
Avoir un animal de compagnie rendrait aussi heureux qu'un gros salaire
Chiens et chats contribuent au bonheur de leurs propriétaires, selon une étude britannique.
KEYSTONE
Beaucoup de propriétaires d'animaux se posent cette question, parfois avec une pointe de culpabilité: mon chat ou mon chien me rend-il vraiment plus heureux? Des chercheurs britanniques apportent une réponse concrète et plutôt surprenante: adopter un animal aurait le même effet sur le moral qu'un revenu supplémentaire de 70 000 livres sterling par an, soit environ 80 000 francs.
L'étude – repérée par le «Courrier international» et la «Süddeutsche Zeitung » – est parue dans la revue «Social Indicators Research» en mars dernier. Elle repose sur l'analyse des données de 2500 foyers britanniques suivis pendant plusieurs années. La question à laquelle ont voulu répondre les scientifiques: les animaux rendent-ils plus heureux ou est-ce que ce sont les gens heureux qui adoptent des animaux? Un intérêt pour les chats ou les chiens
Pour y voir clair, les chercheurs ont misé sur une idée futée, celle d'observer les personnes qui gardent les animaux de leurs voisins pendant les vacances. Ces personnes n'ont pas franchi le pas de l'adoption, mais montrent déjà un intérêt pour ces compagnons poilus. En comparant leur évolution à celle de leurs propriétaires, les scientifiques ont pu isoler l'effet de l'animal lui-même. Résultat: posséder un chien ou un chat augmente le niveau de bonheur de 3 à 4 points sur une échelle de 1 à 7.
«En termes de bien-être, cet effet est comparable à celui de voir régulièrement ses proches, ou de percevoir 70 000 livres de revenu supplémentaires», précisent les chercheurs. Les animaux, garants d'une présence rassurante
D'autres études avaient déjà suggéré que les animaux réduisent le stress, mais c'est la première fois que leur impact est converti en équivalent monétaire grâce à une méthode statistique rigoureuse.
Attention toutefois: ces 80 000 francs de «bonheur» concernent surtout ceux qui n'envisageaient pas d'adopter un animal, mais qui ont franchi le pas. Il reste prématuré de garantir que chaque nouveau propriétaire de boules de poils connaîtra le même bonheur, souligne les chercheurs.
Dans un monde qui change, les animaux prennent une place affective de plus en plus centrale, rappellent les auteurs. Ils offrent une présence stable, rassurante et sans jugements, ce qui en fait, pour beaucoup, de véritables membres de la famille.
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Comment la radiothérapie du futur épargnera les cellules saines
Un laboratoire dédié à cette technique a été inauguré à Genève. Le procédé consiste à bombarder une tumeur à une dose élevée et un débit ultrarapide. Publié aujourd'hui à 17h06 Marie-Catherine Vozenin (à g.) et Pelagia Tsoutsou codirigent un laboratoire consacré aux travaux sur la radiothérapie FLASH. LAURENT GUIRAUD En bref: Chaque année, en Suisse, on enregistre près de 46'000 nouveaux cas de cancer. La moitié d'entre eux seront traités avec de la radiothérapie. Malgré des évolutions majeures, celle-ci entraîne des effets secondaires importants, et environ un tiers des tumeurs lui résistent encore. Pour améliorer la qualité de traitement et de vie des patients, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l'Université de Genève viennent d'inaugurer un laboratoire, le LiRR , consacré au développement d'une application de la radiothérapie, la technologie FLASH. Il s'agit d'une nouvelle manière d'administrer les rayonnements, en bombardant la tumeur à une dose plus élevée et de manière extrêmement brève, de l'ordre d'un millième de seconde, pour la tuer tout en épargnant les tissus sains. Technique ancienne de radiothérapie à optimiser La radiothérapie est utilisée depuis le début du XXe siècle contre les cancers. Les cellules bombardées de rayons absorbent l'irradiation – faisceaux de protons, d'électrons, voire rayons X –, ce qui les endommage au point qu'elles meurent ou ne parviennent plus à se reproduire. Aujourd'hui, cette technique est utilisée dans le traitement d'un cancer sur deux, souvent en complément de la chirurgie. 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3 hours ago
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EPFL: une app pour détecter stress, anxiété et burn-out
Intelligence artificielle – Cette app analyse votre voix pour détecter stress, anxiété et burn-out Cette application, imaginée à l'EPFL, pourrait bientôt détecter les signes avant-coureurs de plusieurs maladies dont celle de Parkinson. Romaric Haddou Les deux fondateurs de Virtuosis, Edoardo Giudice et Lara Gervaise, avec l'interface de l'application qui évalue le niveau de stress, d'anxiété et de bonheur. Florian Cella / Tamedia Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : L'application Virtuosis analyse la voix de ses utilisateurs pour estimer leur niveau de bien-être. Elle pourrait aussi servir d'outil de dépistage pour certaines maladies neurologiques, cardiométaboliques et respiratoires. Les fondateurs expliquent que l'outil est pensé pour accompagner les médecins, pas pour les remplacer. Comme tous les projets qui combinent intelligence artificielle et données