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L'UE «prête» à des compromis pour un traité sur le plastique, mais «pas à n'importe quel prix»

L'UE «prête» à des compromis pour un traité sur le plastique, mais «pas à n'importe quel prix»

24 Heures2 days ago
À deux jours de la fin des négociations à Genève, les tensions montent entre pays ambitieux et producteurs de pétrole. L'Union européenne aurait même menacé de quitter la table des discussions.
Publié aujourd'hui à 18h08
«Si nous restons tous sur nos lignes rouges, un accord est impossible», a déclaré le ministre danois de l'Environnement, Magnus Heunicke.
AFP
La commissaire européenne à l'Environnement, Jessika Roswall, a appelé mardi à faire aboutir les négociations très difficiles en vue d'un traité sur la pollution plastique, censées se conclure jeudi après dix jours de tractations à Genève .
«L'Union européenne est prête à un accord mais pas à n'importe quel prix. Il est temps de conclure réellement cet accord vital», a-t-elle déclaré lors d'un point presse improvisé en compagnie du ministre danois de l'Environnement, Magnus Heunicke.
«S'il y a eu un peu de théâtre hier, il y en aura encore beaucoup plus dans les jours à venir», a prévenu le ministre danois dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européene (UE), semblant confirmer des rumeurs selon lesquelles le négociateur européen a menacé lundi soir de quitter la table des négociations d'un groupe de travail à Genève. Des négociations «extrêmement difficile»
Ces négociations sont «extrêmement difficiles», a dit Magnus Heunicke, «mais l'UE est ici pour parvenir à un accord» qui soit «aussi ambitieux que possible».
L'UE fait partie d'une coalition des pays dits «ambitieux» souhaitant parvenir à un traité contre la pollution plastique prévoyant une réduction et une régulation de la production de plastique vierge dans le monde ainsi qu'une liste d'additifs chimiques dangereux, deux mesures auxquelles s'oppose une coalition de pays essentiellement pétroliers, ainsi que les représentants de l'industrie pétrochimique, observateurs des débats.
«Notre but est de parvenir à un traité juridiquement contraignant qui va protéger les générations futures de la pollution plastique», a ajouté M. Heunicke. «Compromis» et «négociations»
«Tous les pays et également l'Union européenne, nous devons examiner nos lignes rouges et voir comment elles pourraient évoluer – pas radicalement, mais voir ce qui pourrait être changé dans nos lignes rouges», a-t-il ajouté.
«Si nous restons tous sur nos lignes rouges, un accord est impossible» a-t-il dit, appelant à des «compromis» et à des «négociations».
D'autres ministres de l'Environnement sont attendus à Genève dans la journée pour participer aux derniers jours de négociations, en particulier ceux du Brésil, de la France, d'Indonésie, d'Afrique du sud et du Mexique.
À propos du traité sur le plastique à Genève Newsletter
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Comment l'Europe lutte contre la sécheresse
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time2 hours ago

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Le continent fait face à une vague de chaleur intense. Tour d'horizon des mesures adoptées pour y faire face. Publié aujourd'hui à 17h04 En juin 2025, au Royaume-Uni, un pont a refait surface dans un réservoir asséché. Keystone Les fortes chaleurs vont se poursuivre jusqu'en fin de semaine. MétéoSuisse prévoit des températures particulièrement élevées en Suisse romande, où le thermomètre pourrait grimper jusqu'à 37 °C. En Espagne, en Grèce et dans le sud de la France, les incendies de forêt se multiplient. De nombreuses régions font également face à une pénurie d'eau. Voici un aperçu de la situation. France La France souffre des fortes chaleurs. Dans de nombreuses communes et régions du sud du pays, les autorités restreignent l'usage de l'eau. La priorité est de garantir l'approvisionnement en eau potable. La baisse des nappes phréatiques et du niveau des cours d'eau a entraîné des restrictions pour l'agriculture. Il est également interdit de remplir les piscines, de laver les voitures, d'arroser les espaces publics et les jardins privés. Seuls