
« Je ne m'attendais pas à ce que cela arrive aussi rapidement » : Kelia Gallina, une Française de 12 ans en lice à Teahupo'o
Il y a huit ans, sa précocité nous avait déjà sauté aux yeux. Kelia Gallina n'avait que quatre ans et elle venait de faire ses débuts sur le spot de Teahupo'o. Comme une grande. Pas sur des grosses vagues, évidemment, mais c'était déjà osé. Fin juillet 2025, trois semaines avant de célébrer son 13e anniversaire (10 août), Gallina a frappé un grand coup, et les esprits, en remportant les premières trials féminines.
En finale, elle avait dominé la soeur du champion olympique Kauli Vaast, Aelan, décrochant ainsi son sésame pour la Tahiti Pro, prestigieuse manche du circuit pro, à seulement 12 ans. C'est du jamais vu dans l'histoire du surf professionnel. Depuis qu'elle est toute petite, elle est d'ailleurs surnommée « Miss Teahupoo ». C'est un papy du coin qui chaque jour en la croisant s'est mis à l'appeler comme ça. Et c'est resté. Son vrai prénom, Kelia, signifie « la désirée » en hawaiien.
Elle surfe tous les jours depuis qu'elle sait marcher
Si Gallina est née et vit à Teahupo'o, face à la mythique vague, elle a du sang hawaïen via son père. Ryan Gallina est un bodyboarder-surfeur originaire de Hawaï, et plus précisément de l'île de Big Island. En 2002, il découvre Tahiti et Teahupo'o. Le coup de foudre est immédiat, au point de revenir chaque année en Polynésie pendant cinq mois. En 2010, il lâche Hawaï pour s'installer enfin à Tahiti et se mettre en couple avec Fleurette, sa vahiné. Ensemble, ils auront deux filles, Kelia et Kahilikea.
Kelia Gallina surfe tous les jours depuis qu'elle sait marcher. Son père n'y est pas pour rien : il est son coach. Le binôme est inséparable. Chaque matin, les deux partent à la recherche des meilleures vagues, sur la côte sud de l'île, du beach break de Papara à Teahupo'o. Les après-midis sont souvent consacrés aux travaux scolaires, à la maison, puisque la surfeuse surdouée est inscrite aux cours à distance.
« Je suis quand même un peu stressée à cause de la taille des vagues, ça va être un peu gros »
Kelia Gallina
Sponsorisée depuis des années par Volcom, Gallina va donc participer à même pas 13 ans à sa première compétition du circuit pro, qu'elle aborde avec prudence et excitation sur une vague qu'elle connaît par coeur. « Les trials, je n'y allais pas pour gagner, plutôt pour le fun, nous a-t-elle confié. Je ne m'attendais pas à ce que cela arrive aussi rapidement. Pas à 12 ans, plutôt vers 16 ans. (Sourire) Je suis quand même un peu stressée à cause de la taille des vagues, ça va être un peu gros. »
Dans sa série du 1er tour, elle sera notamment opposée à Molly Picklum, l'actuelle n°1 mondiale. « C'est une de mes idoles, elle surfe carrément bien, s'enthousiasme Gallina, qui adore aussi la championne du monde en titre Caitlin Simmers. Je suis trop excitée, j'ai hâte. »
Mercredi, veille du premier jour de compétition, la gamine aux cheveux d'or a enchaîné, à l'heure du déjeuner, de nombreuses interviews, pour les médias locaux, L'Équipe mais aussi étrangers (coréens et australiens notamment) en visio. « Cela ne me dérange pas, tant que chaque interview ne dure pas trop longtemps. Je commence à avoir l'habitude. » Et ce n'est normalement que le début. Après cette parenthèse enchantée, Kelia Gallina retrouvera les compétitions de jeunes.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
9 hours ago
- Le Figaro
Surf : le Français Marco Mignot trop juste face à Jack Robinson à Teahupo'o
Marco Mignot s'est incliné face au vice-champion olympique 2024 Jack Robinson. L'Australien a été plus fort et pourrait affronter Kauli Vaast en quarts de finale de la Tahiti Pro. Le surfeur français Marco Mignot s'est incliné mercredi face à l'Australien Jack Robinson sur la vague olympique de Teahupo'o en huitième de finale de la Tahiti Pro, ultime étape de la saison avant les finales à Fidji en septembre. Marco Mignot (10.93), 24 ans et moins familier de la vague tahitienne que l'expérimenté Australien (11.67), a connu des difficultés de placement et a chuté plusieurs fois dans le tube. Il a toutefois été tout proche de créer la surprise avec une belle vague surfée (7.50) dans la dernière minute de la série. Publicité Un duel face au champion olympique en quarts ? Jack Robinson, médaillé d'argent aux JO l'an dernier, pourrait affronter en demi-finale le champion olympique de l'équipe de France Kauli Vaast. Le Polynésien de 23 ans habite à quelques minutes de la vague de Teahupo'o. Il a de nouveau démontré sa fine connaissance du spot en écartant avec autorité le Sud-Africain Jordy Smith, n°2 mondial, en ouverture des huitièmes de finale.


