logo
Renaud Muselier distribue 60.000 tracts dans le Var pour défendre sa ligne ferroviaire contre les «contrevérités»

Renaud Muselier distribue 60.000 tracts dans le Var pour défendre sa ligne ferroviaire contre les «contrevérités»

Le Figaro29-07-2025
Le projet de modernisation ferroviaire baptisé Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur, porté par la Région Sud, suscite depuis des mois une opposition virulente d'élus locaux, qui en contestent l'utilité et redoutent ses impacts environnementaux.
Le bras de fer entre la région Sud et les élus de l'agglomération Estérel Côte d'Azur se poursuit. Lundi, quelque 60.000 tracts signés Renaud Muselier, le président de la Région Sud, et de deux de ses vice-présidents, ont été distribués dans les boîtes aux lettres de Fréjus, Saint-Raphaël, Puget-sur-Argens et Les Adrets-de-l'Estérel. Objectif : défendre la Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur (LNPCA), un vaste projet de modernisation du réseau ferroviaire entre Marseille, Toulon et Nice.
Contrairement à une ligne à grande vitesse, il ne s'agit pas de relier Paris à la Côte d'Azur, mais d'augmenter le nombre de TER, améliorer la ponctualité des trains et désengorger les grandes gares. «Trop de contrevérités circulent», écrit le président marseillais, qui entend répondre point par point aux critiques. Le tract insiste : la LNPCA ne prévoit «aucune voie nouvelle» dans le secteur concerné, mais des aménagements sur les lignes existantes, la création d'une gare à Nice Aéroport / Nice Ouest et des travaux dans plusieurs gares du réseau. Il n'est, autrement dit, pas question de défigurer les massifs des territoires traversés. La Région promet, en outre, «deux fois plus de trains d'ici 2035» et jusqu'à 98% de ponctualité dès cette année. Quant au coût, il est fixé à 3,6 milliards d'euros pour la phase 1, «loin des 14 milliards fantasmés», précise le document.
Publicité
Un chantier «destructeur et ruineux»
Depuis plusieurs mois, le projet fait l'objet d'une opposition virulente dans l'est du Var. En novembre dernier, Frédéric Masquelier, maire de Saint-Raphaël et président de l'agglomération, dénonçait un chantier «destructeur et ruineux» qui, selon lui, ferait disparaître les TGV à Saint-Raphaël, menacerait le massif de l'Estérel et pèserait pour près de 70 millions d'euros sur le territoire, via la ponction des taxes de séjour. Il rappelait aussi que la Région, compétente en matière de transports depuis huit ans, reste l'une des plus mal classées en France pour la régularité de ses TER. «Pour que ça change, on nous dit qu'il faudra attendre 2050», ironisait-il alors.
Le 18 juillet, le tribunal administratif de Marseille a rejeté les recours déposés contre la déclaration d'utilité publique (DUP) du projet, estimant que la procédure avait été respectée et que le projet répondait à un intérêt général. Le jour même, l'agglomération a annoncé la création du collectif citoyen «Stop LNPCA», lors d'un rassemblement au domaine de Cabran à Puget-sur-Argens, en présence d'agriculteurs, d'élus locaux et d'opposants. Une pétition a été lancée. «La politique, c'est faire des choix, prendre des engagements clairs et assumés, a déclaré Frédéric Masquelier lors de cette réunion. Face au projet de ligne nouvelle TGV, nous continuerons à nous y opposer, comme nous l'avons toujours fait depuis 20 ans, malgré le chantage et les mesures de rétorsion. Rien ne nous fera reculer pour faire annuler ce projet coûteux, qui ne présente que des inconvénients économiques et environnementaux, sans aucun avantage pour notre agglomération.»
Dans son tract, la Région s'efforce de déminer le terrain. La desserte TGV de Saint-Raphaël sera maintenue, affirme-t-elle, et la participation financière des collectivités ne concerne que celles qui ont choisi de s'y associer - l'agglomération varoise ayant refusé de contribuer. Une réunion publique est par ailleurs annoncée pour novembre. «Ce projet ne tourne pas le dos aux territoires, il les reconnecte», conclut Renaud Muselier. Dans l'est du Var, les arguments peinent toutefois à convaincre des élus qui dénoncent une opération déconnectée des réalités locales.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Un rapport américain dénonce une «détérioration» des droits humains en Europe
Un rapport américain dénonce une «détérioration» des droits humains en Europe

