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À Neuchâtel, on compte sur les stocks aux USA pour affronter la crise

À Neuchâtel, on compte sur les stocks aux USA pour affronter la crise

24 Heures2 days ago
Felco et Swatch Group ont anticipé l'arrivée de la surtaxe en exportant plus. Neuchâtel est le deuxième canton exportateur vers les États-Unis. Publié aujourd'hui à 06h29
Felco, fabricant de sécateurs haut de gamme, a renforcé son stock aux États-Unis en prévision d'une hausse des taxes américaines.
FELCO SA
En bref:
Au petit jeu de Donald Trump sur les droits de douane, les Neuchâtelois sont les Romands qui ont plus à perdre. Le 1er août, jour même de l'annonce de l'instauration d'une surtaxe de 39% sur les produits suisses, le Conseil d'État neuchâtelois se fendait d' un communiqué exprimant «sa consternation», qualifiant la décision américaine de «très mauvaise nouvelle pour l'économie».
Et de rappeler, chiffres à l'appui, la très forte dépendance envers le marché étasunien, son premier partenaire commercial: Neuchâtel est le deuxième canton suisse qui exporte le plus aux États-Unis – après Bâle-Ville et sa pharma – pour un montant atteignant 5,4 milliards de francs en 2024. «Les exportations neuchâteloises vers les États-Unis représentent 37% des exportations totales du canton», soulignent les autorités, espérant «vivement» qu'une meilleure issue puisse être négociée par le Conseil fédéral. Chez Felco, on garde la tête froide
Les États-Unis représentent le premier marché du fabricant de sécateurs haut de gamme Felco, qui y exporte un quart de sa production. «Si on décidait de répercuter la surtaxe douanière de 39% sur le prix de vente final aux USA, cela représenterait une augmentation de 20 à 25%. Ça ne passe pas! expose Nabil Francis, le directeur, tout juste rentré d'un voyage d'affaires chez l'Oncle Sam. Si ce scénario Armageddon se confirme, on peut s'attendre à d'énormes pertes de part de marché. Du pain bénit pour nos concurrents européens, moins taxés…»
L'entrepreneur se veut cependant rassurant à court terme pour l'emploi de ses 150 à 200 salariés, en fonction de la saison de taille. «On garde la tête froide. On a des carnets de commandes, des conteneurs sur l'eau qui ne seront pas taxés et plusieurs mois de stock sur place. De plus, notre succursale Felco US crée de la valeur ajoutée commerciale et de distribution», avise Nabil Francis.
S'il dit faire confiance au Conseil fédéral pour trouver un accord plus favorable, une pointe d'inquiétude reste de mise: «J'espère que les PME suisses, qui font rayonner notre pays dans le monde, ne seront pas les sacrifiées sur l'autel de la négociation face à la pharma.»
D'autant que les secteurs suisses des machines et de l'outillage sont à la peine ces dernières années en raison de la cherté du franc et de la main-d'œuvre helvétique. «La dépréciation du dollar est énorme. Cela représente déjà un renchérissement de 12% du prix de départ usine et de 20% sur le prix de vente final», illustre le patron de Felco.
L'entreprise Felco, aux Geneveys-sur-Coffrane (NE), emploie entre 150 et 200 personnes.
FELCO SA «Une crise de plus» pour l'économie du canton de Neuchâtel
«C'est une crise de plus pour l'économie de l'arc jurassien et celle de Neuchâtel en particulier, confirme Matthieu Aubert, le chef du Service de l'économie du Canton. Le marché américain est depuis deux ans le moteur de croissance le plus porteur dans de nombreux domaines, alors que les ventes de l'horlogerie ralentissent en Chine. C'est ce qui rend la situation très délicate. À Neuchâtel, le taux de chômage a déjà beaucoup augmenté (ndlr: 4,3% en juin contre 3,3% un an plus tôt) et les demandes de RHT (ndlr: réduction de l'horaire de travail) sont importantes.»
Un risque sérieux pèse sur les entreprises helvétiques: se faire doubler par d'autres nations. «Cette décision renchérit les produits suisses aux USA, et fait perdre de la compétitivité à notre pays par rapport aux pays avec des droits de douane américains plus bas (par exemple, Europe: 15%, Royaume-Uni: 10%)», s'inquiète la Chambre neuchâteloise de commerce et d'industrie.
Dans le canton de Neuchâtel, les produits pharmaceutiques sont en première ligne des barrières tarifaires, suivis par ceux des secteurs de l'horlogerie, de la machine-outil et des instruments de précision. De quoi faire planer la menace sur les 32'000 emplois du secteur secondaire, estime la ministre neuchâteloise de l'Économie, Florence Nater, interviewée par «Watson». Stocks aux États-Unis au plus haut pour Swatch Group
Premier employeur privé du canton, le géant biennois Swatch Group – il compterait plus de 4000 salariés à Neuchâtel (montres Tissot, mouvements ETA, etc.) sur ses 16'000 employés en Suisse – a vu les ventes de ses différentes marques fortement progresser aux USA récemment. Mais l'impact d'une hausse des taxes ne devrait pas se faire ressentir dans l'immédiat.
«Je suis très heureux que nous ayons déjà transféré beaucoup de stocks au cours des six premiers mois de cette année, lorsque l'histoire des tarifs douaniers a commencé», a déclaré son CEO, Nick Hayek, à l'agence Reuters. Ces réserves devraient permettre de maintenir les prix entre trois et six mois. Pour la suite, l'héritier au cigare estime que les Américains «continuent d'acheter, même quand vous devez augmenter les prix». Mais pas avec 39% supplémentaires.
La marque neuchâteloise Tissot, basée au Locle, fait partie de Swatch Group.
Keystone Metalor entre les gouttes de la surtaxe
Une autre entreprise neuchâteloise exportatrice, et non des moindres, devrait passer entre les gouttes: le groupe Metalor, qui emploie environ 300 personnes à Marin-Épagnier. «L'or bancaire n'est tout simplement pas soumis à cette taxe aux États-Unis. Il s'agit d'une matière stratégique. Metalor ne subira donc pas les conséquences d'une envolée des tarifs douaniers américains», certifie son directeur général, Nicolas Carrera, sans pour autant mentionner l'0r à usage industriel ou d'investissement.
