
La « petite Rose » et ses épines
En conférence de presse avant ladite négociation, celle qui représentait le marché européen, ses 450 millions d'habitants et une économie combinée de 1800 milliards annuellement s'est tenue tranquille sur une chaise pendant que le président américain, bien à l'aise dans son propre club de golf en Écosse, affirmait qu'il était de mauvaise humeur, déblatérait sur les éoliennes « qui tuent des oiseaux » et accusait l'Europe d'avoir traité les États-Unis injustement.
« Je crois que le président a raison de dire qu'il y a 50 % de chances qu'il y ait une entente. Et nous sommes ici pour parler d'équité. L'Europe a un surplus commercial avec les États-Unis », a-t-elle dit, lors d'une rare phrase qu'elle a pu prononcer, se pliant à la logique trumpienne selon laquelle les surplus commerciaux sont des péchés capitaux.
Environ une heure plus tard, on apprenait que les deux dirigeants avaient conclu une entente. L'Europe a accepté de se voir imposer des droits de douane de 15 %, d'investir des centaines de milliards dans l'énergie et l'industrie américaine en échange de, euh, pas grand-chose. Une exemption de quelques secteurs, dont l'aviation et les produits pharmaceutiques. Peut-être.
Depuis, des politiciens demandent la tête de celle qui tient les rênes de l'organe exécutif de l'Union européenne depuis 2019. Le président français, qui l'a aidée dans son ascension à la tête de la Commission, n'est pas impressionné. Idem pour Friedrich Merz, le chancelier allemand, qui est pourtant issu du même parti que Mme von der Leyen.
Les mots « soumission », « vassalisation » et « capitulation » fusent de partout. Une très mauvaise semaine, donc.
Mais s'il y a une chose qu'Ursula von der Leyen a démontrée au cours de son parcours, c'est qu'elle a le don de rebondir ou de tirer profit d'une expérience difficile.
Née en 1958 à Bruxelles, l'Allemande est tombée dans la marmite de l'Union européenne quand elle était petite. Son père, Ernst Albrecht, a été l'un des premiers hauts fonctionnaires au sein des institutions européennes. En 1971, il est retourné avec sa famille en Allemagne, où il est vite devenu un politicien en vue.
Ça n'a pas été de tout repos pour la jeune Ursula. Selon la police allemande, un groupe terroriste d'extrême gauche, la Fraction armée rouge (RAF), avait planifié de l'enlever pour faire pression sur son père. En 1978, pour sa protection, elle a été envoyée en Grande-Bretagne, où elle a dû changer d'identité. Son surnom d'enfance, Röschen, qui signifie petite rose, a inspiré son prénom d'emprunt, Rose.
Au lieu de se faner, l'étudiante de 20 ans a profité de sa vie à Londres, qu'elle décrit comme un « grand moment de liberté ». Après une année d'études à la London School of Economics, elle est rentrée en Allemagne, où, sous la surveillance de la police secrète, elle a étudié la médecine.
Mère de sept enfants, épouse de l'un des héritiers d'une richissime famille productrice de soie, Ursula von der Leyen était au début de la quarantaine quand elle a quitté la pratique médicale pour devenir politicienne. Son ascension a été fulgurante. D'abord nommée ministre de la Famille en 2005, elle a fait partie du cabinet d'Angela Merkel pendant toutes les années de cette dernière au pouvoir.
En 2013, elle a brisé un plafond de verre en devenant la première femme ministre de la Défense de son pays. Un de ses faits d'armes au cours de sa carrière politique allemande aura été de faciliter la conciliation travail-famille, notamment en ouvrant un réseau de garderies, y compris au sein de l'armée, et en offrant un congé parental plus généreux aux hommes. Des mesures résolument progressistes, malgré le conservatisme de son parti.
« On n'a pas besoin de pomper de la testostérone pour avoir du succès en politique, a-t-elle dit dans une entrevue sur son style de leadership. Quand on est jeune, on peut être impressionné par ceux qui élèvent la voix ou mettent le poing sur la table, mais avec les années, on réalise que c'est insignifiant. » L'approche de la rose.
En 2019, beaucoup s'attendaient à ce qu'Ursula von der Leyen prenne la relève d'Angela Merkel à la tête de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), mais elle s'est fait dépasser par la droite par un autre candidat. C'est alors que sa mentore et le président français ont facilité son ascension jusqu'à la tête de la Commission européenne.
