logo
Dans les coulisses des efforts de Péladeau

Dans les coulisses des efforts de Péladeau

La Presse08-07-2025
Pierre Karl Péladeau a personnellement interpellé Transat à sept reprises depuis un an.
Dans les coulisses des efforts de Péladeau
Cinq offres d'achat, sept interpellations écrites et une indemnité de rupture de 2 millions… La tension montait depuis au moins un an entre Transat A.T. et Pierre Karl Péladeau, son deuxième actionnaire, qui a échoué dans sa tentative visant à freiner l'entente qui permettrait à l'entreprise québécoise de réduire sa lourde dette.
Ce qu'il faut savoir Deuxième actionnaire de Transat, Pierre Karl Péladeau a échoué dans sa tentative visant à faire suspendre l'entente qui permet à l'entreprise de restructurer sa dette. Il estimait que l'accord devait être soumis aux actionnaires.
L'homme d'affaires veut aussi acheter le voyagiste et transporteur aérien.
Depuis plus d'un an, M. Péladeau a interpellé l'entreprise par écrit à sept reprises en plus de présenter cinq offres d'achat depuis le 9 octobre dernier. Toutes ses propositions ont été rejetées.
« Je suis fort inquiet », « les actionnaires de la société risquent de perdre la totalité de leur investissement », « les actions de Transat n'ont plus aucune valeur » : c'est un aperçu des remarques adressées par l'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau au conseil d'administration du spécialiste du voyage d'agrément alors qu'il tentait de l'acquérir.
C'est un débat survenu vendredi dernier, devant la Cour supérieure du Québec, qui a offert un accès aux coulisses des tractations des 12 derniers mois entre l'actionnaire de contrôle de Québecor et le transporteur à l'étoile.
Avant d'aller plus loin, revenons sur le cœur de la dispute judiciaire.
M. Péladeau demandait la suspension de l'entente entre Transat et la Corporation de financement d'urgence d'entreprises du Canada (CFUEC) (voir capsule). Puisque les actionnaires du voyagiste risquent la dilution, ceux-ci devraient avoir le droit de se prononcer sur l'entente, estime l'actionnaire mécontent.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
À titre personnel, Pierre Karl Péladeau est le deuxième actionnaire en importance de Transat.
Cette demande a été rejetée par la Cour supérieure du Québec, lundi. Selon le tribunal, l'actionnaire mécontent « n'a pas démontré avoir une question sérieuse à soumettre au tribunal » à propos de la question du non-respect de ses droits.
Lisez Péladeau débouté par la Cour supérieure
L'audience de vendredi dernier a néanmoins permis de mettre en lumière l'ampleur des efforts déployés par le magnat des télécommunications depuis au moins un an dans l'espoir de mettre la main sur la société mère d'Air Transat – qu'il détient à hauteur de 9,5 % par l'entremise de sa société La Financière Outremont.
Son impatience à l'égard du niveau d'endettement de Transat se manifeste avant même le dépôt de son offre initiale. Dès le 29 juillet 2024, l'homme d'affaires plaide « l'urgence d'agir » dans une lettre adressée à l'entreprise.
« Le marché nous rappelle cette évidence puisque l'action est au plus bas des 20 dernières années », souligne l'extrait de sa missive cité par l'un des avocats de Transat, Me Jean Lortie.
Moins de 1 $ par action
M. Péladeau présente une première offre d'achat le 9 octobre 2024 à 80 cents l'action – environ 60 % de moins que le cours de clôture du titre (1,74 $) à la Bourse de Toronto.
« La situation financière devient insoutenable et les actionnaires de la société risquent de perdre la totalité de leur investissement dans un contexte d'insolvabilité », souligne-t-il, dans l'extrait de la lettre lu par Me Lortie.
Mais les choses ne semblent pas avancer assez vite au goût du plaignant.
Signe que le principal intéressé tape du pied, il interpelle Transat une nouvelle fois le 25 novembre dernier. M. Péladeau révèle vouloir fermer le capital de la compagnie et montre des signes d'impatience en disant s'attendre à « ce que tous agissent avec l'urgence que la situation requiert ».
Les semaines passent, mais rien ne change. Visiblement, l'entreprise à l'étoile semble miser sur une entente avec Ottawa pour restructurer sa lourde dette et conserver les détenteurs d'actions dans le portrait.
M. Péladeau n'est pas sur la même longueur d'onde. Estimant que les négociations entre Transat et la CFUEC font du surplace, l'homme d'affaires lève le ton.
