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Les victimes se sentent épuisées et angoissées par les querelles

Les victimes se sentent épuisées et angoissées par les querelles

La Presse2 days ago
(Los Angeles) Les femmes qui affirment avoir été agressées par Jeffrey Epstein sont sceptiques et inquiètes quant à la gestion par le département de la Justice des dossiers relatifs à ce délinquant sexuel condamné. Certaines plaident en faveur d'une plus grande divulgation publique, une mesure de transparence attendue depuis longtemps, tandis que d'autres expriment des inquiétudes quant à leur vie privée et aux motivations de l'administration Trump.
Jake Offenhartz et Jaimie Ding
Associated Press
Dans des lettres adressées cette semaine aux juges fédéraux de New York, plusieurs victimes ou leurs avocats ont déclaré qu'ils soutiendraient la publication des témoignages devant le grand jury ayant conduit à l'inculpation d'Epstein et de son ex-compagne, Ghislaine Maxwell, si le gouvernement acceptait de les autoriser à examiner ces documents et à expurger des informations sensibles.
PHOTO DÉPOSÉE EN COUR, AGENCE FRANCE-PRESSE
Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein
Le département de la Justice a demandé au tribunal de prendre la mesure rare de rendre publiques les transcriptions de ce témoignage secret, notamment pour apaiser ceux qui pensent que le gouvernement a dissimulé certaines informations sur les méfaits d'Epstein.
D'autres victimes, quant à elles, ont accusé le président Donald Trump de marginaliser les victimes afin de détourner l'attention d'Epstein, qui s'est suicidé en 2019 alors qu'il attendait son procès pour abus sexuels sur mineures. Certaines craignaient que l'administration, soucieuse d'éteindre le scandale, n'accorde à Maxwell la clémence, l'immunité contre de futures poursuites ou de meilleures conditions de détention dans le cadre d'un accord visant à la contraindre à témoigner devant le Congrès.
Je ne suis pas un pion dans votre guerre politique. Ce que vous avez fait et continuez de faire me ronge jour après jour, contribuant ainsi à perpétuer cette histoire.
Extrait d'une lettre d'une victime présumée remise au tribunal par son avocat cette semaine
Une autre victime a ajouté, dans une lettre anonyme soumise mercredi : « Tout cela est très épuisant. »
Maxwell a été reconnu coupable en 2021 d'avoir aidé Epstein à abuser sexuellement de mineures et purge actuellement une peine de 20 ans de prison. Un haut fonctionnaire du département de la Justice, le procureur général adjoint Todd Blanche, a interrogé Maxwell pendant neuf heures à la fin du mois dernier, affirmant vouloir entendre tout ce qu'elle avait à dire sur les méfaits commis par Epstein ou d'autres personnes. Après cet entretien, Maxwell a été transférée d'une prison fédérale de Floride vers un camp de détention de faible sécurité au Texas.
Alicia Arden, qui a déclaré avoir été agressée sexuellement par Epstein à la fin des années 1990, a tenu une conférence de presse mercredi à Los Angeles. Elle a indiqué qu'elle soutiendrait la publication de documents supplémentaires liés à l'affaire, notamment une transcription de l'entretien de Maxwell avec Todd Blanche.
Elle a également exprimé son indignation face à la possibilité que Maxwell puisse bénéficier d'une grâce ou d'un autre traitement de faveur dans le cadre de cette procédure, ajoutant que l'approche du département de la Justice avait été « très perturbante » jusqu'à présent.
Des dossiers au cœur des rumeurs
L'administration Trump a dû faire face pendant des semaines à la fureur de certains segments de la base politique du président, qui ont exigé la divulgation publique des dossiers liés à Epstein. Epstein fait depuis longtemps l'objet de théories du complot en raison de ses liens avec des personnalités riches et puissantes, dont Donald Trump lui-même, le prince Andrew et l'ancien président Bill Clinton.
Le mois dernier, le département de la Justice a annoncé qu'il ne publierait pas d'autres dossiers liés à l'enquête sur le trafic sexuel impliquant Epstein.
Les procureurs ont ensuite demandé la publication des transcriptions du grand jury, bien qu'ils aient indiqué au tribunal qu'elles contenaient peu d'informations qui n'avaient pas déjà été rendues publiques. Deux juges, qui décideront de la publication des transcriptions, ont ensuite demandé aux victimes de donner leur avis sur la question.
Dans une lettre remise au tribunal mardi, les avocats Brad Edwards et Paul Cassell, qui représentent de nombreuses victimes d'Epstein, ont écrit : « Pour les survivants qui ont courageusement témoigné, le sentiment que Mme Maxwell est légitimée dans le discours public a déjà entraîné un nouveau traumatisme. »
L'avocat de Mme Maxwell, David Oscar Markus, a déclaré cette semaine s'opposer à la publication des transcriptions du grand jury.
« Jeffrey Epstein est mort. Ghislaine Maxwell ne l'est pas, a-t-il écrit. Quel que soit l'intérêt du public pour Epstein, cet intérêt ne saurait justifier une atteinte généralisée au secret du grand jury dans une affaire où l'accusé est en vie, ses recours juridiques sont valables et ses droits à une procédure régulière sont préservés. »
Le département de la Justice n'a pas répondu à une demande de commentaires sur les déclarations des victimes.
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La participation des petits États insulaires à la COP30 menacée
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timean hour ago