Ayant eu à piloter cet immense bateau dans les eaux troubles de la pandémie, puis de l'invasion russe de l'Ukraine, la capitaine von der Leyen y a graduellement imposé sa manière de faire, tassant les voix dissidentes. Mais elle ne reçoit pas que des fleurs. Beaucoup se méfient maintenant de ses épines. « Il y a beaucoup de critiques sur son leadership. Elle a tendance à avoir un style plus présidentiel que collégial, plus habituel à la Commission », note Laurent Borzillo, chercheur invité au Centre canadien d'études allemandes et européennes de l'Université de Montréal.
D'ailleurs, le mois dernier, elle a survécu à une motion de censure du Parlement européen liée à sa gestion extrêmement centralisatrice. Cependant, elle pourrait de nouveau avoir à répondre de ses actes devant les élus européens après la négociation controversée avec Donald Trump, dans laquelle elle s'est donné le rôle central.
Et c'est là que le Canada entre en ligne de compte. La leader européenne, qui, dit-on, avait des atomes crochus avec Justin Trudeau, se tournera-t-elle vers le successeur de ce dernier à Ottawa ? Au moment où elle a besoin de montrer une certaine indépendance à l'égard de l'administration américaine, en faisant progresser le dossier de la défense européenne, mais sans rompre le lien transatlantique, Ursula von der Leyen pourrait facilement voir en Mark Carney un ami providentiel.
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3 hours ago
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Les victimes se sentent épuisées et angoissées par les querelles
(Los Angeles) Les femmes qui affirment avoir été agressées par Jeffrey Epstein sont sceptiques et inquiètes quant à la gestion par le département de la Justice des dossiers relatifs à ce délinquant sexuel condamné. Certaines plaident en faveur d'une plus grande divulgation publique, une mesure de transparence attendue depuis longtemps, tandis que d'autres expriment des inquiétudes quant à leur vie privée et aux motivations de l'administration Trump. Jake Offenhartz et Jaimie Ding Associated Press Dans des lettres adressées cette semaine aux juges fédéraux de New York, plusieurs victimes ou leurs avocats ont déclaré qu'ils soutiendraient la publication des témoignages devant le grand jury ayant conduit à l'inculpation d'Epstein et de son ex-compagne, Ghislaine Maxwell, si le gouvernement acceptait de les autoriser à examiner ces documents et à expurger des informations sensibles. PHOTO DÉPOSÉE EN COUR, AGENCE FRANCE-PRESSE Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein Le département de la Justice a demandé au tribunal de prendre la mesure rare de rendre publiques les transcriptions de ce témoignage secret, notamment pour apaiser ceux qui pensent que le gouvernement a dissimulé certaines informations sur les méfaits d'Epstein. D'autres victimes, quant à elles, ont accusé le président Donald Trump de marginaliser les victimes afin de détourner l'attention d'Epstein, qui s'est suicidé en 2019 alors qu'il attendait son procès pour abus sexuels sur mineures. Certaines craignaient que l'administration, soucieuse d'éteindre le scandale, n'accorde à Maxwell la clémence, l'immunité contre de futures poursuites ou de meilleures conditions de détention dans le cadre d'un accord visant à la contraindre à témoigner devant le Congrès. Je ne suis pas un pion dans votre guerre politique. Ce que vous avez fait et continuez de faire me ronge jour après jour, contribuant ainsi à perpétuer cette histoire. Extrait d'une lettre d'une victime présumée remise au tribunal par son avocat cette semaine Une autre victime a ajouté, dans une lettre anonyme soumise mercredi : « Tout cela est très épuisant. » Maxwell a été reconnu coupable en 2021 d'avoir aidé Epstein à abuser sexuellement de mineures et purge actuellement une peine de 20 ans de prison. Un haut fonctionnaire du département de la Justice, le procureur général adjoint Todd Blanche, a interrogé Maxwell pendant neuf heures à la fin du mois dernier, affirmant vouloir entendre tout ce qu'elle avait à dire sur les méfaits commis par Epstein ou d'autres personnes. Après cet entretien, Maxwell a été transférée d'une prison fédérale de Floride vers un camp de détention de faible sécurité au Texas. Alicia Arden, qui a déclaré avoir été agressée sexuellement par Epstein à la fin des années 1990, a tenu une conférence de presse mercredi à Los Angeles. Elle a indiqué qu'elle soutiendrait la publication de documents supplémentaires liés à l'affaire, notamment une transcription de l'entretien de Maxwell avec Todd Blanche. Elle a également exprimé son indignation face à la possibilité que Maxwell puisse bénéficier d'une grâce ou d'un autre traitement de faveur dans le cadre de cette procédure, ajoutant que l'approche du département de la Justice avait été « très perturbante » jusqu'à présent. Des dossiers au cœur des rumeurs L'administration Trump a dû faire face pendant des semaines à la fureur de certains segments de la base politique du président, qui ont exigé la divulgation publique des