les potagers échappent à ces mesures. Un incendie survenu dans le massif des Corbières a ravagé près de 17'000 hectares de végétation. Getty Images Italie L'Italie est elle aussi confrontée à la sécheresse. Les vagues de chaleur des derniers mois et l'absence de pluie ont desséché les champs et fait souffrir le bétail. Les données actuelles de l'Institut pour la protection et la recherche environnementales montrent cependant de fortes disparités régionales. Le nord connaît des pénuries mineures, tandis que le centre et le sud du pays sont plus durement touchés. En Sicile, la situation est critique. En Italie, la Sarca laisse apparaître par endroits son lit asséché. Imago La situation est également tendue en Sardaigne. Fin juillet, les réserves d'eau du système régional n'atteignaient que la moitié de leur capacité. Dans certaines régions, elles n'étaient qu'à 12% de leur capacité. Espagne L'Espagne ne connaît pas actuellement de grave pénurie d'eau. Après les pluies abondantes du début de l'année, les barrages du pays sont encore bien remplis. Les niveaux baissent toutefois en été, en raison de la météo et de la hausse de la demande pendant la haute saison touristique. Le taux de remplissage atteint actuellement 64% de la capacité totale. Des problèmes d'approvisionnement apparaissent néanmoins localement, notamment à Majorque. La région du Pla, située à l'intérieur des terres, est particulièrement touchée. Le gouvernement des Baléares a récemment déclaré l'alerte sécheresse. Selon les autorités , la pénurie d'eau touche presque tout l'archipel. En juillet, les niveaux de remplissage sont tombés en moyenne à 43%, soit trois points de pourcentage de moins qu'à la même période l'an dernier. Grèce En Grèce, les barrages enregistrent cette année des niveaux historiquement bas. Près de la capitale, les réserves ont baissé de 50% par rapport à 2022. Le gouvernement veut moderniser en profondeur la gestion de l'eau, la rendre plus efficace et encourager les investissements. À l'avenir, les efforts se concentreront surtout sur le développement de nouvelles technologies, comme la dessalinisation de l'eau de mer. Ces installations ne font toutefois pas l'unanimité: elles sont jugées coûteuses, énergivores et peu respectueuses de l'environnement. Europe du Sud-Est La sécheresse touche également le sud-est de l'Europe. Sur le cours inférieur du Danube, le niveau de l'eau baisse régulièrement, au point que des navires s'échouent sur des bancs de sable et que des épaves immergées refont surface. Dans de nombreuses régions, les récoltes s'annoncent mauvaises. En Croatie, l'état de catastrophe naturelle a été déclaré dans plusieurs régions pour cause de sécheresse. En Serbie, en Croatie, en Slovénie, en Bosnie-Herzégovine, en Hongrie et en Roumanie, les communes interdisent régulièrement l'arrosage des jardins, le remplissage des piscines et le lavage des voitures. Dans le village bulgare de Gorna Studena (près du Danube), l'eau se fait de plus en plus rare, en raison de la vétusté des canalisations et du changement climatique. AFP Turquie Dans les régions touristiques de la mer Égée, les coupures d'eau se multiplient. À Izmir, métropole de plusieurs millions d'habitants, l'approvisionnement en eau est limité à certaines heures de la journée jusqu'à fin août. Cette mesure répond à la baisse continue du niveau des barrages. La station balnéaire de Bodrum procède elle aussi à des coupures régulières. Dans les zones touristiques, l'afflux de visiteurs aggrave le problème en augmentant considérablement la demande en eau potable. Par ailleurs, la Turquie connaît cet été des températures exceptionnellement élevées qui provoquent l'évaporation de grandes quantités d'eau. Selon le service météorologique turc, le mois de juillet a été le plus chaud depuis cinquante-cinq ans. Dans la région de la mer Égée, il est tombé l'an dernier 22% de pluie de moins que la moyenne habituelle. Les experts estiment que le changement climatique est responsable de l'augmentation des phénomènes extrêmes et de la prolongation des périodes de sécheresse. Angleterre Même certaines régions habituellement pluvieuses d'Angleterre sont aujourd'hui confrontées à l'épuisement