
Le public suisse s'est pris au jeu de l'Euro 2025
Des stades pleins, une énergie folle en tribunes lors des matches de la Suisse, 14'000 personnes défilant dans les rues de Berne: la Suisse est en train de s'approprier son Euro. Publié aujourd'hui à 10h50
Du terrain aux tribunes, le Wankdorf a rugi avec une puissance incroyable à la 90e minute dimanche soir, lorsque Alayah Pilgrim a inscrit le 2-0.
Claudio de Capitani/Freshfocus
Les deux bras tendus bien droit devant eux, les mains ballottantes dans tous les sens, le public suisse n'attendait qu'une chose: que Smilla Vallotto botte son corner pour pouvoir déclencher cette ola qui le démangeait. La brillante milieu de terrain de la Nati a fini par s'exécuter, les doigts des fans se sont envolés haut dans les airs et, clou du spectacle, l'envoi de la Genevoise est arrivé sur la tête de Svenja Fölmli qui a mis tout ce qu'elle avait pour catapulter le ballon dans le but adverse.
Il y avait là, à la 29e minute du match de dimanche contre l'Islande, l'idée très symbolique que la Suisse venait de marquer un but à douze . Onze femmes en mission sur le terrain, plus un public désormais emballé par l'idée de les soutenir. Et qu'importe si la VAR a fini par annuler le but.
On disait des spectateurs de l'Euro en Suisse qu'ils seraient certes nombreux, mais aussi discrets, volontiers effacés. Ceux qui suivent l'équipe de Suisse sont bouillants. Pas question ici de casse, d'incivilités ou d'agressivité. Eux se contentent de véhiculer une énergie folle, positive, transcendante.
14'000 personnes, parmi lesquelles 2000 Islandais, ont participé au cortège entre le centre-ville de Berne et le Wankdorf.
Claudio De Capitani/Freshfocus
Pia Sundhage, la sélectionneuse de l'équipe nationale, y est allée de son mea culpa après la victoire face à l'Islande. «Je ne pensais pas que les fans suisses seraient capables de se mobiliser de la sorte. Ce qu'on a vécu dimanche soir en termes d'ambiance, c'est tout en haut de ma liste personnelle», a reconnu celle qui est tout de même deux fois championne olympique avec les États-Unis et championne d'Europe, comme joueuse, avec la Suède.
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La Suisse a profité du duel d'ouverture contre la Norvège pour battre le record du nombre de spectateurs présents dans le pays pour un match féminin de football (34'063). Dimanche, dans une notion beaucoup moins quantifiable, c'est sans doute le record de l'ambiance la plus marquante pour une rencontre féminine à l'échelle du pays qui est tombé. Pia Sundhage entend «offrir un match de plus à la Suisse»
Le 0-0 resté en vigueur jusqu'à la 76e n'a refroidi personne. Des applaudissements nourris descendaient des tribunes à chaque sortie de balle propre, des clameurs naissaient à la moindre percée suisse. Une intervention défensive réussie? Cris de joie et soulagement. Quant aux deux buts tombés au bout du suspense, difficile de placer des mots sur un tel amas d'émotions partagés par près de 30'000 personnes.
En tribunes, il devient difficile de réprimer son enthousiasme pour l'équipe de Suisse.
BASTIEN GALLAY/GALLAYPHOTO
Il reste des sceptiques, des indifférents, qui ont bien le droit de l'être. Mais en parallèle, au stade jusque dans les rues, le public suisse est en train de s'approprier son Euro. Cela vaut pour la globalité du tournoi, mais surtout pour tout ce qui concerne une équipe nationale qui n'a pas attendu pour convaincre. Dimanche, 14'000 fans ont défilé à Berne entre la Bundesplatz et le Wankdorf, dans un joyeux convoi qui n'a pas eu besoin de tags pour mettre de la couleur où il passait. Le chiffre est fou, les images immortalisant ce moment aussi.
Le feu sacré peut-il attendre Genève d'ici à jeudi, date du match décisif contre la Finlande? «J'espère sincèrement qu'on obtiendra un bon résultat. Pour pouvoir jouer un match de plus et l'offrir à ce public, a clamé Pia Sundhage. Ce serait génial pour nous. Ce serait génial pour tout le pays.»