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
Transat A.T. a reçu une première offre de M. Péladeau le 9 octobre 2024.
« À titre d'actionnaire important, je suis fort inquiet et il est temps de passer des analyses et discussions continues à des actions concrètes, souligne-t-il, le 5 janvier. Autrement, un fleuron québécois n'aura pas la chance de demeurer. D'autant plus que les informations financières permettent de conclure que les actions de Transat n'ont plus aucune valeur. »
Ces extraits ont également été lus par Me Lortie devant la Cour supérieure.
L'intérêt de l'homme d'affaires à l'endroit de Transat n'est guère étonnant. Il lorgnait publiquement l'entreprise en 2019, alors qu'il multipliait les sorties publiques pour inciter les actionnaires du voyagiste à rejeter l'offre d'achat d'Air Canada.
Près de 50 acquéreurs sollicités
Parallèlement au va-et-vient avec M. Péladeau, Transat élargit ses recherches question de voir s'il serait possible d'obtenir une meilleure offre. La Financière Banque Nationale et les cabinets d'avocats Davies et Fasken font partie de l'équipe qui accompagne le comité spécial formé par le conseil d'administration.
On lance 49 invitations, mais on ne se bouscule pas au portillon pour répondre. Deux offres préliminaires sont reçues, mais elles n'accordent « aucune valeur » à l'actionnariat.
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Un avion de Transat atterrissant à l'aéroport Montréal-Trudeau
Mieux vaut donc poursuivre les pourparlers avec le gouvernement fédéral, le principal créancier de Transat, conclut le comité spécial.
« La transaction envisagée avec la Corporation propose une dilution acceptable qui permet aux actionnaires de conserver leur équité plutôt que d'être soumis à un processus de restructuration en vertu de la LACC », a affirmé Me Giroux.
Ce scénario – un redressement judiciaire en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) – fait souvent tout perdre aux actionnaires.
Pas les mains vides
Après 18 mois de négociations, Transat finit par annoncer une entente avec la CFUEC le 5 juin dernier.
Sur Bay Street, l'accord est accueilli avec enthousiasme. Le titre du spécialiste du voyage d'agrément a décollé de 62 % pour clôturer à 2,67 %, lundi – ce qui rend une éventuelle prise de contrôle plus onéreuse pour M. Péladeau.
L'actionnaire mécontent ne se retrouve pas les mains vides. Son offre déposée en octobre dernier comportait une indemnité de rupture de 2 millions, une demande à laquelle Transat avait acquiescé.
M. Péladeau ne met pas de temps à réclamer cette somme après le 5 juin.
Transat accepte de verser la somme à la mi-juin même si son accord financier avec la CFUEC n'a pas été finalisé. Selon ses avocats, ce paiement s'accompagnait d'un moratoire de trois mois empêchant des parties liées ou contrôlées par M. Péladeau de soumettre une nouvelle proposition d'achat.
Une autre surprise attend néanmoins l'entreprise québécoise, selon Me Giroux. Le 17 juin, une fois le paiement de 2 millions « sécurisé », une nouvelle proposition d'achat émanant de l'homme d'affaires est reçue.
D'après l'avocat, la présidente du conseil d'administration de Transat, Susan Kudzman, avait répondu en exprimant son étonnement à la tournure des évènements.
L'offre est plus généreuse, à 2,64 $ l'action. Mais on demande une renégociation de certaines modalités – qui n'ont pas été précisées – de l'entente avec la CFUEC. Puisque la société fédérale n'avait pas l'intention de rouvrir son entente, M. Péladeau a essuyé une fin de non-recevoir. C'est par la suite qu'il s'est tourné vers les tribunaux.
Les détails de l'accord
L'accord financier entre Transat et la CFUEC se décline en plusieurs volets. Concrètement, son énorme dette de 772 millions en prêts de secours obtenus du gouvernement fédéral pendant la pandémie doit être sabrée de moitié, par l'entremise d'une série de transactions. Un des mécanismes permettrait à la Corporation, à terme, de détenir près de 20 % des titres de Transat – un aspect qui contrarie M. Péladeau. Si ce scénario devait se confirmer, Ottawa deviendrait le principal créancier ainsi que le plus grand actionnaire de Transat.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Une place à 50 $ par jour est-elle vraiment hors de prix ?
Une place à 50 $ par jour est-elle vraiment hors de prix ?

