
Trump et Poutine vont se rencontrer en Alaska le 15 août prochain, une première depuis le début de la guerre en Ukraine
Donald Trump, qui a promis à maintes reprises de mettre fin à ce conflit, a plusieurs fois parlé au téléphone avec son homologue russe ces derniers mois, mais ne l'a pas encore revu en personne depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier.
Plutôt qu'en terrain neutre, la rencontre aura lieu dans le vaste et sauvage État de l'Alaska, dans l'extrême nord-ouest du continent américain, près de la Russie, un territoire que cette dernière avait cédé à l'Amérique à la fin du XIXe siècle. Confirmant l'entrevue, le conseiller diplomatique du Kremlin Iouri Ouchakov a qualifié ce choix d' « assez logique » et a déclaré que les deux présidents « se focaliseront sans aucun doute sur une discussion autour des options pour parvenir à un règlement pacifique à long terme de la crise ukrainienne ».
Un grand absent
Après le sommet en Alaska, Moscou « cherchera naturellement à organiser la prochaine réunion entre les présidents en territoire russe » et « une » invitation en ce sens a déjà été envoyée au président américain « , a précisé Iouri Ouchakov.
Ce tête-à-tête sera le premier entre les deux dirigeants depuis juin 2019 au Japon, un an après un sommet à Helsinki où Donald Trump avait eu un ton résolument conciliant avec l'homme fort du Kremlin. Vladimir Poutine n'a plus foulé le sol américain depuis 2015, sous la présidence de Barack Obama. Cette rencontre très attendue se déroulera donc sans le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui ne cesse pourtant d'exiger d'avoir voix au chapitre.
Le président américain, interrogé plus tôt vendredi pour savoir si l'Ukraine devra faire des concessions territoriales, a répondu qu' « il y aurait des échanges de territoires au bénéfice de chacun », sans donner de détail.
« On parle d'un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi (...) c'est compliqué, c'est vraiment pas facile, mais nous allons en récupérer une partie », a-t-il ajouté à la Maison Blanche aux côtés des dirigeants azerbaïdjanais et arménien, qui venaient de signer un accord de paix.
Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.
Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie.
Positions irréconciliables
Ces développements surviennent alors que le président américain avait lancé un ultimatum à la Russie la semaine dernière, qui a expiré vendredi, pour faire avancer les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines. Un ultimatum que le locataire de la Maison Blanche n'évoque plus désormais.
L'offensive russe à grande échelle contre l'Ukraine, déclenchée en février 2022, a fait a minima des dizaines de milliers de morts dans les deux pays et causé d'immenses destructions. Après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables. La Russie est accusée de bloquer les pourparlers en maintenant des demandes maximalistes, à un moment où ses forces ont l'avantage sur le front et continuent d'y gagner du terrain.
Le dernier cycle de négociations directes entre les deux belligérants à Istanbul en juillet n'avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats.
Pour tenter de faire avancer les choses, l'émissaire américain Steve Witkoff a été reçu cette semaine au Kremlin par Vladimir Poutine, ce qui a permis une accélération au plan diplomatique marquée par l'annonce jeudi par Moscou d'un « accord de principe » pour un prochain sommet entre les dirigeants américain et russe.
Après un rapprochement spectaculaire en début d'année avec Vladimir Poutine, Donald Trump s'est dit récemment à plusieurs reprises « très déçu » par son homologue russe du fait de l'absence d'avancées dans les négociations entre Kiev et Moscou.
Sur le terrain, l'armée russe poursuit ses attaques aériennes meurtrières sur l'Ukraine et ses assauts sur le front, où ses soldats sont plus nombreux et mieux équipés. L'Ukraine demande, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Parisien
6 hours ago
- Le Parisien
« Échanges de territoires » entre Kiev et Moscou : l'intrigante solution de Trump pour en finir avec la guerre en Ukraine
Un « échange » ? Le terme a de quoi étonner, alors que l'armée ukrainienne s'est largement repliée sur son territoire, un an après son offensive sur Koursk, et que l'armée russe, elle, occupe actuellement environ 20 % du territoire de son voisin. La région de Donetsk et celle de Louhansk sont majoritairement occupées par l'armée russe, même si certaines villes clés sont toujours contrôlées par l'armée ukrainienne. Quant aux régions de Zaporijjia et Kherson, elles sont partiellement occupées par Moscou. Que pourraient donc donner en échange les Ukrainiens ?


Le Parisien
6 hours ago
- Le Parisien
« Il n'y aura pas d'invasion du Mexique » : Trump a-t-il vraiment ordonné à son armée d'intervenir face aux cartels ?