médicales, Virtuosis pose des questions éthiques. Le principe de Virtuosis est simple: vous parlez pendant une trentaine de secondes face à votre téléphone et l'application vous indique votre niveau de stress, d'anxiété et de bonheur. C'est la promesse de cette start-up de l'EPFL, désormais basée au Biopôle d'Épalinges, qui mise sur l'analyse de la voix par l'intelligence artificielle pour faire de la prévention en santé mentale. Lancée il y a deux ans, la technologie a séduit plusieurs entreprises qui se soucient du bien-être de leurs employés. Pour elles, l'utilisation est simple puisqu'elle a été intégrée à Teams, le service de visioconférence de Microsoft. Elle est aussi à disposition du grand public ( avec une interface qui propose un check-up régulier. Enfin, des sportifs de haut niveau commencent aussi à s'y intéresser. Les fondateurs de Virtuosis, Lara Gervaise et Edoardo Giudice, voient plus loin: «Jusqu'ici, nous nous sommes concentrés sur des aspects non médicaux. Virtuosis permet d'évaluer le bien-être, de prévenir certaines difficultés psychiques et de travailler sa communication. Désormais, nous en faisons aussi un outil de dépistage et de support au diagnostic pour certaines pathologies, en particulier les maladies neurologiques, cardiométaboliques et respiratoires». Comment ça marche? Quand il décrypte le spectre de la voix, le système passe en revue plusieurs dizaines d'indicateurs, des «biomarqueurs vocaux» tels que la tonalité, le rythme ou la monotonie. «La combinaison de ces paramètres renseigne sur l'état psychique de l'utilisateur ou suggère certaines pathologies, explique Lara Gervaise. Nous savons par exemple que le diabète peut impacter le système nerveux au niveau de la mâchoire et favoriser un reflux acide qui peut abîmer les cordes vocales. Cela induit des changements dans la voix et ils sont détectables.» D'après les fondateurs, le champ d'application est vaste puisque Virtuosis pourrait repérer les signes avant-coureurs d'une trentaine de maladies psychiques ou somatiques. «Nous obtenons de très bons résultats pour la détection de la maladie de Parkinson. Il est possible de repérer les tremblements dans la voix même lorsqu'ils sont infimes et non perceptibles à l'oreille humaine.» «Dans le cas de certaines maladies neurologiques, il peut être assez facile de détecter un problème mécanique qui se traduit dans la voix, confirme le professeur Idris Guessous, responsable du Centre de l'innovation des HUG. Pour les troubles psychiques, c'est plus compliqué, il faut analyser la manière dont la personne s'engage dans la discussion. En cas de dépression, la voix sera généralement plus plate, monotone.» Autre exemple d'utilisation: la détection de la ménopause. «Les changements hormonaux induisent des modifications au niveau du larynx. Ça fait longtemps que la science l'a identifié. Ce qui change avec Virtuosis, c'est que le deep learning (ndlr: procédé qui permet à la machine d'apprendre à partir de grandes quantités de données afin de résoudre des problèmes complexes) permet d'améliorer la fiabilité de la détection», rapporte Lara Gervaise. Encore limitée à la santé mentale Si l'outil est fiable pour de nombreuses pathologies, pourquoi s'en tenir à la santé mentale et au bien-être dans la version grand public? «D'une part, nous continuons à récolter des données cliniques afin de consolider le système. D'autre part, en termes de santé publique, il faut se demander si c'est pertinent de mettre un tel outil dans les mains de tout le monde», répond Edoardo Giudice. «Le but n'est pas de court-circuiter le système médical, mais de s'y intégrer. Recevoir un diagnostic sur son écran, sans être accompagné et sans connaître les possibilités de prise en charge, ce n'est pas souhaitable», complète son associée. Le professeur Idris Guessous est responsable du Centre de l'innovation des HUG. «Si la machine devient capable de reconnaître des émotions en analysant une voix, c'est une très grande avancée», dit-il. DR «L'arrivée de l'IA dans le monde médical est une bonne chose, à condition qu'elle ne soit pas là pour remplacer le médecin, mais pour l'accompagner, estime le Pr Idris Guessous. Avec ce logiciel, on constate que la technologie peut investir des domaines que nous pensions réservés à l'humain. Jusqu'ici, l'ordinateur était très fort pour faire des choses qui sont compliquées pour nous, par exemple, résumer rapidement un rapport scientifique de 100 pages. Par contre, il peinait avec des choses qui nous paraissent simples comme détecter des émotions, ce qu'un enfant peut déjà faire. Si la machine devient capable de reconnaître des émotions en analysant une voix, c'est une très grande avancée.» Questions éthiques ouvertes Comme tous les projets qui combinent intelligence artificielle et données médicales, Virtuosis pose des questions éthiques. Les responsables affirment qu'ils veulent aussi se démarquer sur ce plan-là. Lors d'une visioconférence, par exemple, ils soulignent que le système analyse seulement la voix de celui qui l'active, sans s'attarder sur ce qui est dit et sans se préoccuper de l'image. Ce qui n'empêche pas forcément les usages malveillants. 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