
DIRECT – Ukraine: Macron évoque Genève pour la rencontre Zelensky-Poutine
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08h59
La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron. Il plaide pour qu'elle se tienne à Genève.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime après une vidéoconférence sur l'Ukraine depuis le Fort de Brégançon, le 13 août 2025.
AFP
«Plus qu'une hypothèse, c'est même la volonté collective», a déclaré Macron dans un entretien diffusé mardi sur LCI, interrogé sur la tenue en Europe de cette rencontre annoncée à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens.
«Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul», a-t-il rappelé.
Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la «coalition des volontaires», «les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité pour les tenir au courant de ce qui a été décidé».
02h33
Le président finlandais Alexander Stubb a estimé lundi à Washington que son homologue russe n'était «pas digne de confiance», à l'issue d'une réunion à la Maison Blanche avec le président américain, le chef de l'Etat ukrainien et d'autres dirigeants européens.
«Poutine est rarement digne de confiance. Il reste donc à voir s'il a le courage de venir à ce type de réunion. A-t-il le courage de venir à une réunion trilatérale, ou essaie-t-il encore une fois de gagner du temps ?», a dit Alexander Stubb devant la presse finlandaise.
02h27
Les alliés occidentaux de Kiev vont formaliser «d'ici dix jours» les garanties de sécurité pour l'Ukraine afin de prévenir toute nouvelle attaque russe sur ce pays en cas d'accord de paix avec Moscou, a déclaré lundi à Washington le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«Les garanties de sécurité seront probablement décidées par nos partenaires et il y aura de plus en plus de détails, car tout sera couché sur papier et officialisé (…) d'ici une semaine à dix jours», a-t-il indiqué à l'issue de négociations à la Maison Blanche avec Donald Trump et des dirigeants européens.
01h56
Emmanuel Macron a affirmé lundi que la question des concessions territoriales éventuelles de l'Ukraine n'avait pas été abordée lors des discussions à la Maison Blanche avec les présidents américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que d'autres responsables européens.
«Nous n'avons pas parlé de ce sujet du tout aujourd'hui», a déclaré le président français à des journalistes. «Et pour deux raisons. D'abord, la priorité c'est les garanties de sécurité et, ensuite, on a dit +c'est ce qui doit être discuté en bilatéral et en trilatéral+».
Le président français a ajouté que l'une des garanties de sécurité qui devra accompagner tout accord de paix avec la Russie sera une armée ukrainienne «robuste» capable de dissuader toute nouvelle attaque.
«J'ai pu revenir cet après-midi sur le contenu de ces garanties de sécurité qui sont une armée ukrainienne robuste, qui puisse résister à toute tentative d'attaque et qui la dissuade, et donc pas de limitations en nombre, en capacité, en armement», a-t-il déclaré.
01h56
Emmanuel Macron a appelé lundi à «augmenter les sanctions» contre la Russie si les négociations sur l'Ukraine venaient à échouer, à l'issue d'une réunion à la Maison Blanche avec le président américain Donald Trump, le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky et d'autres dirigeants européens.
«Si ce processus était refusé, nous sommes aussi tous d'accord pour dire qu'il faudra augmenter les sanctions et, en tout cas, avoir une posture qui mette plus de pression sur la partie russe», a affirmé le président français à la presse à Washington.
01h55
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé lundi qu'il était «prêt» à une rencontre bilatérale avec Vladimir Poutine pour mettre fin à l'invasion russe de son pays qui se poursuit depuis plus de trois ans.
«Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec Poutine et après cela nous nous attendons à une rencontre trilatérale» avec la participation de Donald Trump, a-t-il déclaré à la presse à la suite de ses discussions avec le président américain et des responsables européens à Washington. Le dossier d'éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine «est une question que nous laisserons entre moi et Poutine», a-t-il ajouté.
01h22
Le chancelier allemand Friedrich Merz a estimé lundi à Washington que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix avec la Russie.
«La demande russe visant à ce que Kiev renonce aux parties libres du Donbass correspond, pour parler franchement, à une proposition visant à ce que les Etats-Unis renoncent à la Floride», a déclaré Friedrich Merz.
