« L'équipe représente la France des périphéries » : fini l'OM et Saint-Étienne, la banlieue parisienne vibre comme jamais pour le PSG
Le logo « PSG Academy » attire l'oeil en bordure de la route nationale longeant Gennevilliers, en Hauts-de-Seine. Il est apposé sur un bâtiment qui abrite un UrbanSoccer, l'enseigne de foot à 5, et la décoration est reprise un peu partout à l'intérieur, des murs aux terrains.
Ouvertes depuis 2005, les académies du Paris Saint-Germain ont connu leur essor au milieu des années 2010. « En 2013-2014, on devait avoir 100 à 200 enfants, puis on est vite passés à 400-500 sous l'effet Zlatan et ça a vraiment explosé avec Neymar-Mbappé », retrace Didier Manin, directeur marketing d'UrbanSoccer, partenaire depuis 2010. La saison passée, 15 000 inscrits étaient comptabilisés en France.
« Des parents mettent beaucoup d'économies pour avoir la tenue, la photo »
Victor Dutot, superviseur d'un UrbanSoccer partenaire d'une académie du PSG
Les centres sont ouverts aux garçons et filles dès 4 ans, sans principe de sélection et sur simple inscription. Pendant l'année scolaire, une formule comprend 32 séances, et, pour les vacances, des stages de cinq jours sont organisés. Une expérience qui a un certain coût : ici, entre 319 et 449 euros à l'année et à partir de 279 euros en stage, tenue et visite du Parc des Princes comprises.
À Gennevilliers, les responsables voient passer un public mixte. « On reçoit des jeunes issus de familles aisées comme de quartiers sensibles, explique Manin. Voir un enfant avec le logo, ça a de la valeur, même si on leur rappelle qu'on n'est pas le PSG et qu'il n'y a pas de passerelle. » « Des parents mettent beaucoup d'économies pour avoir la tenue, la photo, ajoute Victor Dutot, superviseur du site. Certains font une demi-heure de route plutôt que d'aller dans le club de leur ville. »
Entre le Paris FC et le PSG, l'ère de la cohabitation a commencé
Ce matin-là, deux groupes, nés entre 2012 et 2019, s'entraînent séparément, les plus jeunes à l'air libre, sous le soleil. En apparence épuisés à la pause fraîcheur, les apprentis footeux retrouvent toute leur énergie à l'idée d'évoquer leurs chouchous, Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Vitinha et Nuno Mendes. « Ils sont forts, marquent beaucoup et ne dribblent pas tout seul », apprécie Martin, rejoint par Giovanni et Enzo. « Ils sont jeunes et gagnent tout », retient Milan. Anis embraye : « Moi, j'aimerais jouer à Paris ». Des « moi aussi, moi aussi » pleuvent. « Et qui mérite le Ballon d'Or ? », renchérit leur entraîneur, Rijkaard. Un débat Ousmane Dembélé - Achraf Hakimi s'installe.
« On est contents de voir le PSG là où il est, mais notre quotidien est incomparable, face à la délinquance, au décrochage scolaire, aux violences... »
Zizek Belkebla, formateur au FCM Aubervilliers
Une heure plus tard, une petite dizaine de kilomètres à l'est. Le calme règne au stade André-Karman d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Les agents s'affairent au nettoyage. « D'habitude, c'est l'effervescence », glisse Zizek Belkebla depuis les gradins. L'homme connaît les lieux par coeur. Il y est né, a grandi, découvert le foot, jusqu'en D3, avant de reprendre le FCM Aubervilliers en famille et d'accompagner, entre autres, Warren Zaïre-Emery de ses 5 à 8 ans. Ces derniers jours, le club enregistre les inscriptions. « Après la Ligue des champions, on croule sous les demandes mais on doit limiter à 200. On reste un club de cité... »
En cinquante-trois ans, Belkebla a été un témoin privilégié de la percée du PSG en banlieue. « Mes grands frères étaient plutôt pour Saint-Étienne et, nous, c'était la génération OM, mais à distance. La différence, c'est qu'on le vit aujourd'hui, on touche le truc, compare-t-il. On ne peut pas passer à côté. Le spectacle est au rendez-vous et l'équipe représente la France des périphéries. Il y a des Brésiliens, des Portugais, des Antillais, des Africains... »
Pourquoi le PSG et le Paris FC ne se sont jamais détestés
Le formateur a senti une bascule en 2020, après la première finale de C1. « Depuis, les gamins portent plus le maillot, observe-t-il. On a aussi des éducateurs abonnés qui font découvrir le Parc à leurs enfants. Quand on obtient des places, on emmène un groupe de 10-15 jeunes. Ils sont émerveillés ! »
Mais lui veille à ce que les rêveries ne se transforment pas en désenchantement : « On est contents de voir le PSG là où il est, mais notre quotidien est incomparable, face à la délinquance, au décrochage scolaire, aux violences... Si on vante le modèle Zaïre-Emery, on ment aux jeunes. Au contraire, je m'en sers en leur disant qu'on avait 200 gamins à son époque et, pour moi, le plus important, c'est de savoir ce que sont devenus les 199 autres. »
Des jeunes inspirés par « le collectif et la jeunesse » du PSG
Ce discours résonne à Éragny. La cité en lisière du Val-d'Oise est déserte au coeur de l'été. Au pied des premières tours d'immeuble, un trio de jeunes en détente indique le terrain du coin. « Nous, c'est l'OM, tu connais, mais tu vas en trouver des Parisiens là-bas... » Si le city-stade le plus proche est désert, la pelouse synthétique de la Butte, près du quartier des Dix Arpents, où Presnel Kimpembe a grandi et repasse souvent, encore récemment, fait effectivement des heureux.
gés de 15 à 18 ans, Enzo, Curtis, Oumar et Bakary enchaînent les reprises sous le soleil de midi, en attendant la reprise de l'entraînement avec leur club de Saint-Ouen-l'Aumône. Le premier a sa carte d'ultra au Parc depuis quatre ans. Les trois autres suivent à distance mais avec le même intérêt. « Franchement, Luis Enrique y est pour beaucoup, analysent-ils encore essoufflés. Il a fait gagner de la maturité aux joueurs connus déjà présents et a privilégié des recrues jeunes, qui font les efforts et jouent pour l'équipe. »
Ces valeurs les animent, jurent-ils, davantage que les figures des stars précédentes : « Le collectif et la jeunesse, ça nous parle. Et on a vu que, pour une fois, on n'a pas abandonné dans les gros matches. Mbappé était fort mais on se reposait trop sur lui. Aujourd'hui, tout ne dépend pas d'un joueur. Si Dembélé n'est pas là, il sera remplacé. C'est bien mieux de ne pas miser sur l'individualisme. Même nos entraîneurs nous incitent à nous inspirer de leur jeu ! »

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