La Presse

time8 hours ago

  • La Presse

Une place à 50 $ par jour est-elle vraiment hors de prix ?

Des fiscalistes dénoncent la complexité du système fiscal à l'égard des frais de garde. Une place à 50 $ par jour est-elle vraiment hors de prix ? Les garderies privées à 50 $ par jour sont-elles vraiment si coûteuses qu'il faille renoncer au salaire d'un parent pour garder les enfants à la maison ? C'est la question que se sont posée des fiscalistes après la parution d'articles de La Presse sur des travailleurs étrangers titulaires de permis de travail ouverts, à qui Québec voulait retirer l'accès aux places subventionnées dans les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies en milieu familial. Le 25 juillet1, La Presse rapportait le cas de Séverine Le Meilleur, maman immigrante qui envisageait de quitter son emploi de préposée aux bénéficiaires, faute de pouvoir payer 50 $ par jour pour une garderie privée. Son fils de 3 ans fréquente actuellement une garderie subventionnée à 9,35 $ par jour. PHOTO FOURNIE PAR SÉVERINE LE MEILLEUR Séverine Le Meilleur avec son fils Nathan Jusqu'à récemment, plusieurs garderies subventionnées acceptaient les enfants de parents comme elle, croyant qu'ils étaient admissibles à la contribution réduite. Le ministère de la Famille est intervenu dans une lettre datée du 9 juillet pour rappeler qu'ils ne l'étaient pas. Dans un premier temps, Québec a exigé la fin des contrats en cours dans un délai de 14 jours. Puis, vendredi, il a suspendu ces expulsions, le temps d'évaluer la situation2. Dans l'article, Séverine Le Meilleur expliquait avoir fait ses calculs avec son mari. « Ça serait trop onéreux de mettre notre fils en garderie non subventionnée pour qu'on puisse travailler tous les deux, disait-elle. Mon mari gagne plus que moi. Ça sera lui qui restera à travailler et moi qui resterai à la maison. » Mais en lisant ce témoignage, Luc Godbout, directeur de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke, et sa collègue Suzie St-Cerny ont eu un réflexe différent : et si cette intuition était fausse ? Leur réponse a de quoi rassurer bien des parents, peu outillés pour naviguer seuls dans les méandres du régime fiscal. Des résultats surprenants « On ne veut pas dire que les gens auraient dû le savoir, précise Luc Godbout. Mais on s'est demandé combien cette mère perdrait réellement si elle devait payer 50 $ par jour plutôt que 9,35 $. On a testé cette hypothèse. » Avec sa collègue, il a reconstitué le profil financier d'un couple semblable : deux enfants, un revenu familial brut de 96 500 $ (53 000 $ pour un parent, 43 000 $ pour l'autre), aucun autre revenu ni déduction. Le calcul tient compte des frais de garde d'un enfant, à raison de 5 jours par semaine, 50 semaines par an. Le résultat étonne : cette famille aurait un revenu disponible de 82 588 $ si elle paye 9,35 $ par jour… et de 82 689 $ si elle paye 50 $. Autrement dit, la garderie privée ne lui coûterait pas plus cher. Mieux : la famille s'en tirerait avec un écart positif de 100 $. Comment est-ce possible ? « Si on paye 9,35 $ par jour, il n'y a pas d'autre aide fiscale au Québec, et au fédéral, on ne peut déduire que ce montant-là, explique M. Godbout. Tandis qu'avec une garderie à 50 $ par jour, Québec offre un généreux crédit d'impôt qui couvre une bonne part de la facture. Et au fédéral, la déduction est plus grande, ce qui fait baisser le revenu imposable et augmente les allocations familiales. » Résultat : on se retrouve avec un revenu disponible à peu près identique, parfois même plus élevé avec une garderie privée. Ce constat s'applique autant aux citoyens qu'aux résidents permanents et temporaires. Et qu'en est-il pour une famille un peu plus aisée ? Luc Godbout a poussé l'exercice plus loin. Si le revenu annuel du couple s'élevait à 150 000 $, passer d'une garderie subventionnée à une garderie privée représenterait cette fois une perte nette de 267 $ par année. Un système « complexe » Ce que les fiscalistes dénoncent, ce n'est pas une faille du système, mais sa complexité. Ce n'est pas que les personnes ne font pas bien leurs devoirs avant de prendre une décision ou que l'État n'essaie pas de simplifier les choses. Mais entre les deux, il y a un décalage. Le courant ne se rend pas. Luc Godbout, directeur de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke Le ministère des Finances offre un simulateur de frais de garde pour évaluer l'impact net selon le type de service utilisé3. Encore faut-il savoir qu'il existe… et savoir l'utiliser. « Ce n'est pas évident de voir toutes les interactions du régime fiscal », admet Suzie St-Cerny. Les experts insistent : leur objectif n'est pas de commenter la décision du gouvernement sur l'admissibilité à la contribution réduite. « S'il y a un message à faire, ajoute M. Godbout, il s'adresse davantage aux politiciens qu'aux citoyens. Le système est tellement complexe. Il faut que les personnes le comprennent avant d'ajouter d'autres éléments de complexité. Sinon, des gens risquent de prendre de mauvaises décisions de manière involontaire. Et ça peut avoir des conséquences financières à long terme. » Il faut toutefois préciser que, contrairement aux citoyens et aux résidents permanents, les immigrants temporaires n'ont pas droit aux versements anticipés du crédit d'impôt pour frais de garde. Ils doivent donc assumer les frais d'une garderie privée tout au long de l'année, avant d'être remboursés lors de la production de leur déclaration de revenus. 1. Lisez le texte « Garderies subventionnées : des parents contraints d'arrêter de travailler » 2. Lisez le texte « Garderies subventionnées : les expulsions d'enfants de familles immigrantes sont suspendues » 3. Consultez le simulateur de frais de garde