  • La Presse

La participation des petits États insulaires à la COP30 menacée

(Paris) Les petits États insulaires regrettent les « coûts prohibitifs » associés à la prochaine COP30 de Belém et craignent de devoir réduire la taille de leurs délégations en raison des logements inabordables, a dit vendredi leur représentante à l'AFP. Agence France-Presse « Les 39 membres de l'Alliance des petits états insulaires (Aosis) ont continuellement fait part de leurs inquiétudes concernant les coûts prohibitifs associés au fait de voyager jusqu'à Belém et d'y séjourner », a dit dans une déclaration à l'AFP Ilana Seid, présidente du groupe Aosis et diplomate représentant les Palaos, archipel d'Océanie, auprès de l'ONU. « Nous n'avons pas le luxe de vastes budgets à notre disposition pour assurer notre participation », souligne la représentante de ces pays des Caraïbes, du Pacifique, d'Afrique ou de l'Océan indien, souvent exposés à la montée des eaux ou aux cyclones. « Si nos délégations sont réduites ou incapables de participer effectivement, cela se traduirait par un échec dans la poursuite de la justice climatique pour ceux dont les vies et les moyens de subsistance sont en première ligne d'une crise qu'ils n'ont pas causée », juge-t-elle. La conférence de l'ONU sur le climat se tiendra en novembre à Belém, ville amazonienne de 1,3 million d'habitants sans grande offre hôtelière. Ce sont surtout les prix qui suscitent la controverse à moins de 100 jours de l'évènement, à tel point que certains pays ont demandé de le déplacer dans une autre ville et que le chef de l'État autrichien a renoncé à s'y rendre, citant des « coûts exceptionnellement élevés ». Ces derniers mois, l'AFP a vu que des hôtels proposaient des chambres à 1200 euros la nuit. Sur la plateforme de réservation de logements Airbnb, certaines offres allaient même au-delà. La présidence de la COP30, qui n'entend pas déplacer l'évènement, propose des hébergements à prix réduit pour les pays en développement et insulaires, notamment sous forme de cabines dans des bateaux de croisière. Mais le prix de ces chambres est « toujours plus élevé » que le forfait accordé pour les voyageurs de l'ONU, regrette Ilana Seid. « L'allocation de 15 chambres par délégation est aussi alarmante, signifiant que nombre de nos pays seraient forcés de réduire la taille de leur délégation », craint-elle. Le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a reconnu début août qu'il existait des « inquiétudes extrêmes » et que « réduire les délégations n'est évidemment pas ce que désire le Brésil parce que nous avons besoin d'une COP très intense et productive ». « Nous essayons de trouver les solutions à cette question du prix », a-t-il affirmé auprès de journalistes.

