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Un premier tiers presque parfait pour Tadej Pogačar

Un premier tiers presque parfait pour Tadej Pogačar

La Presse3 days ago
Bras croisés, mine contrariée, Tadej Pogačar n'avait surtout pas envie de sourire.
Le champion mondial venait pourtant de reprendre le maillot jaune, cédé temporairement à son ami Mathieu van der Poel, après sa deuxième victoire, accentuant un peu plus son emprise sur le Tour de France au terme de la septième étape, vendredi, à Mûr-de-Bretagne.
« Tout est parfait », lui a suggéré l'intervieweur, invitant le Slovène à un premier bilan avec le tiers des 21 étapes derrière lui.
« Tout n'est pas parfait », a répliqué Pogačar, inquiet du sort de son coéquipier João Almeida, tombé violemment à quelque 60 km/h à l'approche de la deuxième ascension à Mûr-de-Bretagne, là où il a de nouveau maté son rival Jonas Vingegaard au sprint.
PHOTO LOÏC VENANCE, AGENCE FRANCE-PRESSE
Jonas Vingegaard a terminé la septième étape tout juste derrière Tadej Pogačar.
Pogačar ne le savait pas encore, mais le Portugais venait tout juste de rentrer à bon port, plus de 10 minutes après lui. La caméra a tournoyé autour des dégâts, tandis qu'un soigneur tenait doucement les épaules d'Almeida, comme pour s'assurer qu'il était bel et bien en un seul morceau. Coude ensanglanté, maillot tout transpercé et noirci, arrière du cuissard déchiqueté : rien de très joli.
« Je viens d'apprendre que João va passer des radios, a repris Pogačar. Alors bien sûr, c'est magnifique d'être en jaune et de gagner l'étape aujourd'hui, mais comme l'équipe me l'a dit juste avant, c'était un luxe d'avoir João aussi bien placé au général. C'était une belle occasion pour lui aussi. Il est en super forme. J'espère vraiment que rien n'est cassé et qu'il pourra continuer. C'est un coureur tellement précieux dans l'équipe. »
PHOTO SARAH MEYSSONNIER, REUTERS
João Almeida s'est blessé lors de l'étape.
Le diagnostic est tombé deux heures plus tard. « Après l'examen clinique, il a été immédiatement conduit à des examens radiologiques », a relaté dans un communiqué le directeur médical de UAE Team Emirates-XRG. « Ceux-ci ont confirmé une fracture non compliquée d'une côte du côté gauche, ainsi que de profondes abrasions sur le corps. Heureusement, aucune commotion cérébrale n'a été détectée. »
« Il sera suivi de près dans les prochains jours, a-t-il poursuivi. Ils s'annoncent difficiles pour lui, mais à ce stade, il devrait être en mesure de prendre le départ de l'étape de demain [samedi]. »
Dans les circonstances, ce dénouement est probablement le plus positif que Pogačar pouvait espérer. Septième au général à un peu moins de deux minutes, João Almeida représentait la solution de rechange de la formation émiratie en cas de pépin à son meneur.
Le Portugais de 26 ans doit surtout servir de lieutenant principal en montagne à partir de la 10e étape, lundi, dans le Massif central, et ensuite dans les Pyrénées et les Alpes. Gagnant des Tours du Pays basque, de Romandie et plus récemment de Suisse, Almeida serait leader dans chacune des 22 autres équipes, à l'exception de Visma-Lease a Bike de Vingegaard.
Fracture compliquée ou pas, une côte cassée est une côte cassée. La valeur de la carte Almeida passe soudainement de l'as de cœur à la dame ou au valet de pique.
Visma offensif et soudé
Peut-être Vingegaard et ses coéquipiers peuvent-ils tirer un certain réconfort de ce mauvais coup du sort à l'armada de son tortionnaire. Deuxième derrière Pogi à cet « Alpe d'Huez breton », le Danois s'est montré pugnace comme à Vire Normandie (6e étape) et à Rouen (4e), mais le résultat de ce troisième sprint en montée n'a jamais fait l'ombre d'un doute. Et il traîne toujours comme un boulet les 65 secondes lâchées durant le chrono de Caen.
À l'inverse de UAE, Visma peut cependant encore compter sur Matteo Jorgenson, 5e de l'étape et toujours 6e au général (+1 min 34). L'Américain n'a pas un CV aussi garni que celui d'Almeida, mais il est plus polyvalent et pratiquement égal au contre-la-montre.