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Florian Vaney est journaliste au sein de la rédaction sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Formé dans la presse régionale, il suit de près le football suisse, des divisions «des talus» à la Super League. Il s'intéresse aux événements du terrain, mais plus encore aux histoires – belles et moins belles – qui naissent autour. Plus d'infos
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Les Suissesses paralysées à cause d'un refroidissement
La Nati a annulé son entraînement à la suite de symptômes grippaux chez quelques joueuses. De quoi soulever des inquiétudes avant le quart de finale contre l'Espagne, vendredi soir. Publié aujourd'hui à 12h20 Le staff technique de l'équipe de Suisse a décidé de laisser les joueuses au repos ce mardi. Toto Marti/Blick/freshfocus En bref: Coup dur pour l'équipe de Suisse qui voit plusieurs de ses joueuses atteintes de symptômes de refroidissements. Les protégées de Pia Sundhage sont laissées au repos ce mardi, suite à une décision du staff technique. L'ASF vient d'annoncer par une note aux médias le report de son entraînement du jour à mercredi, pour garantir un programme d'entraînement de qualité. L'Association suisse de football avait d'ailleurs annoncé hier en fin de journée changer de lieu d'entraînement en quittant le terrain du FC Dürrenast pour le stade du Lachen à Thoune. Le but: éviter les changements de lieux liés aux conditions météorologiques. Les Suissesses récupèrent ce lieu d'entraînement après l'élimination des Néerlandaises, battues 5-2 par la France dimanche soir. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Une nouvelle qui jette un coup de froid dans la préparation de la Nati pour le match le plus important de son histoire. Pour rappel, les Suissesses disputeront vendredi soir leur premier quart de finale d'un Euro, contre l'Espagne, championne du monde en titre. Reuteler et ses coéquipières auront du pain sur la planche au Wankdorf, alors autant être en forme. À lire également sur l'Euro 2025 Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Les chaussures de foot pour femme, bluff marketing ou vraie révolution?
Accueil | Sports | Euro 2025 | Avec l'Euro 2025, les équipementiers lancent des paires de chaussures de foot destinées aux femmes. Bluff marketing ou vraie révolution? Deux experts tranchent. Publié aujourd'hui à 11h04 À l'image de la star espagnole Vicky López, plusieurs stars de l'Euro 2025 portent la F50 Sparkfusion, dernière innovation d'Adidas. Adidas En bref: L'Euro 2025 est arrivé sur la pointe des pieds en Suisse. Mais depuis deux semaines, la compétition parcourt le pays avec ses gros souliers (de foot évidemment) dans une euphorie enivrante. Cet engouement – inattendu pour le grand public – a néanmoins été anticipé par les marques et leurs services marketing afin de nous vendre tout et n'importe quoi. Que ce soit des machines à laver , des épilateurs , des supermarchés ou une compagnie d'aviation. Et le football dans tout ça? Les grands équipementiers sportifs ont suivi le mouvement. Ils vendent les maillots des sélections en lice, dessinés pour l'occasion bien sûr, et des chaussures destinées à un public féminin. Les chaussures futuristes d'Adidas À ce petit jeu-là, Adidas a enfilé ses bottes de sept lieues, misant sur le fait que les petites sœurs ne désertent plus les terrains de jeu. La marque a lancé en grande pompe son innovation baptisée F50 Sparkfusion . Et c'est une révolution, à en croire l'entreprise allemande. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Ces très élégantes chaussures aux tons violacés sont le fruit «de la plus grande étude réalisée sur les chaussures de foot pour femme», fondée sur «dix ans de données sur les pieds des joueuses». Ce produit a aussi été développé avec des stars sous contrat et de grandes équipes sponsorisées: Arsenal – vainqueur de la Ligue des champions 2025 –, l'Olympique lyonnais – référence dans le milieu – et le Real Madrid, qui tente de rattraper son retard sur le Barça en Espagne. Résultat? «Augmentation de la vitesse du jeu, meilleure vision globale et davantage de besoins spécifiques.» La F50 Sparkfusion intègre un soutien amélioré au niveau du talon, de la voûte plantaire et de l'avant-pied pour un meilleur maintien. Des ajustements qui suivent la morphologie féminine. Adidas Avant d'aller plus loin dans l'analyse de la trouvaille d'Adidas, arrêtons-nous sur ce dernier point. Pourquoi faut-il des