Ce que l'on sait de la possible rencontre Trump-Poutine
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time2 hours ago

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Ce que l'on sait de la possible rencontre Trump-Poutine

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La police de l'immigration veut recruter 10 000 « patriotes »
La police de l'immigration veut recruter 10 000 « patriotes »

La Presse

time3 hours ago

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La police de l'immigration veut recruter 10 000 « patriotes »

Pour ajouter 10 000 policiers de terrain, enquêteurs et juristes aux 20 000 agents existants, elle a reçu du Congrès une enveloppe de 75 milliards de dollars, ce qui fait d'ICE la force de police fédérale la mieux dotée, devant le FBI. (Los Angeles) « L'Amérique a besoin de vous » : détournant le fameux dessin représentant l'Oncle Sam, le doigt tendu pour mobiliser durant la Première Guerre mondiale, la police de l'immigration de Donald Trump veut recruter 10 000 « patriotes » pour « se débarrasser » de millions de clandestins. Andrew MARSZAL, avec Nicolas REVISE à Washington Agence France-Presse La campagne agressive, lancée la semaine dernière sur les réseaux sociaux par ces forces de l'ordre connues sous leur acronyme ICE (Immigration and Customs Enforcement), use d'une rhétorique et d'une iconographie aux accents guerriers. Une offensive qui ravit les partisans d'une main de fer contre l'immigration autant qu'elle horrifie les défenseurs des droits de la personne. « L'Amérique est envahie de criminels et de prédateurs. Nous avons besoin de VOUS pour nous en débarrasser », exhorte sur son site internet la police de l'immigration, qui dépend du ministère à la Sécurité intérieure (DHS) dirigé par Kristi Noem, fidèle du président Trump. Des photos du milliardaire conservateur coiffé de son inséparable casquette et de jeunes femmes harnachées comme des paramilitaires sont barrées du slogan « Défendez la patrie. Rejoignez ICE aujourd'hui. » « Pour notre culture » « Pour notre pays, pour notre culture, pour notre mode de vie. Répondrez-vous à l'appel ? », enjoint encore le ministère sur son compte X. Pour ajouter 10 000 policiers de terrain, enquêteurs et juristes aux 20 000 agents existants, elle a reçu du Congrès une enveloppe de 75 milliards de dollars, ce qui fait d'ICE la force de police fédérale la mieux dotée, devant le FBI. De quoi promettre à ses recrues 50 000 dollars de prime de recrutement et autres avantages. Mercredi sur la télévision Fox News, Kriti Noem a annoncé l'extension des âges minimum et maximum pour postuler : dès 18 ans et au-delà de 40 ans. Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump met en œuvre de manière spectaculaire sa priorité absolue de campagne : la lutte contre l'immigration clandestine. À coups de descentes sur des stationnements de magasins de bricolage, dans des cuisines de restaurants ou sur des exploitations agricoles, des policiers en civil, armés et masqués, mènent une véritable chasse aux clandestins afin de les expulser des États-Unis. Ces personnes sans papiers, la plupart venues d'Amérique latine, sont estimées à quelque 11 millions, sur 41 millions d'immigrés au total aux États-Unis, selon l'association classée à gauche ACLU. « Cheval de Troie » En Californie, la justice fédérale a interdit fin juillet ces opérations coup de poing, que des associations de défense des droits de la personne et des avocats assimilent à des contrôles au faciès violents et illégaux. Mais cela n'a pas dissuadé ICE de mener mercredi à Los Angeles une opération spectaculaire pour arrêter quelques travailleurs sans-papiers sous les caméras de Fox News. Depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir en janvier, le nombre d'entrées illégales via la frontière avec Mexique a drastiquement chuté. Dans le même temps, le nombre d'immigrés détenus des centres de rétention a atteint un niveau record en juin – 60 254 personnes contre 40 500 en janvier –, selon une analyse de l'AFP à partir de chiffres officiels. Des responsables du ministère ont assuré cette semaine dans la presse avoir déjà reçu 80 000 candidatures pour ICE, huit fois plus que le nombre de postes à pourvoir. La police de l'immigration a également une nouvelle recrue depuis mercredi : Superman. L'acteur Dean Cain, qui incarna le super héros dans une série télé des années 1990, Lois & Clark : The New Adventures of Superman, a annoncé avoir rejoint ICE, au nom de son engagement pour la politique du président Trump. « Tant de patriotes l'ont fait et je suis fier d'en faire partie », a déclaré le comédien dans une vidéo.

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