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Pourquoi la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes fait polémique

Pourquoi la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes fait polémique

POLITIQUE - Le poison du soupçon. Ce mercredi 16 juillet en fin de journée, le compte rendu écrit du Conseil des ministres est venu confirmer une hypothèse qui fait beaucoup parler : l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem a été nommée « conseillère maître à la Cour des comptes ». Et ce, « sur proposition du Premier ministre », François Bayrou. Or, cela fait plusieurs jours que cette nomination fait grincer quelques dents.
En cause, un article du Canard enchaîné publié la semaine dernière affirmant que derrière cette affectation se cache en réalité une manœuvre de François Bayrou, visant à acheter la mansuétude du Parti socialiste, dans la mesure où la candidate n'est autre que l'épouse du président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud.
Une information démentie par la principale intéressée sur son compte X. Se disant « toujours réticente à faire l'honneur d'une réponse aux absurdités », Najat Vallaud-Belkacem réfutait toute nomination « politique » visant à amadouer le PS. « Un étudiant en première année de journalisme saurait qu'il faut toujours recouper les infos, et pas se contenter de recopier les vacheries susurrées par quelques malins. Pas très compliqué alors de découvrir que la voie que j'ai volontairement utilisée pour la Cour est celle du concours… », assurait-elle.
« Le monde est bien fait »
Reste que le communiqué du gouvernement, évoquant une nomination « sur proposition » de François Bayrou rappelle que le « concours » en question ne correspond pas vraiment à une batterie d'épreuves à surmonter. « L'arrêté du 12 mars 2025 qui ouvre cinq postes de conseillers maîtres experts parle d'un simple dépôt de candidatures ; la nomination intervient par décret sur proposition du 1er président (ici le socialiste Pierre Moscovici ndlr) après avis d'une commission d'intégration », observait sur X l'historien spécialiste des élites économiques, Hervé Joly.
« L'année dernière, il y avait pour quatre postes de conseillers (maîtres) experts à la Cour des comptes trois administrateurs de l'État et une professeure d'université reçus. Cette année pareil, sauf qu'il y avait un cinquième poste en plus pour Najat Vallaud-Belkacem, la seule sans titre. Le monde est bien fait », ironise-t-il encore, soulignant que l'ancienne ministre est la première personnalité à se retrouver nommée sans avoir fait carrière dans la fonction publique.
Sans surprise, beaucoup voient dans cette nomination un geste consenti par François Bayrou à l'égard des socialistes. « Avec les députés RN de la Commission des Finances, nous attaquerons devant le Conseil d'État dans les prochains jours cette nomination scandaleuse de Najat Vallaud-Belkacem », a annoncé le député RN Jean-Philippe Tanguy, tandis que plusieurs de ses collègues lepénistes voient dans cette décision la démonstration d'un « système » confisquant le pouvoir. Mais l'histoire provoque aussi des remous à gauche. « Ça en dit long sur la manière dont le PS est vu par ce gouvernement : des magouilleurs sans principe. J'espère que c'est faux et que le PS censurera avec nous Bayrou à la première occasion. Car la nomination ce soir de Najat Vallaud-Belkacem est inquiétante du coup… », a renchéri le député LFI Antoine Léaument.
Pour démonter la théorie de l'achat de la neutralité des députés socialistes, Najat Vallaud-Belkacem avait souligné que la dernière motion de censure visant François Bayrou et votée par l'ensemble de la gauche à l'Assemblée a été rédigée… par son époux Boris Vallaud. Après les annonces budgétaires du Premier ministre, le Parti socialiste a menacé de faire chuter le gouvernement. « La seule perspective possible, c'est la censure », a prévenu le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Reste que si les socialistes trouvent un compromis avec le Béarnais à la rentrée, le soupçon ne manquera pas de remonter à la surface. C'est le principe.
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