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La Russie prévient que tout accord devra garantir sa « sécurité »

La Russie prévient que tout accord devra garantir sa « sécurité »

La Presse5 hours ago
Des soldats ukrainiens se mettent à couvert alors qu'ils tirent un obus de mortier sur une position de première ligne.
(Paris) La Russie a prévenu mardi que tout potentiel accord de paix devrait garantir sa « sécurité » et celles des habitants russophones en Ukraine, prétexte déjà brandi pour lancer son invasion en 2022, avant une réunion en visioconférence des alliés de Kyiv pour évoquer la protection de leur partenaire.
Agence France-Presse
Ce qu'il faut savoir La Russie a prévenu que tout potentiel accord de paix devrait garantir sa « sécurité » et celles des habitants russophones en Ukraine ;
Une trentaine de pays européens formant la « coalition des volontaires » se réunissent mardi pour discuter des garanties de sécurité au centre des discussions pour mettre fin à la guerre en Ukraine ;
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré son homologue américain Donald Trump à la Maison-Blanche lundi après-midi, et une réunion incluant divers dirigeants européens a suivi leur entretien ;
Vladimir Poutine s'est dit prêt à rencontrer Volodymyr Zelensky « d'ici deux semaines ».
Le président américain, Donald Trump, qui veut trouver une issue à la guerre au plus vite, a rencontré vendredi son homologue russe, Vladimir Poutine, puis lundi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, accompagné par des dirigeants européens à la Maison-Blanche.
La perspective d'une paix en Ukraine reste néanmoins incertaine, et les désaccords sont nombreux.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé dans une entrevue à la télévision russe qu'un accord devrait impérativement « respecter les intérêts de sécurité de la Russie » ainsi « les droits des Russes et des russophones qui vivent en Ukraine ».
Ces arguments avaient été utilisés par la Russie pour justifier son invasion de février 2022. Vladimir Poutine avait alors expliqué avoir pour but de « démilitariser » et « dénazifier » l'Ukraine, mais aussi de protéger l'est russophone d'un « génocide », une accusation infondée.
La « coalition des volontaires », une trentaine de pays essentiellement européens soutenant l'Ukraine, se réunit elle mardi pour parler également de garanties de sécurité, mais pour Kyiv.
L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir.
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé la tenue de consultations vers 12 h (6 h heure de l'Est) des « 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité, pour les tenir au courant de ce qui a été décidé » à l'issue du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska vendredi.
PHOTO ALEX BRANDON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Le premier ministre britannique, Keir Starmer, et le président français, Emmanuel Macron, co-présideront une réunion de la « coalition des volontaires », mardi.
Londres a confirmé que le premier ministre britannique, Keir Starmer, coprésiderait la visioconférence avec M. Macron.
Donald Trump a assuré lundi, sans entrer dans les détails, que les États-Unis « seraient impliqués » dans la sécurité future de l'Ukraine, promettant une « très bonne protection ».
Rencontre Poutine-Zelensky
Donald Trump doit commencer les préparatifs d'une rencontre entre MM. Zelensky et Poutine.
Le président russe a finalement accepté le principe de cette rencontre, qui devrait se tenir dans les deux semaines, lors d'un entretien téléphonique lundi avec son homologue américain. M. Zelensky a confirmé y être prêt lui aussi.
Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine pour mettre fin au conflit sont « une question que nous laisserons entre moi et Poutine », a-t-il ajouté.
PHOTO KEVIN LAMARQUE, ARCHIVES REUTERS
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le président américain, Donald Trump
Donald Trump a précisé sur son réseau Truth Social que celle-ci serait suivie d'une réunion tripartite avec lui-même.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a néanmoins affirmé mardi qu'une telle réunion devrait être préparée « très minutieusement ».
M. Macron a lui estimé qu'elle devrait avoir lieu en Europe, par exemple en Suisse.
Dans un autre entretien à la chaîne américaine NBC News, M. Macron n'a pas caché qu'il ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump sur la possibilité d'arriver à un accord de paix en Ukraine et a mis en garde contre toute « naïveté ».
Vladimir Poutine est « un prédateur, un ogre à nos portes » qui « a besoin de continuer de manger [pour] sa propre survie », a-t-il dit, « c'est une menace pour les Européens ».
Concessions territoriales
Dans l'est de l'Ukraine, qui concentre le pire des combats, les habitants avouaient avoir eux aussi peu d'espoir.
Vladimir Poutine « a violé tous les accords qu'il a signés, donc on ne peut pas lui faire confiance », a déclaré à l'AFP le soldat Vitaly, 45 ans.
Et si l'Ukraine cède des territoires pour avoir la paix, la Russie attaquera de nouveau « dans six mois ou un an », a-t-il ajouté.
À Moscou, le ton était plus enthousiaste.
« Je suis certaine que le conflit se terminera », a assuré Roman, musicien de 39 ans.
Une autre habitante, Ksenia, qui n'a pas voulu donner son nom de famille, a elle affirmé que la Russie devait conserver les terres conquises en Ukraine.
« Des gens ont versé leur sang pour cette terre, donc elle est à nous », a-t-elle dit.
Moscou exige que l'Ukraine cède des parties de son territoire et refuse toute garantie de sécurité passant par l'OTAN et son mécanisme de défense collective, l'article 5.
Le chancelier allemand, Friedrich Merz, également présent lundi à la Maison-Blanche, a de son côté estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix.
Pékin a dit mardi « soutenir tous les efforts » vers la paix, prônant « le dialogue et la négociation », comme « seule voie viable pour résoudre la crise ukrainienne ».
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