
Royaume-Uni : de nouveaux affrontements lors de manifestations anti-migrants
De nouveau, la population britannique s'affronte au sujet de ses immigrés. Lors d'une marche organisée par la formation d'ultra-droite «Britain First» (La Grande-Bretagne d'abord) samedi 2 août à Manchester, des heurts ont éclaté, poussant la police à procéder à des arrestations.
Alors que des manifestants s'étaient déplacés pour appeler à une «remigration » massive, deux semaines après qu'un demandeur d'asile éthiopien de 38 ans a été mis en examen, soupçonné d'avoir tenté d'embrasser une adolescente de 14 ans (ce qu'il nie), des groupes de militants antiracistes sont de leur côté venus dire leur opposition. Les deux groupes se sont affrontés brièvement au début de la manifestation avant que la police ne les sépare, selon un journaliste de l'AFP qui se trouvait sur les lieux.
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«C'est une marche pour la re-migration», a exposé Brendan O'Reilly, un manifestant de 66 ans. «Renvoyez-les d'où ils viennent, ne les laissez pas entrer - empêchez-les simplement d'arriver, nous avons des hôtels pleins de migrants et nous avons nos propres sans-abri qui sont dehors dans la rue, mendiant de la nourriture et sans hébergement», a-t-il ajouté. Judy, une contre-manifestante de 60 ans, infirmière à la retraite, a de son côté dit à l'AFP être là parce qu'elle «refuse de voir des gens pleins de haine dans les rues de Manchester». «Veulent-ils que tout le monde s'en aille ou est-ce seulement les gens de couleur? Je suspecte que ce sont juste les gens de couleurs qu'ils veulent voir re-migrer», a-t-elle ajouté.
Épouvantail de l'été 2024
À Londres, manifestants et contre-manifestants ont convergé vers un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile en centre-ville, comme lors de manifestations précédentes qui avaient parfois donné lieu à des violences. Là aussi, des heurts ont éclaté avant que la police n'intervienne. Dans un post publié sur le réseau social X (ex-Twitter), la police londonienne a écrit que ses agents avaient dégagé un carrefour où les contre-manifestants s'étaient groupés. «Il y a eu neuf interpellations pour l'instant, dont sept pour atteinte à l'ordre public», a-t-elle précisé.
Plusieurs incidents se sont produits ces dernières semaines dans le cadre de ces mobilisations, pour la plupart dans le quartier londonien d'Epping. Si elles sont pour le moment circonscrites, les autorités redoutent le scénario cauchemardesque des émeutes de l'été 2024. Des insurgés s'en étaient pris à des hôtels dans plusieurs villes, ainsi qu'à des mosquées, après que de fausses rumeurs eurent décrit l'agresseur, un adolescent britannique, comme un demandeur d'asile musulman. Les affrontements avec les forces de l'ordre avaient alors été particulièrement violents.
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Immigration : «La colère des Britanniques s'accroît car ils ont l'impression de ne pas être écoutés»
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Il suffit de mettre en exergue les différences d'habitudes et de coutumes entre certains immigrés et l'essentiel de la population pour être qualifié de «sale raciste». Cela suscite naturellement du ressentiment. En outre, la police britannique est différente de la police française : elle est très woke, s'est entièrement convertie avec enthousiasme aux programmes de diversité, d'inclusion, tout en refusant d'exprimer certaines choses. Or ce n'est pas dans la tradition anglaise. Cela renforce le sentiment d'abandon par les autorités, supposées protéger leur population. Un facteur de cette colère provient également des peines infligées à quelques auteurs de publications sur X, dont les propos étaient certes répugnants, mais qui ont été condamnés à des séjours en prison plus importants que certains prévenus pour des faits avérés de violence physique. C'est par exemple le cas de Lucy Connolly, mère d'une fille de dix ans, condamnée à 31 mois de prison. 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À la suite d'une série d'accords, la Grande-Bretagne a versé près de 900 millions d'euros à la France pour le contrôle de sa frontière et elle en ressort avec l'impression que la situation ne s'est pas améliorée Anne-Élisabeth Moutet Le gouvernement travailliste se défend en arguant que la situation dont ils ont hérité en arrivant au pouvoir était déjà particulièrement grave. La situation s'est-elle aggravée par rapport à ce qui prévalait sous le gouvernement conservateur précédent ? Il y a une immense continuité entre la période conservatrice et la période travailliste, bien qu'il y ait une difficulté sociologique pour la gauche : son électorat se trouve dans toute une série de villes d'Angleterre où se déroulent précisément ces manifestations. Cela explique le comportement du gouvernement Starmer : il est certain de perdre sa super-majorité aux prochaines élections, dans moins de quatre ans, si la situation dans ces localités ne s'améliore pas. 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Le Royaume-Uni a enregistré, au cours des six premiers mois de 2025, le deuxième nombre le plus élevé d'incidents antisémites depuis le début des relevés du Community Security Trust (CST), une association juive britannique. Les propos tenus par des rappeurs au festival de Glastonbury fin juin contre l'armée israélienne et l'intensification de l'offensive israélienne à Gaza ont entraîné des pics de signalements d'actes et propos antisémites au Royaume-Uni, relève ce mercredi 6 août le rapport d'une association communautaire juive britannique. Le Community Security Trust (CST), qui surveille l'antisémitisme au Royaume-Uni, a enregistré 1521 incidents antisémites (agressions verbales, physiques ou menaces) sur les six premiers mois de l'année 2025, un chiffre en recul de 25% sur un an, mais le deuxième plus élevé depuis le début de ses relevés en 1984. L'association souligne qu'elle a enregistré le plus grand nombre de signalements quotidiens (26, dont 16 en ligne) le 29 juin, au lendemain du concert du duo Bob Vylan au festival de Glastonbury en Angleterre, durant lequel les rappeurs avaient scandé «Mort, mort aux IDF», les forces de défense israéliennes. La police a ouvert une enquête. Publicité Vient ensuite le 17 mai (19 signalements), au lendemain de l'annonce par Israël d'une expansion de son offensive militaire à Gaza. «Ces deux cas illustrent comment le sentiment et la rhétorique à l'égard d'Israël et du sionisme influencent, façonnent et alimentent le discours antijuif», note le CST. «Niveaux extrêmes de haine antijuifs» Le Royaume-Uni a enregistré un bond des actes antisémites et islamophobes depuis le 7 octobre 2023, selon les relevés de plusieurs associations et du gouvernement. Pour Mark Gardner, directeur général du CST, le rapport de son organisation démontre les «niveaux extrêmes de haine antijuifs , sous couvert d'un militantisme anti-Israël». Parmi les actes antisémites enregistrés au premier semestre 2025, 76 ont été des agressions violentes (-42% sur un an) et 92 des cas de dégradations de biens appartenant à des personnes juives ou évoquant le sort des otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza (+10%). 572 signalements correspondent à des incidents antisémites en ligne. L'association précise qu'elle a tenté de faire la distinction entre l'antisémitisme et le sentiment anti-israélien, et qu'elle n'a pas qualifié d'antisémites les propos accusant Israël de commettre un «génocide» à Gaza. La ministre britannique de l'Intérieur Yvette Cooper, citée dans un communiqué du CST, a assuré que le gouvernement restait «déterminé à éradiquer le poison de l'antisémitisme».