, il existe des périodes de restrictions par espèces pour les laisser se reproduire, etc.»
Quand le courant est fort, les filets de Laura Fayet sont parfois vides de poissons mais remplis de moules quagga… Cette espèce invasive perturbe la chaîne alimentaire du Léman.
LAURA FAYET
Autre idée reçue: «Petite, quand je disais que mon père était pêcheur, on me répondait: «Oui, mais son métier, c'est quoi?» C'est souvent perçu comme un hobby.» À ce sujet, elle précise ne pas vivre de la pêche pour l'instant, à cause des études menées en parallèle. «Un pêcheur professionnel peut vivre de sa passion, mais c'est difficile s'il se limite uniquement à la féra et à la perche. Il faut se diversifier, avec d'autres espèces. Le brochet par exemple, c'est superbon une fois désarêté!» Instagram pour faire connaître le métier et les poissons
Encore faut-il que le client accepte d'en manger… Pour valoriser ces poissons moins connus – une trentaine est comestible dans le Léman – et toucher une nouvelle clientèle, la jeune pêcheuse a ouvert un compte Instagram . Elle y partage aussi quelques inspirations culinaires, de l'émincé de tanche à la tarte au poisson fumé.
Mais son Instagram sert surtout à faire connaître le métier et à sensibiliser à la protection de l'environnement. Depuis son bateau, le Lau l'eau , Laura Fayet offre ainsi une plongée dans le quotidien d'un pêcheur professionnel. Les déceptions – les filets remplis d'invasives moules quagga – comme les moments de fierté, avec cette première prise, seule, d'un brochet de 3 kilos. Les difficultés, aussi, en particulier l'hiver avec la brûlure des gants gelés, ainsi que les moments de grâce quand le lac flamboie à l'aube. «Être sur le lac est toujours un privilège»
«J'aimerais montrer combien on est sensible à l'environnement, à sa beauté. On a conscience que les poissons, ce sont des êtres vivants. Quand j'en tue un, c'est avec respect. Et j'espère toujours que la personne qui l'achète finira son assiette.»
Enfin, la future biologiste partage également des informations sur la faune et la biodiversité. «Elle m'apprend beaucoup de choses», sourit son père, notamment pour composer avec les nouveaux résidents du lac. Parmi eux, les silures , la moule quagga et les cormorans , qui perturbent la chaîne alimentaire. «Toutes les espèces ont leur place dans la nature, mais là il y a un dérèglement, souligne la pêcheuse. Le cormoran mange d'énormes quantités de poissons et, comme le silure, il ne trie pas les jeunes, il mange tout!»
Cet été, Laura Fayet s'octroiera quelques vacances. Sur l'eau évidemment, en Irlande pour suivre la migration des baleines et rencontrer des pêcheurs ainsi que des scientifiques. Avant de revenir barrer sur le Léman, son terrain favori. «Être sur le lac est toujours un privilège, même quand il y a du brouillard. J'ai alors l'impression d'être seule au monde, perdue dans les nuages.»
Laura Fayet vend ses poissons à son père Alexandre, à la pêcherie familiale de la Dullive.
YVAIN GENEVAY
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Aurélie Toninato est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2010 et diplômée de l'Académie du journalisme et des médias. Après avoir couvert le domaine de l'Education, elle se charge aujourd'hui essentiellement des questions liées à la Santé. Plus d'infos
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