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États-Unis : malaise entre Trump et le patron de la Fed lors d'une visite de chantier

États-Unis : malaise entre Trump et le patron de la Fed lors d'une visite de chantier

Le Parisien6 days ago
En visite jeudi à la
Réserve fédérale américaine
(Fed),
Donald Trump
a eu un échange tendu avec son président, Jerome Powell, au sujet des taux d'intérêt et des coûts d'un vaste chantier de rénovation en cours au siège de l'institution, à Washington.
Trump réclame depuis plusieurs semaines une baisse rapide des taux pour soutenir la croissance, alors que l'économie américaine ralentit. Il n'a pas ménagé ses critiques contre Powell, allant jusqu'à l'accuser de nuire intentionnellement à l'économie pour des raisons politiques. Mais jeudi, face au principal intéressé, le ton était plus mesuré. Lors de cette visite à la Fed, Le président américain s'est contenté de rappeler à plusieurs reprises qu'il « souhaitait une baisse des taux », tout en assurant plus tard aux journalistes qu'il n'avait exercé « aucune pression » sur
Jerome Powell
.
Le moment de tension s'est cristallisé autour du budget du chantier de rénovation de la Fed. Trump a évoqué un coût de 3,1 milliards de dollars, un chiffre contesté en direct par Powell, qui l'a corrigé à 2,7 milliards, tout en précisant que l'ancien président avait inclus à tort un bâtiment déjà existant. Le dialogue a donné lieu à une scène invraisemblable, sous les yeux des journalistes, où Powell, lunettes sur le nez, examinait un document tendu par Trump, tout en secouant vigoureusement la tête. « Je ne suis pas au courant », a-t-il dit.
Si l'échange est resté relativement feutré, le ton employé par Trump sur les réseaux sociaux dans les jours précédents
l'était nettement moins
. Vendredi encore, il déclarait que Powell « aurait dû baisser les taux d'intérêt plusieurs fois », avant d'ajouter : « Les jeunes n'arrivent pas à acheter de maison parce que ce gars est un nigaud. »
Jerome Powell avait été nommé par Trump en 2018, puis reconduit en 2022 par Joe Biden. Il est régulièrement la cible des attaques du milliardaire républicain, qui regrette ouvertement sa nomination. Mais un licenciement nécessiterait de prouver l'existence de fautes graves ou de malversations de la part du très pondéré banquier central de 72 ans, dont le mandat s'achève en mai 2026.
La Fed a maintenu ses taux directeurs (qui guident les coûts d'emprunt des particuliers et des entreprises) inchangés depuis plusieurs mois, à un niveau compris entre 4,25 % et 4,5 %, estimant les conditions économiques encore trop incertaines pour envisager une baisse. L'institution redoute notamment les effets inflationnistes du
programme économique
protectionniste de Trump. Lors d'un point presse, Donald Trump s'est dit convaincu que Jerome Powell « ferait ce qu'il faut », alors que la prochaine réunion des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur les taux est prévue les 29 et 30 juillet.
En parallèle, la Banque centrale européenne a récemment entamé une baisse de ses taux, passés de 4 % à 2 % entre juin 2024 et aujourd'hui.
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« Ce gars est un nigaud » : pourquoi Trump s'acharne sur Jerome Powell, le patron de la Réserve fédérale américaine
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Le Parisien

timean hour ago

  • Le Parisien

« Ce gars est un nigaud » : pourquoi Trump s'acharne sur Jerome Powell, le patron de la Réserve fédérale américaine

Un quolibet de plus. Donald Trump s'en est une nouvelle fois pris ce jeudi à Jerome Powell , le patron de la banque centrale américaine, le qualifiant de « stupide », après que son institution a laissé mercredi ses taux d'intérêt inchangés pour la cinquième fois de suite. Le président de la Réserve fédérale (Fed) « est EN RETARD, et en réalité, TROP ÉNERVÉ, TROP STUPIDE et TROP POLITIQUE pour faire ce boulot », a écrit le chef d'État sur son réseau, Truth Social. Si le président américain emploie des termes aussi forts, c'est qu'il en veut à la banque centrale des États-Unis qui persiste à ne pas baisser ses taux d'intérêt, malgré ses demandes pressantes en ce sens. « Jerome TROP TARD Powell l'a encore fait », a dénoncé jeudi matin le président américain, agacé depuis des semaines par celui qu'il avait pourtant nommé à la tête de l'institution lors de son premier mandat. « Je veux qu'il baisse les taux », avait encore récemment déclaré Donald Trump. Une telle mesure pourrait faciliter le crédit, encourager l'activité et réduire la charge de la dette pour l'État fédéral. Mais pour Jerome Powell, il serait plus sage d'en savoir plus sur la trajectoire de l'économie américaine, car il reste « beaucoup, beaucoup d'incertitudes à lever » concernant l'impact des droits de douane, a-t-il jugé mercredi. Car baisser les taux pourrait faire remonter l'inflation. Les taux directeurs de la Fed - qui guident le coût du crédit et ont un fort impact sur les marchés - demeurent donc au niveau qui est le leur depuis décembre, entre 4,25 % et 4,50 %. Depuis le printemps, Donald Trump appelle les autres banquiers centraux américains à renverser Jerome Powell et fait régulièrement mine de vouloir l'éjecter. « Les jeunes n'arrivent pas à acheter de maison parce que ce gars est un nigaud », taclait alors Trump. La semaine dernière, Donald Trump s'est même fendu d'une visite surprise du chantier de rénovation du siège de la Fed à Washington, qu'il juge trop coûteux. C'est l'un des projets immobiliers « les plus mal ficelés, ou corrompus, de l'histoire de la construction », a encore écrit jeudi le président américain. Malgré ses critiques et ses menaces, limoger le président de la Fed, réputé pour être pondéré, serait particulièrement compliqué pour Donald Trump : pour faire partir le banquier de 72 ans, il faudrait prouver l'existence de fautes graves ou de malversations de la part de Jerome Powell, dont le mandat se terminera en 2026. Il faudrait aussi être en mesure de renverser une jurisprudence plutôt favorable aux patrons de la Fed. Celle-ci se base sur une décision historique prise en 1935 par la Cour suprême américaine, dans une affaire opposant un ancien président de la Commission fédérale du commerce, William Humphrey, et le président d'alors, Franklin D. Roosevelt. Le patron de l'agence avait alors été démis de ses fonctions pour s'être opposé aux politiques du New Deal, imposées par Roosevelt. Mais la Cour suprême avait tranché en faveur de William Humphrey, estimant que son renvoi était abusif.

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