
Face aux perquisitions, le RN réduit à verser dans la rhétorique complotiste
« Cette opération, spectaculaire et inédite, s'inscrit clairement dans une nouvelle opération de harcèlement. C'est une atteinte grave au pluralisme et à l'alternance démocratique. Jamais un parti d'opposition n'a subi un tel acharnement sous la Ve République », s'est enflammé sur le réseau social X le président du parti lepéniste. Ce champ lexical, que Marine Le Pen avait déjà martelé après sa condamnation pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants fictifs, est pourtant loin de convaincre les Français.
Malgré tout, rebelote ce mardi. « Un an après avoir volé les élections par ses magouilles et ses mensonges, le Système sombre dans les basses œuvres », a renchéri sur X le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy, établissant un parallèle entre le front républicain, issu d'accords électoraux au cas par cas visant à faire barrage au RN lors des dernières législatives, et une décision judiciaire. « Les institutions sont dévoyées par des bandes qui veulent garder le pouvoir à tout prix ! », a-t-il poursuivi, sans préciser qui sont les personnes visées par son accusation.
Le « système » dans le viseur
Ce discours vilipendant une organisation obscure et 100 % tournée vers les entraves au RN n'est pas marginal au sein du parti lepéniste. « Le système à bout de souffle, tire ses dernières cartouches contre le premier parti de France, la démocratie vacille mais les Français ne sont pas dupe s », a réagi l'eurodéputée RN Mélanie Disdier. « Incapable désormais de nous empêcher d'arriver au pouvoir, le système sombre dans les manœuvres sordides de harcèlement judiciaire spectacle », dénonce pour sa part Sébastien Chenu.
Détail intéressant, tous ces messages dessinant un vaste complot judiciaro-politique fomenté contre le peuple (qui serait uniquement représenté par le RN) sont repostés par le compte officiel du Rassemblement national. Preuve s'il en est que cette défense un brin paranoïaque qui a l'avantage d'esquiver le fond du dossier est destinée à être répliquée à échelle industrielle.
À noter que ce n'est pas la première fois que des perquisitions menées dans le cadre d'une enquête judiciaire s'invitent dans le monde politique. Celles-ci peuvent viser des personnes en particulier (comme Rachida Dati ou Sébastien Delogu par exemple) ou des partis, à l'image de la France insoumise en 2018, dont l'affaire a par la suite était classée. En 2014, c'est le siège de l'UMP qui avait été perquisitionné dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Concernant le RN, la perquisition fait suite à l'ouverture d'une information judiciaire en juillet 2024 pour des soupçons de financement illicite des campagnes du RN aux élections présidentielle de 2022 et européennes de 2024. Et ce, sur la base de signalements effectués par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
En parallèle, le RN fait également l'objet d'une enquête du parquet européen. Cette fois, le parti d'extrême droite est soupçonné, avec ses alliés européens, d'avoir « indûment dépensé » plus de 4,3 millions d'euros entre 2019 et 2024. Une affaire qui s'ajoute à celle des attachés parlementaires fictifs, pour laquelle Marine Le Pen a déjà été condamnée pour « détournement de fonds publics », écopant d'une peine d'inéligibilité avec exécution immédiate. À l'inverse de la moitié des condamnés dans ce dossier, la cheffe du RN a fait appel de cette décision.
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