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44 migrants et 3 passeurs interceptés dans un camion cube

44 migrants et 3 passeurs interceptés dans un camion cube

La Presse04-08-2025
Un agent des services frontaliers canadiens, au poste frontalier de l'Agence des services frontaliers du Canada avec les États-Unis à Stanstead.
Trois présumés passeurs et 44 migrants ont été interceptés dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'ils tentaient d'entrer de façon irrégulière au Canada, près de Stanstead, en Estrie. « En 25 ans de carrière, c'est la première fois qu'on a une entrée massive de cet ordre-là », affirme Miguel Bégin, directeur du district frontière Est de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
Les migrants, parmi lesquels se trouvaient des hommes, des femmes et des enfants, étaient entassés dans un camion cube sans ventilation. « Heureusement, l'interception s'est effectuée à proximité de la frontière. On a évité qu'ils soient transportés sur une longue distance », souligne M. Bégin.
C'est la Gendarmerie royale du Canada (GRC), responsable de la surveillance entre les points d'entrée, qui a procédé à l'arrestation. La Sûreté du Québec a également participé au transport des personnes interceptées vers le poste frontalier de Stanstead.
« L'Agence des services frontaliers du Canada a le mandat d'effectuer les contrôles au point d'entrée uniquement. Tout ce qui concerne la surveillance de la frontière à l'extérieur des postes frontaliers est de la responsabilité de la GRC », précise M. Bégin.
Une fois amenés à Stanstead, les migrants ont été pris en charge par l'ASFC pour le traitement de leurs demandes d'asile. En parallèle, une enquête a été ouverte visant les trois présumés passeurs.
Les trois individus ont été arrêtés par l'ASFC et accusés d'avoir incité, aidé ou encouragé, ou tenté d'inciter, d'aider ou d'encourager des personnes à commettre une infraction, en vertu de l'article 131 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR).
Ils font également face à un chef d'accusation en vertu de l'article 11 de la Loi sur les douanes pour avoir aidé des personnes à entrer au Canada ailleurs qu'à un bureau de douanes désigné. Le juge a maintenu leur détention jusqu'au 6 août, date de la prochaine étape de la procédure.
L'ASFC précise que l'enquête se poursuit et que des accusations additionnelles pourraient être déposées.
En raison de la capacité limitée des installations de Stanstead, la majorité des demandeurs ont été transportés vers le centre de traitement régional de Saint-Bernard-de-Lacolle. « La capacité de traitement du poste frontalier de Stanstead est somme toute limitée. Donc la majorité des demandeurs ont été transportés vers le centre de traitement régional de Saint-Bernard-de-Lacolle et chacun des dossiers va être évalué individuellement », explique le directeur.
Parmi les personnes interceptées, environ un tiers, soit une dizaine, n'ont pas satisfait aux critères d'exception à l'Entente sur les tiers pays sûrs et ont été renvoyés aux États-Unis dans les heures qui ont suivi. Les autres dossiers sont toujours en traitement.
Pour le district Est de l'ASFC, cette interception est sans précédent.
« L'arrivée de cette fin de semaine équivaut à peu près à six mois de demandes d'asile reçues à Stanstead. On parle d'environ 120 demandeurs par année, bon an mal an, pour tout l'est du Québec », rappelle M. Bégin, qui est responsable de 17 postes frontaliers, « à partir de la ville de Sutton, qui est en lien avec le poste frontalier d'Abercorn, jusqu'au Nouveau-Brunswick ».
Cette opération s'est déroulée au moment où l'ASFC faisait face à l'un de ses week-ends les plus achalandés de l'année. « Hier, on était le dernier dimanche des vacances de la construction. Nos agents ont traité, à Stanstead seulement, 1300 véhicules dans la journée sans qu'il y ait un seul temps d'attente », indique M. Bégin.
Il attribue la rapidité d'intervention à la préparation des équipes : « Depuis plusieurs mois déjà, on élabore des plans de contingence. C'est justement la qualité de notre préparation qui nous a permis de réagir aussi rapidement et de façon aussi efficace hier. »
À l'échelle nationale, l'ASFC observe une baisse marquée des demandes d'asile par rapport à l'an dernier.
Au 27 juillet 2025, l'Agence avait traité 22 237 demandes à travers le Canada, comparativement à 41 187 à la même date en 2024, soit une diminution de 46 %. La tendance est similaire au Québec, où le nombre de demandes est passé de 22 337 à 14 874.
« Ceux qui facilitent l'entrée illégale de personnes au Canada s'exposent à des accusations criminelles, à des amendes, à des peines d'emprisonnement et à un casier judiciaire », rappelle l'ASFC.
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