01h21
Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré lundi à Washington que le président russe Vladimir Poutine avait convenu, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain Donald Trump, de rencontrer le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky dans les deux semaines à venir.
«Le président américain s'est entretenu avec le président russe et a convenu qu'une rencontre entre le président russe et le président ukrainien aurait lieu d'ici les deux prochaines semaines», a déclaré Friedrich Merz aux journalistes après les discussions à la Maison Blanche.
01h09
Vladimir Poutine et Donald Trump ont discuté par téléphone de «l'idée» de porter à un «plus haut niveau» les négociations directes entre la Russie et l'Ukraine, a indiqué le conseiller diplomatique du président russe Iouri Ouchakov, cité par l'agence Tass.
«Vladimir Poutine et Donald Trump ont exprimé leur soutien à la poursuite de négociations directes entre les délégations de Russie et d'Ukraine. A cet égard, en particulier, l'idée a été discutée qu'il serait nécessaire d'étudier la possibilité de porter à un plus haut niveau la représentation de l'Ukraine et de la Russie», a-t-il déclaré. De telles négociations, à un niveau subalterne, n'ont jusqu'à présent porté que sur des échanges de prisonniers.
01h02
Le président russe Vladimir Poutine a indiqué lundi à son homologue américain Donald Trump qu'il était disposé à rencontrer le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, selon une source proche des discussions.
Vladimir Poutine a fait part à Donald Trump, qu'il a rencontré vendredi en Alaska, de sa volonté de rencontrer Volodymyr Zelensky lors d'un appel téléphonique pendant une pause dans les discussions à Washington avec plusieurs dirigeants européens, a indiqué à des journalistes cette source sous couvert d'anonymat.
00h34
Donald Trump a évoqué lundi, au terme de réunions avec Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens à la Maison Blanche, des garanties de sécurité qui seraient fournies à l'Ukraine par des puissances du Vieux continent, en «coordination» avec les Etats-Unis.
«Nous avons parlé de garanties de sécurité pour l'Ukraine, qui seraient fournies par les divers pays européens, en coordination avec les Etats-Unis», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social après avoir reçu le président ukrainien et des dirigeants européens, comme le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron.
00h30
Donald Trump a affirmé lundi avoir «commencé les préparatifs» d'une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine, après s'être entretenu dans la journée avec les deux dirigeants.
«Une fois cette rencontre tenue, nous organiserons une (réunion) trilatérale, réunissant les deux présidents ainsi que moi-même», a ajouté sur sa plateforme Truth Social le président américain, précisant que le premier sommet entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine se déroulerait «dans un lieu à déterminer».
Hier, 23h28
Donald Trump a interrompu lundi sa réunion à la Maison-Blanche avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens pour s'entretenir au téléphone avec Vladimir Poutine, a signalé à l'AFP une source proche des discussions. Le président américain, qui estime pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine, avait indiqué auparavant qu'il discuterait rapidement avec son homologue russe.
Hier, 21h49
Le président français Emmanuel Macron a demandé lundi lors d'une réunion au sommet à la Maison Blanche que les Européens soient associés aux discussions entre les Etats-Unis, la Russie et l'Ukraine une fois que Donald Trump aura réussi à mettre autour d'une même table Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain Donald Trump et le président français Emmanuel Macron.
AFP
«L'idée d'une réunion trilatérale est très importante parce que c'est le seul moyen de régler (le problème, ndlr). Je pense que dans la foulée, nous aurons besoin d'une réunion quadrilatérale, parce que lorsqu'on parle de garanties de sécurité (pour l'Ukraine), nous parlons de la sécurité de tout le continent européen», a-t-il lancé devant Donald Trump, les principaux dirigeants européens et le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte.
Hier, 21h34
Le chancelier allemand Friedrich Merz a insisté lundi sur la nécessité d'un cessez-le-feu préalable aux négociations d'un accord de paix sur l'Ukraine, lors d'une rencontre à la Maison Blanche entre des dirigeants européens, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo avec les dirigeants européens à l'issue d'une réunion dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Getty Images via AFP
«Je ne peux pas imaginer que la prochaine réunion ait lieu sans un cessez-le-feu, travaillons en ce sens et essayons de mettre la pression sur la Russie», a dit M. Merz, peu après que le président américain a jugé qu'une telle mesure n'était pas nécessaire.