Le Figaro

time11 minutes ago

  • Le Figaro

Un rapport américain dénonce une «détérioration» des droits humains en Europe

Ce rapport gouvernemental pointe notamment de «graves restrictions» à la liberté d'expression en France ainsi qu'une recrudescence des actes antisémites. Les États-Unis déplorent la «détérioration» des droits humains dans de nombreux pays en Europe visant notamment les restrictions à la liberté d'expression, selon un rapport annuel très attendu du département d'État rendu public mardi. En Allemagne, au Royaume-Uni ou en France, le département d'État souligne que «la situation des droits humains s'est détériorée au cours de l'année» passée, selon ce rapport sur les droits humains dans le monde en 2024 qui est censé refléter les nouvelles priorités de politique étrangère du président américain Donald Trump. S'agissant de la France, le rapport cible notamment «des informations crédibles faisant état de restrictions graves à la liberté d'expression». Il y dénonce également une recrudescence des actes d'antisémitisme. Au Royaume-Uni, Washington s'inquiète d'une nouvelle loi sur la sécurité en ligne, qui doit servir à mieux protéger les enfants et avait suscité les vives critiques du réseau social X d'Elon Musk. Interrogée à ce sujet, la porte-parole du département d'État américain, Tammy Bruce, s'est refusée à citer des pays en particulier, mais, a-t-elle relevé, «la censure gouvernementale est intolérable dans une société libre». Publicité «Les gouvernements continuent de recourir à la censure, à la surveillance arbitraire ou illégale et à des lois restrictives contre les voix qui leur déplaisent, souvent pour des raisons politiques ou religieuses», a-t-elle dénoncé. Le vice-président américain JD Vance avait consterné les Allemands et, plus généralement, les Européens, lors d'un discours à Munich en février dans lequel il avait affirmé que la liberté d'expression «reculait» en Europe, et épousé les vues des partis comme l'AfD, récemment classé «extrémiste de droite» par les renseignements intérieurs allemands. Modifications de l'administration Trump Brossant un tableau de la situation des droits humains dans le monde, pays par pays, le rapport annuel du département d'État, qui heurte bien souvent nombre de gouvernements, est généralement publié au printemps. Mandaté par le Congrès américain, il est considéré par les experts comme faisant référence. Mais il a été en partie rédigé sous la précédente administration du démocrate Joe Biden, amenant le département d'État à l'amender et le restructurer afin d'y intégrer les priorités de l'administration Trump, par exemple contre les politiques favorisant les programmes de diversité ou encore l'avortement. «Les rapports de cette année ont été simplifiés afin d'être plus utiles et accessibles sur le terrain et par les partenaires, et afin de mieux répondre au mandat législatif sous-jacent et de s'aligner sur les décrets de l'administration», peut-on y lire. Des élus de l'opposition démocrate, ainsi que des ONG, se sont inquiétés que le rapport ne dresse pas un tableau sincère des violations des droits humains dans le monde. «Les mesures prises par l'administration Trump pour édulcorer et politiser ces rapports compromettent leur objectif même et nuisent à la crédibilité du département d'État lui-même», a fustigé la semaine dernière le sénateur démocrate Chris Van Hollen, selon un communiqué. L'Afrique du Sud et le Brésil visés Ainsi, s'agissant du Salvador, proche allié de l'administration Trump, le département d'État assure n'avoir «pas d'informations crédibles faisant état d'abus significatifs des droits humains». Le Salvador est notamment pris à partie par nombre d'ONG pour sa guerre sans merci contre les «maras», les gangs qui terrorisaient la population, ainsi que le Centre de confinement du terrorisme (Cecot). Les États-Unis avaient expulsé vers le Salvador plus tôt cette année des centaines de Vénézuéliens, détenus dans cette prison de haute sécurité et qui y ont fait part d'abus. À l'inverse, le gouvernement américain tire à boulets rouges sur deux pays avec qui il entretient des relations très tendues, l'Afrique du Sud et le Brésil. «La situation des droits humains en Afrique du Sud s'est considérablement détériorée au cours de l'année», relève Washington, qui estime que Pretoria «a franchi une étape très inquiétante vers l'expropriation des Afrikaners et de nouvelles violations des droits des minorités raciales dans le pays». Le président américain a dénoncé avec virulence cette récente loi qui vise à faciliter la redistribution des terres, héritée de l'apartheid, l'ex-régime de la minorité blanche. Publicité Quant au Brésil, le département d'État y dénonce le fait que les tribunaux «ont pris des mesures excessives et disproportionnées pour porter atteinte à la liberté d'expression (...) et au débat démocratique en restreignant l'accès aux contenus en ligne jugés 'nuisibles à la démocratie'», selon le rapport. Le juge de la Cour suprême brésilienne, Alexandre de Moraes, est visé par de multiples sanctions américaines.