dossiers liés à Epstein. Epstein fait depuis longtemps l'objet de théories du complot en raison de ses liens avec des personnalités riches et puissantes, dont Donald Trump lui-même, le prince Andrew et l'ancien président Bill Clinton. Le mois dernier, le département de la Justice a annoncé qu'il ne publierait pas d'autres dossiers liés à l'enquête sur le trafic sexuel impliquant Epstein. Les procureurs ont ensuite demandé la publication des transcriptions du grand jury, bien qu'ils aient indiqué au tribunal qu'elles contenaient peu d'informations qui n'avaient pas déjà été rendues publiques. Deux juges, qui décideront de la publication des transcriptions, ont ensuite demandé aux victimes de donner leur avis sur la question. Dans une lettre remise au tribunal mardi, les avocats Brad Edwards et Paul Cassell, qui représentent de nombreuses victimes d'Epstein, ont écrit : « Pour les survivants qui ont courageusement témoigné, le sentiment que Mme Maxwell est légitimée dans le discours public a déjà entraîné un nouveau traumatisme. » L'avocat de Mme Maxwell, David Oscar Markus, a déclaré cette semaine s'opposer à la publication des transcriptions du grand jury. « Jeffrey Epstein est mort. Ghislaine Maxwell ne l'est pas, a-t-il écrit. Quel que soit l'intérêt du public pour Epstein, cet intérêt ne saurait justifier une atteinte généralisée au secret du grand jury dans une affaire où l'accusé est en vie, ses recours juridiques sont valables et ses droits à une procédure régulière sont préservés. » Le département de la Justice n'a pas répondu à une demande de commentaires sur les déclarations des victimes.


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Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité
Dans son dernier rapport annuel, le Service canadien du renseignement de sécurité indique avoir reçu plus de 538 000 demandes de contrôle de sécurité de la part des agents de l'immigration et des services frontaliers en 2024. Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité (Ottawa) Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) affirme traiter un nombre croissant de demandes de contrôle de sécurité en matière d'immigration, ce qui entraîne de longs délais pour les avocats spécialisés en immigration. David Baxter La Presse Canadienne Dans son dernier rapport annuel, l'agence de renseignement indique avoir reçu plus de 538 000 demandes de contrôle de sécurité de la part des agents de l'immigration et des services frontaliers en 2024. Une augmentation significative du nombre de demandes a commencé à être constatée en 2023, avec plus de 493 200 demandes reçues. Auparavant, le SCRS avait reçu environ 300 000 demandes de contrôle de sécurité par an au cours des cinq années précédentes. Le dernier rapport du SCRS indique que, même si le volume de demandes en attente de contrôle de sécurité demeure élevé, l'agence de renseignement prendra le temps nécessaire pour les traiter. Ali Abuhannoud, un réfugié jordanien qui demande la citoyenneté canadienne, a raconté qu'il attendait le résultat de son contrôle de sécurité depuis mai 2024, après avoir déposé sa demande en juillet 2023. « Je ne sais pas ce qu'ils contrôlent, mais vous pouvez imaginer le stress et l'anxiété que cela me cause », a-t-il affirmé à La Presse Canadienne depuis Halifax. M. Abuhannoud a indiqué que c'était la troisième fois qu'il se soumettait au processus de contrôle de sécurité. Il a expliqué avoir été contrôlé une première fois à son arrivée au Canada en tant que réfugié en 2018, puis une seconde fois lorsqu'il a demandé la résidence permanente. Il a expliqué avoir fui au Canada à cause de sa « famille homophobe » et de craintes pour sa vie. L'augmentation des demandes de contrôle est en partie due à la hausse du nombre de demandeurs d'asile arrivant au Canada, qui doivent tous être contrôlés. Les agents de l'immigration et des frontières peuvent demander au SCRS d'effectuer un contrôle de sécurité dans le cadre d'une demande de visa ou de citoyenneté. Le ministère fédéral de l'Immigration prend une décision finale d'admissibilité en fonction de ce contrôle. Des avocats spécialisés en immigration en Colombie-Britannique et en Ontario ont déclaré à La Presse Canadienne que de plus en plus de leurs clients subissent des retards prolongés en raison des contrôles de sécurité, sans que personne n'en explique la raison. « Le gouvernement nous répète sans cesse que des vérifications d'antécédents par des tiers sont nécessaires et qu'elles prennent du temps, ce que nous comprenons », a souligné Adrienne Smith, avocate spécialisée en immigration à Toronto. « Mais notre problème est que nous ne voyons pas quelles mesures le gouvernement prend pour justifier ce retard. » Will Tao, avocat spécialisé en immigration à Burnaby, en Colombie-Britannique, a rapporté que son cabinet avait commencé à recevoir un afflux d'appels concernant des demandes d'immigration retardées par les contrôles de sécurité en janvier 2024. « Les demandes soumises à des contrôles de sécurité plus rigoureux provenaient de pays que je qualifierais de proches géopolitiques d'une préoccupation pour le Canada », a expliqué M. 