PHOTO MARCO BERTORELLO, AGENCE FRANCE-PRESSE
Jonas Vingegaard (casque rouge) et ses coéquipiers de Visma-Lease a Bike
Comme la veille, l'escadron néerlandais jaune et noir s'est montré offensif en début d'étape – tentative d'échappée de Wout van Aert – et soudé dans le final abordé plein pot par Tiesj Benoot et Simon Yates. Cela n'a rien changé au sort de Vingegaard vis-à-vis de Pogačar. Voilà peut-être pourquoi le Slovène a trouvé « étrange » la façon de courir de ses rivaux ces deux dernières étapes.
« On peut donc s'attendre à voir différentes approches de leur part dans les prochains jours », s'est méfié le maillot jaune et double tenant du titre.
« Ils n'ont pas renoncé », dit Houle
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Hugo Houle
De son salon à Monaco, où il a suivi la fin de l'étape après une petite escapade à la plage, Hugo Houle avait le même pressentiment.
« UAE et Pogačar ont un bon ascendant sur Vingegaard, mais je pense que Visma sont très malins, a noté le vainqueur d'étape en 2022. Ils vont essayer de jouer tactiquement contre lui jusqu'à la fin, en tentant de l'user. Collectivement, ils ont parfois plus de coureurs que la UAE. Ils calculent un peu plus. Ils ont dit qu'ils avaient un plan en tête. Je ne serais pas surpris qu'ils essaient des choses auxquelles on ne s'attend peut-être pas sur certaines étapes. Ils n'ont clairement pas renoncé. »
Comme tout partisan, le représentant d'Israel-Premier Tech souhaite du « suspense » et du « spectacle » pour les deux prochaines semaines. Pour rappel, Visma avait renversé le Giro à l'avant-dernière étape au profit de Simon Yates.
Houle demeure néanmoins réaliste avec un phénomène comme Pogačar. « Ils vont essayer de le déstabiliser, mais Pogi est tellement fort, tellement intelligent dans sa façon de courir, a-t-il noté au sujet de son concitoyen monégasque. C'est bien beau vouloir le piéger, mais s'il se met dans la roue de Vingegaard, [le Danois] n'ira nulle part s'il n'est pas plus fort. À un moment donné, ils sont assez limités [dans ce qu'ils peuvent faire]. »
Pas de quoi fermer l'écran, assure le Québécois : « On aura de belles étapes dans la deuxième semaine, avec plus d'ouvertures pour les échappées. »
En attendant, les sprinteurs devraient reprendre le haut du pavé cette fin de semaine. Deux étapes relativement planes sont au programme, dont celle de dimanche se terminant à Châteauroux, lieu du premier des 35 succès du détenteur du record Mark Cavendish, qui prévoyait être dépassé par Pogačar, déjà rendu à 19 à l'âge de 26 ans.
Très discrets ces derniers jours, les cyclistes d'Israel-Premier Tech, du Québécois Guillaume Boivin, voudront remettre en orbite leur finisseur allemand Pascal Ackermann, huitième à Dunkerque lundi.
Classement de l'étape Tadej Pogačar (SLO/UAD) les 197,0 km en 4 h 05 : 39. (10 secondes de bonification) Jonas Vingegaard (DEN/TVL) à 0. (6 s de bonification) Oscar Onley (GBR/DFP) 2. (4 s de bonification) Felix Gall (AUT/DAT) 2. Matteo Jorgenson (USA/TVL) 2. Remco Evenepoel (BEL/SOQ) 2. Kévin Vauquelin (FRA/ARK) 2. Jhonatan Narváez (ECU/UAD) 7. Axel Laurance (FRA/IGD) 15. Tobias Johannessen (NOR/UXT) 21.
