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Antidépresseurs: pourquoi on en consomme plus en Suisse romande

Antidépresseurs: pourquoi on en consomme plus en Suisse romande

24 Heures20-07-2025
Santé mentale en Suisse

Les Romands consomment plus d'antidépresseurs que les Alémaniques
Des chiffres de l'Observatoire de la santé dévoilent un Röstigraben en matière de médicaments psychotropes. Tentatives d'explication avec des experts.
Romaric Haddou
Les Romands consomment en moyenne plus de médicaments psychotropes que les Alémaniques, d'après une enquête de l'Obsan.
IMAGO/POND5 IMAGES
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En bref : Les Romands consomment en moyenne plus de médicaments psychotropes que les Alémaniques, d'après une enquête de l'Obsan.
L'offre de soins psychiatriques ambulatoires, sur laquelle se concentre l'enquête, est plus développée en Suisse romande.
Les experts évoquent aussi des différences dans la prévalence des difficultés psychiques, les habitudes de prescription et la formation des médecins.
Dans la plupart des cantons, les femmes consomment plus de médicaments psychotropes que les hommes.
La santé mentale des Romands est-elle plus malmenée que celle des Alémaniques? Consultent-ils plus facilement pour des difficultés psychiques? Est-ce que les médecins des cantons latins prescrivent plus volontiers des psychotropes? Ces questions se posent face aux données de l'enquête suisse sur la santé 2022 de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan).
Celle-ci contient une «comparaison intercantonale de la consommation de somnifères, tranquillisants et antidépresseurs» qui fait apparaître une démarcation: les cantons romands et le Tessin sont au-dessus de la moyenne nationale, les cantons alémaniques, hormis Bâle, sont en dessous. Les écarts vont du simple au double, avec 6,8% de la population ayant pris un psychotrope dans la semaine précédant l'enquête à Lucerne et 13,3% à Neuchâtel (voir notre graphique).
Comment expliquer ce Röstigraben? Un paramètre serait déterminant, selon Stéphane Cullati, sociologue de la santé: «Le chômage est plus élevé en Suisse romande et nous savons qu'il a des conséquences sur la santé mentale. L'insatisfaction au travail y est également plus répandue. C'est un élément qui influence probablement le sentiment de bien-être.»
À ce titre, celui qui enseigne à l'Université de Fribourg rappelle que, d'après une étude de 2017, la prévalence des problèmes de santé mentale est plus élevée en Suisse romande: 9% contre 5,5% en Suisse alémanique. «Pour moi, l'explication principale est donc assez limpide. Les Romands consomment plus de médicaments psychotropes parce qu'ils en ont plus besoin.»
Même raisonnement pour les femmes, qui sont environ deux fois plus touchées par les troubles anxieux que les hommes, et qui consomment davantage de médicaments psychotropes, toujours d'après l'enquête 2022 de l'Obsan.
Mieux encadrer les psychotropes
Est-ce que les Romands vont aussi plus facilement chez le médecin? «A priori non, répond Séverine Crettol Wavre, de l'Unité de pharmacogénétique et psychopharmacologie clinique du CHUV, à Lausanne. Les données de l'Obsan sur le volume des prestations en psychiatrie montrent plutôt un clivage ville-campagne lié à la densité de l'offre de soins.»
Selon elle, les raisons de ce fossé sont plutôt à chercher du côté de la formation des médecins, des habitudes de prescription et des différentes offres de soins cantonales. «Les données de l'Obsan ne couvrent que le domaine ambulatoire, qui est beaucoup plus développé en Suisse romande en ce qui concerne la psychiatrie.» Porte-parole d'Addiction Suisse, Markus Meury confirme: «En Suisse alémanique, les soins pour troubles psychiques se font davantage dans le domaine résidentiel, qui n'est pas pris en compte ici.»
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Responsable du dicastère éthique de la Société suisse de médecine de l'addiction, Olivier Simon évoque, lui, les prescriptions: «Bien qu'elles soient encadrées par l'agence chargée d'homologuer les médicaments, elles dépendent aussi de sensibilités socioculturelles, tant du côté des patients que des prescripteurs et des autorités sanitaires.»
Est-ce à dire que, dans ce domaine, chacun fait un peu ce qu'il veut? «Face aux cas individuels, l'absence d'études robustes accentue les divergences d'appréciation des bénéfices et des risques, poursuit ce spécialiste des questions réglementaires liées aux substances psychoactives. Il est donc essentiel d'amplifier les efforts en matière de recherche, de sensibilisation des professionnels et de détection précoce des prescriptions problématiques.»