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Mme Hébert a indiqué que le SCRS travaille « avec diligence » pour évaluer le volume élevé de demandes de filtrage. « Le SCRS et ses partenaires en matière de filtrage de sécurité continuent de prendre le temps nécessaire, compte tenu des informations disponibles à ce moment-là, pour traiter chaque dossier avec sérieux et assurer la sécurité du Canada et de ses citoyens, conformément au mandat de filtrage de sécurité prévu par la Loi sur le SCRS », a ajouté Mme Hébert. Un « manque de motivation » dénoncé Le rapport 2024 du SCRS indique que la nécessité de filtrer toutes les demandes provenant de Gaza en raison de la présence du Hamas dans cette région a « entraîné une augmentation significative » de la demande de services et de ressources en personnel de filtrage. Le SCRS affirme avoir également « priorisé de manière proactive » les demandes en provenance du Liban, en prévision d'une éventuelle escalade du conflit entre le Hezbollah et Israël. 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Trump prêt à rencontrer Poutine « très bientôt »
Donald Trump a donné la semaine dernière jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. (Washington) Dans une soudaine accélération diplomatique autour de la guerre en Ukraine, Donald Trump a évoqué mercredi une possible rencontre « très bientôt » avec Vladimir Poutine, tout en maintenant la menace de sanctions secondaires visant la Russie. 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Dans la foulée d'une visite jugée « productive » de son émissaire spécial Steve Witkoff à Moscou, le président américain a jugé mercredi qu'il y avait « une bonne chance qu'il y ait une réunion très bientôt », sans donner de précisions de date ou de lieu. Il répondait à une question sur une possible rencontre avec le président russe ainsi qu'avec le chef d'État ukrainien, Volodymyr Zelensky, pendant un échange avec la presse dans le bureau Ovale. Mais c'est bien entendu la perspective d'une réunion en chair et en os avec le maître du Kremlin qui retient le plus l'attention, à l'heure où la tension entre Washington et Moscou connaît une nette poussée. Selon la presse américaine, Donald Trump envisagerait de rencontrer le président russe en personne dès la semaine prochaine, avant une réunion à trois avec Volodymyr Zelensky. Le dernier sommet en bonne et due forme entre Russie et États-Unis remonte à juin 2021, quand Joe Biden avait rencontré son homologue russe à Genève. 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Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a affirmé mercredi qu'il y avait « encore beaucoup de travail » avant une éventuelle nouvelle rencontre. Le regain d'activité diplomatique intervient à deux jours de l'expiration d'un ultimatum des États-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit en Ukraine. Dans l'immédiat, il n'est pas clair si cet ultimatum, au terme duquel Washington menaçait de déployer des droits de douane secondaires, c'est-à-dire visant les pays achetant du pétrole et de l'armement russes, est encore d'actualité. Donald Trump, qui voit dans les droits de douane un instrument à la fois diplomatique et économique inépuisable, a seulement indiqué jeudi que d'autres pays que l'Inde pourraient être visés, y compris la Chine, sans donner de calendrier précis. Witkoff à Moscou La réunion entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff a duré « près de trois heures », selon l'agence de presse étatique russe TASS. Elle a été qualifiée de « très utile et constructive » par le conseiller diplomatique du chef de l'État russe, Iouri Ouchakov, et de « très productive » par le président américain sur sa plateforme Truth Social. PHOTO TIRÉE DU COMPTE TRUTH SOCIAL DE DONALD TRUMP Après cette rencontre, Donald Trump a parlé au téléphone avec Volodymyr Zelensky. Le premier ministre britannique, Keir Starmer, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le président finlandais, Alexander Stubb, et le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, ont participé à cette conversation. Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent depuis la semaine dernière un pic de tensions avec l'annonce du déploiement de deux sous-marins nucléaires américains à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien chef de l'État russe, Dmitri Medvedev. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:19 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Advertisement Le président américain, qui a promis de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine, exprime de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard du maître du Kremlin. Ce dernier, alors que l'offensive russe se poursuit, maintient ses exigences jugées inacceptables par Kyiv. La Russie réclame à l'Ukraine qu'elle lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia, Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Alliance atlantique.