chaussures adaptées aux petons des footballeuses? La réponse est simple: il existe une différence biologique. «Les femmes ont tendance à avoir un pied – et donc un talon – plus étroit. La voûte plantaire est aussi plus marquée», nous explique Hélène Maystre, physiologiste au Centre national de sport de Macolin. L'experte romande a d'ailleurs suivi l'équipe de Suisse dans sa préparation à l'Euro. Un risque de blessure aggravé dans le football féminin La scientifique pointe du doigt des chaussures pensées à la base pour les hommes, qui sont souvent trop grandes, obligeant certaines joueuses à acheter des tailles enfants de moins bonne qualité ou des modèles trop larges. «Si l'athlète est tout le temps en train de glisser vers l'avant ou de côté, cela va créer des points de pression, des frottements. II y a un risque inhérent de blessure qui est évident. Surtout lors des changements de direction, qui sont très fréquents en match et à l'entraînement. Cela peut provoquer notamment des entorses de la cheville ou du genou.» Une analyse confirmée par Jean-Benoît Schüpbach, le ponte des godilles pour le ballon rond en Suisse. «Il y a aussi un rapport poids-puissance à adapter, avec des chaussures qui peuvent être plus souples sur l'avant-pied.» L'expert conseille les joueurs de l'équipe de Suisse masculine depuis 1999, à une époque où le sélectionneur s'appelait… Gilbert Gress. Le passionné a aussi apporté son savoir aux Suissesses avant la Coupe du monde 2023, même s'il n'a pas été «convoqué» pour cet Euro 2025. Mais «Schüpi», comme on le surnomme dans le milieu, tacle rapidement les affirmations grandiloquentes des équipementiers. «L'effet d'annonce autour des chaussures présentées à l'Euro 2025 est exagéré. C'est un coup marketing. Cela fait des années que les grandes marques adaptent leurs modèles au foot féminin.» Une réserve que partage aussi sa consœur scientifique Hélène Maystre: «De manière générale, je ne suis pas fan de ces chaussures pour femme ou pour homme. C'est la porte ouverte à des prix gonflés sans raison. Je serais plus pour des modèles avec des spécificités techniques qui répondent aux différents types de morphologies.» Une marque inédite de chaussures de foot On retombe donc sur nos pattes. Un seul modèle ne peut pas chausser tous les joueurs et toutes les joueuses du monde. «Les deux pieds d'une même personne ne sont pas exactement identiques», glisse Jean-Benoît Schüpbach. Et le football, sport universel par excellence, est loin d'être à la pointe dans le domaine, malgré un marché gigantesque. Comme souvent, les fournisseurs privilégient la forme plutôt que le fond. «Les marques vous changent la couleur du même modèle tous les deux mois. On vous met du carbone dans la semelle, puis on l'enlève. Plutôt que de genrer les chaussures, on devrait plutôt décliner des modèles capables de correspondre au plus grand nombre. Dans le ski, les marques proposent la même chaussure avec trois niveaux de largeur différents, par exemple. Cela n'existe pas dans le foot.» Pour revenir plus précisément au ballon rond féminin, une marque anglo-saxonne s'adresse uniquement aux femmes: IDA Sports. Lancée en 2017 en Australie par Laura Youngson et Ben Sandhu, l'entreprise développe aussi ses produits en se basant sur des études scientifiques. Elle a récemment reçu un financement de 2 millions de dollars d'un fonds mené par Kynisca. L'entreprise de Michele Kang , présidente qui vient de sauver l'Olympique lyonnais de la faillite. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «J'ai eu l'occasion de voir ces chaussures IDA, qui ont par exemple de petits coussinets de part et d'autre du talon pour un peu mieux maintenir le talon, explique Hélène Maystre. Les retours que j'ai eus des joueuses qui les ont essayées sont positifs, mais ce n'est encore que le début.» Pour l'instant, la marque propose seulement des multicrampons moulés. «Ils vont bien pour les terrains synthétiques, mais c'est plus compliqué sur un terrain gras», appuie Jean-Benoît Schüpbach, qui est l'un des rares – si ce n'est le seul – à proposer IDA Sports à ses clientes, dans son magasin Jack Sports à Marnand, dans la Broye vaudoise. Une officine spécialisée qui se fait de plus en plus rare en Suisse à l'heure où les achats se font souvent en quelques clics. «La seule solution vraiment efficace, c'est d'adapter les chaussures à chaque individu avec la technique de vacuum, une mise sous vide, qui permet de rapprocher au mieux la structure de votre anatomie. Dès que le niveau augmente, que la pratique s'intensifie, cela devient indispensable. Il faut que la chaussure corresponde à son corps, voire à son poste sur le terrain.» Et ce n'est pas une question de genre. À lire sur l'Euro 2025 Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Ugo Imsand est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Ce trentenaire lausannois couvre en particulier le football suisse et international depuis une douzaine d'années. Il réalise aussi des articles plus magazine sur le sport en général et ses liens étroits avec le reste de la société. Plus d'infos @UgoCurty Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
