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Jean-François Colosimo : «L'affaire Boualem Sansal a scellé l'évidence qu'Alger ne veut pas d'une réconciliation»

Jean-François Colosimo : «L'affaire Boualem Sansal a scellé l'évidence qu'Alger ne veut pas d'une réconciliation»

Le Figaro6 days ago
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ENTRETIEN - L'écrivain franco-algérien, condamné en appel à cinq ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'État, n'a pas été relâché à l'occasion de la fête de l'indépendance de l'Algérie. Pour le théologien, l'injustice qui frappe Boualem Sansal montre qu'Alger a besoin, pour se perpétuer, de désigner la France comme son ennemi éternel.
*Spécialiste du monde orthodoxe, Jean-François Colosimo est également directeur général des Éditions du Cerf. Il a publié Occident, ennemi mondial n° 1 (Albin Michel, 2024).
À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié
LE FIGARO. - Boualem Sansal ne figure pas parmi les détenus graciés pour l'anniversaire de l'indépendance. Le fait que le régime algérien vise un écrivain revêt-il une importance symbolique particulière pour la France ?
Jean-François COLOSIMO. - Ce sont les pouvoirs autoritaires qui, pour se rassurer, forcent les écrivains à boire la ciguë. Tout est bon qui leur permet de les ligoter et de les bâillonner. À commencer par les mascarades de procès qui ripolinent la terreur ordinaire en spectacle rituel. Pourquoi cet acharnement ? Parce que la littérature, mieux que la politique, dénonce le mensonge qui est constitutif des régimes arbitraires. Surtout, elle donne aux réprimés l'imagination, autrement dit le courage de s'insurger. Ainsi en va-t-il de Boualem Sansal. Par son amour de la vérité et de la liberté, par…
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« Les mystérieux trésors du Nigeria », civilisations perdues sur Arte
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Diffusé sur la chaîne franco-allemande ce samedi 12 juillet à 20H55, ce documentaire se penche sur la civilisation Nok du centre du Nigeria. L'archéologie en Afrique ne se réduit pas à l'Égypte ancienne ou au Maghreb romain. Arte diffuse le documentaire de Jean-Alexander Ntivyihabwa, en deux parties, consacré aux mystérieux trésors oubliés du Nigeria. Largement pillée au cours des siècles derniers, l'ancienne colonie britannique, aujourd'hui peuplée de 235 millions d'habitants, s'efforce d'étudier son passé. De magnifiques antiquités témoignent du raffinement de cultures mal connues. Comme la civilisation Nok, qui s'est étendue dans le centre du Nigeria actuel des environs du XVe siècle avant notre ère jusqu'à l'apogée de l'époque romaine. Soit les derniers siècles d'un Sahara encore vert et humide. Cette période a légué de superbes statues en terre cuite, d'une grande finesse, découvertes sciemment brisées à proximité de sites funéraires. À lire aussi L'arme sous-marine de l'Allemagne nazie refait surface sur Arte Publicité Des fouilles d'ampleur Plus récent et mieux connu, l'âge d'or des Yoruba et de leurs empires médiévaux successifs se trouve à l'origine d'une production artistique foisonnante, dont de nombreuses pièces remarquables ont été saisies à l'époque coloniale. Elles sont désormais dispersées au sein des collections de musées occidentaux. Naviguant entre curiosité scientifique et préjugés racistes, plusieurs chercheurs – en particulier allemands et français – ont contribué, au début du XXe siècle, à lever les mystères et les zones d'ombre de l'histoire nigériane, tels que l'abandon soudain de l'ancienne capitale yoruba de Ilé-Ifè. La ville fait aujourd'hui l'objet de campagnes de fouilles internationales d'ampleur qui mettent au jour les vestiges d'une civilisation de brillants artisans, agriculteurs adroits et commerçants au nez creux, ce dont témoigne la découverte d'une manufacture de verre. Enfin, aux démons du passé s'ajoutent les maux plus contemporains dont souffre le patrimoine du Nigeria, gangrené par les trafics de biens culturels et inondé par la circulation de faux. Menaces contre lesquelles lutte la communauté scientifique internationale.

