
Grâce refusée à Boualem Sansal : «On a sous-estimé le fait que le président Tebboune veut humilier la France», estime Xavier Driencourt
Pourfendeur du régime en place à Alger, Xavier Driencourt a mené une nouvelle charge contre les autorités algériennes ce lundi auprès du Figaro TV. L'ancien ambassadeur de France en Algérie (2008-2012 puis 2017-2020) ne s'est pas montré surpris par le refus d'Abdelmadjid Tebboune de gracier Boualem Sansal.
«On sous-estime la méchanceté de ce pouvoir algérien», a jugé Xavier Driencourt, dénonçant la «dureté» et la «violence» des autorités algériennes. Selon l'ex-ambassadeur, leur inflexibilité serait liée à un évènement particulier survenu le 30 juillet 2024 : le changement de la position française sur le sujet du Sahara occidental. Alger est un fervent soutien des indépendantistes du Front Polisario, auquel s'oppose le Maroc, qui propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté
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«On a sous-estimé le fait que le président Tebboune veut humilier la France. On oublie qu'il estime avoir été trahi lorsque la France a changé de position sur le Sahara occidental», a souligné Xavier Driencourt. Et d'ajouter : «Elle avait une position équilibrée entre Algérie et Maroc et le 30 juillet, le président a décidé de soutenir la position marocaine en des termes explicites».
«Ce pouvoir est totalement imprévisible»
Abdelmadjid Tebboune veut «faire payer cette humiliation à la France», selon l'ex-ambassadeur, qui appelle à un durcissement de la réponse française face au refus d'Alger de libérer Boualem Sansal. L'écrivain franco-algérien est incarcéré depuis le 16 novembre 2024 et a été condamné en appel le 1er juillet 2025 à 5 ans de prison ferme pour «atteinte à l'unité nationale», «outrage à corps constitué», «pratiques de nature à nuire à l'économie nationale» et «détention de publications menaçant la sécurité du pays».
Pour Xavier Driencourt, les autorités algériennes sont imperméables aux arguments «rationnels et politiques». «Ce pouvoir est totalement imprévisible, a-t-il signalé, il peut aussi bien décider de gracier Boualem Sansal car le garder en prison, c'est prendre un risque qu'il décède.»
gé de 80 ans, l'écrivain vit au rythme des «allers-retours entre la prison et l'hôpital», a rapporté l'ancien ambassadeur, qui déplore le «peu de pression internationale» sur ce dossier en dépit du travail du comité de soutien à Boualem Sansal. «Les pays européens disent qu'ils attendent que la France se mobilise, c'est la France qui donne le la», a-t-il affirmé. La situation pourrait être toute autre en cas de décès de l'écrivain dans les geôles algériennes.
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