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Pourquoi le cran d'arrêt fait mal en éducation

Pourquoi le cran d'arrêt fait mal en éducation

La Presse2 days ago
Le ministre Bernard Drainville et son ministère répètent que le gouvernement a fait croître considérablement les ressources en éducation ces dernières années, ce qui n'est pas faux, écrit notre chroniqueur.
Plusieurs lecteurs m'ont posé la question. Ils veulent avoir l'heure juste sur les « compressions » en éducation : est-ce l'enfer décrié par les gens sur le terrain ou le ciel bleu présenté par la CAQ1 ?
La question mérite d'être éclaircie, étant donné la grande importance de l'éducation, mais compte tenu, également, du lourd déficit qui pèse sur les finances publiques.
D'abord, il faut savoir que le budget de mars 2025 présenté par Eric Girard prévoyait une hausse de 4,8 % des dépenses d'éducation cette année par rapport aux dépenses qui devaient être réalisées l'année dernière. Il s'agit de la croissance des dépenses une fois retranchés les éléments non récurrents2.
Le chiffre de 4,8 % paraît gros – et il l'est vraiment –, mais il se dégonfle rapidement quand on tient compte de divers éléments.
D'abord, les dépenses de l'an dernier inscrites en mars 2025 n'étaient pas pleinement connues au moment de présenter le budget. Il y a deux semaines, le 27 juin 2025, le ministère des Finances présentait un rapport avec les dépenses réellement effectuées durant l'année précédente.
Or voilà, le réseau a dépensé l'an dernier 336 millions de plus que ce qui était inscrit dans le budget de mars 2025, si bien que la base de comparaison pour l'année en cours n'est plus la même.
En clair, la hausse de cette année n'est plus de 4,8 % par rapport à l'an dernier, mais de seulement 2,6 %.
Le chiffre paraît quand même raisonnable sachant que le taux d'inflation a navigué sous les 2 % au cours de 5 des 6 derniers mois.
Mais il y a deux hics. D'abord, les centres de services scolaires doivent composer avec les hausses salariales appréciables que le gouvernement a accordées aux enseignants pour la prochaine année, soit 2,6 %.
Apparaît le 2e hic : le fardeau des centres scolaires n'est pas le même que l'an dernier. Le nombre d'élèves augmentera d'environ 1,5 % au cours de la prochaine année, principalement en raison du boom de l'immigration.
Je le sais, cette hausse de clientèle ne se traduit pas strictement en dépenses. Tout de même, aux fins de l'exercice, on peut raisonnablement soustraire ce 1,5 % de responsabilité additionnelle de la hausse budgétaire de 2,6 % qui a été accordée, ce qui ne laisse que 1,1 % de hausse budgétaire pour couvrir les coûts du système.
Et parmi ces coûts du système, je le répète, il y a les incontournables majorations salariales de 2,6 %.
Bref, entre la hausse réelle de 1,1 % qui se dégage du budget et les coûts du système, il y a un écart avoisinant 1,5 point de pourcentage à combler. Ramené sur un budget de 23,3 milliards de dollars, ça fait un trou de 350 millions. D'où les compressions, bien réelles.
L'exercice est très approximatif, mais il illustre pourquoi bien des intervenants affirment que le réseau de l'éducation souffrira, même si le gouvernement caquiste avait prévu, en mars, un budget en hausse de 4,8 % pour l'éducation, malgré un déficit attendu de 13,6 milliards.
Mon chiffre est approximatif, mais il est inférieur aux données que rend publiques le ministère de l'Éducation (MEQ). Officiellement, le Ministère reconnaît que les entités du réseau doivent « respecter la cible d'optimisation des dépenses transmise le 12 juin » qui représente 568 millions pour l'ensemble du Québec, selon ce que m'indique le MEQ (le chiffre qui circule a été arrondi à 570 millions).
Plus précisément, l'effort demandé est de 510,8 millions pour les centres de services scolaires, soit le secteur public, et 56,9 millions pour le réseau privé, m'écrit le MEQ.
Cet effort de 568 millions tient compte de la tendance croissante des dépenses de toute nature ces dernières années, projeté sur 2025-2026.
Pour se défendre, le ministre Bernard Drainville et son ministère répètent que le gouvernement a fait croître considérablement les ressources en éducation ces dernières années, ce qui n'est pas faux.
Entre 2019 et 2024, par exemple, le nombre d'enseignants à la formation générale des jeunes a grimpé de 20 % et le personnel professionnel de 16 %, soit davantage que le nombre d'élèves (8 %).
Autre argument : le budget accordé aux centres de services scolaires et autres établissements du réseau a excédé d'environ un milliard de dollars le budget qui était prévu en mars 2024. Une partie de ce dépassement a été constatée dans le rapport du 27 juin 2025 et une autre dans le budget de mars 2025.
Une foule de raisons peut expliquer ces dépassements. Il faut savoir qu'il est réparti dans les 72 centres de services scolaires qui peuplent le Québec, qui accueilleront, avec les écoles privées, près de 1,2 million de jeunes du primaire et du secondaire à l'automne.
Le réseau saura précisément à quoi s'attendre le mercredi 16 juillet prochain, probablement. C'est que le MEQ est en négociations avec chacun des 72 centres actuellement pour préciser leur budget, négociations qui se termineront mardi ou mercredi.
Les deux camps aiguisent leurs crayons, mais les réalités diffèrent beaucoup selon les régions. Certains centres connaissent une forte hausse du nombre d'élèves, dépassant 2,5 %, tandis que d'autres constatent une stagnation ou une légère baisse.
En espérant que les parties mettent tout en œuvre pour épargner les services aux élèves, autant que faire se peut.
1. Un document de la CAQ publié fin juin affirme qu'il n'y a pas de coupes en éducation (Les chiffres sont clairs : pas du tout, dit le document), mais plutôt une hausse de 5 %.
Consultez le document de la CAQ
2. Les éléments non récurrents totalisent 436 millions et sont composés des « mesures visant à soutenir les élèves en difficulté pour le retour en classe et concernant l'Offensive formation en construction ».
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Ce que beaucoup ignorent, c'est que près de 50 anciens employés n'ont jamais été en mesure d'être indemnisés par le Programme de protection des salariés (PPS). Ils sont loin d'être les seuls. En vertu de cette mesure fédérale, un travailleur peut obtenir jusqu'à 8800 $ lorsqu'il perd son emploi en raison de la faillite de son employeur. Les ex-salariés de JPR, Taiga, Valero Pharma et Lion Électrique sont toutefois incapables de s'en prévaloir. « On nous a dit, au gouvernement, que l'entreprise avait été rachetée, qu'elle n'avait pas fait faillite et que la loi ne s'appliquait pas », affirme M. Girardeau. PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE Installations de Lion Électrique à Saint-Jérôme Outil contesté Au cœur du litige se trouve l'outil ayant permis à ces entreprises de se relancer et de repartir à neuf avec de nouveaux propriétaires : l'ordonnance de dévolution inversée. 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