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Réservé aux abonnés CHRONIQUE - La ministre a annoncé la mise en place d'une coalition d'associations, soutenues financièrement par l'État, afin de signaler à l'Arcom les propos « haineux » et faciliter leur retrait des plateformes numériques. Mais est-ce à elles de juger ce qui relève ou non de la liberté d'expression ? Apparemment, l'État n'a plus d'argent dans ses coffres. Mais nous avons appris cette semaine qu'Aurore Bergé, la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations, a fouillé dans ses tiroirs et trouvé les euros nécessaires pour financer des associations déjà subventionnées qui auront pour mission de signaler à l'Arcom les propos jugés antisémites, racistes, antimusulmans, homophobes et misogynes, pour faciliter leur retrait des plateformes numériques. Ces associations ont manifestement été triées sur le volet. On y trouve le Crif, la Fédération des centres LGBTI+, Flag !, la Licra, M'endors pas, le Mouvement du nid, Osez le féminisme !, le Planning familial, Respect Zone, SOS Homophobie, SOS Racisme et Addam. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Parmi celles-là, l'une d'entre elles a poursuivi Georges Bensoussan pour avoir soutenu que l'antisémitisme se transmettait d'une génération à l'autre dans le monde arabe. Une autre considère qu'un homme peut être enceint et qu'il est haineux de penser le contraire…

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Indépendantistes et non-indépendantistes ont signé ce samedi 12 juillet, après dix jours de négociations, un accord sur l'avenir institutionnel l'île, un an après de violentes émeutes. Le texte acte notamment un «État de la Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française. C'est à Bougival, dans les Yvelines, à plus de 16.700 kilomètres de Nouméa, qu'indépendantistes et non-indépendantistes ont signé un accord «historique» sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. «Chaque camp, indépendantiste et non indépendantiste, a dû faire des concessions réciproques afin de parvenir à cet accord», s'est félicité sur Facebook Georges Naturel, sénateur Les Républicains de l'île. Le Figaro fait le point sur le contenu du texte, qui devra être voté par les habitants de l'île, par un référendum. Parce qu'il touche à la Constitution de la République française, le Parlement devra d'abord être réuni en Congrès pour le valider. Publicité Pas d'indépendance pour la Nouvelle-Calédonie Si la Nouvelle-Calédonie va bénéficier d'une modification de son statut, le territoire restera français. Le texte acte en effet un «État de la Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française, dont l'organisation institutionnelle sera sui generis, et donc inédite. «C'est signé. Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n'est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral», a déclaré le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf dans une réaction transmise à l'AFP. Le député et ses alliés évitent donc un vote sur un «État associé», qui avait été évoqué par Emmanuel Macron début juillet. «Nous avons fait de fortes concessions pour l'éviter et pour projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l'avenir et sans date butoir», se félicite Nicolas Metzdorf. Double nationalité calédonienne et française Ce maintien dans la République s'accompagne de la création d'une double nationalité calédonienne et française. Au début des négociations, le député du FLNKS Emmanuel Tjibaou plaidait pour la souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. «Le peuple kanak n'a jamais abdiqué sa souveraineté et n'y renoncera jamais», lançait-il, selon des propos rapportés par La1ère. Si l'indépendance n'a pas été atteinte, le futur «État de la Nouvelle-Calédonie» pourra également être reconnu par la communauté internationale, selon les termes de l'accord. Publicité Ouverture du corps électoral provincial L'une des mesures phares de l'accord est l'ouverture du corps électoral pour les élections provinciales. Concrètement, une fois que le texte sera entériné, toutes les personnes nées en Nouvelle-Calédonie ainsi que celles y résidant depuis au moins 15 ans de manière continue pourront voter. Jusque-là, ce corps électoral excluait les résidents arrivés après 1998. La modification des listes électorales, contenue dans le projet de loi constitutionnel de 2024, avait provoqué d'importantes émeutes et enflammé l'archipel. Les indépendantistes accusaient l'État de vouloir «minoriser encore plus le peuple autochtone kanak». «Les Loyalistes et Le Rassemblement se félicitent que ce choix respecte la volonté souveraine exprimée par les Calédoniens à trois reprises, lors des référendums de 2018, 2020 et 2021 de maintenir la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française», écrivent dans un communiqué les deux partis politiques. «Une nouvelle page de l'histoire de l'île» «Cet accord censé garantir un statut "pérenne" à la Nouvelle-Calédonie sera soumis au vote des Calédoniens en mars ou avril 2026», indique Les Nouvelles calédoniennes. Les prochaines élections provinciales, quant à elles, pourraient être organisées en mai ou juin 2026, selon le média. «La Nouvelle-Calédonie ouvre aujourd'hui une nouvelle page de son histoire», se félicitent les loyalistes. L'accord est «imparfait et incomplet», note de son côté Georges Naturel, «mais il a au moins le mérite d'exister pour donner à nos compatriotes calédoniens un signal fort de concorde et d'espoir de la part de leurs élus». Publicité «L'espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie. Profonde émotion et confiance sincère pour l'avenir des Calédoniennes et des Calédoniens», écrit enfin la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sur X, tandis que le ministre des Outre-Mer Manuel Valls salue «le choix du courage et de la responsabilité».

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