Le Figaro
4 days ago
- Le Figaro
Surfer sous les aurores boréales : Unstad, ce village polaire devenu eldorado de la glisse
Avec une eau frôlant les 8 °C en plein été, ce village norvégien s'impose comme l'un des spots de surf les plus improbables et spectaculaires au monde. Situé à environ 200 kilomètres au nord du cercle polaire arctique, Unstad est un petit village côtier de la commune de Vestvågøy, dans l'archipel norvégien des îles Lofoten. Niché au fond d'une vallée glaciaire, le site bénéficie de conditions de surf étonnamment constantes. Ouverte sur l'Atlantique Nord, la baie capte une grande variété de houles tout au long de l'année. La température de l'eau, ne dépassant pas les 14°C, impose un équipement adapté : combinaison néoprène (spéciale eau froide), cagoule, gants et chaussons. En hiver, l'air peut être négatif, mais le surf y reste praticable, parfois même sous les aurores boréales. Publicité Une école de surf au nord du cercle polaire En 1963, la baie d'Unstad accueille ses premiers surfeurs norvégiens, Thor Frantzen et Hans Egil Krane. Après avoir découvert la discipline à Sydney, ils fabriquent leurs propres planches et deviennent les pionniers du surf en Norvège. Redécouverte dans les années 90 par Kristian Breivik, Unstad s'impose rapidement comme un spot d'exception, offrant des vagues puissantes, immortalisées par le magazine Surfing et le film culte E2K en 1999. Séjour de nos partenaires Service Contenus sponsorisés. Lorsque vous cliquez ou effectuez une réservation via nos liens partenaires, Le Figaro peut percevoir une commission. Séjour Norvège | 17 jours | La Norvège des fjords au Cap Nord 17 jours À partir de 3 700 € Voir l'offre En 2003, Thor Frantzen et sa femme fondent Unstad Arctic Surf, une petite structure destinée à accueillir les rares surfeurs curieux de tester les vagues arctiques. À cette époque, la pratique est encore marginale dans le pays et quasiment inconnue dans les Lofoten. Très vite, le bouche-à-oreille fonctionne. L'initiative attire l'attention des médias spécialisés et de quelques surfeurs professionnels en quête de destinations atypiques. Vingt ans plus tard, Unstad Arctic Surf est devenu le cœur économique du hameau. L'établissement, désormais géré par leur fille Marion Frantzen et son compagnon Tommy Olsen, ancien surfeur professionnel, peut accueillir jusqu'à 55 personnes. Sur place, les visiteurs profitent d'un restaurant local et bio, d'un sauna panoramique avec vue directe sur la baie, ainsi que d'une école de surf ouverte toute l'année. Depuis 2007, Unstad accueille également le Lofoten Masters, la compétition de surf la plus au nord du monde. Un projet pensé pour durer Conscients de la fragilité des écosystèmes arctiques, Unstad Arctic Resort s'engage activement pour leur préservation. Le complexe fait partie du réseau One Planet Network, qui regroupe des entreprises engagées dans le tourisme durable. Publicité De plus, la région des Lofoten, où se situe Unstad, est reconnue comme une destination durable certifiée, mettant en œuvre des initiatives visant à réduire les émissions de carbone, protéger la biodiversité et minimiser l'impact du tourisme sur l'environnement.


