
Nouveaux heurts entre manifestants antigouvernementaux et policiers
(Belgrade) Des milliers de manifestants antigouvernementaux ont de nouveau défilé en Serbie, lundi, poursuivis par la police antiémeute à coups de matraque dans le centre-ville de Belgrade. Le président populiste serbe, Aleksandar Vucic, a réitéré sa promesse de réprimer massivement les manifestants.
Associated Press
La manifestation dans la capitale s'est déroulée dans le calme jusqu'à ce qu'un groupe de jeunes, soupçonnés d'être des partisans de soccer chahuteurs, se sont séparés de la foule et ont lancé des pierres sur les bureaux du parti au pouvoir, au centre-ville, brisant les vitrines.
La police antiémeute est rapidement arrivée sur les lieux à bord de camions blindés, dispersant la foule et provoquant une fuite sous la panique.
En signe de défi, M. Vucic s'est présenté au bureau endommagé de son parti, qualifiant les manifestants de terroristes et affirmant que « bientôt, les citoyens seront libérés de cette terreur et de ce mal ».
PHOTO ANDREJ ISAKOVIC, AGENCE FRANCE-PRESSE
La police antiémeute se déploie pour tenter de disperser la foule.
Le président Vucic a annoncé dimanche des mesures sévères contre les manifestants antigouvernementaux, après plusieurs jours d'émeutes dans les rues de Serbie, qui ont remis en cause son régime de plus en plus autocratique dans ce pays des Balkans.
Lundi, il a réitéré ses affirmations selon lesquelles des manifestations persistantes contre son régime pendant des mois ont été orchestrées par l'Occident et visent à détruire la Serbie.
« Notre pays est en grave danger. Ils ont mis en péril toutes nos valeurs, notre vie normale, chaque individu », a déclaré M. Vucic.
PHOTO ZORANA JEVTIC, REUTERS
Le président Vucic a annoncé dimanche des mesures sévères contre les manifestants antigouvernementaux, après plusieurs jours d'émeutes dans les rues de Serbie.
Ces avertissements sévères interviennent après des jours d'affrontements entre les manifestants d'un côté et la police et les fidèles de Vucic de l'autre. Samedi soir, des manifestants en colère ont incendié les bureaux du Parti progressiste serbe, le parti au pouvoir du président, dans une ville de l'ouest de la Serbie.
Ce dernier n'a pas précisé quelle serait la réponse de l'État dans les prochains jours. Des dizaines de personnes ont déjà été arrêtées et blessées ces derniers jours, tandis que la police a été accusée d'usage excessif de la force et de détentions arbitraires de manifestants.
Les affrontements de la semaine dernière ont marqué une escalade majeure de la violence après plus de neuf mois de manifestations largement pacifiques, qui ont débuté après l'effondrement d'un auvent en béton dans une gare du nord de la Serbie, tuant 16 personnes.
De nombreux Serbes ont imputé la tragédie à une corruption généralisée présumée dans les projets d'infrastructures gérés par l'État. M. Vucic a été accusé d'étouffer les libertés démocratiques tout en laissant prospérer le crime organisé et la corruption, ce qu'il nie.
La Serbie souhaite officiellement adhérer à l'Union européenne, mais le président Vucic a maintenu des liens étroits avec la Russie et la Chine.
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