84. Michael Woods (CAN/IPT) 9 : 02
130. Guillaume Boivin (CAN/IPT) 14 : 13
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L'étape à Simon Yates, le maillot jaune à Ben Healy
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L'étape à Simon Yates, le maillot jaune à Ben Healy

À défaut d'ébranler Tadej Pogacar un tant soit peu, les Visma-Lease a Bike de Jonas Vingegaard ont vu l'un des leurs, Simon Yates, remporter la première étape de montagne du Tour de France, à l'issue de laquelle Ben Healy (EF-EasyPost), déjà vainqueur de la sixième étape jeudi, a revêtu le maillot jaune de meneur, lundi, au Mont-Dore Puy de Sancy. Envoyé à l'avant pour relayer Vingegaard en cas de besoin plus loin dans cette 10e étape, Yates a finalement profité de la latitude accordée par les UAE de Pogacar à une échappée de 29 coureurs, partis à 150 km de la ligne. Le Britannique de 32 ans s'est détaché d'un groupe de cinq rescapés au pied de la dernière montée de 3 km. Après les retours successifs de Ben O'Connor (Jayco-AlUla) et Thymen Arensman (Ineos), il en a remis une couche à mi-chemin avant de couper le fil seul, 9 secondes avant Arensman et 31 secondes avant O'Connor. 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PHOTO MARCO BERTORELLO, AGENCE FRANCE-PRESSE Tadej Pogacar Le Danois et double vainqueur (2021 et 2022) s'est néanmoins félicité de la mise sous tension de son éternel adversaire. « Pour l'instant j'ai réussi à suivre toutes ses attaques, ce qui n'avait pas été le cas au Dauphiné », a dit Vingegaard selon des propos rapportés par l'AFP. « On voulait le mettre sous pression. Mais UAE a su répondre, ils ont une équipe très forte eux aussi. » Healy en jaune À partir de là, le suspense était de savoir si Healy, le troisième de l'étape qui avait pédalé comme un forcené devant le groupe de cinq, aurait creusé une avance suffisante pour mettre la patte sur le maillot de meneur. Quelque 300 mètres avant l'arrivée de Pogacar, il a compris que ça le ferait. Par 29 secondes, le coureur de 24 ans est ainsi devenu le quatrième Irlandais en jaune, le premier depuis Stephen Roche, qui avait ramené la tunique jusqu'à Paris en 1987. « C'est quand même des traces assez folles à suivre, non ? Je suis vraiment très fier de représenter l'Irlande et de porter le maillot jaune pour elle, et j'espère être à la hauteur », a déclaré Healy, né en Angleterre, mais qui a pris la nationalité irlandaise de son père peu après avoir été rejeté par la fédération britannique. Remerciant ses coéquipiers Powless, Sweeny et Baudin, qui l'ont épaulé dans l'échappée, Healy ne pouvait espérer mieux de ce deuxième Tour, lui qui a également arraché le maillot blanc de meilleur jeune au Belge Remco Evenepoel, désormais 3e au général (+1 min 29). PHOTO MARCO BERTORELLO, AGENCE FRANCE-PRESSE Ben Healy « C'est un conte de fées, a convenu le sympathique barbu. Si vous m'aviez dit ça avant le Tour, je crois que je ne l'aurais pas cru. Alors, remporter une étape et porter le maillot jaune… c'est juste incroyable, presque irréel. » Avec trois représentants dans la fugue initiale, Israel-Premier Tech n'a pas connu cette euphorie, mais pouvait se réjouir de la sixième place du Britannique Joe Blackmore, qui a coupé la ligne près de 4 minutes après Healy. Le gagnant du dernier Tour de l'Avenir a été le premier à réagir à une accélération d'O'Connor, à 31 km. Son coéquipier Michael Woods a alors laissé filer, mais son groupe n'est jamais revenu sur la tête de course. Le cycliste d'Ottawa, qui avait levé les bras au Puy-de-Dôme, à quelques kilomètres de là, en 2023, devra donc attendre une autre étape de montagne pour tenter de s'imposer. Il a néanmoins accumulé 10 points dans le classement pour le maillot à pois, où il pointe désormais à la troisième place. À défaut de l'étape en ce jour de la Bastille, le Français Lenny Martinez (Bahrain) a littéralement saigné du nez pour saisir la tunique à pois, 47 ans après que son grand-père Mariano l'a porté jusqu'au bout en 1978. Son compatriote normand Kévin Vauquelin (Arkea), la belle histoire cocorico de cette première partie de Tour, a fini 21e, ce qui l'a fait reculer du troisième au sixième échelon. Après 10 journées nerveuses et intenses, le peloton de 172 coureurs profitera d'une première journée de repos mardi, le temps de faire baisser la température avant une 11e étape au final explosif à Toulouse, pays de Léon Marchand, mercredi.

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