L'or raffiné en Suisse est un élément grandissant de la controverse sur la façon dont Washington calcule sa balance commerciale avec la Confédération. En raison de l'incertitude géopolitique actuelle, la demande américaine en métal précieux transformé chez nous s'était envolée entre décembre et mars derniers. Les 39 milliards de francs exportés au premier semestre pèsent ainsi très lourd, faisant doubler l'excédent commercial suisse vis-à-vis des USA.
Pour le moment, il n'y a pas de mouvement de panique au sein du tissu économique neuchâtelois. Aucune nouvelle entreprise n'a ouvert de dossier de chômage partiel – ce que le Canton conseille – auprès du Service de l'emploi depuis le choc du 1er août. Signe qu'elles sont soit dans l'expectative du 7 août, date de l'entrée en vigueur des nouvelles taxes, soit tout simplement encore en vacances horlogères.
La guerre commerciale des États-Unis Newsletter
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Autres newsletters Fabien Lapierre est journaliste à 24 heures depuis 2022. Basé à Yverdon-les Bains, il couvre principalement l'actualité du Nord vaudois, ainsi que de Neuchâtel. Diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille en 2010, il a travaillé pour la télévision, derrière et devant la caméra, notamment à Canal Alpha. Plus d'infos @fabienlapierre
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Ce projet de texte «juridiquement contraignant» est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l'environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu'aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d'ici 2060. Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l'échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud. 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Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l'origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l'aval lorsqu'il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout «le cycle de vie» du plastique. Si le texte ne doit être qu'une aide aux pays en développement pour qu'ils gèrent mieux leurs déchets, «on n'a pas besoin d'un traité international pour le faire», juge la source diplomatique selon laquelle «on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu'il n'y ait pas de traité» du tout. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé «inacceptable» que «les industries qui profitent de la pollution plastique» soient «au premier rang des négociations lorsqu'il s'agit d'essayer de trouver des solutions». Aucun consensus non plus n'émerge sur un autre point dur, l'article 3 du futur traité: l'établissement d'une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits «éternels» (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition. La pollution plastique, un risque pour la santé «Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international», relève la même source. Jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. «La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants» pour la santé humaine, a déclaré le patron de l'organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse. «Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d'extraction ou de gestion des déchets», a-t-il dit. «Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux», a ajouté Rudiger Krech, chargé de l'environnement à l'OMS. «On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies». Le traité sur le plastique à Genève Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. 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10h18 Nouveau coup dur pour la Suisse: les États-Unis imposent désormais des droits de douane sur les lingots d'or d'un kilo, selon le Financial Times. Les raffineries suisses prévoyaient pourtant des exemptions pour les grandes barres d'or. IMAGO/Alexander Limbach Dans une lettre datée du 31 juillet, les autorités douanières américaines ont informé les raffineries suisses que les lingots d'or de 1 kilo et de 100 onces devaient être classés et soumis à un droit de douane de 39%, écrit le quotidien américain. L'industrie suisse avait jusqu'alors supposé que ces lingots seraient exemptés de droits de douane. Selon l'article, le lingot de 1 kilo est l'unité d'or la plus fréquemment négociée sur le New York Commodities Exchange (Comex), la plus grande bourse de métaux précieux dans le monde. Ce lingot représente également la majorité des exportations d'or suisses vers les Etats-Unis. «Cette décision tarifaire porte un nouveau coup dur au commerce de l'or entre la Suisse et les États-Unis», a déclaré au Financial Times Christoph Wild, président de l'Association suisse des fabricants et commerçants de métaux précieux (ASFCMP). M. Wild a ajouté que les droits de douane sur l'or rendraient difficile la satisfaction de la demande en métal jaune. Plus de 60 milliards La Suisse a exporté 61,5 milliards de dollars d'or vers les États-Unis entre juin 2024 et juin 2025. Ce même volume serait désormais soumis à des droits de douane supplémentaires de 24 milliards de dollars, en vertu du taux de 39% appliqué pour la Suisse, entré en vigueur jeudi. «L'opinion dominante était que les métaux précieux refondus par les raffineries suisses et exportés vers les Etats-Unis pourraient être expédiés libres de droits de douane», a regretté le président de l'ASFCMP. Selon lui, cependant, la classification douanière des différents produits aurifères n'est pas toujours précise. Plusieurs raffineries d'or suisses ont déclaré avoir passé des mois avec des avocats pour déterminer quels types de produits aurifères pourraient être exonérés ou non. Deux raffineries ont indiqué au Financial Times avoir temporairement réduit ou interrompu leurs expéditions vers les États-Unis en raison de cette incertitude.

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