Hier, 21h24
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est réjoui lundi devant Donald Trump qui le recevait à la Maison Blanche d'avoir eu avec lui «la meilleure» de leurs discussions pour tenter de trouver une issue à la guerre dans son pays.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump participent à une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington.
AFP
«Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c'était vraiment la meilleure – enfin, pardon, peut-être que la meilleure aura lieu à l'avenir – mais c'était vraiment bien, et nous avons parlé de choses extrêmement sensibles», a déclaré M. Zelensky, assis autour d'une table où étaient également M. Trump et les dirigeants de puissances européennes.
Hier, 21h22
Donald Trump a reçu lundi les dirigeants européens et Volodymyr Zelensky pour une rencontre à la Maison Blanche au cours de laquelle il a déclaré que le président russe Vladimir Poutine était prêt accepter des garanties de sécurité pour l'Ukraine.
«Le président Poutine est d'accord pour que la Russie accepte des garanties de sécurité pour l'Ukraine et c'est l'un des points centraux que nous devons prendre en compte et nous allons le prendre en compte à cette table», a déclaré Donald Trump au début de la réunion.
Hier, 19h49
En concluant la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump devant les médias, le président américain a déclaré que son homologue russe, Vladimir Poutine, attend son appel pour organiser une réunion trilatérale. Cet appel aura lieu après sa réunion avec les dirigeants européens et Volodymyr Zelensky.
Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Getty Images via AFP
«Nous allons avoir une réunion. Je pense que si tout se passe bien aujourd'hui, nous aurons une réunion à trois et je pense qu'il y aura de bonnes chances de mettre fin à la guerre lorsque nous le ferons», a déclaré le président américain dans le Bureau ovale.
Hier, 19h45
Les Etats-Unis «seront impliqués» dans la sécurité future de l'Ukraine, a promis Donald Trump lors d'une rencontre lundi à la Maison Blanche avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.
Getty Images via AFP
«Ils sont la première ligne de défense parce qu'ils sont là-bas, que c'est l'Europe, mais nous allons aussi les aider. Nous serons impliqués», a déclaré devant la presse le président américain, en référence aux dirigeants européens qui accompagnent Volodymyr Zelensky à Washington.
Hier, 19h39
Interrogé sur la possibilité d'un accord de cessez-le-feu, Donald Trump affirme qu'il est aussi envisageable de «trouver un accord en cours de combats», rappelant qu'il a déjà réussi à mettre fin à «six guerres» sans cessez-le-feu.
Le président américain Donald Trump observe la scène lors d'une réunion avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington.
AFP
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Il laisse Poutine poursuivre ses bombardements jusqu'à la conclusion d'un accord qui satisfasse avant tout Moscou. Les Européens en auront besoin lorsqu'il s'agira de garantir la paix et de reconstruire l'Ukraine. Trump a-t-il encore un moyen de pression sur Poutine? Les livraisons d'armes américaines touchent à leur fin, tandis que les sanctions ont été allégées. Il lui arrive même de tenir Volodymyr Zelensky pour responsable de la guerre, et cela même avant la rencontre d'Anchorage. Je ne vois pas comment des pressions toujours plus fortes auraient pu dissuader Poutine de poursuivre ses attaques contre l'Ukraine au cours de ces trois dernières années et demie. La question est de savoir quels avantages Poutine verrait à cesser les combats ou à faire des concessions à l'Ukraine sur certaines questions. Par exemple concernant les futures garanties de sécurité. Sans la pression occidentale, Poutine serait déjà à Kiev. Tout à fait. L'entraide internationale a sauvé l'Ukraine, mais elle n'a pas suffi à empêcher Poutine de poursuivre ses attaques contre le pays. Il ne lâchera rien. L'Ukraine est devenue pour lui une question vitale. Trump ne fera donc pas pression sur Poutine? Trump est un homme d'affaires. C'est du donnant-donnant avec lui. Parmi les incitations envisageables figurent un assouplissement des sanctions ou la reconnaissance des territoires conquis par la Russie. Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump, a déclaré publiquement que les États-Unis seraient au maximum disposés à offrir à l'Ukraine une garantie de sécurité équivalente à l'article 5 du traité de l'OTAN. Si c'est le cas, Poutine serait-il prêt à l'accepter? Il faudra négocier à ce sujet. Poutine sait qu'il doit proposer quelque chose en échange à l'Ukraine. Dans le cas contraire, il est peu probable que Kiev soit prête à signer un accord de paix dans un avenir proche. Trump évoque régulièrement un supposé échange de territoires. Mais l'Ukraine n'a pas de terres russes à troquer. Il ne s'agit que de céder des territoires à Moscou. À quelles pertes territoriales Kiev doit-elle s'attendre? L'Ukraine devra coûte que coûte céder des territoires. Mais sur le plan de la politique intérieure, Volodymyr Zelensky pourrait se retrouver dans une position très délicate s'il fait des concessions trop importantes. Un retrait des troupes ukrainiennes du Donbass serait perçu par de nombreux Ukrainiens comme une «trahison». Le président ukrainien ne s'en remettrait guère politiquement sur le plan intérieur, et des troubles pourraient éclater en Ukraine. Un scénario qui ferait le jeu de la Russie. En février 2022, Poutine s'attendait à une victoire rapide en Ukraine. La guerre dure depuis trois ans et demi. Quelle est sa stratégie? A-t-il des objectifs minimaux ou cherche-t-il à aller jusqu'au bout? Poutine n'est pas connu pour être un aventurier. Il veut gagner la guerre, pas la perdre. Dans ce cas précis, il a mal calculé son coup et n'a pas atteint ses objectifs initiaux: renverser le gouvernement pro-occidental et contrôler la majeure partie de l'Ukraine. Il a donc dû adapter sa stratégie. S'il parvient à consolider tous les territoires déjà conquis et à s'emparer du reste du Donbass, il pourra présenter cela comme une victoire. Les forces russes progressent sur la plupart des fronts. Poutine joue-t-il la montre pour pouvoir un jour posséder entièrement l'Ukraine? Une conquête totale de l'Ukraine n'aboutira pas, et je pense qu'à Moscou, on le sait. Pour l'instant, Poutine cherche à mettre fin à cette guerre dans les conditions les plus avantageuses possibles. On a l'impression que Poutine peut mener cette guerre aussi longtemps qu'il le souhaite. Il produit de l'armement en masse sans se préoccuper de ses lourdes pertes. Est-ce vraiment le cas? La Russie a tout à fait les moyens de poursuivre la guerre, mais j'ai l'impression qu'elle souhaite éviter ce scénario. Les coûts sont énormes. Les moyens ne sont pas illimités. On mise sur la lassitude de l'adversaire et sur le fait que l'Ukraine finira par accepter les conditions de paix imposées par Moscou. L'Ukraine peut-elle encore survivre en tant qu'État? L'Ukraine en a les moyens. Elle va survivre en tant qu'État. J'espère seulement que les Ukrainiens préserveront l'unité nationale qu'ils ont forgée durant la guerre contre la Russie et qui leur a donné cette force. Le pire pour elle serait de retomber dans des guerres de tranchées politiques ou que les tensions sociales s'aggravent. C'est aussi pour cette raison que l'Europe doit soutenir l'Ukraine. Une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pourrait avoir lieu dans deux à trois semaines. Qu'en attendez-vous? Je doute que cela se fasse si rapidement. Même Trump ne peut pas l'imposer. Poutine ne rencontrera le président ukrainien que si ce dernier accepte en grande partie ses conditions. Par ailleurs, on sait que Vladimir Poutine ne considère pas le président ukrainien comme son égal, ce qui a jusqu'à présent exclu la possibilité d'échanges directs avec lui. Une fois la guerre terminée, l'Ukraine pourrait-elle s'orienter vers l'Ouest et adhérer à l'UE ? L'Ukraine doit avoir cette perspective à l'esprit. Sinon, elle aura fait tout cela pour rien: des concessions territoriales douloureuses à la Russie, et au final, aucune perspective européenne. Une vision de l'avenir qui déstabiliserait politiquement le pays à plus ou moins long terme. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan À propos de la guerre en Ukraine Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Christof Münger dirige la rubrique Monde. Ce docteur en histoire analyse et commente la politique américaine. Divers reportages l'ont conduit en Irak, à Haïti ou au Congo. Avec son équipe, il planifie et produit la partie du journal consacrée aux nouvelles internationales. Plus d'infos @ChristofMuenger Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Décryptage des enjeux avec Achim Wennmann, professeur à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) et titulaire de la chaire en médiation pour la paix. Pour ce chercheur, Genève a de gros atouts à faire valoir pour attirer le sommet de la paix. «Du point de vue opérationnel, le Canton et la Confédération possèdent un dispositif important. Des policiers spécialement formés sont disponibles, ainsi que des lieux pensés pour ce genre de rencontres», détaille-t-il. Genève, spécialiste de la négociation Et ce n'est pas tout: la Suisse dispose d'une grande expérience dans le domaine des négociations. «Il existe de nombreux spécialistes habitués à faire dialoguer des parties en conflit, c'est un peu une marque de fabrique. C'est pour cela qu'on a tendance à dire qu'on ressent l'influence de Genève lors de toutes négociations, peu importe où elles se déroulent.» D'un point de vue logistique, Genève est aussi intéressante. «La rénovation de l'aéroport a permis de créer des lieux de passages et de rencontre dans la zone. Cela permettrait d'organiser le sommet hors du centre-ville et du lac, qui ne seraient pas bloqués comme lors de la rencontre Biden-Poutine de 2021.» Cette dernière avait eu lieu au parc La Grange, fermant une bonne partie du quartier des Eaux-Vives et de la rade à la circulation. Immunité pour Poutine Achim Wennmann a aussi une remarque: «Pourquoi ne pas les faire se rencontrer au Palais des Nations? Après tout, les deux États en sont membres. Et ce serait une possibilité de donner un rôle aux Nations Unies dans ce conflit», sourit-il. Rappelons aussi que plusieurs rencontres entre les autorités russes et ukrainiennes ont déjà eu lieu en Suisse au Bürgenstock, preuve de l'attractivité du pays. Le Conseil fédéral semble bien déterminer à renouveler l'expérience. Ce mardi, Ignazio Cassis a assuré qu'en cas de sommet à Genève, la Suisse offrirait une immunité à Vladimir Poutine le temps de la rencontre. En effet, ce dernier est toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. La Russie pourrait refuser Mais gare à l'emballement. Même si Emmanuel Macron et les sept Sages verraient bien la Cité de Calvin comme lieu de négociations, il ne s'agit que d'une déclaration d'intention. Pour qu'un pays soit choisi pour jouer le rôle de médiateur, les deux parties au conflit doivent lui adresser une demande officielle. «Or, la Russie ne considère pas aujourd'hui la Suisse comme un pays vraiment neutre, en raison des sanctions que cette dernière lui a imposées. Cela pourrait être un vrai obstacle à l'organisation d'un sommet dans notre pays…» Achim Wennmann souligne toutefois que si la ville d'accueil a certes de l'importance pour les autorités organisatrices, elle n'influe que peu sur la teneur des négociations: «Les rencontres entre chefs d'État ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Il y a de nombreuses rencontres invisibles avant et après ces sommets.» Pour le professeur, ce qui compte, c'est d'arriver à des points d'accord. Il ne faut donc pas s'attendre à ce que la première rencontre entre les deux chefs d'État aboutisse à un cessez-le-feu. «Si une entrevue, qu'elle ait lieu à Genève ou ailleurs, amène à la création de groupes de travail russo-ukrainiens sur diverses questions, ce serait déjà une réussite», estime-t-il. Il poursuit: «Négocier, c'est comme prendre un train. On part d'une gare, on effectue plusieurs arrêts dans diverses villes, puis on arrive à destination. Même si Genève est choisie, ce ne sera pas le terminus. Il reste encore beaucoup de chemin avant la paix.» Lire aussi sur la