des réserves d'eau et à la sécheresse. Selon l' Agence pour l'environnement , la pénurie d'eau est désormais un problème d'«importance nationale». Cinq régions sont touchées par la sécheresse et six autres connaissent un temps durablement sec. Le niveau de nombreux cours d'eau et réservoirs est inférieur à la moyenne saisonnière. Selon l'Agence pour l'environnement, la pénurie d'eau est devenue un problème d'«importance nationale» au Royaume-Uni. Keystone Pour économiser l'eau, l'agence recommande à ses citoyens de supprimer les anciens mails et les images stockées sur les appareils. Les centres de données utilisent en effet d'importantes quantités d'eau pour refroidir leurs systèmes. Ainsi, moins il y a de données à traiter, moins il faut les refroidir. Elle appelle également à prendre des douches plus courtes, à faire réparer les toilettes qui fuient et à couper l'eau en se brossant les dents ou en se rasant. L'Angleterre enregistre actuellement le semestre le plus sec depuis 1976. Un groupement national d'organisations, dont fait partie le service météorologique britannique Met Office, a averti que le changement climatique accentue les périodes de sécheresse. Dans certaines régions, des restrictions sont déjà en place. Dans le Yorkshire, l'arrosage des jardins est interdit depuis plusieurs semaines. Traduit de l'allemand par Laura Antonietti. Lire sur la canicule en Europe Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Nicoletta Gueorguiev ist Nachrichtenredaktorin beim Tages-Anzeiger. Sie schreibt über aktuelle Entwicklungen in den Bereichen Politik, Wirtschaft und Gesellschaft. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Après la catastrophe, le nouveau Blatten devrait sortir de terre en 2029
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time5 hours ago

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Après l'effondrement du glacier qui a dévasté le village, les assurances imposent un délai de reconstruction de cinq ans. Les travaux progressent. Publié aujourd'hui à 14h15 Le programme de reconstruction rapide se heurte cependant à d'importantes incertitudes: le cône de débris reste instable avec des chutes de pierre régulières. KEYSTONE Le cœur du village de Blatten devrait être rendu habitable d'ici à 2029, soit un an plus tôt que prévu initialement, afin de permettre aux sinistrés de toucher l'intégralité de leurs indemnités d'assurance, assure la «Neue Zürcher Zeitung» . Cette annonce a été faite par Matthias Bellwald, président de la commune haut-valaisanne, lors d'une réunion mardi soir. La localité, détruite fin mai par l'effondrement d'un glacier, fait l'objet d'un calendrier de reconstruction accéléré. Selon ce nouveau planning, les quartiers et hameaux épargnés devraient être réinvestis dès 2026 et des capacités hôtelières devraient être disponibles fin 2028, préparant ainsi un retour à la normale pour l'année suivante. Cette accélération du calendrier s'explique principalement par les conditions imposées par les assurances bâtiment. Ces dernières ont déjà versé 75% du montant assuré aux propriétaires ayant perdu la totalité de leur logement. Toutefois, les 25% restants ne seront accordés que si les sinistrés achètent ou construisent une nouvelle habitation en Valais dans un délai de cinq ans. Pour Matthias Bellwald, il apparaît donc «logique» que le nouveau Blatten soit prêt d'ici là. Un programme de reconstruction incertain Ce programme de reconstruction rapide se heurte cependant à d'importantes incertitudes. Selon la «NZZ», le site du village reste recouvert d'un cône de débris «aussi instable qu'au premier jour», d'après les déclarations du chef de l'état-major de conduite régional, qui qualifie par ailleurs l'agenda du président de la commune de «très ambitieux». Des chutes de pierre continuent également de se produire régulièrement au-dessus du village sinistré. La faisabilité même d'une reconstruction d'ici à 2029 reste donc en question, tout comme la possibilité de reconstruire sur le site original. Une nouvelle évaluation des dangers est prévue pour l'automne. Malgré ces défis, Matthias Bellwald affirme que les premiers travaux de déblaiement progressent favorablement. Une route de secours a été finalisée avec six semaines d'avance sur le calendrier, permettant désormais la circulation d'engins de chantier et d'agriculteurs munis d'autorisations spéciales. La remise en service du réseau électrique avancerait également plus rapidement que prévu. Aussi sur la catastrophe de Blatten Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Trop de touristes: «Paris est devenue la ville des touristes, plus des Parisiens»