Jusqu'où Trump ira-t-il ?
Jusqu'où Trump ira-t-il ?

La Presse

time10 hours ago

  • La Presse

Jusqu'où Trump ira-t-il ?

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain, Donald Trump, en Écosse dimanche Plus Donald Trump conclut de nouveaux accords avec des partenaires commerciaux importants des États-Unis et plus la signature d'une pareille entente avec le Canada d'ici la date butoir du 1er août semble devenir improbable tellement les demandes américaines sont arbitrairement élevées et les concessions, inexistantes. On souhaite tous que le Canada arrive à boucler un accord commercial – même imparfait – avec les États-Unis d'ici la fin de la semaine, ce qui aurait le mérite d'induire un peu de prévisibilité dans le contexte économique trouble que l'on subit depuis l'entrée en fonction du 47e président américain, il y a tout juste six mois. Mais même avec un accord en poche, rien ne nous mettra jamais à l'abri de nouvelles turpitudes du locataire de la Maison-Blanche. L'accord commercial que vient de conclure dimanche l'Union européenne (UE) avec les États-Unis est un bel exemple montrant à quel point la méthode Trump de négociation relève davantage du rouleau compresseur que de la volonté d'arriver à obtenir le mieux pour les deux parties. Les 27 pays membres de l'UE vont désormais payer un droit de douane de 15 % sur à peu près tous les produits qu'ils vont exporter aux États-Unis et devront de surcroît investir 600 milliards US aux États-Unis et acheter pour 750 milliards US d'hydrocarbures et de combustibles nucléaires au cours des toutes prochaines années. Qu'est-ce que l'UE a obtenu en retour de ces immenses concessions ? « Les États-Unis n'ont fait aucune concession », a admis, dimanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La responsable européenne s'est même réjouie d'avoir pu s'entendre avec son partenaire américain et éviter ainsi aux pays européens de se faire imposer un droit de douane de 30 % sur tous leurs produits d'exportation à partir du 1er août, comme avait menacé de le faire Donald Trump. L'entente intervenue entre l'UE et les États-Unis a été accueillie de façon très critique par les politiciens de nombreux pays, dont le premier ministre français, François Bayrou, qui a écrit que l'Europe s'était soumise à la volonté de Trump et qu'elle venait de vivre un « jour sombre ». Jacques Attali, économiste et conseiller de l'ex-président socialiste François Mitterrand, a été encore plus cinglant en affirmant que « cet accord est une folie ». La menace à laquelle souhaitait échapper la présidente de la Commission européenne est celle qui plane maintenant sur le Canada depuis que Donald Trump a déclaré qu'il pourrait imposer de nouveaux droits de douane de 35 % sur certaines importations canadiennes si un accord n'intervient pas d'ici le 1er août. Vendredi dernier, il en a rajouté en déplorant que le Canada ne lui laissait pas beaucoup de chance et qu'à défaut d'une entente, le Canada pourrait être condamné à payer des droits de douane ad vitam æternam. L'accord États-Unis–UE, un prélude ? Chose certaine, l'accord commercial qui vient d'intervenir entre l'Union européenne et les États-Unis apparaît comme un prélude à ce qui pourrait survenir chez nous, c'est-à-dire une entente qui doit satisfaire l'avidité de Donald Trump à tout prix, peu importe ce qu'il en coûte au Canada. En d'autres mots, c'est tout pour lui et rien pour