guerre en Ukraine Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Emilien Ghidoni est journaliste à la Tribune de Genève depuis août 2022. Il couvre en particulier les questions de mobilité et la commune de Vernier. Il est titulaire d'un Master en journalisme à l'Académie du journalisme et des médias à l'Université de Neuchâtel et d'un Bachelor en relations internationales. Il a suivi une formation complémentaire sur les mouvements politiques radicaux. Plus d'infos @emilien_ghidoni Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Pourquoi l'Institution de maintien à domicile est visée par une plainte à Genève
Le syndicat SSP a récolté de nombreux témoignages de souffrance du personnel et a saisi l'inspection du travail. L'institution réfute et assure disposer d'un plan de protection de ses collaborateurs. Publié aujourd'hui à 19h20 Suisse, Genève, le 25 février 2023: personne âgée dans son environnement. ©Enrico Gastaldello En bref: Surcharge de travail, pauses raccourcies, kilomètres à vélo: la canicule a été dure à vivre pour certains employés de l' Institution de maintien à domicile (IMAD). Après avoir récolté nombre de témoignages, le Syndicat des services publics (SSP) a porté plainte auprès de l'Office cantonal de l'inspection des relations du travail (Ocirt). Le SSP reproche à l'institution de tarder à mettre en place un concept formel de Mesures de sécurité et de protection de la santé au travail (MSST). Il dit avoir prévenu la régie puis le Canton dès 2023. Or, les récentes canicules ont, selon le syndicat, montré les limites du système. Travail de prévention «Le plan canicule a demandé beaucoup de travail supplémentaire, raconte Léa*, aide à domicile. Il a fallu aller régulièrement chez les aînés pour remonter leurs stores, aérer, les encourager à boire. Or, tout ce travail n'est pas compté dans notre planning. Alors que les listes de personnes à contacter sont connues quatorze jours à l'avance.» On décrit ainsi des employés stressés, des temps de pauses grignotés, parfois des malaises. «On se retrouve à devoir faire des trajets à vélo, à grimper dans des immeubles sans ascenseur, sans qu'on nous accorde du temps de repos supplémentaire», regrette Léa. Des employés décrivent aussi certaines salles de pause étouffantes. «Dans certains bureaux aussi, la chaleur est intenable», précise une employée, indiquant que les températures sont parfois montées jusqu'à 34 degrés. Pas de récupération Secrétaire syndical au SSP, Quentin Stauffer indique qu'une plainte a été déposée auprès de l'Ocirt pour violation de la loi sur le travail. «Le personnel à temps partiel travaille sans relâche, sans bénéficier de semaines de récupération. Beaucoup sont épuisés par des horaires irréguliers, sans aménagement adapté.» Les aides à domicile ont eu fort à faire cet été, touché par deux vagues de chaleur. Plus de 14'000 appels préventifs, près de 200 visites supplémentaires à domicile et 5 hospitalisations ont été effectués, indiquait un récent communiqué. Contacté, l'IMAD réfute les accusations du SSP et assure disposer d'un concept MSST. L'institution précise qu'un dispositif canicule est dédié à ses employés. Les prestations non essentielles, comme le repassage, ont été par exemple suspendues durant les chaleurs d'août. «Les plannings sont ajustés aux besoins des patients pour garantir des conditions de travail adaptées et des temps de pause plus réguliers», assure l'IMAD. Qui a, dit-elle, aussi insisté sur la prévention à l'interne. Quid des locaux? Ceux très exposés à la chaleur ont pu bénéficier de climatiseurs. Une procédure de «gestion du confort thermique est en cours de finalisation», précise l'IMAD. Début 2025, l'élaboration d'un plan d'action «travail, soleil et chaleur» a été lancée, en conformité avec les recommandations du Secrétariat d'État à l'économie. Un premier bilan sera tiré cet automne pour l'étendre à toute l'institution. À lire sur la canicule Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Chloé Dethurens est journaliste au sein de la rubrique genevoise depuis 2019. Elle écrit pour la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.