Un arnaqueur sur Tinder condamné à quatre ans de prison ferme pour avoir soutiré 50.000 euros à 19 femmes
Un arnaqueur sur Tinder condamné à quatre ans de prison ferme pour avoir soutiré 50.000 euros à 19 femmes

Le Figaro

time11 minutes ago

  • Le Figaro

Un arnaqueur sur Tinder condamné à quatre ans de prison ferme pour avoir soutiré 50.000 euros à 19 femmes

L'homme a reconnu les faits devant le tribunal correctionnel de Rennes. Il comparaissait pour la quatrième fois pour des escroqueries. Il séduisait ses victimes sur Tinder... avant de les piéger. Grégory A., 24 ans, a été condamné lundi 11 août à quatre ans de prison ferme pour avoir soutiré 50.000 euros à 19 femmes qu'il avait piégées sur l'application de rencontres, selon nos confrères de Ouest-France. Les faits se sont déroulés entre janvier 2023 et avril 2025, entre la Loire-Atlantique et la Bretagne. Le jeune homme de 24 ans, qui comparaissait pour la quatrième fois devant un tribunal pour des escroqueries, prenait contact avec les femmes qui «matchaient» avec lui puis les «mettait en confiance», comme il l'a assuré à la barre du tribunal correctionnel de Rennes. Une fois sa proie ferrée, il lui assurait avoir besoin temporairement d'argent, lui promettant de pouvoir la rembourser dans les jours suivant. Publicité «Il me disait qu'il était agent immobilier» «Il me disait qu'il était agent immobilier, qu'il allait toucher son premier salaire dans les prochains jours», a raconté l'une de ses victimes durant son procès. À une autre, il lui avait envoyé une photographie de lui tenant des liasses de billets. Pour les persuader, il transmettait également des images de sa carte vitale et de sa carte d'identité. Son stratagème fonctionne à de nombreuses reprises. Il parvient à récupérer des sommes allant de centaines à des milliers d'euros selon les victimes. Lorsque l'une d'elles demande à se faire rembourser, il envoie de fausses captures d'écran attestant son soi-disant virement. «C'était des montages que je faisais sur un logiciel», a-t-il admis. Lorsque certaines des femmes piégées lui annoncent vouloir déposer plainte, l'homme devient menaçant. «Je sais où tu habites», a-t-il écrit à l'une d'elles. À l'audience, il a en outre expliqué avoir dépensé l'argent de ses victimes «dans les paris en ligne». Le tribunal, qui a suivi les réquisitions du parquet, a condamné l'arnaqueur à 4 ans de prison ferme.