l'autre, si ce n'est que la satisfaction d'échapper à la menace de se faire imposer des droits de douane de 35 % sur plus de produits. Trump a été beaucoup plus agressif à l'endroit de l'UE qu'il ne l'a été avec le Royaume-Uni, avec lequel il s'est entendu sur des droits de douane généraux de 10 %, alors que ce sera 15 % pour les 27 pays européens. Trump a même accepté de réduire les droits de douane sur les importations de voitures britanniques en retour d'une plus grande ouverture du marché anglais aux produits agricoles américains. Plus de vaches américaines contre plus d'autos britanniques, comme l'a récemment bien résumé Angelo Katsoras, analyste géopolitique à la Banque Nationale. Depuis quelque temps déjà, Donald Trump semble avoir développé une obsession pour la gestion de l'offre qui encadre tout le secteur agricole canadien. Tiendra-t-il absolument à créer de nouvelles brèches dans le système canadien pour permettre aux producteurs américains – pourtant largement subventionnés – d'avoir davantage accès à notre marché ? On verra jusqu'où son entêtement le conduira d'ici vendredi. Mark Carney s'est fait rassurant lundi en déclarant que le Canada négociait de façon intense avec les États-Unis, tout en précisant que le pays n'allait pas signer n'importe quelle entente (voir onglet 3). Et il a déjà admis que si entente il y avait, elle n'allait pas nécessairement mettre fin aux droits de douane existants comme ceux sur l'acier, l'aluminium, les automobiles et bientôt le cuivre. C'est d'ailleurs ce que vient d'accepter l'Union européenne, dont les pays qui sont producteurs d'acier et d'aluminium vont continuer de payer des droits de douane de 50 % sur leurs exportations vers les États-Unis. Ce qui est déjà une défaite en soi, puisque la conclusion d'une entente commerciale devrait normalement mettre fin à l'imposition de tous les droits de douane, qu'ils soient punitifs ou compensateurs, parce qu'une bonne relation commerciale s'appuie d'abord et avant tout sur des règles claires et non pas changeantes au gré de l'humeur d'un individu.

Les agents de bord d'Air Canada tiennent un vote de grève
Les agents de bord d'Air Canada tiennent un vote de grève

La Presse

time15 hours ago

  • La Presse

Les agents de bord d'Air Canada tiennent un vote de grève

Les agents de bord d'Air Canada tiennent un vote de grève (Montréal) Les agents de bord d'Air Canada peuvent voter sur un mandat de grève à partir de maintenant. La Presse Canadienne Le vote, qui se déroulera jusqu'au 5 août, intervient après que la section Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique a conclu le processus de conciliation sans parvenir à une entente. Le syndicat représente plus de 10 000 agents de bord en négociation depuis plus de sept mois. Air Canada a reconnu la tenue du vote, affirmant qu'il s'agissait d'une étape normale du processus de négociation et qu'il ne prévoyait pas de perturbation. Air Canada a souligné qu'une grève ne peut avoir lieu qu'après une période de réflexion de 21 jours suivant l'expiration de la période de conciliation de 60 jours. Le syndicat soutient que, malgré des efforts soutenus, notamment dans le cadre du processus de conciliation avec un médiateur nommé par le gouvernement fédéral, des questions clés, comme la rémunération, le travail non rémunéré et les pensions, demeurent en suspens.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store