Donald Trump va-t-il réellement faire la « guerre » aux cartels ? Le président américain a demandé à l'armée de se préparer à cibler des cartels de drogue sud-américains, dont plusieurs ont été placés par Washington sur la liste des organisations terroristes, rapportent vendredi les médias américains. Le locataire de la Maison-Blanche a ordonné au Pentagone de commencer à utiliser la force militaire contre les cartels désignés comme organisations terroristes, affirme le New York Times. Cet ordre établit, selon le quotidien new-yorkais, une base officielle pour mener des opérations militaires directes en mer et sur des territoires étrangers contre les cartels. Le Wall Street Journal explique de son côté que le président a pour l'instant simplement demandé au ministère de la Défense de préparer des options pour ce faire. Le recours aux forces spéciales et à des unités de renseignement figure parmi les options envisagées, et toute action serait coordonnée avec les pays concernés, ajoute le WSJ. La Maison-Blanche botte en touche Interrogé, le Pentagone a renvoyé les questions à la Maison Blanche. Sans confirmer les informations de presse, une porte-parole de l'exécutif américain, Anna Kelly, a souligné dans un communiqué que la « priorité absolue (de Donald Trump) était de protéger le territoire national, et c'est pourquoi il a pris la mesure audacieuse de désigner plusieurs cartels et gangs comme organisations terroristes étrangères ». Dans un communiqué publié vendredi sur X, l'ambassade des États-Unis au Mexique a indiqué que Washington entendait « utiliser tous les moyens à sa disposition » pour combattre le trafic, sans toutefois évoquer explicitement une intervention armée dans ce pays et en soulignant sa volonté de « collaborer en partenaires souverains ». 🇺🇸🇲🇽 Estamos unidos como dos aliados soberanos. Enfrentamos a un enemigo en común: los violentos cárteles criminales. Usaremos todas las herramientas a nuestra disposición para proteger a nuestros — Embajador Ronald Johnson (@USAmbMex) August 8, 2025 Une intervention de l'armée américaine n'a donc pas été officiellement ordonnée, mais des préparatifs sont réalisés en vue de cette éventualité. Le ministère des Affaires étrangères mexicain a souligné dans un communiqué que le pays « n'accepterait pas la participation des forces militaires américaines sur notre territoire ». Prime à l'arrestation de Maduro Les États-Unis ont désigné en février le gang vénézuélien Tren de Aragua, le cartel mexicain de Sinaloa et six autres groupes de narcotrafiquants comme organisations terroristes. L'administration Trump a ajouté en juillet à cette liste le « Cartel de los Soles », qu'elle a décrit comme un gang vénézuélien dirigé par le président Nicolás Maduro pour soutenir le narcotrafic vers les États-Unis. Les États-Unis ont annoncé jeudi avoir doublé à 50 millions de dollars la prime pour l'arrestation de Maduro, inculpé par la justice américaine de trafic de drogues et dont la réélection n'a pas été reconnue par Washington. En mars, dans son discours devant le Congrès, Donald Trump avait promis de faire la « guerre » aux cartels mexicains de la drogue, parlant d'une « grave menace » pour la « sécurité nationale » des États-Unis. Une question de « sécurité nationale » Son secrétaire d'État, Marco Rubio, a expliqué jeudi dans une interview à la chaîne de télévision catholique EWTN que la désignation des cartels comme organisations terroristes permettait « de cibler leurs opérations et d'utiliser d'autres éléments du pouvoir américain, les agences de renseignement, le ministre de la Défense, peu importe, pour viser ces groupes ». « Nous devons commencer à les traiter comme des organisations terroristes armées, et non simplement comme des trafiquants de drogue », a ajouté Marco Rubio. « Ce n'est plus une question de maintien de l'ordre. Cela devient une question de sécurité nationale. » Marco Rubio, secretario de Estado de EU, habló sobre la designación de los cárteles de la droga como organizaciones terroristas y aseguró que ya 'no podemos seguir tratando a estos tipos simplemente como pandillas callejeras locales'. 'Es una empresa criminal, desde el régimen… — Emeequis (@emeequis) August 8, 2025 En réponse aux informations parues dans la presse, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a assuré vendredi qu'il n'y aurait « pas d'invasion du Mexique » par des militaires américains. « Les États-Unis ne vont pas venir au Mexique avec leurs militaires ; nous coopérons, collaborons, mais il n'y aura pas d'invasion, cela est écarté, absolument écarté, et de plus, nous l'avons exprimé dans tous les appels : ce n'est pas permis, ni prévu par aucun accord », a-t-elle martelé.


Le Parisien
6 hours ago
- Le Parisien
« Voie Trump pour la paix » : qu'est-ce que ce corridor que le président américain veut bâtir à travers l'Arménie ?
Un couloir baptisé « TRIPP ». Soit, en français, la « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationales ». Ce samedi, une rencontre entre les dirigeants arménien et azerbaïdjanais à Washington a abouti à un projet d'accord pour mettre fin à des décennies d'hostilités. Mais l'accord prévoit également la création d'un corridor traversant l'Arménie pour relier l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan. Le corridor, initialement appelé « corridor de Zanguezour », est un projet voulu de longue date par l'Azerbaïdjan, et doit traverser la province de Syunik. Sous l'égide des négociations encadrées par Donald Trump, ce couloir de transit doit être renommé « TRIPP » (the « Trump Route for International Peace and Prosperity » en anglais). Une voie exploitée par les États-Unis ? « Grâce à des moyens commerciaux, cette mesure permettra de débloquer la région et d'éviter de nouvelles hostilités », a déclaré un responsable américain à l'agence Reuters. Cette zone de transit doit être « multimodale » - c'est-à-dire exploitée par plusieurs modes de transports en même temps, et doit permettre aux États-Unis d'y développer notamment des activités économiques. Une façon pour Washington d'avancer ses pions dans une région très stratégique et riche en hydrocarbures. Opposition de l'Iran Mais en Iran, on s'inquiète de la mise en œuvre d'un tel projet. « Ce complot mettrait en danger la sécurité du Caucase du Sud et l'Iran », a dit à l'agence de presse Tasnim Ali Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. L'Iran s'oppose depuis longtemps à ce corridor, craignant qu'il ne le coupe du Caucase et n'apporte une présence étrangère à sa frontière. Un conflit depuis la chute de l'URSS L'Arménie, en majorité peuplée de chrétiens, et l'Azerbaïdjan, dont la majorité de la population est musulmane, se sont livrés deux guerres au sujet de leur frontière et du statut des enclaves ethniques situées sur leurs territoires respectifs. Le conflit territorial entre les deux pays concerne notamment le Karabakh, une enclave montagneuse qui a été au centre de deux guerres, l'une à la chute de l'URSS et l'autre en 2020. L'Azerbaïdjan l'a finalement repris aux séparatistes arméniens à l'issue d'une offensive éclair en 2023.