Cette librairie parisienne prise pour cible pour des livres sur la Palestine
Cette librairie parisienne prise pour cible pour des livres sur la Palestine

Le HuffPost France

timean hour ago

  • Le HuffPost France

Cette librairie parisienne prise pour cible pour des livres sur la Palestine

FRANCE - Quand les livres véhiculent des messages qui dérangent. Dans un communiqué publié sur Instagram ce lundi 11 août, la librairie Violette and Co, située dans le XIe arrondissement de Paris, affirme être victime « d'une campagne d'intimidation, de dégradations et de menaces » à cause de l'exposition de livres sur la Palestine en vitrine. L'établissement, spécialisé dans la littérature féministe et LGBTQI+, révèle que les menaces ont commencé il y a « un mois ». En juin 2025, les libraires décident de mettre en avant des « livres sur l'extrême droite, le racisme, le colonialisme, la Palestine, et des romans d'auteur·ices queers et féministes arabes ». D'après Violette and Co, ce choix éditorial a entraîné le début des violences. C'est dans la nuit du 7 au 8 juillet 2025 que des premiers tags apparaissent sur la façade avec les slogans « ISLAMO COMPLICE » et « HAMAS VIOLEUR » peints à l'acide. Le 6 août, la librairie relate, dans sa publication Instagram, qu'« un groupe de cinq personnes » est venu les « intimider », proclamant notamment qu'il « n'y a pas de génocide » à Gaza. L'enclave fait face à des frappes israéliennes quotidiennes depuis l'attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre 2023. Des médias de Bolloré mis en cause Violette and Co déplore également du harcèlement en ligne sur différents réseaux sociaux, comprenant « des propos diffamatoires (y compris par des élu·es LR) ». Mais aussi des insultes « LGBT-phobes, sexistes et racistes ». La librairie met aussi en cause les médias d'extrême droite appartenant au milliardaire Vincent Bolloré, « CNews, le Journal Du Dimanche, Europe 1 », leur reprochant d' « alimenter le harcèlement » en « relayant de fausses informations ». Un ouvrage mis en avant par la librairie est particulièrement cité dans les messages de haine reçus par l'établissement. Il s'agit d'un livre de coloriage intitulé From the River to the Sea et cosigné par Nathi Ngubane et Azad Essa (Social Bandit Media). L'un des auteurs, Nathi Ngubane avait expliqué en juin 2024 au Mail & Guardian avoir voulu « créer un ouvrage d'activités accessible aux enfants, qui leur apprendrait aussi des choses sur la lutte de la Palestine pour la liberté ». Si le livre fait parler, c'est notamment en raison de son titre. From the River to the Sea signifie « De la rivière à la mer », un slogan utilisé par « l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui, dans les années 1960, revendiquant la création d'un État s'étendant de la mer Méditerranée au Jourdain », explique le média en ligne ActuaLitté. Un slogan polémique Réutilisé par le Likoud, parti politique israélien historiquement de centre-droit ayant pris un virage idéologique à l'extrême droite depuis l'arrivée de Benjamin Netanyahu au pouvoir, le slogan avait alors pour vocation d'appeler à la création d'un État strictement israélien. Puis, il a été repris par le Hamas, mouvement islamiste actuellement au pouvoir à Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, « From the River to the Sea » est notamment scandé dans les manifestations pour « revendiquer un État où les Palestiniens vivraient libres pour les autres », rapporte Libération. Mais du fait de sa récupération par le Hamas, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) condamne l'emploi de ce message, jugeant qu'il s'agit d'une « rhétorique combattante » du mouvement à l'encontre d'Israël. Violette and Co explique que des médias d'extrême droite ont assimilé ce livre à « un slogan du Hamas ». Tandis que deux élus LR, Aurélien Véron et Nelly Garnier, ont, selon la librairie, dénoncé « un livre antisémite » qui appelle « à la disparition d'Israël ». Face à cette profusion de haine, Loïse, libraire et coopératrice, affirme à Actu Paris : « On ne se laissera pas faire ». C'est pourquoi l'équipe a décidé de porter plainte contre « toutes les personnes qui ont commis des infractions ». De son côté, Jean-Luc Romero, adjoint à la maire de Paris chargé de la lutte contre les discriminations, rappelle :

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store