L'Équipe
4 days ago
- L'Équipe
Kauli Vaast, le petit prince de Tahiti qui épate toujours autant un an après son sacre aux JO 2024
De retour à Teahupo'o en compétition au Tahiti Pro un an après sa médaille d'or aux JO 2024, le surfeur Kauli Vaast est toujours aussi brillant. La magie opère généralement aux premières lueurs du jour. Sur les coups de 6 heures, la Polynésie s'éveille tranquillement, le soleil entame son lever pour illuminer le ciel piqué par les montagnes luxuriantes, la lune fait de la résistance, le vent retient encore son souffle dans le lagon, les premiers bateaux s'installent, eux, au large dans la passe de Hava'e pour admirer les surfeurs intrépides qui envahissent le spot de Teahupoo. Parmi la ribambelle de locaux, d'étrangers et de pros affamés, Kauli Vaast est souvent le plus prompt à lancer les hostilités. Jeudi matin, une heure avant que la Tahiti Pro ne démarre, le champion olympique a déboulé comme à son habitude en trombe en jet-ski avec son petit frère Naïki pour une heure d'échauffement en forme de réveil musculaire. Quelques tubes plus tard, le petit prince de Vairao, qui est entré dans l'histoire de son sport et des Jeux Olympiques un certain 5 août 2024 (6 août en métropole), a pris le pouls de la houle. Teahupoo surfe toujours sur la vague des JO Un an après, le prodige de 23 ans est de nouveau prêt à tout fracasser. Vaast sait tous les regards braqués sur lui. Programmé dans la série 2 du 1er tour, avec Kanoa Igarashi et Jake Marshall, le surfeur casqué n'a pas eu besoin de longtemps pour prouver - si certains en doutaient encore - qu'il était bien le maître des lieux. Cérémonie surprise organisée en son honneur Son credo : fast and furious ! Trois secondes après le buzzer, le Tahitien s'est jeté sur une première bombe (7,50 sur 10), avant de se sécuriser avec un autre tube. Le Japonais et l'Australien n'ont pas eu le temps de dire ouf qu'ils étaient déjà quasi grillés. Dans la foulée, comme lors des JO où, en finale, son adversaire Jack Robinson n'a plus eu une vague à se mettre sous la dent, la houle a piqué un roupillon... avant de s'emballer finalement sur la fin. Toujours bouillant, Vaast a fait le show avec deux nouveaux énormes tubes (8,33 et 7,97) devant une assistance conquise. « Je l'ai trouvé très à l'aise, en pleine confiance et sûr de lui, nous a confié Hira Teriinatoofa, un des coaches de l'équipe de France. Il se savait attendu mais il a transformé cette pression en bonne motivation. Il ne m'a pas du tout paru impressionné. C'est ça aussi, un champion olympique, qui a passé toute sa vie à surfer à Teahupoo. Là, il n'attendait que ça, que la série commence, et par chance la vague est arrivée tout de suite. Il était déjà prêt. » Cette première série, il l'avait dans la tête depuis une semaine alors qu'il était en lice à Huntington Beach pour une importante épreuve du circuit des Challenger Series, antichambre de l'élite. L'envoûtant frisson du surf de nuit Après son élimination précoce en 32es de finale, s'il est resté en Californie pour soutenir les autres surfeurs tricolores, sa tête était bien à Teahupoo. Une fois chez lui, il a passé deux jours à défier des vagues gigantesques sur un spot de Teahupoo survolté et transcendé par une houle XXL. Il a aussi oeuvré pour son frère Naïki et sa soeur Aelan, qu'il a parfaitement déposés en tow-in sur les deux bombes de leur vie. « Quand je suis arrivé à Huntington, j'ai pleuré en voyant que j'allais rater un gros swell à Teahupoo, d'autant plus qu'il n'y avait que 30 cm à Huntington, a-t-il confié. À mon retour, je me suis rattrapé en conduisant en jet-ski mon frère et ma soeur. Ce fut un moment très spécial. Et le lendemain (mercredi), c'est moi qui ai pris des vagues, et c'est mon frère qui a bossé pour moi. J'ai pris de super tubes, j'étais très content. » Format, calendrier, Français... Tout ce qu'il faut savoir sur la saison 2026 Au coeur de ces furieuses sessions en free surf, c'est à la tombée de la nuit, mardi, que Kauli Vaast a été fêté par la mairie de Teahupoo, avec une cérémonie surprise organisée en son honneur au bout de la route du bout du monde. Bien qu'exténué, il a posé ses empreintes de pied à l'entrée de la passerelle qui enjambe la rivière Fauoro avec plusieurs colliers de fleurs autour du cou et un sourire inaltérable. « Kauli est une boule d'énergie, confirme Teriinatoofa. Pour moi, c'est un (Gabriel) Medina tahitien. Ils sont pareils : ils peuvent faire vingt-quatre heures d'avion et dans la foulée aller surfer pendant des heures. C'est vraiment l'attitude qu'il faut avoir. » Pas de « leash », une stratégie rarissime en compétition Lors de cette série du round 1, Vaast a non seulement impressionné par sa capacité à toujours transformer un tube en or, mais il a aussi surpris en surfant sans leash (corde qui relie la planche au surfeur). Une stratégie étonnante et rarissime en compétition. « En fait, c'est parfois plus facile sans leash, tu n'es pas gêné et tu ne perds pas forcément plus de temps à récupérer ta planche, notamment quand les vagues sont grosses, éclaire-t-il. La water-patrol te récupère d'autant plus vite dans le lagon, et tu en récupères une autre au large. » Vaast ne le cache pas, il veut à tout prix triompher lors de cette Tahiti Pro, lui qui a fait 2e en 2022 et 5e en 2023. Mais son objectif prioritaire cette saison est de réussir à décrocher enfin son sésame pour le circuit pro. Une quête acharnée mais vaine depuis 2021. Après trois manches sur sept (et une finale à Newcastle en ouverture), le prodige pointe au 12e rang au classement des Challenger Series, alors que le top 10 accédera à l'élite en 2026.