Prudence avec ce Röstigraben
S'ils admettent que ce Röstigraben ne peut pas être dû au hasard, plusieurs spécialistes invitent à la prudence. «Pour faire des comparaisons entre les cantons, il faudrait prendre en compte la structure de la population, par exemple la courbe des âges et les aspects socio-économiques, indique Nicolas Bertholet, médecin-chef au Département de psychiatrie du CHUV. En l'état, l'intérêt de ces données est par exemple d'indiquer aux cantons quelles ressources ils peuvent allouer à certaines problématiques.»
Séverine Crettol Wavre relève aussi que ce rapport de l'Obsan se base sur un questionnaire demandant aux participants s'ils ont consommé «au moins un somnifère, tranquillisant ou antidépresseur au cours de la semaine précédant l'enquête». «Ne pas faire de distinctions entre ces trois classes de médicaments affaiblit un peu l'étude. Le fait que l'échantillon de participants soit assez modeste engendre aussi des marges d'erreur significatives. Ainsi, certains cantons sont peut-être plus proches qu'ils n'en ont l'air.»
Pour approfondir, il est possible de se tourner vers un autre document de l'Obsan: l'atlas des services de santé. Celui-ci traite aussi de la consommation de benzodiazépines et d'antidépresseurs, mais en se basant sur la facturation de différents prestataires de soins, ambulatoires uniquement.
Là aussi, les résultats sont «partiellement biaisés» parce que les soins ambulatoires sont davantage disponibles en Suisse latine. Malgré tout, les conclusions sont les mêmes: les Romands consomment plus de médicaments psychotropes que les Alémaniques. À noter que, pour les benzodiazépines, le Tessin caracole en tête, possiblement du fait de sa population âgée. Pour les antidépresseurs, la tendance générale est confirmée et Bâle s'invite sur le podium, derrière Neuchâtel et Genève.
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Romaric Haddou est journaliste à la rubrique Vaud et régions depuis 2016. Il couvre en particulier le domaine de la santé. Plus d'infos
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Cette hyperpigmentation finit par disparaître avec le temps, mais elle peut altérer l'apparence initiale du dessin. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Pire encore: un coup de soleil sur une zone fraîchement tatouée peut avoir des conséquences bien plus sérieuses. «Il y a alors deux processus inflammatoires qui se superposent. On risque une dispersion accrue des pigments dans la peau, voire une perte de couleur. La qualité du tatouage peut vraiment en pâtir.» «Le meilleur soin, c'est de couvrir» Face à ces risques, la meilleure protection reste la plus simple: «Le meilleur soin, c'est de couvrir. En période estivale, il est donc vivement conseillé de protéger physiquement la zone tatouée, avec des vêtements couvrants», nous indique l'expert. Quant à l'eau de mer, aux piscines et à la transpiration, le problème n'est pas tant une altération des pigments qu'un risque infectieux: «Après un tatouage, un tatoueur recommande généralement d'éviter les bains en mer, en piscine ou même au lac pendant une à deux semaines, le temps que la peau cicatrise.» Bonne nouvelle: les complications post-tatouage semblent avoir diminué. «On observe beaucoup moins de consultations qu'il y a vingt ans. Les produits sont aujourd'hui mieux contrôlés, plus sûrs, et les conditions d'hygiène dans les salons se sont nettement améliorées», souligne le Dr Polla. Pour en savoir plus sur le tatouage: Newsletter «Santé & Bien-être» Conseils, actualités et récits autour de la santé, de la nutrition, de la psychologie, de la forme et du bien-être. Autres newsletters Valentina San Martin est journaliste responsable de la rubrique Beauté au sein du pôle Vibrations. Diplômée en Lettres et Sciences Sociales à l'Université de Lausanne, elle s'intéresse également aux thématiques de société et à la pop culture. Plus d'infos @ValSanMar Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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Deux millions de Suisses ignorent qu'ils ont le foie malade
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Deux millions de Suisses ignorent qu'ils ont le foie malade

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