7 hours ago
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Mélissa Mettraux, la discrète étoile montante du football suisse
Euro 2025 – Mélissa Mettraux, la discrète étoile montante du football suisse Sélectionnée au centre de formation national à Bienne, Mélissa Mettraux impressionne par sa maturité et sa détermination. Un parcours déjà bien entamé pour cette Vaudoise de 15 ans. Anne Gallienne , Victor Poli , Guillaume Massonnet Durant l'été, Mélissa Mettraux retrouve le terrain de Poliez Pittet. Là où tout a commencé. Marie-Lou Dumauthioz Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : Mélissa Mettraux s'entraîne au centre national de formation à Bienne depuis 2023. L'ailière gauche de 15 ans rejoindra les Young Boys pour la saison prochaine. La jeune Vaudoise s'entraîne actuellement avec les garçons d'Yverdon Sport. Les exclamations des jeunes joueuses se mêlent au bruit de leurs foulées heurtant le ballon. Sur la pelouse de la Tissot Arena à Bienne, elles sont une quinzaine à s'échauffer, toutes vêtues du rouge des maillots de l'équipe nationale. Du haut de ses 15 ans, Mélissa Mettraux, cheveux attachés d'une queue-de-cheval serrée, observe depuis la ligne de touche. Pas d'entraînement pour l'ailière gauche aujourd'hui: elle a disputé un match la veille. Pourtant, cela ne l'a pas empêchée de lacer ses crampons, comme si elle était prête à réagir au moindre appel. Habitante de Poliez-Pittet, la jeune fille se trouve aujourd'hui à Bienne parce qu'elle a intégré en début d'année le centre de formation national. Une structure qui rassemble les jeunes talents du pays qui ont entre 12 et 15 ans, en vue de les préparer à rejoindre l'élite du foot suisse. Et les sélections sont particulièrement exigeantes: au fil de plusieurs étapes éliminatoires, un large groupe de candidates est progressivement réduit à une dizaine de joueuses, choisies chaque année par les entraîneurs des équipes nationales. «C'était stressant», se souvient Mélissa Mettraux. «Mais j'ai su gérer ça», nuance-t-elle timidement. Mélissa fait partie des 21 jeunes étoiles montantes du football féminin suisse. Elle a apprivoisé le ballon rond dès l'âge de 5 ans, dans le jardin de ses parents. Dix ans plus tard, elle porte les couleurs de l'équipe que de nombreuses jeunes joueuses rêvent de revêtir. Des entraînements intenses Au bout du fil, à quelque 80 kilomètres de Bienne, sa maman, Rachel Mettraux, décroche aussitôt: «Je réponds rapidement au téléphone parce qu'avec ma fille si loin, j'ai tendance à m'inquiéter.» Comme ses coéquipières, Mélissa loge chez une famille d'accueil. Le matin, elle va à l'école, et l'après-midi, elle s'entraîne. «C'est une excellente opportunité, et j'ai une confiance totale en l'Association suisse de football pour s'occuper d'elle», ajoute Rachel Mettraux. À 5 ans déjà, Mélissa rejoint le Mouvement du Centre, l'école de foot de Poliez-Pittet et des villages alentour. Mais c'est lorsqu'elle est sélectionnée chez les M10 du Lausanne-Sport que la joueuse amorce véritablement sa jeune carrière. Une étape charnière qui a permis aussi bien à elle qu'à sa famille de comprendre que «c'était du sérieux», comme l'explique sa maman avec fierté. Brillante sur le terrain, et passant sélection après sélection sans difficulté, la jeune fille s'entraîne depuis l'été 2024 au Yverdon Sport. Là-bas, elle joue aux côtés des garçons, comme c'est souvent le cas pour les jeunes joueuses. Habituée à être l'une des rares filles dans son école de foot, Mélissa n'y voit aucun inconvénient. «Les entraînements sont plus intenses qu'avec les filles», explique-t-elle. Pour sa mère, «évoluer avec les garçons reste la meilleure manière de la faire progresser». «Avec les garçons, c'est différent» Son entraîneur de l'équipe de Suisse des moins de 16 ans, Kaan Kahraman, vante les bienfaits de sa