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Des quartiers se transforment pour attirer toujours plus de visiteurs, au grand dam des habitants, qui manifestent leur ras-le-bol du surtourisme. Emma Confrère Publié aujourd'hui à 09h01 La butte de Montmartre est devenue l'exemple criant du surtourisme à Paris, avec des millions de visiteurs qui s'entassent chaque année dans les ruelles étroites. AFP En bref: «J'en ai ras le bol», souffle Marie, depuis le pas de l'entrée de son immeuble, à Montmartre, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Cette mère de famille de 47 ans est consternée par le flot incessant de touristes qui envahissent les trottoirs de son quartier chéri, du matin au soir. Les ruelles autour de la célèbre butte sont bondées, des valises claquent sur les pavés, certains visiteurs s'arrêtent brusquement devant les devantures de magasins tape-à-l'œil, d'autres photographient absolument tout ce qu'ils voient. Un remue-ménage qui ruine le quotidien des Montmartrois, forcés de jouer des coudes pour faire leurs courses, prendre le métro ou simplement sortir de chez eux. Si la butte autrefois bohème est devenue un symbole du surtourisme , la colère monte aussi dans d'autres quartiers de Paris, confrontés aux mêmes foules. «La capitale s'est transformée en un grand Disneyland», regrette Patrick Aboukrat, président du comité Marais Paris. D'un arrondissement à l'autre, la même scène surréaliste se répète. D'énormes cars de tourisme circulent et se garent à leur gré pour déposer leurs clients. «Avec la mise en place de la zone à trafic limité, on a voulu sortir les bus touristiques de la ville, mais l'État a refusé», se justifie Frédéric Hocquard, adjoint au Tourisme de la Mairie de Paris. Ces monstres roulants amènent des hordes de visiteurs, qui bloquent parfois le passage dans des rues étroites, toujours aux mêmes endroits touristiques. Un parcours bien résumé par une mère de famille croisée dans une rue avec sa fille: «On vient de faire la tour Eiffel, Notre-Dame, et là on va au Sacré-Cœur.» «Des phénomènes d'embolies» Malgré les polémiques sur la propreté ou le coût de la vie, l'Île-de-France est plus attractive que jamais: 48,7 millions de touristes ont été dénombrés en 2024, en hausse de 2% par rapport à 2023, selon les données de Choose Paris Region. Une croissance qui va se poursuivre, selon Frédéric Hocquard: «Les projections d'affluence de +10% entre 2024 et 2025 vont nous amener à des phénomènes d'embolies», alerte l'adjoint d'Anne Hidalgo. D'ici à 2050, les aéroports de Paris souhaitent accueillir jusqu'à 150 millions de passagers chaque année, contre 90 millions actuellement, sur lesquels 35 à 40 millions de personnes s'arrêtent pour visiter la capitale. «Paris et sa première couronne ne seront pas en capacité d'accueillir plus de monde», met en garde l'élu, qui assure que la mairie «ne travaille plus sur l'attractivité de la ville mais sur la régulation» du tourisme. Les monuments emblématiques sont aujourd'hui devenus impossibles à visiter pour les Parisiens. Lucas, 26 ans, qui réside dans le XVe arrondissement, a abandonné l'idée de se rendre à la tour Eiffel: «Mieux vaut la regarder de loin. Si on s'en approche, c'est un concours d'obstacles. La dernière fois que j'ai essayé d'y monter, c'était un jour de semaine en octobre 2023 et j'en ai eu pour deux heures de queue. Paris est devenue la ville des touristes, plus des Parisiens», soupire le jeune homme. «On est en train de perdre l'âme des quartiers de Paris» Pour améliorer l'expérience des visiteurs, la tour Eiffel a abaissé en 2024 le seuil de visiteurs de 7,5 à 6,5 millions sur l'année. Même initiative au Musée du Louvre, qui a limité sa jauge dès 2022 à 30'000 visiteurs quotidiens, contre 45'000 avant la crise sanitaire. Mais cela ne suffit plus. Avec 15% des emplois parisiens liés au tourisme, des quartiers entiers se transforment en profondeur pour plaire aux visiteurs. Quitte à voir des boutiques appréciées des locaux disparaître, supplantées par des chaînes. Dans le quartier Odéon, du VIe arrondissement, il suffit d'observer une terrasse Pierre Hermé pleine à craquer, à côté d'un bistrot parisien qui fait pâle figure avec moins de cinq clients à l'extérieur. Le célèbre pâtissier a remplacé un magasin de l'opérateur Orange, en juillet 2019. Même exemple rue des Abbesses, dans le XVIIIe arrondissement, où un chocolatier Ducasse a remplacé un vendeur de produits biologiques. Or, «on ne peut pas se nourrir que de macarons et de pâtisseries», souligne Rémy Knafou, géographe et auteur de «Réinventer (vraiment) le tourisme» (Éditions du Faubourg, 2023). «On est en train de perdre l'âme des quartiers de Paris avec un certain type de commerces qui profitent de cette activité, au détriment des indépendants», déplore Thierry Véron, président de la Fédération des associations de commerçants et artisans parisiens. Rémy Knafou y voit une «touristification» de la capitale, accentuée par les politiques de la Ville, «notamment avec la piétonnisation qui rend la cité plus attirante pour les visiteurs mais moins pratique pour les habitants». La gestion des poubelles doit aussi être améliorée, avec des monticules de déchets qui s'entassent parfois dès la mi-journée. Une situation qui agace particulièrement les Montmartrois, surtout lors des événements organisés sur la butte, comme la Fête des vendanges, qui drainent des millions de visiteurs en quelques jours. «Je ne conteste pas du tout cette difficulté, mais faire passer des camions de collecte en pleine journée, ça peut être dangereux, avec des touristes qui marchent partout», se justifie Jean-Philippe Daviaud, adjoint au maire du XVIIIe arrondissement. Des «parcours touristiques alternatifs» À cela s'ajoutent des difficultés d'accès aux logements liées à la multiplication des meublés de tourisme de courte durée. En janvier dernier, le Conseil de Paris a abaissé le nombre de nuitées autorisées de 120 à 90 par an, pour les résidences principales. De son côté, Airbnb atténue son rôle dans la crise de la location et rappelle que «les logements loués de manière intensive sur la plateforme représentent moins de 1% du parc immobilier de Paris». L'entreprise assure même que son système «est une solution pour lutter contre le surtourisme à Paris, en permettant aux voyageurs de séjourner partout en Île-de-France pour un tourisme mieux réparti qui profite réellement aux Parisiens et aux habitants des villes voisines». Une justification qui ne convainc pas Anne Renaudie, présidente de Vivre à Montmartre, qui cite l'exemple d'Amsterdam et sa restriction de 30 nuitées par an. Pour Rémy Knafou, la capitale des Pays-Bas «a une politique très efficace» contre le surtourisme, avec «la limitation des hébergements privés, l'interdiction de construction de nouveaux hôtels, d'un deuxième aéroport, la réduction du nombre de croisières ou encore l'augmentation de la taxe touristique». D'autres solutions sont envisageables, estime Danièle Küss, experte en tourisme: «Il faut travailler sur un étalement de l'espace à l'intérieur de Paris pour ne pas s'intéresser qu'à la promotion de la tour Eiffel ou de Montmartre.» Une initiative envisagée par le Conseil de Paris qui a adopté en novembre dernier le vœu de «parcours touristiques alternatifs», afin de «réduire la pression sur certains sites emblématiques». «On ne valorise pas suffisamment des quartiers avec un patrimoine culturel extrêmement fort», souligne Maud Gatel, présidente du groupe MoDem au Conseil de Paris. Si elle salue «la prise de conscience de la mairie et la région», elle déplore la lenteur des démarches et le fait que «chacun se renvoie la balle». La situation risque, par ailleurs, d'être bloquée par les élections municipales à venir. Mieux vaut pourtant agir vite, sous peine de connaître la même situation qu'à Barcelone, où les habitants mènent une guerre ouverte contre les touristes. 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