formation parmi les jeunes Yverdonnois: «Mélissa a l'habitude de devoir réagir rapidement au jeu, de montrer une grosse présence physique et de ne pas craindre le contact.» La junior continue d'évoluer dans le Nord-Vaudois pour les matches du week-end. Mais c'est dorénavant à Bienne, avec l'ASF, qu'elle passe la majeure partie de son temps en semaine. La jeune fille glisse pouvoir «parler de plus de choses» avec ses entraîneures dans sa nouvelle équipe. «Avec les garçons, c'est quand même différent. Ils comprennent moins ce que tu vis et ce que tu ressens.» Du haut de son jeune âge, Mélissa fait déjà face à un mode de vie exigeant et chargé. Malgré la pression, elle garde la tête froide sur le terrain comme en dehors. «Je ne suis pas trop du genre à vouloir me mettre en avant, mais cela ne me dérange pas non plus de me retrouver sous le feu des projecteurs», appuie-t-elle. Une force tranquille, portée par une ambition claire et saine «d'aller toujours plus haut», affirme sa mère. Mélissa Mettraux s'apprête à rejoindre l'un des meilleurs clubs du pays. Marie-Lou Dumauthioz À YB sur les traces de Beney et Luyet À l'aube d'une étape décisive de sa jeune carrière – celle du passage au niveau adulte – Mélissa avance avec la sérénité de celles qui savent ce qu'elles veulent. Elle rejoindra, dès cet été, Young Boys, qui vient d'être sacré champion de Suisse. Ainsi, la jeune romande marche dans les pas de ses aînées valaisannes, Naomi Luyet et Iman Beney, toutes deux formées au centre de Bienne quelques années plus tôt, avant de décrocher leur premier contrat professionnel dans la capitale. YB a remporté le championnat cette saison. Un succès qui a permis à Luyet d'être recrutée par Hoffenheim en Bundesliga, tandis que Beney a rejoint Manchester City en Angleterre. Des trajectoires qui font rêver. Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos À son tour, Mélissa espère vivre un parcours similaire et briller aussi un jour sous le maillot de la Nati. D'ailleurs, la jeune attaquante affiche, comme bon nombre de ses coéquipières, une ambition européenne: «J'aimerais forcément aussi évoluer en Ligue des champions. Pourquoi pas à Paris ou à Barcelone?» Et si l'avenir de la Vaudoise reste à écrire, le ballon semble déjà lui indiquer la direction. Une marge de progression Depuis cet hiver, la jeune joueuse dispute ses premières rencontres au sein de l'équipe nationale des moins de 16 ans, alors même que la plupart de ses coéquipières ont une année de plus qu'elle. «Mélissa peut faire la différence par sa force mentale, lorsqu'elle est sur le terrain. Elle amène beaucoup d'énergie. Elle est très résiliente», renchérit Kaan Kahraman. Le coach soleurois pointe du doigt la belle marge de progression de Mélissa. «Elle peut se permettre de prendre plus de liberté et davantage se lancer dans des dribbles», explique-t-il. La native de la région d'Échallens est bien consciente que rien n'est acquis. «Tout ce qu'on peut lui souhaiter, c'est d'aller au bout de son rêve», glisse avec émotion sa maman. Et sa passion, Mélissa la vit jusqu'au bout. Elle profite de toutes les occasions pour toucher au cuir. Dans sa deuxième famille à Bienne, elle «joue souvent au foot avec mon frère d'accueil». Modeste, elle ne nous avouera pas qu'elle gagne à chaque fois. Cap sur l'Euro 2025 De retour à la maison, à Poliez-Pittet. Si Mélissa échange rarement quelques passes avec ses parents, sa grande sœur Laurine, elle, a fini par la suivre dans sa passion. Encouragée par sa petite sœur à se mettre au foot, Laurine Mettraux évolue actuellement au Yverdon Sport féminin, avec les M20 depuis le début de l'année. Une affaire de famille qui reste difficile à suivre depuis le bord des terrains pour ses parents. «Je travaille un samedi matin sur deux et mes filles jouent chaque week-end. On ne peut pas assister à tous leurs matches», regrette Rachel. Mais toute la famille Mettraux est au rendez-vous pour encourager la Nati lors de l'Euro 2025, qui anime la Suisse depuis le 2 juillet. Mélissa espère bien y participer un jour. «Ce serait génial de la voir porter le maillot de l'équipe nationale. Et si cela arrive, je vous assure que je ne serai pas derrière mon poste de télévision. Je la suivrai depuis les gradins du stade», lance fièrement sa maman. En attendant, la jeune attaquante continue de tracer son chemin sur les terrains helvétiques. Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Se connecter Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.